Taxe à 3 % sur les dividendes : Derrière le fiasco, la débâcle morale de l’État

Le gouvernement avait à peine achevé la présentation de son projet de loi de finances pour 2018 que le Conseil constitutionnel, en invalidant totalement la taxe à 3 % sur les dividendes le 6 octobre dernier, venait porter un coup sévère, un coup à 10 milliards d’euros, à la périlleuse trajectoire de retour à l’équilibre qu’il avait réussi à imprimer – sur le papier – à nos comptes publics à l’horizon 2022.

On sait combien notre situation budgétaire est tendue. On sait à quel point il nous est difficile de revenir à un déficit public inférieur à 3 % du PIB. C’est un objectif dont Nicolas Sarkozy s’est peu préoccupé, justifié qu’il se croyait par les nécessités de « la crise » à partir de 2008. Et c’est un objectif que les gouvernements de François Hollande ont ensuite allègrement reculé d’année en année, pour finir par présenter un budget 2017 à 2,7 % de déficit dont tout montre qu’il était bel et bien entaché « d’insincérité », comme l’a signifié la Cour des Comptes dès juin 2017.

L’état d’esprit français qui prévaut depuis si longtemps fait qu’on ne veut renoncer à rien de notre État providence et de notre administration pléthorique tout en espérant contre l’évidence que tout ira mieux comme par enchantement. Concrètement, on compte surtout sur la croissance mondiale à laquelle on entend s’accrocher pour continuer à mener notre train de vie dispendieux sans que cela se voit trop dans les comptes publics ou dans les chiffres du chômage.

Conséquence n° 1, nos dépenses publiques en euros constants ne baissent jamais. Rapportées au PIB, elles atteignent aujourd’hui le montant exorbitant de 57 %, ce qui nous place hélas dans les premiers pays dépensiers du monde. Contrairement à ce que le gouvernement actuel raconte un peu partout, elles ne baisseront pas non plus en 2018. Au contraire, elles vont augmenter de 0,5 % en volume.

Dans ces conditions, réduire le déficit public, et donc enrayer aussi la folle augmentation de notre dette publique, revient obligatoirement à chercher des recettes fiscales partout, tout le temps, frénétiquement et fébrilement. Conséquence n° 2, nos prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) sont aussi parmi les plus élevés du monde comparativement au PIB (45 %) et ils ne baissent jamais en euros constants. En 2018, ils augmenteront de 1 % une fois corrigés de l’inflation. Mais là encore, l’état d’esprit français y trouve satisfaction : il n’est que trop normal, moral même, de surtaxer les riches et les grandes entreprises dès que le budget dérape.

L’histoire de la taxe à 3 % sur les dividendes s’inscrit exactement dans ce contexte de fuite en avant joyeusement acceptée.

En 2012, Hollande vient d’être élu. Bien sûr, il va mettre fin à la « casse sociale » avidement organisée par son prédécesseur en faveur des plus riches. Lui, Hollande, n’aime pas les riches ; le monde de la finance est son adversaire et il a même l’idée de créer une tranche d’imposition à 75 %(*) pour les plus hauts revenus. À ce moment-là, le déficit public est de 5,3 % du PIB (2011) et le nouveau président s’est engagé pendant la campagne électorale à revenir en dessous des 3 % dès 2013.

Une drôle de quadrature du cercle fiscal en perspective pour son gouvernement, d’autant qu’un impôt (portant sur des OPCVM non résidents, mais peu importe) venait d’être censuré par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour non respect de la libre circulation des capitaux. Aussi, afin de récupérer autrement les recettes fiscales évanouies, une taxe de 3 % sur les dividendes distribués est instituée à la va-vite dans la loi de finance rectificative d’août 2012. Certaines PME en sont exonérées.

Un dividende étant ce qui est versé aux actionnaires une fois que l’entreprise a payé toutes ses taxes et son impôt sur les sociétés (IS), cette nouvelle taxe constitue de fait une augmentation de l’IS. Autant dire que cela tombe très bien ; non seulement l’État va pouvoir se prévaloir de rentrées fiscales assez rondelettes, de l’ordre de 2 milliards d’euros par an, mais en plus, il taxe les riches et le monde de la finance !

Notons que cette idée avait été suggérée à l’origine par Christian Eckert, futur secrétaire d’État au budget du futur ministre de l’économie Michel Sapin, et notons que dès le début, d’énormes doutes sur sa constitutionnalité et sur sa compatibilité avec nos engagements européens avaient été émis. Cela n’a pas dissuadé l’équipe Hollande de poursuivre dans le « sérieux budgétaire » bien particulier qui l’a toujours caractérisée.

Mais les entreprises assujetties, alertées par leurs conseillers fiscaux, ont saisi les différentes instances compétentes. Elles ont fini par obtenir gain de cause, d’abord auprès de la CJUE en mai 2017 pour les dividendes reçus de filiales installées dans l’UE, et maintenant auprès du Conseil constitutionnel pour tous les dividendes en raison du non respect du principe d’égalité devant la loi. Les sommes indûment prélevées doivent donc être remboursées.

Suite à la décision de la CJUE, le gouvernement avait décidé de ne pas reconduire cette taxe et il avait provisionné dans ses comptes 5,7 milliards d’euros de remboursements étalés jusqu’en 2021. Mais la décision récente du Conseil constitutionnel a fait monter la facture totale à la somme astronomique de 10 milliards.

Autant dire que cette affaire, qui complique terriblement la donne budgétaire, est en train de virer au règlement de compte politique. C’est un véritable « scandale d’État », s’est indigné le ministre de l’économie Bruno Le Maire, qui a l’avantage, en tant qu’ex-opposant à Hollande, d’être complètement hors du coup, de même que son collègue du budget Darmanin et le Premier ministre Édouard Philippe.

Qui savait ? Le Président Hollande, le Premier ministre Ayrault, le ministre de l’économie Moscovici, le ministre du budget Cahuzac ? Valls, Sapin et Eckert ? Et que dire d’Emmanuel Macron lui-même ? Il fut conseiller de Hollande pour les affaires économique de 2012 à 2014 puis ministre de l’économie de 2014 à 2016. Apparemment tout le monde savait depuis le début que l’affaire était rédhibitoire, tout le monde a laissé faire, et voilà que les pieds nickelés de Bercy, Matignon et l’Élysée sont rattrapés par la patrouille, comme dirait Bruno Le Maire.

Mais il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin. Autant que la blague soit bonne jusqu’au bout ! Déjà dûment impressionnés par cette invraisemblable combinaison malsaine de négligence et d’incompétence, et totalement bluffés par l’incroyable sentiment d’impunité qui permet à nos dirigeants de faire absolument tout et n’importe quoi avec l’argent des autres sans en subir jamais les conséquences, on ne peut qu’admirer la façon dont le gouvernement actuel envisage maintenant d’arranger les choses.

Car non seulement il est question d’étaler le remboursement dans le temps, ce qui est  assez compréhensible, mais – accrochez-vous – Bercy réfléchit maintenant à une taxe additionnelle ou à une surtaxe qu’il pourrait appliquer aux grandes entreprises pour se tirer d’affaires ! Faire payer ses propres victimes, voilà comment l’État, notre État toujours prêt à redresser « nos torts » par ses impôts et ses réglementations imbéciles, compte s’acquitter de sa mission de garant des personnes et des biens :

« L’idée de mettre en place une contribution exceptionnelle sur les très grosses entreprises n’est pas écartée (…) Face à cette situation exceptionnelle, ils (les chefs des grandes entreprises) peuvent comprendre que nous leur demandions un effort. » (Bruno Le Maire)

Inutile de dire que l’idée que ce soit l’État qui fasse un effort en rognant sur ses dépenses pour se trouver en mesure de rembourser des entreprises qui ont été spoliées par sa seule faute n’est bien évidemment venue à l’esprit de personne, au gouvernement ou en dehors.

On serait très loin du compte si l’on ne voyait dans cette incroyable débâcle financière et morale de l’État que l’incompétence crasse d’une équipe gouvernementale particulière ou si on la limitait à des questions de pure technique fiscale. Si cette affaire doit nous enseigner quelque chose, c’est d’abord que l’État, absolument tentaculaire en France, se sert et se servira le premier quoi qu’il arrive ; c’est ensuite que la situation budgétaire dans laquelle la France vit d’expédients depuis trop longtemps ne peut plus durer.

Ces 10 milliards seront-ils la goutte insupportable qui va enfin faire déborder le vase de la dépense publique effrénée et alerter les citoyens sur l’insoutenabilité complète de notre modèle économique et social ? Marqueront-ils le début d’une prise de conscience qui rendra les Français plus attentifs au murmure libéral qui recommande d’en passer pour de bon par la baisse réelle des dépenses et des impôts pour arrêter d’hypothéquer l’avenir, pour limiter le pouvoir (de malversation) de l’État et pour redonner de l’autonomie aux individus ?

Je l’espère, mais j’en doute. À entendre les commentaires, même sarcastiques ou atterrés, aucun changement de logiciel n’est à l’ordre du jour. Des technocrates vont trouver une solution et la vieille machine puante et déglinguée va repartir comme avant.


(*) Cette mesure, abandonnée début 2015 après une forte contestation et des menaces de censure du Conseil constitutionnel, n’aura pas rapporté grand chose au budget de l’État, mais elle témoigne à elle seule de la volonté de brimer fiscalement « les riches » en permanence, quitte à faire n’importe quoi.


Illustration de couverture : Fronton du Conseil constitutionnel qui vient d’invalider totalement la taxe à 3 % sur les dividendes instaurée en 2012.

28 réflexions sur “Taxe à 3 % sur les dividendes : Derrière le fiasco, la débâcle morale de l’État

  1. Pingback: Taxe à 3 % sur les dividendes : Derrière le fiasco, la débâcle morale de l’Etat | Le Blog de Nathalie MP – Economie et Politique

  2. Des dirigeants d’entreprise qui présenteraient semblables comptes iraient droit en prison, et ce serait mérité.
    Pour nos dirigeants, élus ou hauts fonctionnaires, rien de tel n’est à craindre. Au contraire, il sont récompensés de leur bons (!) et loyaux (!!) services par un strapontin dans un comité Théodule quelconque qui leur garantit une grasse et prestigieuse prébende.
    Grâce à notre sublime Etat Providence, la liberté de propriété et à sa suite toutes les libertés sont niées. Le droit de l’Etat tue l’Etat de droit.
    Au point où nous en sommes, pourquoi ne pas imprimer toute la fausse monnaie dont nous avons besoin ? A quoi sert d’essorer la population si on peut faire tourner la planche à billets ? Après tout, nous n’en sommes plus à 10 milliards près. Il y a là un paradoxe que je ne comprends pas, on imprime ce qu’il faut pour les banques, en quantité quasi-illimité, mais pas pour les autres. Pourquoi ?
    Il n’y a peut-être tout simplement rien à comprendre.

    • « Au point où nous en sommes, pourquoi ne pas imprimer toute la fausse monnaie dont nous avons besoin ? »
      Ah ah, mais il faut préserver les apparences ! Le Quantitative Easing, c’est parfait, personne n’y comprend rien, c’est hyper « technique », ça a l’air super intelligent, ça doit être bien. Tandis que les faux-monnayeurs directs et sans fard, pas de ça chez nous, on est des gens sérieux ! On est le Premier ministre de la France, on est le ministre de l’économie, on est l’Etat, enfin, quoi ! 🙂

      • 🙂
        On se comprend…
        C’est vrai qu’il faut maintenir l’illusion d’être dirigé par des gens responsables. La monnaie ne vaut quelque chose que si l’on parvient à imposer l’idée qu’elle vaut effectivement quelque chose.
        Un hélicoptère monétaire aurait pourtant de l’allure, ça nous ferait un apocalypse à grand spectacle. C’est moins mesquin qu’une économie où la vitesse de circulation monétaire tend vers 0 et qui s’éteint donc sans bruit.

  3. Bonjour Nathalie,

    Pardon de venir déverser chez vous ma vision noire de nos compatriotes. (Mais ne pourrions-nous tout aussi dire mettre un peu de réalisme dans vos propos ?)

    « … alerter les citoyens sur l’insoutenabilité complète de notre modèle économique et social ? » : vous rêvez. Je ne constate autour de moi aucune prise de conscience, aucune remise en cause du paradigme collectiviste incrusté dans les esprits de nos concitoyens. Et quand j’attire l’attention sur le fait que cela ne marche pas, que cela ne fait que répandre le malheur et la corruption, on me fait grosso modo une réponse à la H16, l’humour en moins : « si cela n’a pas marché, c’est qu’on l’a mal fait ou pas assez. Ce n’est pas le principe qui est mauvais, ce sont les hommes qui l’ont mis en œuvre et qu’il faut donc changer ».

    Au printemps dernier, j’avais lu un article de Guillaume NICOULOUD (http://ordrespontane.blogspot.fr/2017/03/le-liberalisme-en-france.html) dans lequel il donnait les résultats d’un sondage qu’il avait effectué sur les réseaux sociaux, sans donner à ce sondage la valeur d’un sondage effectué dans des conditions strictes avec notamment un échantillon représentatif. (Les résultats : https://drive.google.com/file/d/0B32C_frMADUfMjE2VmNPSVJMb2s/view.)
    Une question avait en particulier attiré mon attention : « Dans le pays A, tout le monde gagne 100. Dans le pays B, les plus pauvres gagnent 110 et les plus riches gagnent 1000 ». J’avais été surpris par la proportion de choix du pays A. Avec toute la subtilité et le sens de la nuance qui me caractérisent, j’en avais conclu que, décidément, l’électorat de Mélenchon et Hamon était une belle bande de cons, tant le choix du pays B me semblait évident. Et puis, par jeu et par curiosité, j’ai posé la question à mon entourage, dont mes amis et mes enfants que je ne considère certainement pas comme étant cons. Et à ma grande consternation, sur une quinzaine de personnes, je n’ai eu qu’un seul choix du pays B. Choix justifié, à une exception près, par le principe d’égalité qui est ainsi devenu une fin en soi. Non pas l’égalité des droits (et des devoirs) qui permet à chacun de faire ses choix avec leurs conséquences et les différences qui en résultent, mais l’égalité tout court : pas de choix, pas de différence.

    A mon grand désespoir, les informations que j’observe convergent : d’une façon générale, non seulement nos concitoyens préfèrent un innocent en prison plutôt qu’un coupable en liberté, mais en plus ils préfèrent l’égalité dans le malheur plutôt que les différences, mêmes si elles aboutissent à plus de satisfactions. Nous devenons un pays de shadoks (pour les trop jeunes : ces êtres stupides, méchants, mesquins et jaloux). Des shadoks qui plus est sans aucun courage.

    Et pour mettre à bas l’optimisme insensé de votre propos (toujours la subtilité et le sens des nuances) « Des technocrates vont trouver une solution et la vieille machine puante et déglinguée va repartir comme avant » : vous avez senti que la machine s’était arrêtée ?

    • Bonjour un _quidam, et merci pour votre commentaire !
      Je suis étonnée que vous me trouviez optimiste, car je ne le suis pas du tout.
      Cet « incident » devrait provoquer une prise de conscience, j’espère qu’il provoquera une prise de conscience, mais, comme je l’ai écrit, j’en doute. La presse regorge des analyses des experts autorisés. Si tous sont d’accord pour se lamenter sur la légèreté coupable de l’Etat, tous se limitent à espérer que la ponte continue de nouvelles taxes pourra se faire dorénavant dans un cadre plus conforme vis-à-vis de la constitution et des traités que nous avons signés. Ca ne va pas loin et ça me désole !
      Quant à la vieille machine puante et déglinguée, les 10 milliards la font tousser, mais soyez-en certain, tout va rentrer technocratiquement dans l’ordre et pouvoir continuer à ronronner bien tranquillement comme d’habitude.
      Non, je ne suis pas du tout optimiste. (Mais j’ai plaisir à recevoir des commentaires 🙂 !)

  4. Ensuite une majorité va pas comprendre pourquoi le siège de ces grosses boites vont s’installer à l’étranger ou quelquefois une partie du siège, RH ou finances par exemple.
    Et puis ça va être la faute de Macron qui brade Alstom à GE et Siemens alors que c’est plutôt une bonne affaire : GE a récupéré des technologies qui ont perdu en compétitivité (turbines à gaz) au point que le PDG va bientôt se faire virer et Siemens, nos TGV dont la compétitivité n’est pas du tout sûre à terme, croisons les doigts.
    C’est fou l’aveuglement qui décale tragiquement les opinions, garder à tout prix des industries qui périclitent mais par honneur pour la France et ses travailleurs, taxer à mort tous ces salopards qui s’engraissent sur les travailleurs.
    Tout ça pour finir dans un delirium tremens budgétaire dont la cause n’est absolument pas de « l’incompétence crasse ». Non parce qu’en matière fiscale nous avons les meilleurs des meilleurs au monde. C’est bien pire, c’est le paroxysme du cynisme (Hollande l’a toujours été) : La taxe à 3%, peut-être que ça passera et en tout cas on ne sera plus là et de toute façon je ne risque RIEN.
    Car pour la galloise supposée employée fictif et mariée au provincial catholique, c’est la pendaison, non la guillotine chez nous, mais pour une grosse entourloupe de 10 milliards de la part du chef suprême de nos institutions, c’est une insincérité accessoire qui fait juste brailler la Cour des Comptes (avec au moins 12 mois de décalage donc à froid).
    Ainsi le peuple français en décide-t-il !

  5. « Inutile de dire que l’idée que ce soit l’Etat qui fasse un effort en rognant sur ses dépenses n’est bien évidemment venue à l’esprit de personne. »

    Eh oui. J’écoutais l’autre jour (c’est un vice dont j’ai l’habitude) la radio BFM, dont les voitures de reportage se font caillasser par « le peuple » en raison de son orientation « ultra-libérale ». Une fois de plus, pérorait l’un des abonnés au micro de la chaîne, Henri Sterdyniak. Je vous conseille Henri Sterdyniak.

    C’est une espèce de Hitler étatiste à la française, l’incarnation du subconscient nazi de Bercy. A chaque fois qu’il prend le micro, il s’énerve tout seul face aux affronts imaginaires qu’il perçoit à la toute-puissance de l’Etat fonctionnariste. Il ne se contente pas d’argumenter, il s’énerve face à tant de culot libéral : comment, comment, on ose contester mon, notre pouvoir ? On l’imagine léviter carrément dans le studio. A la fin, il monte dans les aigüs, il hurle littéralement. On pourrait doubler avec sa voix un discours filmé de Hitler, je suis sûr que ça collerait pile-poil.

    Il ne déparerait pas non plus chez Staline, d’ailleurs, puisqu’il a tribune ouverte dans L’Humanité, où il nous explique « qu’une autre voie est possible », que François Hollande n’est pas assez socialiste et que « la question essentielle pour l’humanité est de concilier le bien-être de tous et une nette réduction du PIB matériel, ce qui suppose une réflexion forte sur la place de l’emploi marchand ».

    https://www.humanite.fr/henri-sterdyniak-une-autre-voie-est-possible-585690

    En revanche, « l’emploi » fonctionnarial, là, aucun problème. Cela étant, si vous aviez dit à Staline qu’il fallait diminuer le PIB matériel, il vous aurait probablement fusillé pour vous apprendre à vivre. La France socialiste fait mieux : à force d’augmenter l’emploi « non-marchand », on va bien finir, en effet, par « diminuer le PIB matériel » — et le bien-être de tous par la même occasion.

    • Ah oui, mais les économistes atterrés !
      Un pote à Lordon, comment voulez-vous que ça tienne debout, à part la nuit et encore …
      (Voir mon article : Le camarade Lordon électrise « Nuit debout » et réveille les betteraves !)

      Moi, je suis une blogueuse atterrée par tant d’arrogante atterrance, et le pire, c’est que je ne suis même pas économiste !

      • J’avais déjà oublié cette quiche de Lordon. Du jour où s’est couchée nuit debout, il est retourné au néant dont il n’était sorti que sur un malentendu.

    • « de concilier le bien-être de tous et une nette réduction du PIB matériel » lol. C’est d’une bêtise sans nom croire qu’un appauvrissement généralisé de la société va conduire à une amélioration du bien être.
      Comme si l’état pouvait décréter le bonheur. Comme si c’était sa finalité. C’est du totalitarisme de penser ce genre de cela. Ce n’est pas le rôle de l’état de s’occuper de cela.
      Ha ceux qui pensent qu’une autre voie est possible: on a vu les expériences des alternatives et où cela a mené (dictatures où le peuple vit dans la misère). Et malgré, les échecs répétés les gauchistes ne retiennent pas la lecon et veulent encore essayer. Un âne ne trébuche jamais deux fois sur la même pierre mais un gauchiste si.
      Ce que refusent de comprendre ces gens c’est que le paradis terrestre n’existe pas, il n’y aura jamais de société imparfaite car l’humain est imparfait. Ces gens comparent le système actuel (qui est imparfait) à leur utopie. Cela n’a pas de sens: il faut comparer le système actuel aux pays ayant mis en place leur idéologie. Là il est clair que notre système est mille fois préférable.

  6. Quand on biberonne le marxisme dès les bancs de l’école, lorsque les médias serinent à longueur de journée un propagande même pas insidieuse sur les bienfaits de l’Etat, le tout greffé sur un vieux fond catholique mal compris comme quoi le riche est promis à l’enfer, comment voulez vous que ce pays s’en sorte.

  7. A la différence des Français, je ne crois pas que les entreprises s’y laisseront prendre deux fois : l’Etat continue dans sa connerie, donc elles auront saisi le signal pour claquer la porte. Pour le prendre dans le bon sens, les entreprises vont arrêter de se faire prendre pour des pinatas tous les ans (enfin, celles qui ne sont pas de connivence avec l’Etat) et s’en sortiront en suivant leur bon sens qui leur dit d’aller faire fructifier leurs affaires ailleurs qu’en France.
    J’ai vraiment des hauts et des bas avec mon espoir dans la classe « qui pense » : en voyant les « intellectuels » et « journalistes » (obligée de mettre des guillemets, vraiment) aller dans le sens d’une économie moins étouffée et étouffante (même Claude Weil, c’est dire !), j’ai parfois espoir que la lumière soit, mais dès qu’on retourne dans la réalité et qu’une affaire se produit, les chantiers navals ou le remboursement de cette taxe sur les dividendes, ce sont décidément toujours les mêmes malheureux réflexes « l’Etat peut tout » qui prévalent et salués par cette même classe médiatique…

    Tout comme il est toujours magnifique de voir ce discours ambivalent comme quoi ceux qui paient devraient être heureux de payer, c’est citoyen et solidaire, et de se féliciter de sortir d’autres personnes de l’impôt comme on libère du goulag (mais je croyais que c’était citoyen et génial de payer l’impôt ?). Deux poids deux mesures ? Il faudrait vraiment que je cherche s’il existe une réaction chimique pour perdre son âme à partir d’un certain seuil de revenus et devenir biologiquement un monstre taxable à merci…

    • « Il faudrait vraiment que je cherche s’il existe une réaction chimique pour perdre son âme à partir d’un certain seuil de revenus et devenir biologiquement un monstre taxable à merci… »
      D’après le sérum de « solidarité égalité » de François Hollande :
      à partir de 4000 euros, oui, vous êtes un monstre (autre façon de dire « riche ») !!!
      Et on ne vous dira pas merci pour vos impôts, on vous dira : comment se fait-il que vous puissiez encore vous acheter ceci et cela ? Allez, taxe et retaxe.

  8. ça y est, ils ont trouvé, le bruit court qu’ils vont augmenter la TVA pour se sortir de l’impasse. La dernière des marges de manoeuvre, celle que voulait utiliser Fillon pour décoincer les affaires.
    Ils ne baisseront jamais les dépenses. Pour baisser les dépenses, il faut imposer la baisse des impôts. Nous l’avons vérifié plusieurs fois au niveau local : moins de recettes pour une raison imprévue et paf, ils sont obligés de baisser les dépenses, ça ne marche jamais autrement avec nos ouistitis !

    • En échange, nous avons des services publics assurant un maillage fin du territoire, toujours proches, disponibles et réactifs. Grâce à eux, nos rues sont sûres et le domaine public est entretenu avec un soin méticuleux, voire maniaque.
      On ne souffle que…en fait non.

  9. Pourquoi taxer les dividendes nuit en premier aux salariés et absolument pas aux actionnaires ?
    On entend régulièrement que la France est championne des dividendes alors que les rendements n’ont pas l’air si fabuleux.
    Qu’en est il ?
    Il faut d’abord comprendre que le capital va là ou il a un bon rendement. La question n’est pas de savoir si c’est bien, c’est un fait.
    Un pays qui rémunérerait mal ses investisseurs se retrouverait rapidement sans capital avec les conséquences qu’on connait.
    Les investisseurs eux ne regardent pas les dividendes bruts versés mais les rendements nets.
    Et il se trouve que la France est l’un des pays taxant le plus les dividendes. La France est championne d’Europe de la taxation implicite du capital.
    Et au plus on taxe les dividendes au plus les entreprises, pour compenser, doivent verser des gros dividendes afin de maintenir les rendements.
    Hélas les entreprises n’impriment pas les billets et si elles doivent augmenter leurs dividendes elles doivent réduire d’autres postes.
    Et quel est le premier poste de dépense d’une entreprise ? Les salaires.
    C’est donc là qu’elle a la meilleure marge de manœuvre.
    Donc au plus on taxe les dividendes au plus l’entreprise va devoir tirer les salaires vers le bas pour augmenter les dividendes.
    Le cercle vicieux s’amorce. Nos socialistes voyant les dividendes grimper et les salaires chuter vont réclamer de plus taxer les dividendes.
    Comme souvent le payeur n’est pas celui qu’on croit, les impôts sont rarement financés par celui qui fait le chèque.
    Celui qui paye c’est toujours le consommateur ou le salarié, celui qui est en bout de chaîne, celui qui ne peut se soustraire.
    Comme disait celui qu’on ne cite plus : « Il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas ».

  10. Hollande est vraiment nul. L’héritage d’Hollande peut se résumer à cela: la dette publique.
    Si Hollande avait été dirigeant de société, il serait poursuivi en justice mais comme il était président, il a rien. Et le pire, il a encore l’arrogance de l’ouvrir.

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