Poids de l’État, culture du DON et liberté

Derrière un projet comme celui de l’école La Cordée, initiative éducative entièrement privée dont j’ai parlé dernièrement, se profile très rapidement la question cruciale du financement. Au-delà des cotisations et des frais de scolarité qui entrent éventuellement dans les ressources des associations, l’essentiel – 90 % dans le cas de La Cordée – repose sur les dons.

On comprend le vertige qui peut saisir un responsable d’association, notamment quand il a charge d’âmes, lorsqu’il réalise que tout son projet dépend de la bonne volonté des particuliers et des entreprises. Contrairement à l’État, il n’a aucun moyen d’obliger quiconque à s’y intéresser, d’où la tentation permanente d’en passer par l’État et ses prélèvements obligatoires pour tenter de stabiliser et pérenniser les ressources.

Il se trouve que le 3 octobre dernier, l’institut de sondage Kantar Public a publié son baromètre annuel de la générosité des Français sous le titre beaucoup repris par la presse, surtout la première partie : « Des Français toujours plus généreux mais dont le nombre stagne ». Il ressort de cette enquête que 46 % des Français font un don au moins une fois par an, que les donateurs ne rajeunissent pas et que l’augmentation des sommes recueillies en 2016 résulte comme en 2015 et 2014 de l’augmentation du don moyen (+ 2,5 %), lequel est de 64 € par chèque, 103 € en ligne et 13 € lorsqu’il s’agit d’un prélèvement mensuel.

Dans leur choix d’association, les donateurs privilégient l’efficacité des actions de l’institution considérée, la nature de la cause soutenue et la transparence financière. Les trois causes préférées sont – par ordre décroissant d’intérêt – l’aide à l’enfance, la lutte contre la pauvreté et la recherche médicale. Enfin, l’incitation fiscale (réduction d’impôt de 66 % ou 75 % du don) n’est pas la raison pour laquelle ils donnent, mais elle intervient pour décider du montant.

Du côté des entreprises, une enquête de l’institut CSA portant sur 2015 montre que le mécénat gagne du terrain pour concerner 170 000 entreprises soit 14 % d’entre elles contre 12 % en 2013. Parmi ces mécènes, 72 % sont des TPE. Les sommes engagées sont passées à 3,5 milliards d’euros après 2,8 milliards en 2013, et 79 % des entreprises mécènes indiquent qu’elles comptent maintenir voire augmenter leur participation.

En montant, les secteurs préférés des entreprises sont le social et le culturel, mais en nombre d’entreprises, le sport domine. Dans l’ensemble, les entreprises tendent à privilégier les initiatives locales qui permettent d’impliquer leurs salariés.

Si la fiscalité n’est pas la motivation première, elle est cependant très attractive (réduction d’impôt de 60 % dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires) et pourrait expliquer l’engouement récent observé. Selon La Tribune, la France est le premier pays pour le mécénat rapporté au PIB (0,17 %), suivie de loin par les États-Unis (0,10 %).

Cette comparaison flatteuse est cependant à moduler : dans la plupart des pays développés, le sponsoring supplante largement le mécénat, la différence entre ces deux formes de soutien venant de ce que le mécénat ne se préoccupe que d’intérêt général tandis que le sponsoring permet à l’entreprise de faire sa promotion commerciale.

Une autre étude récente de Kantar Public (juin 2017) montre que 72 % des Français sont extrêmement favorables au mécénat d’entreprise comme complément des actions de l’État pour des projets d’intérêt général. C’est une bonne nouvelle, car dans certains rangs furieusement étatistes, le mécénat, pratiqué par ces affameurs du peuple que sont les entreprises, est considéré comme de la basse « charité » des riches envers les pauvres, alors que seule la redistribution autoritaire de l’Etat peut prétendre au noble titre de « solidarité ».

Et c’est très gentil à eux (à nous, les Français) car lorsqu’on se livre à des comparaisons internationales sur la culture du don et la générosité des populations, la France n’est plus en aussi bonne posture qu’on pourrait le croire.

Le mois dernier, la Charities Aid Foundation, organisme britannique qui a pour objectif de promouvoir les actions diversifiées de la société civile, a sorti son 8ème baromètre sur la générosité dans le monde, le World Giving Index 2017. L’analyse a porté sur 139 pays selon 3 critères : aide à une personne inconnue, dons d’argent à une association et activité bénévole. Pour le second critère, il n’est pas question de montants donnés, mais du nombre de personnes qui font des dons, car il s’agit de mettre en évidence la culture du don.

Sur l’ensemble de l’enquête (page 35, colonne orange), la France arrive au 67ème rang tandis que la Nouvelle-Zélande est en 4, les États-Unis en 5, l’Australie en 6, le Canada en 7, l’Irlande en 8, les Pays-Bas en 10, le Royaume-Uni en 11 et l’Allemagne en 19. Seules l’Espagne (rang 71) et l’Italie (rang 84) font pire. Notons que la Birmanie est en tête, et ce depuis plusieurs années, en raison d’une performance exceptionnelle dans la catégorie dons. Il est en effet de tradition dans ce pays bouddhiste de faire des dons petits mais réguliers aux personnes qui vivent dans les monastères.

Cependant, le premier critère sur l’aide apportée à une personne inconnue ne paraît pas pertinent lorsqu’on s’interroge sur les financements d’une association, aussi est-il préférable de regarder les résultats spécifiques concernant les dons (page 40). Sur ce critère, la France se hisse au 56ème rang, mais dans ce cas, elle se fait dépasser par l’Espagne (rang 43) et l’Italie (rang 54). Parmi les pays auxquels il est logique de se comparer, on trouve la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et le Royaume-Uni aux rangs 6, 7 et 8, les États-Unis en 13 et l’Allemagne en 14.

Selon ce classement, il est difficile de parler d’une culture du don en France. Même en supposant des imprécisions liées à la difficulté d’étalonner les pays correctement dans ce genre de vaste enquête mondiale, ce n’est pas parce que la France parviendrait éventuellement au rang 40 ou même 30 que sa situation serait fondamentalement meilleure par rapport à ses voisins comparables, l’Allemagne et le Royaume-Uni par exemple.

Si l’on peut certainement attribuer le niveau de culture du don d’un pays à de multiples facteurs, on ne peut s’empêcher de penser que si la France se distingue haut la main de beaucoup d’autres pays développés, c’est bien dans le domaine du poids de l’État. On sait qu’elle est pratiquement championne du monde tant du point de vue des dépenses publiques (57 % du PIB) que de celui des prélèvements obligatoires pour financer ces dépenses (45 % du PIB). De là à penser que cette emprise colossale sur les ressources du pays assèche considérablement les possibilités de dons, pourtant favorisés fiscalement, il n’y a qu’un pas. Qui n’a jamais entendu des remarques du style : « Avec tout ce que je paie comme impôts, je ne vais pas encore donner à ceci ou cela » ?

Mais il y a pire. Même jugé très inefficace, comme le prouvent mille initiatives privées pour répondre à des besoins qu’il n’arrive pas à satisfaire correctement, l’école La Cordée étant un bon exemple, l’État reste pour les Français l’acteur incontournable du développement économique, de la justice sociale et du progrès du pays. Dans l’imagerie nationale, malgré ses manques plus que criants, il continue à être le garant incontournable du bien commun à tel point que tout projet privé novateur, même initié pour répondre aux carences de l’État, ne voit pas de plus belle consécration de réussite que celle de recevoir finalement son soutien financier bienveillant et éclairé.

Alors que je venais d’expliquer à un ami tout le travail que faisait l’association HackYourFuture pour apprendre aux réfugiés à coder, quelle ne fut pas ma surprise de l’entendre conclure (en substance) : « En effet, c’est vraiment intéressant, mais tu sais qu’ils pourraient certainement avoir une subvention de l’État. » Hors de l’État, point de salut, nulle part, voilà ce que croient une belle majorité de Français, du haut en bas de l’échelle sociale, totalement domestiqués par le poids de notre histoire centralisatrice et l’infiltration aussi puissante qu’insidieuse des rouages de l’État dans pratiquement tous les domaines de notre vie.

La subvention en question sera naturellement financée par l’impôt, voire la dette, comme si on n’était pas déjà aux limites du soutenable en la matière. Or il y a pourtant quelque chose de fondamentalement différent entre l’impôt et le don. Le premier est obligatoire et sert à financer des actions sélectionnées unilatéralement par les gens au pouvoir selon une seule échelle de valeur, la leur.

Dès lors, les contribuables n’ont plus aucune possibilité de choix. Au-delà des compétences régaliennes de l’État, en plus du tonneau des Danaïdes que représentent l’Education nationale ou la sécurité sociale et en dépit des échecs répétés de l’État stratège, ils en sont à financer à contrecoeur – par exemple – telle exposition pompeuse d’art moderne qu’ils n’iront voir en aucun cas ou tel spectacle affligeant de bien-pensance qui leur paraît ennuyeux à mourir.

A l’inverse, le don restitue les citoyens dans leur liberté de choix et leur permet d’aller directement vers ce qui leur tient à coeur. Comme nous n’avons pas tous les mêmes goûts ni les mêmes priorités, il s’ensuit que des problèmes ou des situations d’une grande diversité trouveront par ce biais une multitude de réponses adaptées, et plus seulement une seule, imposée d’en haut par le pouvoir en place au mépris des aspirations différentes de citoyens différents.

Baisser la dépense publique et les impôts et voir les initiatives de la société civile prendre le relais en de multiples domaines n’est pas qu’une question de survie comptable et économique pour échapper à la faillite souveraine. C’est incontestablement une question de prospérité de long terme, mais c’est aussi une question de respect de la liberté des individus et de garantie de la pluralité des choix possibles au sein d’une société libre et responsable.


Les effets délétères d’un État tentaculaire comme celui que nous connaissons en France ont aussi été abordés dans l’article : La lèpre de la démocratie, c’est d’abord celle d’un État à 57 % (6 fév. 2017).


Illustration de couverture : « Faire un don », élément crucial du financement des associations qui veulent garder leur indépendance.

14 réflexions sur “Poids de l’État, culture du DON et liberté

  1. Si les subventions publiques étaient remplacées par des don aux associations (en supposant qu’une baisse de la fiscalité aurait pour corollaire une hausse des dons), il serait intéressant de voir comment se répartiraient les dons… Ce serait une image grandeur nature des priorités, des sensibilités et des centres d’intérêts réels des français.
    C’est peut-être justement ce qu’on ne veut pas voir.

  2. Une étude intéressante de l’IREF, démontre les différences culturelles majeures entre l’étatisme français et l’associationnisme américain. Déjà Tocqueville lors de son voyage en Amérique (De la démocratie en Amérique) avait compris le rôle de l’association comme émanation de la société civile et comme moyen de subvenir aux besoins des classes défavorisées !
    Résultats : les constats chiffrés (similaires à ceux de votre article) sont sans appel y compris avec Allemagne et GB. Les Enquêtes montrent que dans les pays où la pression fiscale est forte les dons privés sont les moins élevés. Ainsi l’IREF préconise de faciliter la création de structures, en particulier les fondations, pour encourager le don privé. Des aménagements fiscaux sont possibles.
    https://fr.irefeurope.org/Publications/Etudes-et-Monographies/Faciliter-la-creation-des-fondations-pour-dynamiser-la-societe-civile
    De quoi nous faire rétrograder dans le championnat de la dépense sociale, enseignement, santé :
    http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/7896931/2-06032017-BP-FR.pdf/42f21511-e142-40d3-82a2-df24093ea9e6
    L’Etat prédétermine nos choix même en ce qui concerne la presse et les syndicats largement subventionnés avec nos impôts.

  3. Bonjour, <<l’Etat reste pour les Français l’acteur incontournable du développement économique, de la justice sociale et du progrès du pays.<< A mon sens, c'est parce que les connaissances économiques de base ne sont pas assez répandues dans les "Temples du Savoir", voire pas du tout. D'où une naïveté de la part de nombreux Français. Ni, ils se posent la question, ni ont la curiosité de comprendre ce qui rend possible les aides financières que l'Etat octroie. Ignorer que se sont les contribuables qui financent via la collecte des impôts sur le revenu et autres taxes est… regrettable, dommageable pour notre société. Un changement de culture serait bienvenue mais c'est hors sujet. Merci.

    • Pourtant les français savent se plaindre et font bien le diagnostic de la situation. Alors ils cherchent éperdument l’homme (ou la femme pourquoi pas) providentiel qui sauvera l’Etat.
      Sauraient-ils se poser la question : Quelles sont les réussites, en citer au moins une ?
      On ne trouve que des échecs, le régaliens est sous-budgété et mal gouverné; tout le reste n’est pas fait pour l’Etat par définition. Les soviets ont mis toute leur intelligence pour essayer pendant 70 ans : Echec.
      La folie c’est de retenter toujours la même expérience en espérant un résultat différent, disait Einstein.

  4. Si l’Etat tolère des dons pour tout et n’importe quoi, c’est la remise en cause de son magistère. Il tolère l’école privée, mais les programmes sont édictés par ses soins. L’école hors contrat est surveillé de très près et l’instruction à la maison quasi impossible. Ajoutez y l’influence de la télévision, source quasiment unique d’information pour beaucoup de gens, et vous aurez un formatage quasi parfait où la liberté n’est qu’un mot creux et le libéralisme une insulte.

    L’école avait pour but de transmettre des savoirs, et de former des esprits aptes à la critique. Elle ne fait plus ni l’un, ni l’autre. Autant dire que je ne suis guère optimiste, même si votre exemple jette une petite lumière dans l’obscurité.

    • L’école publique a eu dès l’origine vocation à former des citoyens, c’est à dire, dans l’esprit de l’époque, des soldats, patriotes et anti-cléricaux. N’oublions pas de Jules Ferry a été aussi et surtout, ministre de la guerre.
      Dès sa fondation, l’école a eu pour but de formater les esprits. Dans le contexte libéral de l’époque, où l’excellence et le goût de l’effort étaient des valeurs partagées, c’était plus acceptable, mais le vers était dans le fruit.

  5. Pour favoriser le don, il faut évidemment baisser les dépenses publiques, mais il faut aussi arrêter la diabolisation des riches. Comment promouvoir le mécénat si on ne permet pas aux gens de s’enrichir, pour commencer ?

    Eh bien, en les culpabilisant. Les appels aux dons se font la plupart du temps sur cette base. Pour ma part, j’estime que j’ai déjà donné — contraint et forcé.

    On utilise aussi l’exonération fiscale, qui est importante. Tout est malhonnête, dans cette histoire : le vol fiscal, la culpabilisation en vue du don, le brevet de solidarité que donne ce dernier alors que la réduction fiscale intervient fortement dans la décision…

    Le libéralisme, c’est non seulement l’efficacité et la prospérité, mais c’est aussi l’honnêteté. L’un des plus grands crimes du communisme est d’avoir éduqué des générations de Russes dans le mensonge : pour simplement survivre, il fallait avoir un double discours. En France aussi, l’honnêteté est une denrée rare.

  6. Bonsoir et merci beaucoup pour vos commentaires.

    @ Baichette :
    Pessimisme du soir : j’ai parfois tendance à penser que les Français, ou du moins une majorité d’entre eux, sont tout aussi complices de la servitude larvée dans laquelle nous sommes maintenus. Beaucoup se plaignent des hommes politiques, des impôts, de l’Etat nounou ; mais combien sont prêts à faire l’expérience réelle de la liberté ?

    @ Royaumont et à Robert :
    A propos de la fiscalité, on est en effet dans le règne de l’ambiguïté, du mensonge dirait Robert.
    Je lisais à propos des défiscalisations des dons que les assos et autres grandes fondations humanitaires sont hyper inquiètes de la disparition de l’ISF car d’après elles, l’ISF disparaissant, la réduction d’impôt associée disparaît aussi et l’incitation au don avec elle. Conclusion, il faut maintenir un impôt élevé, ISF ou autre, afin de donner la petite carotte de la défiscalisation pour orienter de l’argent vers ces assos.
    Où on voit que là encore, notre société civile n’a qu’un rêve : en quelque sorte demander à l’Etat « d’obliger » les gens à faire des dons, (et au passage, sélectionner les « bonnes » assos ?)

    @ Amours des amours :
    Je partage votre avis, la formation économique est terriblement déficiente en France. Mais pourquoi se poser des questions ? Nous avons le Dieu Etat ! Par mes articles, à ma toute petite échelle, j’essaie d’apporter des pistes de réflexion qui finiront peut-être, un jour, par intriguer.

    @ Tino : merci pour le lien de l’IREF. C’est agréable de voir que ça corrobore mes dires. J’ai pris le classement du CAF car il est tout récent et en plus, il est neutre vis-à-vis de la France qui est un pays parmi d’autre dans le panel.

    @ Le Gnôme :
    La Cordée est en effet une petite lumière, même si très vite l’envahissement, l’emprise de l’Etat dans nos vies fait qu’on finit par se tourner vers lui pour parer à tout.
    Avec mes articles, j’essaie de montrer en quoi les thèses libérales seraient une réponse adaptée à nos problèmes actuels aussi bien sur le plan des libertés individuelles que sur celui de la prospérité économique, avec l’espoir que tout cela se diffuse petit à petit et contribue à changer les mentalités. Mais je ne performe guère.

  7. Je vous rejoins tout à fait ! Cette tendance de l’Etat nounou qui fait tout pour notre bien est une technique vieille comme le monde qui porte toujours autant ses fruits. Et comme vous le dites dans votre dernier commentaire, les Français sont tout autant complices là-dedans. Justement parce qu’ils ont tellement l’habitude de donner et de se faire prélever qu’ils vont d’une : prendre la moindre chose qui leur est donnée, comme l’unique allocation à laquelle ils ont droit (« avec tout ce que je paie… »), de deux, soutenir la cause tant que ce ne sont pas eux qui la paient (« avec tout ce que je paie… » + « l’Etat doit prendre en charge ça ou ça, c’est vrai, ma bonne dame » + bonus « c’est pas cher, c’est les autres/l’Etat qui paie »).

    Ils font en outre montre d’une paresse intellectuelle (ils y sont déjà bien conditionnés, disons ce qui est) dès qu’on parle de technique ou simplement de leviers économiques, eux si prompts à dézinguer les Etats Unis, pays du chacun pour soi sans foi ni loin dont se repait le capitalisme (que nos journalismes aiment bien propager). Et bizarrement, quand je parle de toutes ces réunions spontanées que font les Américains pour soutenir une cause, ça les étonne. Ou ‘oui mais bon, nous on gère mieux’… Mouais.

    Mais je parlais aussi avec une amie qui est dans le milieu associatif et qui est dégoûtée de la « salarisation » du milieu dont le but est d’obtenir des subventions pour payer le personnel en place (les autres doivent se saigner pour la noble cause) et où l’uniformisation est finalement de mise pour être sûr d’obtenir ladite subvention. Les financements européens (FSE, FEDER, etc.) fonctionnent d’ailleurs ce même modèle.
    Enfin, il est triste de voir que cela est à tous les niveaux. « L’Opinion » est un des rares journaux à ne pas être subventionné car ligne éditoriale libérale, et je trouve dommage que Nicolas Beytout se désole de ne pas être subventionné comme les autres alors qu’il devrait montrer qu’à l’inverse, les autres ne devraient pas être subventionnés comme lui.

  8. @ Pencilivy
    Bien d’accord avec vous sur certains fonctionnements associatifs totalement dévoyés par l’existence des subventions 🙂

    @ Tous :
    Je viens de relire le texte « Propriété et Loi » de Frédéric Bastiat, 1848. On le croirait écrit pour nous !
    Je note la phrase de conclusion qui nous concerne (ensuite, il parle du libre-échange, et c’est aussi un sujet d’actualité) :

    « Mais, pour cela (NdNMP : pour qu’on en vienne à comprendre que l’Etat devrait s’occuper de notre protection point barre et nous laisser notre liberté de producteur), il faut attendre que des expériences, peut-être cruelles, aient diminué quelque peu notre foi dans l’État et augmenté notre foi dans l’Humanité. »

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