Parlons climat : (III) Pognon, GIEC et politiques publiques

Article écrit en commun par   h16 et   Nathalie MP.

C’est officiel et c’est merveilleux : depuis le début de la semaine, Paris est la capitale mondiale de la conscience climatique, Nicolas Hulot en est le chevalier vert et le pétulant Macron est le nouveau sauveur du monde. 

« La planète brûle toujours » confiait avec sa prudence légendaire Laurent Fabius au Figaro, en concédant toutefois que « nous ne regardons plus ailleurs » et qu’il ne reste donc plus qu’une chose à faire : trouver de l’argent, beaucoup d’argent, des masses énormes d’argent, des centaines de piscines olympiques remplies d’argent frais pour accélérer vigoureusement notre entrée dans un monde d’autant moins chaud plus cool qu’il sera furieusement décarboné.

Oui, la planète brûle, c’est horrible et vous le savez car vous avez lu nos deux articles précédents (I & II) qui montrent le réchauffement colossal de la planète (une augmentation titanesque de 0,6° C au XXème siècle suivie d’une très violente stabilité depuis). Le coupable est sans aucun doute possible le CO2 dont la teneur dans l’atmosphère a vertigineusement augmenté de 0,032 % à 0,04 % entre 1960 et aujourd’hui.

Oui, la planète brûle et il nous faut donc agir : les conséquences matérielles et humaines de ce réchauffement climatique anthropique (RCA) sont déjà désastreuses (par exemple, il y avait plus de 5 000 ours polaires en 1960 alors qu’ils ne sont plus que 25 000 aujourd’hui). Mais surtout, si le pire n’est pas certain, il n’en reste pas moins « devant nous » et quoi qu’on fasse, « on n’en fera jamais assez »dixit Nicolas Hulot.

Oui, la planète brûle et Emmanuel Macron est formel :

« Si on décide de ne pas agir et de ne pas changer la manière dont nous produisons, dont nous investissons, dont nous nous comportons, nous serons responsables de milliards de victimes. » (CBS, 12 décembre 2017)

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Des miyards, qu’on vous dit ! … De dollars, surtout, que nos réchauffistes entendent bien s’accaparer.

C’est pour cela que Macron et Hulot ont convoqué coup sur coup le « Climate Finance Day » et le « One Planet Summit » de lundi 11 et mardi 12 décembre dernier : les Etats-Unis partis avec leurs milliards, Macron se retrouve dans la soutane de Grand Sauveur de la planète aux poches percées et sans le moindre sou d’avance.

Il faut donc trouver des financements, ajuster les impôts, « impliquer » le secteur privé, bref, inciter la finance mondiale à « penser printemps » et petites feuilles vertes jusqu’au bout ; c’est pour la bonne cause.

Pour rappel, l’Accord de Paris signé lors de la COP21 de décembre 2015 prévoyait de la part des pays riches une enveloppe « plancher » (mais dodue) de 100 milliards de dollars par an afin d’aider les pays pauvres à financer leur transition énergétique… Sachant qu’on est encore très loin du compte et que cette somme ne couvre même pas la transition énergétique des pays riches.

Billancourt, qui hébergeait jadis Renault et accueille ce « One Planet Summit », frise encore une fois le désespoir aux fers chauds : Armelle Le Comte, responsable énergie et climat d’Oxfam France, sanglote déjà sur ces deux « climathons » aux résultats concrets décevants : pas de volonté politique, trop d’opérations existantes rhabillées en vert, absence de vexations fiscales et réglementaires écologiques et surtout, pas de mention de la taxe européenne sur les opérations financières alors que Macron s’était engagé à la relancer.

C’est mou, tout ça.

Non, ce qu’il faudrait, c’est du costaud, du solide, du massif, du brut d’impression, comme l’explique Gaël Giraud, économiste en chef de l’Agence française de développement, tout à fait à l’aise :

Il faudrait « 6 000 milliards de dollars par an, pour les investissements dans les infrastructures vertes, dont 4 000 milliards pour les pays du Sud. »

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Mille milliards de mille millions de mille dollars, voilà qui est parler : pourquoi cramer 100 gros milliards là où 6 000 petits milliards pourraient suffire ? Après tout, ce n’est que 8 % du PIB mondial (77 000 milliards en 2016) ! Au diable l’avarice ! Tavernier, servez-nous à nouveau de votre délicieux caviar, c’est le contribuable qui régale !

Devant de tels chiffres, un peu de recul s’impose. Recul d’autant plus important que les données sur le climat incitent à la prudence et que le GIEC, l’organisme à l’origine de ces données, est loin d’être aussi scientifique qu’on nous le serine. Sa fondation fut d’ailleurs motivée bien plus par la politique que par la science.

C’est pourtant sur sa recommandation de limiter le RCA à 2° C – voire 1,5 ° C – par rapport à l’ère préindustrielle que repose toute l’hystérie climatique actuelle, avec pour conséquence la définition de politiques aussi coûteuses que leur rationalité est douteuse.

Le GIEC, ou « Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat », a été fondé conjointement par l’ONU et l’OMM (Organisation météorologique mondiale) en 1988. Avec de tels parents, on pouvait espérer un enfant timide mais scientifique. Il n’en fut rien : émanation d’Etats en lieu et place d’entités scientifiques indépendantes, le pauvre animal souffre d’une malformation congénitale dès le départ de sa mission qui sera d’étudier les conséquences du RCA alors posé comme vérité irréfutable (la formulation a changé depuis) :

« Le GIEC a pour mission d’évaluer […] les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. »

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En 1988, Michael E. Mann n’avait pas encore sorti sa courbe en crosse de hockey controversée qui servira de base (erronée) à l’alarmisme climatique, mais les opinions publiques des pays occidentaux avaient été sensibilisées dès 1972 aux enjeux écologiques tels que pollution et épuisement des ressources par le rapport du Club de Rome et la Conférence de Stockholm.

Dans ce contexte, Margaret Thatcher trouva dans la thèse du RCA un argument supplémentaire de poids pour démanteler les charbonnages britanniques non rentables, briser les syndicats de mineurs qui s’opposaient à leur fermeture et pousser l’énergie nucléaire.

La création du GIEC puis ses recommandations bénéficièrent alors de son soutien parfaitement calculé et très politicien. De formation scientifique elle-même, elle n’hésita pourtant pas à inciter la Royal Society (Académie des Sciences britannique) à trouver une relation entre les températures et le CO2 et à balayer les incertitudes scientifiques qui apparaissaient :

« Nous ne comprenons pas encore complètement les gaz à effet de serre ni comment ils vont opérer, mais nous savons qu’il est de notre devoir d’agir. » (1988)

« Nous devons appliquer le principe de précaution au niveau international […] et ne pas perdre du temps et de l’énergie à discuter le rapport du Giec. » (1990)

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Ce qui ne l’empêchera pas, au début des années 2000, de se raviser et d’adopter des positions plus réalistes, considérant finalement qu’elle s’était fait avoir par des experts plus pétris de catastrophisme que de science.

Néanmoins, la décision de Thatcher lui permit d’effectuer la reconversion britannique en faveur du nucléaire. Choix judicieux puisque c’est une source d’énergie sûre et bon marché qui n’émet ni CO2 ni particules polluantes.

Mais pour les réchauffistes les plus échauffés, ce n’est évidemment pas suffisant : si on parle de transition énergétique, cela implique non seulement de sortir du charbon, du pétrole et du gaz, mais également de sortir du nucléaire.

On se demande si le véritable agenda écologiste n’est pas là.

Ainsi, en Allemagne, on constate aujourd’hui que la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes (29 % de l’électricité allemande dont 12 % pour l’éolien et 6 % pour le solaire) s’est fait exclusivement au détriment du nucléaire (graphe ci-contre extrait du journal Le Monde). Ce qui impose, comble de l’ironie, d’ouvrir des mines de lignite à ciel ouvert extrêmement polluantes et de faire tourner à plein des centrales à charbon tout aussi polluantes pour couvrir les besoins.

Inutile de dire que dans ces conditions, les émissions de CO2 par habitant sont beaucoup plus élevées en Allemagne qu’en France, tout comme le prix de l’électricité (environ le double pour les deux grandeurs).

La situation électrique française est complètement différente, mais elle est également marquée par la volonté de sortir du nucléaire.

C’est pourtant un secteur qui – répétons-le – n’émet pas de CO2, dans lequel nous avons maintenant une grande expérience et qui représente aujourd’hui environ 72 % de notre production électrique. Si l’on ajoute les 12 % de l’hydraulique et les 7 % de l’éolien, du solaire et des bioénergies, la France n’est pas loin d’avoir une électricité parfaitement CO2-free (voir graphique ci-dessus).

Las ! Bien que favorable, cette situation ne saurait convenir à nos écologistes les plus conscientisés.

Dans les principes inébranlables de l’écologie de combat, le nucléaire est une abomination qui ne peut recevoir qu’un « Nein, Danke ! » ferme et définitif permettant de mépriser toute analyse comparée des différentes sources d’énergies possibles.

Mépris des faits qui sera commode pour Ségolène Royal en 2015 afin de propulser sa loi de transition énergétique ; mépris de la logique ouvertement partagé par le Nicolas Hulot de l’époque ; mépris des conséquences entériné par le frétillant Macron lors de sa campagne électorale qui reprendra telles quelles les lubies de Ségolène visant à faire descendre la part du nucléaire à 50 % de la production électrique en 2025.

Hélas pour nos trois Pieds Nickelés Ségolène, Nicolas et Emmanuel, cet objectif est totalement irréalisable sans relancer dans le même temps des centrales à charbon et à gaz. La réalité ne peut être méprisée que le temps d’une élection : la mort dans l’âme mais avec un peu plus de logique et de réalisme que nos amis allemands, le gouvernement a donc revu ses plans à la baisse.

À des fins médiatiques et électorales, nos mousquetaires du bricolage énergétique ont tout de même promis de communiquer au plus vite le nombre de centrales nucléaires qui seront fermées et quand. Ce serait vraiment trop dommage de se fâcher avec Greenpeace qui n’hésite même plus à se vautrer dans l’amalgame grossier entre pétrole et nucléaire :

« Ce n’est pas en reculant sur le nucléaire que la lutte contre les dérèglements climatiques s’accélérera. Nicolas Hulot se doit d’être le rempart contre les lobbys du pétrole et du nucléaire. »

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Raisonnement sous-jacent : il faut accélérer le démantèlement du nucléaire pour faire enfin monter en puissance l’éolien et le solaire, énergies d’avenir vertes, mignonnes et créatrices d’emploi. En revanche, on n’entend plus personne lorsqu’il s’agit de rappeler que ce sont des énergies lourdement subventionnées, à l’intermittence très mal maîtrisée et incluant des terres rares pas du tout écologiques.

Récapitulons :

Oui, il y a bien eu un réchauffement climatique entre 1850 et 2000, suivi d’une pause. La cause mise en avant, les émissions anthropiques de CO2, semble bien fragile sur le plan scientifique tant la science climatique est encore jeune et nous réserve régulièrement des surprises.

Mais admettons.

Cependant, si la chasse à l’affreux dioxyde de C est à ce point importante, pourquoi en veut-on plus à l’énergie nucléaire qu’au charbon ? Et si la lutte contre la pollution est si importante, pourquoi s’en prend-on plus au CO2qui n’est pas un polluant, qu’aux particules fines et au CO notamment, polluants avérés ?

Quelle belle pelote d’incohérences bien embrouillées ! Dès qu’on en tire un fil, on découvre plus les motivations idéologiques anti-progrès, anti-développement et anti-capitaliste de l’écologie radicale qu’une quelconque démarche scientifique impartiale visant le progrès de l’Homme et de la planète.

Cette pelote d’incohérences sert cependant de support à des politiques publiques extrêmement dispendieuses visant à transformer autoritairement les comportements des gens selon le schéma classique : inciter, taxer, punir.

Les mêmes sommes investies de façon privée, dans un marché libre, concurrentiel et transparent grâce à un système de prix non faussés permettrait l’apparition d’une grande diversité d’acteurs aux centres d’intérêt variés, embrassant un grand nombre de sujets écologiques différents (et pas seulement un petit greenwashing de connivence agréable aux autorités). Cela permettrait en surcroît de trouver l’équilibre énergétique de demain compatible avec le développement humain et la protection de l’environnement.

Les préoccupations écologiques sont entrées dans le quotidien des gens. Il n’y a plus qu’à les laisser faire, tant l’économie est aujourd’hui une écologie.


Articles précédents
4 décembre 2017 : « Parlons climat : (I) Contexte, températures et gaz carbonique »
11 décembre 2017 : « Parlons climat : (II) Ouragans, océans et ours polaires »


Illustration de couverture : La planète Terre vue depuis l’ISS le 9 février 2016. On peut voir un orage. Photo extraite d’un film pris par les caméras de la NASA.

11 réflexions sur “Parlons climat : (III) Pognon, GIEC et politiques publiques

  1. Bonjour Nathalie,

    Comme je souhaite diffuser une information, je poste exactement le même commentaire que sur le site H16. (Éventuellement d’ailleurs avec les mêmes fautes que je n’aurais pas encore vues. Ouarf, ouarf !)

    Je suis mal à l’aise lorsque je vous lis vanter les mérites du nucléaire. Et pourtant, je suis intimement convaincu (entre autres depuis que je connais le site https://fissionliquide.fr/) que c’est effectivement l’énergie du futur.
    Ce qui me met mal à l’aise est que vous ne faites pas la distinction majeure entre les 2 types de nucléaire que sont la techno fondée sur les combustibles solides et celle fondée sur les combustibles liquides. Le 1er – celui opérationnel aujourd’hui partout dans le monde – a des inconvénients, en termes de dangerosité – qui sont à l’origine des joyeusetés Tchernobyl, Fukushima et autres –de coûts et de déchets générés à durée de vie qui se chiffre en millénaires. Inconvénients que vous balayez à mon sens trop facilement en n’en parlant pas.
    S’il n’y avait pas d’autre solution, nous pourrions les accepter comme inéluctables (sauf à retourner en un âge technologique ou guère de monde personne n’a envie de se retrouver).
    Mais il y a une autre solution : la technologie fondée sur les combustibles liquides. Et avec cette techno, les risques des centrales actuelles n’existent pas – risques au moins en partie dus aux pressions en jeu – ce qui a un impact direct sur les coûts (de construction des centrales et de leur maintien) et que cerise sur le gâteau, les déchets qui en résultent sont moindre et avec des durées de vie de l’ordre de 10 fois moindre.

    Depuis que je connais l’existence de cette techno et que j’essaie de suivre l’avancement de sa mise en œuvre, je constate l’engagement de divers pays, Chine, Canada, USA, UK entre autres (excusez du peu). Mais je constate aussi la réticence (et je suis là dans le domaine de l’euphémisme) de la France pour s’y engager. Il faut bien reconnaitre que pour nos politiciens, l’alternative est difficile : d’un côté une solution chère et dangereuse et de l’ordre, une solution assez sûre et permettant la maîtrise des coûts. Il y a de quoi hésiter. En plus, quand on sait qu’avec le sel de Thorium, la France aurait une indépendance énergétique pour 1,5 siècle, il y a d’autant plus à hésiter. 1,5 siècle : politiquement, qu’est-ce qu’on en a à foutre ? En plus, cette techno pourrait potentiellement même permettre de recycler les déchets dont nous ne savons pas trop quoi faire aujourd’hui. Mais encore une fois, ce n’est guère immédiatement exploitable politiquement aujourd’hui.

    Aussi, je poste ce commentaire afin d’apporter une contribution – bien maigre, j’en ai conscience – en diffusant l’information.

    En conclusion, le nucléaire : oui, bien sûr, mais avec des combustibles liquides.

    • Bonjour,
      Je comprends votre inquiétude vis-à-vis des déchets nucléaires. Pour le nucléaire français, ce qu’on peut dire, c’est que que les combustibles sont en partie (17 %) recyclés, que les déchets vraiment dangereux (catégorie HAVL) sont également peu abondants, et qu’on les enfouit maintenant en zones géologiques profondes (projet Cigéo à Bure, Meuse).
      Dans cet article (donné en lien sous « nucléaire » dans l’article du jour), nous disons aussi : « D’autre part, une autre forme de nucléaire est possible ! » et nous évoquions les possibilités ouvertes par les sels fondus, le thorium et la fusion, sans oublier toutes les applications médicales du nucléaire.

      De plus, nous ne rejetons pas les applications de l’éolien et du solaire. Il existe des cas particuliers où un seul panneau solaire (plus un téléphone portable) peut changer la vie d’un petit village perdu au fond de l’Afrique.

      Ce que nous critiquons, c’est le catastrophisme, l’emballement médiatique, la prise de décisions coûteuses dans un environnement scientifique en pleine évolution, l’incohérence de la sortie du nucléaire préférée parfois à la sortie du charbon, les flux d’argent autoritairement dirigés d’un seul côté, les lourdes subventions qui empêchent de trouver un équilibre énergétique efficace et qui freinent forcément le développement d’idées autres.

  2. Il faut aussi se calmer avec la fixette du CO2. La concentration de CO2 qui est un gaz vital et non pas un poison, dans l’atmosphère est négligeable. Il y en a un peu moins de 0,5‰ dans l’atmosphère, et au maximum 5% de cette quantité est imputable à l’homme. Dans la confusion passionnelle, certains font le mélange avec le CO, monoxyde de carbone qui est pour le coup, un gaz mortel. La concentration actuelle du CO2 est de 385 ppm, soit 0,038%, C’est à partir de 5% (125 fois plus), que le CO2 est directement toxique voire mortel, par détresse respiratoire. Plus il y a de CO2 dans l’atmosphère plus le monde est vert et les rendements agricoles s’accroissent et moins il y a de problèmes de faim, mince alors !
    Les variations de l’intensité du rayonnement solaire qui répondent à des cycles, jouent un rôle prépondérant, ainsi que les processus nucléaires complexes et méconnus qui sont à l’œuvre au centre de notre Terre. Les valeurs climatiques accumulées sont insignifiantes à l’échelle des phénomènes climatiques de l’ensemble. Il n’y a pas longtemps que nous savons à peu près prévoir le temps pour la semaine à venir.
    Parions sur le prochain refroidissement et c’est le nucléaire qui nous sauvera !
    Suspendons d’urgence toutes les taxes et toutes les législations liberticides ou économiquement castratrices, tous les investissements inutiles pris au nom de la lutte contre un danger qui n’existe pas.

  3. Merci à vous pour cette trilogie hautement informative, c’est une excellente synthèse d’un sujet complexe et de la plus grande importance. C’est à espérer que, bien au-delà de Contrepoint, vous allez communiquer le plus largement possible (dans un grand journal ?). Sur le plan personnel ces trois articles ont eu l’effet de réveiller la partie reptilienne de mon cerveau qui s’était quelque peu assoupie depuis le Cop21, et m’ont incité à mettre à jour « mes » données (24 mois d’observations supplémentaires) intégrées par soucis d’indépendance et de frustration face aux modèles du GIEC.

    Quelques commentaires ciblés, et comme disait un prédicateur portugais : « Pardonnez-moi, je n’ai pas eu le temps de faire court! » Mais il ne m’a pas été possible d’insérer deux graphiques, dommage.

    Pour le passé et le présent
    D’une façon imagée. Le grand procès onusien du GES (Gang des Effets de Serre) a eu lieu ; les témoins ont défilé à la barre, et le jury c’est prononcé : le CO2 (dioxyde de carbone) est jugé le principal coupable et condamné à la peine maximale, la réclusion à perpétuité ; les autres membres du gang, à savoir le CH4 (méthane), le N2O (protoxyde d’azote) et l’O3 (ozone) reçoivent respectivement 20 ans pour le premier et 10 ans pour les autres. L’H2O (eau) est acquitté.

    Les données statistiques historiques concernant la T˚ de la terre (observations), et les émissions/concentration de CO2 paraissent fiables et devraient faire l’unanimité, quel que soit le camp dans lequel on se trouve.

    Pour la T˚, la dernière courbe basée sur les données mensuelles de Roy Spencer et John Christy (voir ci-dessous) pointe vers un petit bémol dans votre premier article du 4/12 « Mieux : depuis 1998, on observe même une pause dans le réchauffement ». Sans être spectaculaire, Il y a bel et bien une tendance vers le haut pour cette période et une accélération au cours des deux dernières années (très certainement l’effet El Nino, mais inévitablement réfuté par les anthropistes (ex. le tout dernier bulletin de l’AMS « Special Supplement to the Bulletin of the American Meteorological Society Vol. 98, No. 12, December 2017 », encore un exemple de sensationnalisme sous le couvert d’une pseudo science)

    Ce commentaire est par soucis de pure crédibilité et rigueur face à tant de confusions, d’exagérations et de mensonges alimentant l’énorme bulle médiatique. Il faudra attendre et voir si dans les 12/24 mois prochains la courbe c’est inversée. Si non, ce sera du pain bénit pour les catastrophistes ; mais entretemps, pas d’affolement, juste un peu de patience. Le 1er podcast de Benoit Rittaud à ce sujet est bien nuancé, mais attendre jusque 2030 n’est pas acceptable, sauf si on n’a pas le choix.

    Il y a plusieurs moyens de détruire/sauver la planète. A moins d’éléments nouveaux et fondamentalement importants à verser au dossier, un nouveau procès n’aura pas lieu, alors qu’il il y a urgence pour prouver l’innocence du CO2. Comme vous l’écrivez, s’il y a bien une catastrophe qui se profile, c’est celle qui consiste à se tromper de cible quand on parle de centaines de milliards de dollars d’investissement, sauf si ce n’est qu’un grand effet d’annonce, ce qui ne semble pas être le cas. Les fossoyeurs des énergies fossiles (One Planet Summit) sont en ordre de marche derrière une nouveau messie lequel, après une volonté de sauver l’Europe dès son intronisation, passe à l’échelon planétaire (de la 9eme de Beethoven à « We are the World »). Ce qui me chagrine, c’est de voir que cette écologie de gauche (vert pastèque) c’est étendue à la droite libérale par mimétisme, manque de courage politique, opportunisme électoral,….. ? Seule l’extrême droite résiste. Je vis dans un pays pseudo libéral qui vient d’annoncer un « pacte énergétique », inclus la sortie du nucléaire pour 2025. C’est soit infaisable, soit criminel.

    Dans ce contexte votre commentaire « Quant au CO2, loin de précéder le réchauffement, il le suivrait : quand il fait froid, les océans absorbent le CO2 et quand il fait chaud, ils le rejettent. Dans cette hypothèse, les causes naturelles dominent et la relation de cause à effet serait inversée » est fondamentalement important, mais ce n’est qu’une hypothèse, au mieux, et un vœu pieux au pire, et donc très largement insuffisant afin de pouvoir lancer le grand cri d’alarme « J’accuse …. ! », et sérieusement ébranler les croyances en place. Faute de cela, il faudra se contenter de pointer vers une relation (corrélé de modéré à fort : r = .62 pour la période 1978-2017) entre la concentration en CO2 dans l’atmosphère et la T˚ de la terre, sans pouvoir, dans l’immédiat, réfuter la thèse Onusienne (GIEC) d’une relation de cause à effet non inversée.

    Pour l’avenir

    On pourrait s’inspirer d’un passage de Molière dans le Misantrope (Philinte, acte I, scène 1ere)

    Et c’est une folie, à nulle autre, seconde,
    De vouloir se mêler de corriger prédire le monde climat.

    Dans tous les domaines, c’est déjà très compliqué de faire des prévisions fiables à court ou moyen terme (allant de quelques jours à quelques années). Dans le cas du réchauffement climatique, ses causes et ses conséquences, les prévisions couvrent près d’un siècle. Je me répète : plus la méthode utilisée est complexe et sophistiquée (modèles), plus elle impliquera des hypothèses et donc un certain degré de subjectivité. La tentation de manipulation des paramètres pour forcer un résultat est omniprésent, le « dis-moi combien tu veux » du statisticien est plus qu’une simple boutade. Une prévision qui se réalise est très généralement due à la chance plus qu’à la qualité du modèle ; ceci est plus particulièrement vrai pour le très long terme qui devient quasi imprévisible (la probabilité de points d’inflexion augmentant).
    L’expertise scientifique atteint très vite ses limites quand il s’agit de faire des prévisions, et pour le long terme, le subjectif, quand ce n’est pas le malhonnête, est prépondérant. Le dernier exemple est frappant : https://patricktbrown.org/category/climate-change/ ; son article vient de paraitre dans Nature et bien sûr médiatisé comme il se doit ; Al Gore n’aura pas manqué de regarder son nombril.

    Ce Monsieur, pardon , Phd if you please, sous couvert d’un « je lave plus blanc que blanc » et d’un blabla sur la « Vatican science » par rapport à la « Wild West science », entre autres, fait le contraire de ce qu’il dit et écrit. Le graphique en page 2 du rapport pdf ressemble très fort à la courbe de Mann. Une chose est certaine, c’est que s’il a lu le grand classique « The Visual Display of Quantative Information » (Edward R. Tufte, 1987), il n’en n’a compris que ce qu’il fallait faire pour impressionner son audience : les axes sont disproportionnés.

    À défaut de comprendre son modèle, que l’on peut soupçonner être un autre petit monstre à la Frankenstein, mieux vaut demander à un étudiant en stats de 2eme année de nous faire une prévision (extrapolation) sur le long terme sur base de l’historique observé et reconstruit ; voilà ce qu’il produirait, pas nécessairement fiable, mais neutre, apolitique et non idéologique :

    On se prendrait un bon degré en plus par rapport à la T˚ d’aujourd’hui, et moins de deux, pas 5, par rapport à l’historique repris dans le graphique de Brown. Non, Big Ben ne serait pas les pieds dans l’eau, et les dinosaures seraient scandalisés d’apprendre que l’on parle de catastrophe.

    En résumé.

    Pour arrêter le massacre écologique et économique, il faut pouvoir déculpabiliser le CO2 en démontrant d’une façon irréfutable que le lien avec la T ˚n’existe pas, ou que s’il existe, le 1er dépend du second ; si le doute sur ce lien subsiste, il faut pouvoir montrer qu’il est suffisamment faible pour qu’on se pose de sérieuse questions avant de se lancer dans un gaspillage planétaire.

    Il faut continuer à challenger les prévisions du Giec et de ses scientifiques, n’étant ni scientifique de haut niveau et encore moins climatologue, il y certainement mieux à faire que ce qui a été exploré ci-dessus.

    Encore un grand merci à vous. Continuez à analyser, à alimenter le débat et à publier/communiquer, le plus largement possible : la vérité finira par triompher. Et « bon vent » ; mais sans les éoliennes, et avec le nucléaire, nouvelle génération dès que possible (cfr Un Quidam).

  4. Si la France s’est dotée d’un « sauveur de la planète »,la petite Belgique veut jouer aussi dans la cour des grands hommes:notre gouvernement national a déposé son plan climat pour l’avenir, suppression du nucléaire d’ici 2025,de la voiture diesel puis essence,des chaudières à mazout….Ce gouvernement de majorité libérale est en train de tuer notre avenir économique et social pour se donner une bonne conscience écologique.Pour préparer le peuple à cette extraordinaire avancée,la RTB(notre TV nationale) nous a proposé 2 jours avant l’annonce,un documentaire des plus alarmiste sur les dangers du nucléaire suivi d’un débat flanqué de grands spécialistes:un écolo pur et dur et un représentant de Greenpeace.PAUVRE EUROPE

  5. « Sur l’expérience très particulière que j’ai acquise sous le régime communiste sous lequel j’ai passé les deux-tiers de mon existence. Cette expérience a aiguisé notre regard. Nous sommes devenus hypersensibles aux efforts déployés pour violer nos libertés, supprimer l’utilisation de la raison et le libre-échange des idées, hypersensibles aux efforts pour nous imposer les dogmes de ceux qui se considèrent comme meilleurs que les autres. A l’époque communiste nous avons vécu une situation irrationnelle où la science était à la fois encouragée et interdite, reconnue et valorisée, mais en même temps, manipulée et détournée. Mon sentiment est aujourd’hui le même. »
    https://www.climato-realistes.fr/contre-sommet-climato-realiste-vaclav-klaus/

  6. Pour mettre la planète great again, plutôt que l’autoflagellation permanente de l’Occident avec verbiage assorti de Ségolène, ne pourrait pas mettre en avant la cause première des menaces : l’augmentation démographique exponentielle, avec un partage plus équitable de la culpabilité ?

  7. Concernant un autre département de la science escrologiste, et dans la continuation de votre article d’avril dernier, je signale un intéressant billet de Stéphane Montabert (suisse, ancien français et libéral) sur le glyphosate :

    http://stephanemontabert.blog.24heures.ch/archive/2017/11/27/croisade-absurde-contre-le-glyphosate.html

    Il détaille l’étude du Journal of the National Cancer Institute que vous aviez signalée. Bilan : no problemo. Le glyphotruc est une gentille molécule qui ne mord pas, et dont on aurait tort de se priver.

    Le billet de Stéphane Montabert est d’autant plus précieux que l’article du Figaro sur lequel il se base se situe derrière le mur de l’argent (paywall en français).

  8. Lu dans la presse : « Les vagues de froid polaire sont bien liées au changement climatique ». Et juste en-dessous, en guise d’explication : « Les grands coups de froid venus de l’Arctique sont une conséquence au [sic] réchauffement de la planète ».

    Vous ne rêvez pas : on se caille prodigieusement les miches, c’est bien la preuve que la terre se réchauffe. Plus il fait chaud et plus il fait froid, en conséquence il faut taxer tout le monde pour faire baisser la température. Ils se payent ouvertement notre tête. Il y a un maître du monde, quelque part dans un placard, qui a décidé de nous inonder de sottises jusqu’à ce que nous devenions fous comme des lapins.

    A en juger par ce qu’on peut lire désormais sur le Figaro.fr, c’est en bonne voie.

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