M. le Président, se proclamer EUROPÉEN ne suffit pas !

S’il est un sujet sur lequel Emmanuel Macron n’a jamais cultivé le flou, c’est bien celui de son attachement à l’idée d’Europe. A l’époque de la campagne présidentielle, il avait même reçu la meilleure note parmi les cinq premiers candidats quant à son engagement européen. Il affirmait aussi avec une belle lucidité que la France devait d’abord s’occuper de faire ses propres réformes structurelles indispensables avant de demander à l’Union européenne (UE) de se réformer. Un minimum quand on est le mauvais élève de la classe. 

Aujourd’hui cependant, même si l’on n’est qu’en début de mandat, on a pu mesurer combien les réformes de structure lancées par Emmanuel Macron étaient diaphanes et remettaient à plus tard le moment crucial d’engager la France sur la voie de la vraie rigueur budgétaire et de la nécessaire libéralisation de son économie. Je pense en particulier à la réforme du code du travail et au PLF 2018.

Dans le même temps, chaque nouvelle proposition du Président pour « refonder » l’UE ressemble à s’y méprendre à une tentative de lui appliquer les vieilles recettes dirigistes et dépensières de la France plutôt que d’en faire un espace de liberté dans lequel inscrire une France enfin débarrassée de ses tabous économiques étouffants.

Oh, certes, l’attachement européen est intact ! Après avoir utilisé l’hymne européen comme fond musical de sa victoire au soir du 7 mai, Emmanuel Macron ne vient-il pas d’officialiser la reconnaissance par la France de tous les symboles de l’UE que sont le drapeau aux douze étoiles, l’hymne tiré de l’Ode à la joie de Beethoven, la devise « Unie dans la diversité », l’euro comme monnaie commune et la journée de l’Europe le 9 mai ?

C’est bien sûr une réponse politique à ceux qui, comme Florian Philippot du temps où il était encore en phase avec Marine Le Pen, traitaient le drapeau européen de « torchon oligarchique » ou à ceux qui, comme Jean-Luc Mélenchon (vidéo) et ses députés Insoumis, ont été pris de palpitations citoyennes en le découvrant aux côtés du drapeau français dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

Mais tout ceci reste extrêmement symbolique, car la véritable question, surtout pour un Président de la République, est moins de se proclamer européen envers et contre tout que de définir quel Européen on est et quelle Europe on a en tête.

Quand la France a mis le pied pour la première fois dans le marché commun créé par le traité de Rome de 1957, elle était en pleine crise politique (Algérie) et économique et semblait incapable d’affronter le défi de la concurrence qui se présentait à elle. Le général de Gaulle était extrêmement méfiant à l’égard de l’intégration européenne et souhaitait obtenir des clauses de sauvegarde pour la France. Jacques Rueff, l’auteur du plan Pinay-Rueff de 1958 qui allait assainir les finances du pays et le mettre sur la voie de la croissance par libéralisation de son économie, l’en a dissuadé.

D’une fibre libérale inconnue des autres hauts fonctionnaires français de l’époque, Jacques Rueff encourageait au contraire la France à s’ouvrir sans crainte sur l’extérieur. Partisan de l’orthodoxie budgétaire et de la vérité des prix, il était tout aussi attaché à l’idée d’Europe qu’Emmanuel Macron, mais dans une version qui s’opposait au protectionnisme et qui encourageait la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux.

Pour lui, la Communauté économique européenne naissante (CEE) était une chance que la France devait saisir pour entrer enfin de plain-pied dans le vaste monde de la concurrence, seule possibilité pour elle de voir ses entreprises se développer et donc de se moderniser au bénéfice de tous ses habitants. Il ne s’agissait pas de réduire l’Europe aux dimensions dirigistes et protectionnistes de la France, mais d’élargir la France aux dimensions libérales de l’Europe et du monde. Ce ne fut pas sans mal, en raison des réticences nombreuses, mais ce fut néanmoins un succès.

Malgré de fréquentes déclarations dans lesquelles il est question de libérer les énergies et faire de la France une startup présente à tous les postes avancés de la modernité, malgré une fibre européenne appréciable, Emmanuel Macron tient malheureusement sur l’Europe un discours qui a tout de l’anti-Rueff : la France n’est plus poussée à se moderniser dans le contexte d’une Europe libérale, c’est l’Europe qui est priée de revenir aux considérations sociales qui prévalent en France.

[Avec, redisons-le, très peu de résultats, l’argument imparable que personne ne veut voir étant notre taux de chômage à plus du double de celui de nos voisins allemands, britanniques ou néerlandais, voir ci-contre.]

Quelques jours après son élection, Emmanuel Macron était en visite en Allemagne et tentait de faire prévaloir l’idée d’un budget de la zone euro et la mise en place d’investissements d’avenir pour relancer la croissance. En filigrane, se profilaient les surplus budgétaires allemands que les pays déficitaires comme la France n’ont aucun scrupule à vouloir mettre à contribution plutôt que de chercher à baisser leurs propres dépenses chez eux.

Puis fin août, en tournée dans les anciens pays de l’est, il n’avait pas de mots assez forts pour vilipender le système des travailleurs détachés qui permet à une entreprise d’envoyer temporairement un salarié dans un autre pays européen en lui conservant le niveau de protection sociale dont il bénéficie dans son pays d’origine. Le système fonctionne pour tous ; il ne tient donc qu’à la France de baisser le coût de sa protection sociale ou d’en briser le monopole pour devenir plus compétitive. Mais à entendre M. Macron, il semble bien qu’il faut au contraire que l’Europe s’aligne sur le coûteux modèle social français (que le monde entier nous envie, aime-t-on penser).

Autre exemple caractéristique, les Etats généraux de l’alimentation (EGA). Suggérés par Nicolas Hulot et promis par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, ils se sont tenus récemment (ce n’est pas fini) avec l’objectif de chercher des solutions à la crise permanente qui étreint l’agriculture française depuis des années malgré son énorme potentiel.

Elément central : fixer le « juste prix » de rémunération des agriculteurs par rapport à la grande distribution notamment. Dans son discours (fleuve et alambiqué) de clôture du premier round des EGA, le Président a certes demandé à l’ensemble du secteur de s’organiser, se regrouper etc… mais il s’est surtout montré prêt à légiférer par ordonnance pour que le prix ne soit plus négocié selon un contrat proposé par l’acheteur mais par addition des coûts :

« Nous modifierons la loi pour inverser cette construction du prix qui doit pouvoir partir des coûts de production » (…) « Enfin, pour lutter contre les prix abusivement bas et pour permettre de stopper la course au prix, j’ai entendu votre proposition de relever le seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions. » 

Quel rapport avec l’UE ? Un énorme rapport, car l’agriculture française vit depuis des années et des années de subventions, quotas de production et prix fixés artificiellement à travers la Politique agricole commune (PAC) de l’UE. Dans son budget global de 150 milliards d’euros, 40 % part dans la PAC dont le premier bénéficiaire est la France avec environ 10 milliards de subventions redistribuées aux agriculteurs, non sans beaucoup trop de contraintes administratives et réglementaires.

Si l’agriculture française souffre d’une chose, c’est de vivre en dehors de la réalité du marché, sans repères économiques tangibles sur lesquels s’appuyer pour s’améliorer. Les propositions d’Emmanuel Macron, qui incluent également le souhait que la PAC soit à la hauteur de la politique agricole française, ne font rien pour ramener le monde agricole sur le terrain du réel.

Non seulement il n’est pas question de faire disparaître progressivement la PAC, mais l’idée de fixer le prix à partir des coûts est une véritable incitation à ne pas rechercher la compétitivité, avec le risque de voir les distributeurs se tourner de plus en plus vers des productions plus compétitives dans d’autres pays européens. Ou plus lointains : en Nouvelle-Zélande, par exemple, où des réformes libérales ont eu lieu dans les années 1980 (voir B-2 du lien) dont la réussite fut telle qu’aucun agriculteur ne voudrait revenir à l’ancien système des subventions et des prix de soutien.

Enfin, Emmanuel Macron est parti ce jeudi 19 octobre dernier à Bruxelles pour un sommet européen avec la ferme intention de faire part de ses inquiétudes concernant la précipitation avec laquelle la commission européenne négocie les traités de libre-échange en cours :

« L’Europe qui protège, c’est (…) une Europe qui sait trouver les bons accords de libre-échange, les bonnes négociations pour protéger ses travailleurs et ses consommateurs. »

Le traité avec le Canada (CETA) est entré en vigueur fin septembre, mais il doit encore faire l’objet d’une validation des parlements nationaux. Le TAFTA avec les Etats-Unis est toujours en négociation. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la France y montre un enthousiasme très limité.

Il s’agit bien d’un retour à l’esprit protectionniste, car s’il n’est pas question de droits de douane, il est par contre question de limiter les échanges via un rehaussement des normes et des réglementations en matière de santé, d’environnement et de protection sociale. Bref, il est question d’adopter les réticences classiques de José Bové et autres altermondialistes pour lesquels les Canadiens et les Américains forment à l’évidence des hordes de populations malades et réduites en esclavage.

Je suis moi-même très attachée à l’idée d’Europe. Je pense néanmoins qu’il est temps d’enrayer la folle propension de l’UE à se transformer en monstre bureaucratique pour en revenir à un espace attaché aux libertés individuelles et au libre-échange avec le reste du monde. C’est une question cruciale de liberté et de prospérité.

ll est donc extrêmement décevant de constater que toutes les idées de M. Macron en matière de refondation de l’Europe consistent à vouloir lui appliquer le désespérant modèle français. Sous le terme apparemment positif de « protection », il vend en fait de la peur et de la précaution paralysante, il vend du chômage, de la stagnation et la probable continuation du décrochage que nous commençons à connaître par rapport aux grandes économies mondiales.


Illustration de couverture : Emmanuel Macron devant le drapeau européen orné de sa (bonne) note EE+ en matière d’engagement européen (mars 2017) – Photo : © Sipa Press.

15 réflexions sur “M. le Président, se proclamer EUROPÉEN ne suffit pas !

  1. Et oui, le libéralisme d’E. Macron est un libéralisme de façade. Après 6 mois de Présidence, les français vont, j’espère, commencer à en prendre conscience. Notre Président s’est montré autoritaire vis-à-vis de ceux qui n’ont pas le droit de se défendre (militaires) et s’attaque aux vulnérables comme les retraités, tout en protégeant ses sponsors, les Arnaud, Niel, Pigasse & Cie (je n’ai rien contre les riches mais les flatter tout en faisant payer ceux qui ont travaillé dur toute leur vie est difficilement acceptable). Mauvais signe. Et nous attendons toujours les réductions de dépense publique… Béatrice B. van Vollenhoven

    • Par pitié, arrêtez avec ces ‘Et oui’ à la place de Eh oui. ‘Et oui’ n’a aucun sens en français, c’est une faute, qui se répand partout malheureusement. Sinon, sur le fond, bien d’accord avec vous, et avec l’article, remarquable. On se demande si c’est une tactique de la part de Macron, y aller mollo, ne pas brusquer une opinion foncièrement mercantiliste, interventionniste, étatiste et protectionniste, ou bien s’il partage vraiment ces énormes réticences vis-à-vis d’une libéralisation pourtant indispensable, seule voie d’un sursaut.

  2. En 1957, nous sortions d’une période de reconstruction après une guerre « gagnée » par la résistance.
    Nous sortions aussi d’une période d’avant-guerre d’ultra protectionnisme grâce à notre empire colonial tant de fois promu et pourtant économiquement archi néfaste. Un des facteurs qui aura certainement contribué au désastre.
    Nos partenaires eux, les allemands en particulier, sortaient vaincus de façon irréfutable et donc dans l’obligation de tout remettre en cause. Ils n’ont pas eu de scrupule à choisir le libéralisme économique.
    Les anglais ont viré de bord avec Mme Thatcher et ont compris qu’il valait mieux sortir. Les pays du sud ont entamé avec courage de difficiles réformes qui commencent à porter leurs fruits. Les pays de l’Est ont eu l’avantage de repartir à zéro et de faire table rase du collectivisme. Leurs dettes et leurs dépenses sont très modérées.
    En conclusion notre Président ferait mieux de ravaler son arrogance !
    Il nous fait passer pour ridicules.

  3. L’Europe fut une magnifique idée. Elle s’est transformée en montre sans tête voulant faire table rase des particularisme locaux et édictant des normes sans queue ni tête. Elle ne fait plus rêver, elle est devenue un repoussoir facile pour tous les pays ayant des problèmes et qui se défaussent lâchement sur elle.

    Le problème de la France est qu’elle est toujours jacobine et ne veut voir qu’une tête. Les autres européens seraient plutôt girondins et laissent plus de place aux particularismes.

  4. Je crois que nous avons la même idée, la même vision de l’Europe.
    Au fond, l’échange, le partage, le marché libre sont les caractéristiques d’un environnement sain pour des nations vivant côte à côte et souhaitant prospérer ensemble. Imposer des normes politiques, un avenir fait de réglementations, voire d’un gouvernement global sont des viols qui ont cassé ou vont briser l’Europe.
    Oui à l’Europe économique, non à L’Europe politique.

  5. Vous dites que vous êtes attachée à l’Europe, mais pourquoi, pourquoi ? Quels sont sont les bénéfices de ce « machin » ? Elle ne peut être autre chose que ce qu’elle est, un « monstre bureaucratique », comme vous le dites vous-même. Revenons aux sources: l’Europe politique s’est faite parce que « plus jamais ça », plus jamais la guerre, selon Monnet, qui d’ailleurs n’avait demandé l’avis de personne (les racines anti-démocratiques de l’Europe ne font plus débat). Mais en 45, plus personne en Europe ne voulait la guerre, il a fallu 2 guerres aux Allemands pour qu’ils comprennent, quant aux Français, 14-18 leur avait suffi. On avait assez donné comme ça. De toute façon, il n’y aurait pas eu la guerre. Alors ? Arrêtons de nous laisser berner par la propagande.

  6. <<revenir à un espace attaché aux libertés individuelles et au libre-échange avec le reste du monde. C’est une question cruciale de liberté et de prospérité.<< Tout à fait. La concurrence amène l'Intérêt individuel (bien être du maximum social). Si elle est SAINE elle le sera pour l'intérêt collectif et l'intérêt individuel. Chacun y trouvera son compte. Une "fenêtre" sur le Libéralisme favoriserai notre situation économique. Néanmoins, en raison d'un manque de confiance envers ceux qui dirigent le pays et UE, je peux comprendre la défiance des Français vis-à-vis de certaines dérives. Je considère – à tort ou à raison – que le modèle Néo-classique est obsolète. Merci pour la clarté de votre article.

  7. Il semble que tous vous avez oubliez que F. Hollande en ne respectant pas le contrat des mistrals à fermé la porte aux exportations agricoles « et autres » vers la Russie.
    L’embargo russe sur la filière porcine française s’élève à 400 millions d’euros par an pour la France.
    50 millions d’euros pour les fruits et légumes
    109 millions d’euros pour le lait
    Côté lait, la Russie est, en temps normal, le cinquième débouché vers pays tiers pour la France, indique le centre national interprofessionnel de l’économie laitière (CNIEL). «Le pays représentait un marché de 109 millions d’euros jusqu’en 2013, dernière année ‘pleine’, sans embargo», rapporte Véronique Pilet, chef du service économie du CNIEL.
    Marchés perdu pour très longtemps
    http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2015/09/03/29002-20150903ARTFIG00013-combien-l-embargo-russe-coute-t-il-a-l-agriculture-francaise.php

    • Je ne comprends pas que la Sainte Russie ait besoin de Mistral. La surpuissante armée du bon tsar Poutine, qui flanque la pâtée aux Américains en Syrie, a sûrement les moyens de construire elle-même une tripotée de navires autrement plus redoutables que les barcasses de noix produites par les LGBT dégénérés qui sont au pouvoir en France, non ?

      Au fait, où en sont les fracassantes révélations sur les moeurs sodomites du président Macron, que le député Les Républicains Nicolas Dhuicq promettait dans une « interview » au « journal » Sputnik il y a sept mois déjà ? Moi aussi, j’ai des liens…

      https://sputniknews.com/analysis/201702041050340451-macron-us-agent-dhuicq/

      J’extrais les passages les plus croquignolets, parce que tant de malfaisance et d’hypocrisie dans la subversion électorale valent d’être rappelées. Ces gens là ne se contentent pas de truquer leurs propres élections, il faut aussi qu’ils tentent de falsifier celles des autres…

      « Controversial details regarding French presidential candidate Emmanuel Macron’s personal and professional life […] he could be acting in the interests of the US financial market in France, Republicans party lawmaker Nicolas Dhuicq said. »

      Ah, si Nicolas Dhuicq l’a dit, alors…

      « MOSCOW (Sputnik) — Macron […] »

      Vous avez bien lu : une interview de Nicolas Dhuicq est datée de Moscou. C’est notre nouveau Maurice Thorez, réfugié chez l’ennemi en temps de guerre ?

      « Macron has been an investment banker at Rothschild bank. »

      Rothschild. Ai-je besoin d’en dire plus ?

      « Throughout his career, he has been acting as an agent of the big American banking system. […] », Dhuicq told Sputnik, adding that according to his knowledge, « the controversial details of his personal life and ties [will] soon become public. »

      A sa connaissance. Des détails vont sortir. Sa vie personnelle est controversée (par qui ?). On va bientôt tout savoir. Où sont ces fameuses révélations ? Ca fait sept mois. Dhuicq s’est endormi ? Il est devenu homosexuel ? Il a touché son chèque ?

      « Since Macron […] his active membership of the French American Foundation France (FAF) […]the Young Leaders program… »

      L’éternel canard des « Young Leaders »… la bonne grosse diffamation russe.

      « According to Dhuicq, before announcing his bid for presidency, Macron had traveled to the United States. »

      Et ça, c’est intolérable. Il est inadmissible qu’un ministre français voyage aux Etats-Unis. D’ailleurs, c’est tellement scandaleux qu’il l’a fait en secret : « According to Dhuicq ». On n’est pas sûrs. Macron est un sournois qui parvient à voyager à l’étranger, quand il est ministre, sans que personne le sache. Heureusement que Dhuicq, n’écoutant que son courage, nous révèle les sales petits secrets des voyages de Macron.

      « He allegedly conducted controversial political correspondence with former US presidential candidate Hillary Clinton… »

      Quouâââ ? Un ministre français écrit à Hillary Clinton ? Et en plus, des lettres « controversées » ? Pourquoi pas à Hitler, aussi ?

      « …WikiLeaks founder Julian Assange told the Russian newspaper Izvstia on Friday. »

      Julian Assange, les Izvestia : que des sources en béton. D’ailleurs, comment se fait-il que Julian Assange, citoyen australien réfugié à l’ambassade équatorienne à Londres, choissise un journal russe pour faire de pseudo-révélations sur un ministre français ? C’est inexplicable… Sauf si Julian Assange est un agent d’influence russe participant à une opération de désinformation du Kremlin. Ce qui est le cas.

      « The young and good-looking independent candidate… »

      Hohoho… Il est « good-looking »… je ne vous en dis pas plus, mais on s’est bien compris…

      « …who married his former high school teacher, a woman in her 60s… »

      Qu’est-ce que je vous disais ?

      « Concerning his private life, it is becoming public as we speak… Macron is a guy who is called a chouchou, or a darling, of the French media, which is owned by only a few people, as we all know. Besides, one of the guys who backs him is famous businessman Pierre Berge, a business partner and long-time lover of Yves Saint Laurent, who is openly homosexual and advocates gay marriage. There is very wealthy gay lobby behind him. This says it all, » Dhuicq said. »

      « Dhuicq said ». Sputnik aurait pu se contenter de répandre ses calomnies tout seul, mais non : il faut qu’un « député de la Nation » lui prête main-forte. J’espère au moins qu’il est payé cher pour cela.

      « In November 2016, Macron publicly denied a persistent rumor that he’s secretly gay and living a ‘double life.’ « 

      Vous voyez bien : il l’a démenti, c’est donc que c’est vrai. Et puis maintenant, vous savez.

      « The first round of the French presidential election will take place on April 23, with the run-off scheduled for May 7. »

      Et ze first rounde of ze French élekcheunne, ainsi que le second, ont renvoyé à leurs chères études tous ces répugnants laquais de l’impérialisme soviéto-russe.

      Donc les Mistral, les Russes, ils se les carrent où je pense. Vu ?

  8. Je croie pas qu’il faille s’exciter avec l’affaire des Mistral.
    Ce n’est pas la raison de l’embargo de Poutine sur les produits agricoles mais une riposte aux sanctions suite aux affaires de l’Ukraine.
    Cela illustre une fois de plus l’incapacité de la technostructure UE à avoir une diplomatie cohérente et choisie par les peuples. Les allemands sont d’ailleurs aussi pénalisés pour leur industrie.
    On se demande ensuite pourquoi certaines grandes régions européennes qui n’ont que foutre des diktats US, veulent leur autonomie !
    Il n’y a pas de diplomatie européenne donc pas de défense européenne pourtant les domaines où il y aurait des intérêts communs. A l’exception de la France, tous les pays européens, mis à part le Royaume-Uni, ont abdiqué leur sécurité ultime aux Etats-Unis donc par delà la diplomatie.
    Malheureusement notre jeune président n’est pas là non plus vraiment en position de force et la conjoncture politique de nos partenaires est très mauvaise.

    • Les sanctions contre la Russie sont parfaitement justifiées. L’Union européenne n’a rien à voir là-dedans : c’est le monde entier qui a mis la Russie au ban, suite à l’invasion et à l’annexion de la Crimée. Aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté de la Russie sur la Crimée, sauf une poignée de nations aussi significatives que le Venezuela, la Corée du Nord, Cuba ou le Zimbabwe (et encore, pour la Corée du Nord, ce n’est même pas sûr). Pour le droit international, la Crimée est un territoire ukrainien occupé par une armée étrangère, c’est aussi simple que cela.

      L’annexion de la Crimée ne fait que succéder à l’annexion de fait d’une partie du territoire de la Géorgie (que Nicolas Sarkozy a avalisée comme si de rien n’était) et de celui d’une partie de la Moldavie. Elle a été suivie, et précédée, de différentes agressions inadmissibles contre la souveraineté de nombreuses autres nations : l’Estonie, la France, le Montenegro, les Etats-Unis, la Lithuanie, la Lettonie, la Pologne, la Suède et j’en oublie.

      Vous êtes bien imprudent de présumer qu’un référendum européen s’opposerait à ces sanctions, et avaliserait la politique étrangère russe d’impérialisme et de subversion internationale. Les sondages internationaux sur la popularité de Poutine sont aussi catastrophiques que ceux réalisés chez lui sont zélateurs.

      De façon plus générale, je suis scandalisé qu’un certain nombre de gens fassent comme s’il allait de soi que la politique étrangère de la France doive exclusivement être conduite en fonction des intérêts financiers immédiats de telle ou telle corporation — aux effectifs minuscules, de surcroît. Jusqu’à nouvel ordre, l’intérêt supérieur de la France, sa politique étrangère, son rôle dans le monde ont priorité sur les intérêts particuliers des vendeurs de cochons.

      Cette posture est d’autant plus piquante qu’elle est professée, en général, par des gens qui se vantent d’être plus patriotes que les autres, et qui affectent de mépriser « l’argent-roi », le « règne du profit » et le libre-échange. Sauf quand ça les arrange, ou plus exactement quand ça arrange les Russes !

      Le patriotisme, cela ne consiste pas à beugler plus fort que le voisin en agitant son drapeau. Cela consiste à consentir des sacrifices dans l’intérêt supérieur de la nation. En l’occurrence, nous ne parlons même pas de sacrifier sa vie, mais de consentir à une baisse très temporaire de revenus, pour une partie infinitésimale de la population. Si les Français ne sont même pas capables de faire ce sacrifice (et jusqu’à nouvel ordre ils ont élu Macron, pas Marine le Penovksi), alors autant abolir complètement l’armée, ça nous fera des économies, là aussi.

      La propagande anti-sanctions est d’autant plus scandaleuse et mensongère qu’elle s’appuie sur le présupposé qu’un revenu perdu ne reviendra jamais. Les éleveurs de porc français, tsé, Dieu a décidé le sixième jour qu’ils vendraient tant de millions d’euros de barbaque aux Russes tous les ans, et c’est comme ça, on ne peut rien y changer. Si les Russes ferment le carnet de chèques, c’est fini, dans mille ans les « paysans » français souffriront encore d’une « baisse de revenus ».

      Donc en fait, personne dans le monde ne mange de porc ou de pommes sauf les Russes, tous les contrats de tous les agriculteurs sont garantis pour les siècles des siècles puisqu’ils sont fonctionnaires, si t’as un client qui te claque dans les mains c’est la fin du monde et t’as plus qu’à te suicider.

      Ils ont fait quoi, ceux qui exportaient vers la Russie, depuis 2014 ? Ca fait trois ans, maintenant ! Ils n’ont pas le téléphone, ils n’ont pas Internet ? Ils ne peuvent pas prospecter d’autres marchés, des marché peut-être plus avantageux, d’ailleurs, moins soumis au chantage politique d’un vieil espion soviétique aigri et paranoïaque ?

      Jusqu’à nouvel ordre, un chef d’entreprise, c’est un homme qui anticipe les tuiles, qui prévoit qu’un client peut le lâcher, qui commence à chercher des débouchés de substitution dès qu’il sent qu’un contrat branle dans le manche. Depuis quand les fabricants, je ne sais pas, moi, de boulons de douze, hurlent comme des gorets parce qu’ils viennent de perdre un marché ?

      Ils se sortent les doigts, et ils font leur boulot, c’est à dire qu’ils cherchent un autre client. Et, de préférence, deux, dix, cinquante autres. Au nom de quoi messieurs les agriculteurs françoués (et ceux-là seulement) s’estimeraient-ils dispensés des lois ordinaires de l’économie ?

      Parce qu’en Pologne, figurez-vous, il y a aussi des producteurs de pommes qui ont perdu leurs exportations en Russie. Qu’ont fait les Polonais ? Ils ont lancé une grande campagne pour manger des pommes, non pas seulement pour des raisons économiques, mais en signe de patriotisme.

      Quand j’entends les éternelles complaintes contre les sanctions, répandues par les réseaux de désinformation russes et leurs relais en France, cela me fait davantage penser à Vichy qu’à de Gaulle, voyez-vous.

      Quand l’Allemagne a envahi la France, il fallait céder, là aussi, parce que faire la guerre impliquait une baisse du niveau de vie ? Un peu de décence et de mesure des choses ne ferait pas de mal dans ce débat.

      Au minimum, ceux qui s’opposent aux sanctions pour des raisons commerciales devraient s’obliger à justifier leur position sur le terrain diplomatique et militaire également. Sinon, c’est de la désinformation.

      En quoi serait-il dans l’intérêt de la France d’admettre que n’importe quel pays puisse annexer une partie du territoire de ses voisins, sous prétexte d’obscures querelles historiques ? Comment ne pas voir qu’avaliser cela, c’est mettre en péril grave et immédiat la paix dans le monde ? Il ne manque pas de nations qui entretiennent des griefs immémoriaux de ce type.

      Lever les sanctions tant que la Crimée ne sera pas restituée à l’Ukraine, c’est non seulement encourager la Russie dans sa politique d’agression militariste, mais ouvrir la boîte de Pandore d’innombrables conflits similaires dans le monde. Et c’est exactement pour cela que les Nations Unies ont refusé d’avaliser le coup de force russe, et non en fonction de je ne sais quelle haine irrationnelle de la Russie, dont la junte militaire paranoïaque qui est au pouvoir à Moscou se flatte d’être la victime.

    • @ Tino

      « Nous sommes encore une fois ridicules »

      C’est l’éternel argument des gauchistes et des désinformateurs du Kremlin. Le but de la politique étrangère n’est pas d’être bien vu par les filles dans la cour de récréation. La notion de « ridicule » est totalement déplacée en la matière. Seuls les adolescents mal assurés se préoccupent d’être « ridicules » ou pas lorsqu’il s’agit d’affaires de l’Etat, ou d’autres choses sérieuses. Il est vrai que la catégorie inclut beaucoup d’adultes désormais. Au demeurant, il s’agit d’une notion totalement subjective, et l’on pourrait aussi bien démontrer par A+B que ce sont les Russes qui sont ridicules.

      « La Crimée est russe depuis le XVIIIème et passée à l’Ukraine alors RSSU, par Khrouchtchev à la fin d’un repas trop arrosé dit-on. »

      Vous faites encore une fois un copier-coller de la propagande russe. Vous ne faites même pas semblant d’argumenter. Vous n’avez même pas la correction la plus élémentaire consistant à lire votre interlocuteur, et à tenir compte de ses explications avant de prétendre le contredire.

      Je viens de vous dire que la Crimée aurait-elle été russe pendant trois millénaires, que cela n’aurait aucune importance. C’est le droit qui compte. Le droit, c’est une notion qui vous parle ? Il me semble que c’est important, pour un libéral.

      Si votre argument était accepté par la communauté internationale, alors la France devrait rendre l’Alsace à l’Allemagne, ainsi que le comté de Nice et la Savoie à l’Italie : vous êtes d’accord ?

      Au demeurant, si votre principe était admis, l’Espagne devrait être partagée entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye : vous êtes toujours d’accord ? D’ailleurs, Paris devrait être rendu aux Russes, puisque les Russes ont occupé Paris. Tandis que la Grèce devrait être rendue à la Turquie, le Québec à la France, le Pakistan à l’Inde, l’Algérie à la France, le Congo à la Belgique… ça vous va toujours ? Vous pensez sérieusement pouvoir convaincre l’écrasante majorité des nations du monde de la légitimité d’un tel principe ? Les faits montrent qu’elles s’y opposent, puisque, comme j’ai eu l’honneur de vous l’expliquer (mais ça ou pisser dans un violon, ça a l’air d’être pareil avec les poutinistes), la Russie a le monde entier contre elle dans cette affaire.

      Autrement dit, c’est la Russie qui est « ridicule », si vous tenez à employer ce vocabulaire.

      Au demeurant, même les prétendus faits historiques sur lesquels s’appuie la propagande russe pour défendre l’invasion de la Crimée sont faux. Les Russes ont commencé par dire : « La Crimée a toujours été russe ». C’est exactement le contraire qui est vrai : la Crimée n’a pratiquement jamais été russe dans le cours de son histoire.

      Comme vous le relevez ingénument, parce que vous ne faites que singer la propagande russe qui corrige le tir de ses balivernes au fur et à mesure, la Crimée n’a été russe que depuis le XVIIIe siècle. C’est à dire avant-hier à l’échelle de l’histoire.

      Si l’on voulait prendre l’argument du Kremlin au pied de la lettre, alors il faudrait que Moscou rende la Crimée soit à la Turquie, soit à la Grèce. Car la Crimée « a toujours été turque », ou « a toujours été grecque ». Là, on parle en termes de millénaires… La Crimée n’a été russe que de 1792 à 1991, soit moins de 200 ans, voilà la vérité ! Et c’est seulement 162 ans si l’on prend la date de 1958 revendiquée par les poutinistes, à laquelle a eu lieu la cession à l’Ukraine alors membre de l’URSS.

      Et d’ailleurs, les Russes le savent fort bien, puisque ce sont des ruines grecques de Crimée qu’ils mettent sur leurs billets de banque, et qu’elles datent du VIIe siècle avant Jésus-Christ ! Le nom même de Crimée vient du grec !

      Ils le savent d’autant mieux qu’ils persécutent aujourd’hui les Tatars, habitants ancestraux de la Crimée, d’abord déportés par Staline, puis, maintenant, assassinés par Poutine. Les Tatars sont un peuple d’origine turque…

      « Nos sanctions les font sourire. »

      Bien sûr. C’est pour ça qu’ils déploient de tels efforts de propagande pour les faire annuler. C’est pour ça qu’ils consacrent tant d’efforts à truquer les élections américaines, françaises, allemandes, afin de porter au pouvoir des partis opposés à ces sanctions. C’est pour ça qu’ils mènent une politique aussi agressive à l’encontre de l’Union européenne, des Etats-Unis et de l’OTAN, qui ont infligé ou soutiennent ces sanctions…

      « L’Etat a largement subventionné l’agriculture russe, cela a bien fonctionné, ça les a boostés. »

      Ah. Donc la Russie est la preuve vivante que lorsqu’on perd un fournisseur, on peut le remplacer par un autre ? Donc en France, lorsqu’on perd un client russe, on peut peut-être le remplacer par un autre, non ? Et d’ailleurs, maintenant vous nous dites…

      « Les éleveurs de porcs se sont tournés assez vite vers les chinois qui sont de gros consommateurs. »

      Donc, c’est bien ce que je disais : quand on perd un client, on peut en retrouver un autre. C’est la vie, c’est normal, ça arrive sans cesse dans le quotidien des entreprises. Mais alors, pourquoi vous plaigniez-vous tantôt de…

      « L’incapacité de la technostructure UE à avoir une diplomatie cohérente et choisie par les peuples » ?

      La technostructure UE, en l’occurrence, elle a décidé fort justement de mettre un grand coup de pied dans les roustons à Poutine, ça a marché, nos agriculteurs n’ont eu même pas mal malgré les hurlements de jeune vierge des poutinistes locaux, donc tout va bien, non ? Vous prétendez :

      « Il ne reviendront donc plus jamais acheter chez nous ! »

      C’est bien ce que je disais : vous êtes Dieu le Père. Vous savez qu’il y a un truc que les Russes ne feront plus jamais. Vous serez mort dans cinq minutes à l’échelle de l’histoire, mais vous savez que dans cinquante ans, cent ans, mille ans, les Russes « ne reviendront plus jamais acheter chez nous ». Et d’ailleurs, quand un gouvernement russe décide de faire un truc, il ne change jamais d’avis. D’ailleurs, Poutine lui-même est éternel. Dans mille ans, il règnera encore sur la Russie, et comme on l’a fâché une fois, il va nous faire la gueule jusqu’à la fin des temps.

      Mais on s’en moque, non, puisque nos éleveurs de porc vendent aux Chinois, maintenant ? Qui sont autrement plus nombreux que les Russes, je vous le signale…

      « Ils ne rendront jamais la Crimée. »

      Vous n’en savez rien. D’ailleurs, vous êtes bien défaitiste, je trouve. Qu’est-ce qui vous dit que « nous » attendrons que la Russie « rende » la Crimée ? La Crimée est un territoire légalement ukrainien. L’armée ukrainienne a toute légitimité pour la reprendre. Quand l’Ukraine, comme je l’espère, sera redevenue un pays prospère fondé sur un Etat de droit, alors les Criméens pourraient bien préférer Kiev à Moscou.

      Les pays baltes n’ont pas attendu que la Russie leur « rende » leur souveraineté. Ils l’ont reprise quand l’URSS s’est effondrée. « Nous » avons attendu. « Nous » avons résisté. « Nous » n’avons pas dit, comme les défaitistes poutino-serviles aujourd’hui, que « l’URSS ne rendra jamais l’Estonie ». L’Occident n’a jamais reconnu l’annexion des pays baltes par l’URSS. Ca a pris cinquante ans. Aujourd’hui, les pays baltes sont libres, dynamiques, prospères, et résolument ancrés à l’Ouest.

      Conclusion : sur le plan économique et commercial, vous venez de démonter vous-mêmes vos propres arguments ; et sur le plan diplomatique, vous n’avez toujours pas dit un mot (l’Ukraine ? la Géorgie ? la Moldavie ? les pays baltes ?), sauf pour répercuter les salades de la propagande russe concernant la Crimée, qui n’ont aucune pertinence sur le plan de la légitimité, et qui sont de surcroît basées sur un mensonge historique concernant les faits.

      Le poutinisme n’est pas facteur de lucidité, pour le dire gentiment. Et sûrement pas de liberté. Je me demande ce qui pousse tant de Français à s’humilier eux-mêmes en se faisant les porte-voix de la propagande de Moscou, qui leur répète qu’ils sont « ridicules », que leurs gouvernements sont « nuls », tandis que Poutine est un dieu vivant à qui tout réussit et qui ne peut se tromper…

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