The strange case of Brother Emmanuel and Mister Macron

REPLAY du 7 février 2019 : Les circonstances sont différentes, mais sur le fond comme sur la forme, il me semble que tout ce que j’écrivais à l’époque de l’élection d’Emmanuel Macron  (1er juin 2017) se confirme aujourd’hui : « Le changement des apparences est évident, la continuité avec le passé aussi. C’est ce que j’appelle The strange case of Brother Emmanuel and Mister Macron. On manque encore de recul pour être formel, mais la tournure qui s’annonce pourrait donner quelques inquiétudes à ceux qui croyaient vraiment qu’un vrai vent de renouveau allait souffler sur la France. »

L’agenda des grandes rencontres internationales a bien fait les choses. A peine élu à la tête de l’Etat, Emmanuel Macron a pu se montrer en compagnie des principaux dirigeants de la planète. A Bruxelles jeudi 25 mai dernier pour l’OTAN, à Taormina ce week-end pour le G7 ou à Versailles avant-hier pour inaugurer une exposition consacrée à Pierre le Grand, c’est à Merkel, May, Trump et Poutine qu’il a parlé, c’est sur la scène mondiale qu’il a déboulé, l’air de dire : Attention, me voilà ! 

Investiture, présence internationale, un « sans-faute » roucoule la presse, pas loin de verser dans la « macron-mania » qui semble vouloir se répandre prochainement jusqu’à l’Assemblée nationale. Selon les derniers sondages disponibles, et contrairement à ce qu’on pouvait prévoir pour un parti aussi récent dont le chef a été relativement mal éluLa République en Marche (LREM) serait en bonne voie d’obtenir la majorité absolue située à 289 sièges lors des législatives des 11 et 18 juin prochains, laissant tous les autres partis dans les douleurs d’une décomposition / recomposition hâtivement bricolée mais très insuffisante pour gagner.

Avec 31 % des voix, LREM engrangerait 320 à 350 députés, LR récolterait 18 % des suffrages et 140 à 155 élus, et la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon 17 % des voix et 20 à 30 sièges. Le PS, majoritaire dans l’Assemblée sortante, se retrouverait avec 40 à 50 députés pour 9 % des voix. Enfin, avec 17 % des voix, le FN ne décrocherait que 10 à 15 sièges, pâtissant à la fois du scrutin majoritaire, du front républicain anti-FN qui est en train de se mettre en place, et surtout de l’enthousiasme que suscite de plus en plus le nouveau Président.

Les sondeurs indiquent en effet que la participation au premier tour, estimée aujourd’hui à 63 %, serait significativement plus élevée qu’en 2012 (57,2 %). De plus, si la proportion des électeurs qui souhaitent une cohabitation LR / LREM (42 %) reste supérieure à celle des personnes préférant voir LREM obtenir la majorité absolue (40 %), elle tend à baisser rapidement. Le pronostic de victoire est quant à lui en forte augmentation et atteint 61 % pour LREM.

Et il est vrai qu’à voir le Président monter les marches quatre à quatre, fouler les tapis rouges avec élégance et décontraction, serrer la main de Trump comme s’il faisait un haka très stratégique, puis garder le sourire face à la déconfiture probable de voir les Etats-Unis quitter l’accord de Paris sur le climat et, fin de la séquence, dire devant Poutine que les sites francophones RT Today et Sputnik sont des relais de la propagande russe en France, – quand on voit tout cela, on est frappé par le changement de rythme imprimé en quelques jours à la présidence et par la fougue qui émane de cet homme à la fois jeune et sûr de lui.

    

Un « sans-faute » donc, si l’on s’en tient à l’univers feutré et bien ordonnancé des cérémonies protocolaires et des sommets internationaux.

• Mais sur le fond, le Brexit est toujours là, Merkel attend des « résultats » de la part de la France, Trump semble avoir décidé de sortir les Etats-Unis de l’Accord de Paris (MàJ du 2 juin 2017 : c’est chose faite) et Poutine s’est empressé de donner une interview au Figaro dans laquelle il se moque presque de Macron : « Arrêtez d’inventer des menaces russes imaginaires ! » Non pas que je donne raison à Poutine, bien au contraire, mais il faut se rendre à l’évidence : rien n’est réglé. Tout au plus peut-on dire que Macron n’a pas l’air de vouloir faire tapisserie sur le dance-floor international.

Dans ce début de présidence version Garde républicaine et tapis rouge, on retrouve « Brother Emmanuel », ce jeune gourou aux yeux bleus, à la gestuelle quasi christique et au verbe impeccablement calculé pour soulever l’enthousiasme des foules bigarrées « de droite et de gauche » accourues en masse à ses meetings de campagne pour communier dans un grand bain de renouveau printanier. Si ce n’est que la dynamique d’apparence spontanée du bateleur qu’il fut s’est transformée en dynamique ajustée à la pompe de l’homme de pouvoir qu’il est devenu.

Difficile de ne pas regarder tout cela comme un beau film bien imagé et mis en scène. Difficile de ne pas y voir tous les ingrédients d’une communication totalement sous contrôle au service de l’image du Président. Comme le dit Julien Dray (vidéo, 0′ 23″) :

« D’un point de vue communication, installation, c’est réussi. Il a fait un sans-faute. (..) Après, il va falloir regarder la réalité de l’action politique telle qu’elle va se développer. »

• Or si les actions politiques concrètes n’ont guère dépassé pour l’instant les nominations gouvernementales et les investitures législatives, l’environnement Macron tel qu’il se présente actuellement sur le territoire français est loin de suggérer la moindre idée de changement printanier.

Une fois revenu de ses mondanités au sommet, « Brother Emmanuel » cède la place à un bête Mister Macron qui n’est pas plus malin qu’un autre pour imposer une présidence irréprochable (◊) ou pour mettre en oeuvre une politique économique autre que celle que l’Etat prétendument stratège a toujours menée sous prétexte de « sauver » des emplois (◊◊).

 Depuis la nomination du gouvernement, une « affaire » concernant un des ministres ne disparaît provisoirement de l’actualité que pour céder la place à une autre « affaire » (MàJ du 2 juin 2017 : sans oublier les casseroles à répétition des investitures).

Après les petits montages immobiliers de Richard Ferrand (ministre de la cohésion des territoires et soutien de Macron depuis le début) lorsqu’il était directeur général des Mutuelles de Bretagne, montages qui ont permis à sa compagne d’accroitre son patrimoine aux dépens des assurés mutualistes, on a eu droit à l’emploi présumé fictif d’une conseillère régionale comme attachée parlementaire de Marielle de Sarnez (ministre des affaires européennes) lorsqu’elle était député européenne.

Peu de temps avant, c’était l’emploi d’attaché parlementaire du fils Ferrand lorsque son père était député du Finistère qui défrayait la chronique. Si l’emploi en lui-même ne pose pas problème, la façon dont le cabinet du ministre l’a justifié est plutôt ahurissante. On nage en pleine supériorité auto-proclamée des élites, bien loin du désir d’anti-système que Brother Emmanuel promettait de combler :

« Je vous invite à aller faire un tour en Centre-Bretagne. Ce n’est pas simple de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur Internet. »

Le ministre a condamné les propos, mais il est évident que tout ceci fait désordre. D’autant plus désordre que François Bayrou, ministre de la Justice inhabituellement silencieux devant un cas comme celui de Ferrand, vient d’être mis en examen suite à une plainte en diffamation déposée contre lui par une association.

Dans ce cas précis, la mise en examen est automatique, indépendamment de toute enquête et de tout jugement. Mais là encore, l’événement tombe mal car le Premier ministre a expliqué très clairement avant-hier sur France 2 :

« Un ministre qui serait mis en examen devrait démissionner, il n’y a aucune ambiguïté là-dessus. (…de plus, le gouvernement a la volonté de) « limiter les choses qui ne sont pas illégales, mais ne sont pas acceptables. »

Après tout, conformément à la condition mise par Bayrou à son ralliement à Brother Emmanuel, le premier grand projet du gouvernement, porté justement par Bayrou lui-même, sera une loi de moralisation de la vie politique qui aura vocation à faire entrer la France « dans un nouveau monde, un monde de règles précises qui rétablissent la confiance dans les acteurs publics » ainsi que l’a dit le Premier ministre mardi dernier.

Mais pour l’instant c’est plutôt raté. Le sondage mentionné plus haut n’est pas sans son petit bémol : plus d’un tiers des électeurs n’a pas fait son choix définitif. L’ambiance des affaires, en rien différente de ce qu’on a connu avec Chirac, Sarkozy et Hollande, en rien différente de ce qui a fait tomber Fillon, est typique de celles qui pourraient peser sur les résultats de juin si une issue rapide n’était pas trouvée au cas Ferrand. D’après Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur et « marcheur » de la première heure, « les retours de terrain » sont très mauvais.

Quand on a les hautes ambitions de Mister Macron en ces matières, quand on a dénoncé avec force la « lèpre de la démocratie » à propos de l’affaire Fillon, seule la démission de Richard Ferrand semble appropriée.

◊◊ Quittons le terrain des petites affaires des ministres pour regarder de plus près comment l’un d’eux, Bruno Le Maire en l’occurrence, s’acquitte des affaires de son ministère de l’économie. Il est hélas tout aussi consternant de constater que là non plus, rien n’a changé.

En octobre 2016, Manuel Valls évitait à 400 salariés d’Alstom d’être non pas licenciés mais déplacés de 200 km, en décidant que l’Etat allait acheter à Alstom une bonne quinzaine de rames de TGV dernier cri pour 770 petits millions d’Euros, montage dirigiste et électoraliste qui s’avère maintenant très compliqué à mettre en oeuvre.

Mais peu importe ! Alors que Brother Emmanuel avait gagné des points libéraux pendant la campagne électorale en expliquant aux ouvriers de Whirlpool qu’il ne serait jamais celui qui promettrait que leur entreprise ne fermerait pas, Bruno Le Maire en bon homme politique de la droite anti libérale qu’il est, vient de se conformer aux pratiques habituelles en demandant à deux groupes français dans lesquels l’Etat est actionnaire, Peugeot et Renault, d’augmenter leurs commandes à l’entreprise de sous-traitance GM&S pour éviter sa liquidation et satisfaire ainsi les revendications (violentes) des salariés en grève. Inutile de dire que ce genre de gestion  à courte vue des entreprises en difficulté ne fait que repousser le problème.

Les premières semaines de cette nouvelle présidence mettent en évidence une sorte de dédoublement de la personnalité d’Emmanuel Macron. Tout ce qui relève de la représentation et de la communication présidentielle, censé faire état de la « politique autrement » promise pendant la campagne électorale par Brother Emmanuel, est parfaitement maitrisé.

Mais tout ce qui relève du quotidien ministériel de base, celui que Mister Macron va bien devoir se résoudre à gérer un jour, a toutes les allures des habitudes les moins appétissantes et les plus enracinées de notre vie politique : les affaires succèdent aux affaires et les ministres se dépêtrent de sujets économiques graves à la veille d’élections cruciales en demandant des petits services d’amis à des patrons de grands groupes dans lesquels l’Etat a des participations. 

Le changement des apparences est évident, la continuité avec le passé aussi. C’est ce que j’appelle The strange case of Brother Emmanuel and Mister Macron. On manque encore de recul pour être formel, mais la tournure qui s’annonce pourrait donner quelques inquiétudes à ceux qui croyaient vraiment qu’un vrai vent de renouveau allait souffler sur la France.


Illustration de couverture : Arrivée solennelle et mystérieuse d’Emmanuel Macron au Louvre le soir de son élection le 7 mai 2017. Photo : Dominique Jacovides / Sebastien Valiela /Betstimage.

16 réflexions sur “The strange case of Brother Emmanuel and Mister Macron

  1. Tout ce qu’il fera en mieux, sera de « dépouiller » un peu Pierre, pour ra habiller un peu Paul. C’est toujours comme ça le socialisme. Partager les dettes et privatiser les profits,comme avec l’affaire de monsieur Ferrand. Pauvres mutualisants bretons. Bienvenus dans le monde du commandant du rafiot France.
    Quant à l’affaire Alsthom, ne sait-il pas qu’il y a dans les « cadres » des gens qui « gagnent » une paye de ministre chaque mois (voire de retraite de président renonçant), alors, ils pouvaient bien se « déplacer » un peu, plutôt que de leur faire construire avec des ouvriers « pas pauvres », des TGV qui « commercialement » n’existent plus. C’est vrai qu’il n’a pas du porter beaucoup le bleu de travail et ses « marcheurs » encore moins.

  2. « montages qui ont permis à sa compagne d’accroitre son patrimoine aux dépens des assurés mutualistes » => si, comme cela semble être le cas, le prix de location du bien de sa compagne était inférieur aux autres propositions, il y a éventuellement eu du favoritisme mais certainement pas « aux dépens des assurés ».

    • Il n’y a pas que les loyers, mais aussi 184 000 euros de travaux payés par la mutuelle pour un bien qui appartenait à la compagne de Ferrand (voir détail dans le lien donné)
      A mettre de toute façon en relation avec les hautes prétentions du gouvernement : « limiter les choses qui ne sont pas illégales, mais ne sont pas acceptables. »

  3. Vous avez raison… il y a de quoi s’inquiéter et cet engouement pour un jeune et dynamique Président, parfait acteur et charmeur, risque de se transformer en fausse joie. Attendons un peu. Béatrice >

  4. Bon, on peut continuer la chasse aux sorcières, en attendant je ne vois pas de signes qui vont infléchir la courbe dépenses/recettes finances publiques :
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381414
    Notre Macron mignon va semble-t-il appliquer les recommandations de France Stratégies :
    https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/030342893787-la-fiscalite-selon-emmanuel-macron-2091092.php
    pour ce qui concerne la fiscalité (recettes), moi je ne sens qu’un nouveau choc fiscal à venir et pour les dépenses……cherchez je ne vois rien…..à la baisse.
    Alors quand nous serons en défaut de paiement les histoires rigolotes de Fillon, Ferrand, Sarnez et Bayrou (le bandit), vont paraître bien futiles.
    « Le Président monte les marches quatre à quatre » mais on a oublié Sarko en tenue de jogging qui rentrait à l’Elysée au petit matin.
    Décidément « il faut que tout change pour que rien ne change »…

    • Il me semble que c’est tout à fait ce que je dis. Quant aux petites affaires, il est logique de les citer : la première loi dont les contours ont été annoncés cet aprem, c’est justement la moralisation de la vie politique. Et sur ce point, Macron tout beau tout nouveau ne s’est pas privé de faire la morale aux autres.

      [La question qui pourrait se poser, ce serait plutôt de savoir si les exigences de transparence de plus en plus aigües qui se font jour ne feront pas à terme que plus personne ne sera éligible à un poste dans la vie publique tant nos réglementations folles sont autant de chausse-trapes pour un peu tout le monde, et si la question préalable ou concomitante ne serait pas de réduire considérablement toutes ces réglementations souvent inutiles. En restant dans le cadre du respect des personnes et des biens, naturellement.]

      « il faut que tout change pour que rien ne change » : c’était exactement le thème de l’article
      Avec Macron, le changement, c’est mollement ♫ ♥ !

  5. C’est un terrible avantage de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser disait Rivarol.

    On ne peut rien dire pour l’instant, les chantiers ne sont pas commencés, le terrassement et les fondations pas encore effectués et je n’achète pas sur plans.

    Il serait curieux que l’affaire Ferrand n’affecte pas le prochain scrutin, car chaque jour qui passe vois le cas de ce monsieur s’aggraver et le soutien affiché pourrait coûter cher. Les vêtus de lin blanc et de probité candide ont du plomb dans l’aile.

    La seule satisfaction est purement auditive, ça change des affreux bégaiements de Hollande.

  6. « Je vous invite à aller faire un tour en Centre-Bretagne. Ce n’est pas simple de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur Internet. »

    Il a très probablement raison. Demandez à Eric Verhaeghe. Lisez ce qu’il raconte sur son blog concernant ses difficultés à recruter. Les Français veulent des chefs qui leur disent qu’ils sont beaux, riches, intelligents, qu’ils sentent bon et que le monde entier les admire.

    Mais parallèlement, ils affirment qu’ils sont dans la merde, que c’est la décadence et que tout va péter.

    Cependant, quand l’un de leurs chefs leur dit que, effectivement, ils sont dans la merde, que c’est la décadence et que tout va peut-être péter, alors ils le couvrent d’insultes. Comment ? Nous ? Pauvres ? Illettrés ? Dans la merde ? Sans permis de conduire ?

    Voulez-vous savoir la vérité ? Ou préférez-vous qu’on vous raconte de belles histoires ? Il va falloir vous décider.

  7. Concernant la Russie, il a été très bien, Macron. Pas exceptionnel, non : il a juste fait le service minimum. Il a juste latté la gueule à Poutine, comme il se doit. Avec élégance.

    C’est beaucoup plus que l’on peut en dire de la plupart de ses concurrents, qui passent leur temps à lire le petit livre rouge de la propagande du SVR, avant de s’empresser de lécher les pompes « au maître du Kremlin », comme disent les journaux. (Variante : « le tsar de toutes les Russies », comme l’écrivait sans rire Le Figaro il y a quelques jours, tout émoustillé de son « interview exclusive »). C’est ce qui passe, dans de nombreux milieux, pour le summum de la sagesse « géopolitique ». (Géopolitique = discipline pratiquée par les larbins à Poutine ; mot qu’ils utilisent pour se donner de l’importance, pour faire croire qu’ils sont très savants et qu’obéir aveuglément aux ordres de Moscou nécessite une sagesse supérieure.)

    Donc effectivement, pour l’instant il n’a rien négocié, donc on ne peut rien dire. Il n’a pas discuté sur l’Ukraine (sachant que l’accord de Minsk auquel se raccroche tout le monde est inapplicable, mais que tout le monde, à commencer par les Européens, fait semblant de ne pas le savoir.)

    Mais il a attiré ce pou vaniteux de Poutine dans le piège de Versailles, et celui-ci est tombé dedans tête la première. De même qu’il est tombé tête la première dans le piège Trump. Il croyait le posséder, et c’est Trump qui est devenu plus anti-soviétique qu’Obama ne l’a jamais été. Je ne crois pas qu’Hillary Clinton aurait lancé des missiles sur la Syrie, par exemple.

    Je dis anti-soviétique à dessein, bien entendu. L’Union soviétique n’a jamais disparu, et Poutine la dirige. Je ne suis pas le seul à le dire. L’ancien dirigeant de la Biélorussie, celui qui a signé le démantèlement de l’URSS avec son homologue urkainien et avec Eltsine, dit exactement la même chose. On peut peut-être lui faire confiance pour savoir de quoi il parle.

  8. C’est quand même pas très malin de dire devant Poutine son hôte, que les sites francophones RT Today et Sputnik sont des relais de la propagande russe en France et que la Russie a interféré dans l’élection présidentielle.
    Surtout que quelques jours après le patron de l’agence française de cybersécurité affirme que l’enquête n’a trouvé aucune trace : le hacking de la campagne de Macron, que certains avaient qualifié de « Macronleaks », était « si générique et si simple qu’il pourrait être l’œuvre de n’importe qui. »
    Bon évidemment il n’y a que quelques journaux provinciaux qui reprennent le nouvelle :
    http://www.ledauphine.com/france-monde/2017/06/01/les-hackers-russes-ne-sont-pas-derriere-l-attaque-contre-macron
    Toutes les nouvelles de RT Today et Sputnik sont visibles à ce jour en tapant Macron dans la recherche, on ne voit rien d’irrespectueux ou de partisan. Même MLP qu’on aurait pu croire favorisée, n’a pas été traitée très gentiment. Peut-être Fillon après les primaires a-t-il été chouchouté mais très temporairement.
    Il aime bien se faire peur le gamin. Peut-être croit-il encore aux fantômes ?
    En tout cas ça fait pas très « président ».
    Poutine est resté sage, on verra la suite. Car il a peut-être tous les défauts mais il est aussi très « joueur », le bougre : tu m’envoies l’armée française (avec des chars Leclerc) en Estonie à la frontière russe, je t’envoie deux chasseurs survoler les côtes bretonnes…
    Souriez, c’est vous qui payez !

    • « C’est quand même pas très malin de dire devant Poutine son hôte, que les sites francophones RT Today et Sputnik sont des relais de la propagande russe en France et que la Russie a interféré dans l’élection présidentielle. »

      Comment ça, c’est pas très malin ? Parce que RT et Sputnik ne sont pas des organes de propagande pure, peut-être ? Parce que la Russie n’a pas interféré dans l’élection présidentielle ? Si vous croyez l’un et l’autre et que vous n’êtes ni aveugle ni sourd, alors personne ne peut rien pour vous.

      Non seulement c’est « malin », mais en plus c’est la moindre des choses. Quand vous avez, devant vous, une bande de voyous qui utilisent des méthodes de voyous, la seule solution consiste à prendre leur chef et à lui latter la gueule. De façon bien visible. Pour que tout le monde comprenne. C’est ce qu’a fait Macron. Et tout le monde a très bien compris, je vous rassure. Mais c’est peut-être cela qui vous gêne ?

      Quand vous laissez faire les voyous sans leur latter la gueule, c’est alors qu’ils s’enhardissent et qu’ils font de vous leur larbin. C’est cela que vous voulez ?

      En fait, RT et Sputnik sont bien pires que des organes de propagande : ce sont des organes de subversion. Ce sont des outils de guerre hybride destinés à affaiblir l’Etat et la nation français, mis en place par une puissance étrangère hostile, dont la doctrine militaire prévoit l’usage préventif de l’arme nucléaire. Dans un pays normal, digne de ce nom, ils devraient être interdits, et leurs représentants reconduits à la frontière comme on expulse les espions.

      C’est d’ailleurs ce que commencent à faire les pays qui connaissent bien la Russie pour avoir été asservis par elle pendant des décennies, l’Ukraine et les pays baltes.

      Quant au fait que l’agence de sécurité Internet française n’ait pas trouvé de trace de piratage de la campagne de Macron par la Russie, c’est une plaisanterie honteuse. C’est exactement du même tonneau que de dire : les chars russes ne roulent pas sur les Champs-Elysées, donc de quoi vous plaignez-vous ?

      La cyber-guerre menée par les Russes à notre encontre se voit comme le nez au milieu de la figure : elle a dit quoi, à Macron, Marine Le Pen, à la télévision, cinq minutes avant la fin de la campagne électorale ? Elle ne lui a pas annoncé la publication de documents piratés le mettant en cause ? Et cette publication n’a pas eu lieu, peut-être ? Elle n’a pas été coordonnée par une action internationale massive, sur Internet, comprenant à la fois Moscou, Wiki Leaks et les réseaux trumpistes américains ? C’est quoi, ça, sinon une opération de cyber-guerre ?

      En mettant ainsi un coup d’arrêt, ne serait-ce que symbolique, aux menées subversives de la Russie en France, Macron a fait un tout petit pas pour rendre la France « great again », et de cela on ne peut que se féliciter.

      • Non vous délirez, la mise en cause de Macron par MLP lors du débat, concernait un compte bancaire détenu aux Caïmans; c’était une invention, un faux mal maquillé, d’un journaliste américain d’extrême droite. Info relayée par Dreuz.info qui furieux de s’être fait enfumer, a viré pour toujours le journaliste en question. Ni RT, ni Sputnik, ni les russes, ne se sont compromis avec cette grossièreté, seulement le FN a fait l’erreur.
        En tout cas en ce moment, les chars russes ne sont pas sur les Champs élysées mais les chars français sont à 5 kms de la frontière russe….

    • @ Tino

      « Toutes les nouvelles de RT Today et Sputnik sont visibles à ce jour en tapant Macron dans la recherche, on ne voit rien d’irrespectueux ou de partisan.  »

      Non, ben non… rien d’irrespectueux ni de partisan, absolument pas ! Par exemple, suggérer que Macron est un pédé et qu’il est à la solde des banquiers juifs, ce n’est ni irrespectueux ni partisan, pas du tout ! L’article ci-dessous est un article complètement normal, écrit par des journalistes qui ne font que leur travail, à ceci près qu’ils sont payés par le Kremlin !

      https://sputniknews.com/analysis/201702041050340451-macron-us-agent-dhuicq/

      C’est marrant, votre histoire de « taper Macron dans la recherche » — suite à quoi, prétendument, on ne trouverait rien d’incriminant pour Moscou. Les poutinistes sont tous des moutons. Ils répètent exactement les mêmes mots d’ordre au même moment. Ils sont incapables de penser par eux-mêmes. Où avez-vous trouvé cet « argument » ?

      Parce que moi, je l’ai trouvé il y a quelques jours à peine dans le site poutiniste (et prétendument libéral-conservateur) Nouvelles de France, ici même :

      http://www.ndf.fr/nos-breves/30-05-2017/pour-macron-russia-today-et-sputnik-se-sont-comportes-comme-des-organes-de-propagande-mensongeres/

      Le rédacteur, Eric Martin, affecte de hoqueter d’indignation tout comme vous, face à l’incroyable insolence de Macron qui se serait permis de dire des choses pas tout à fait, pas à 100 % élogieuses devant Poutine, concernant ses médias de désinformation « français ». Voici ce qu’il écrit :

      « Non, Sputnik n’a pas repris les rumeurs sur la personne d’Emmanuel Macron. Tapez ‘sputnik + macron + gallet’ si vous voulez en avoir le cœur net. »

      Eh bien, si on tape sputnik + macron + gallet dans un moteur de recherches, on arrive précisément à l’article de Sputnik que je viens de vous montrer, et qui est la pièce à conviction du complot anti-Macron monté par Sputnik avec l’aide du « député de la nation » Nicolas Dhuicq, des Républicains (on ne sait juste pas trop de quelle nation il s’agit : la française, ou la russe ?).

      Il s’agit là d’une technique classique de désinformation des services secrets russes, qu’ils ont employée à des milliers de reprises ces dernières années. J’affirme un truc gros comme une maison, je fabrique un mensonge manifeste, ostensible, et puis je dis : d’ailleurs c’est vrai, puisque x ou y le disent (x ou y étant des sources occidentales, donc présumées fiables, tiens donc !).

      Et lorsqu’on se donne la peine de vérifier, on s’aperçoit que x ou y, le journal un tel, l’article allégué, le lien fourni à l’appui des affirmations produites, ne disent nullement ce que les Russes (ou leurs agents, conscients ou inconscients) prétendent qu’ils disent.

      Mais comme les gens sont paresseux, qu’ils ne savent pas lire au-delà de trois lignes, et qu’ils cherchent non pas la vérité, mais la confirmation de leurs préjugés et de leurs fantasmes, ça rentre comme dans du beurre.

      Cela étant, ça permet de détecter, à coup sûr, les agents d’influence du Kremlin, et, par exemple, ici, Nouvelles de France. (Un peu comme le Parti communiste « français » ?).

      Ce que confirme, de façon irréfutable, la censure de mon commentaire par Nouvelles de France : j’y donnais le lien à cet article de Sputnik que je viens de vous indiquer. Cela montre bien que Nouvelles de France ne cherche pas la vérité, mais cherche à répandre le mensonge. Tout comme ses tireurs de ficelles du Kremlin, ainsi que Sputnik, RT, et des milliers d’autres agents de désinformation disséminés en Occident.

      • L’article de sputnik est en anglais de la version internationale mais pas de sputnik France, donc pour interférer auprès des électeurs français, il y a meilleur moyen que de s’adresser en anglais !
        L’article ne fait que résumer le CV de Macron et ne révèle absolument rien de diffamant au contraire. Il est relaté que Macron a démenti des rumeurs de « double vie » sans commentaire.
        Pour le coup, certains journaux français ont été largement plus diffamants sur le thème.
        Si vous voulez voir casser du Macron, allez sur causeur.fr, au moins là vous serez moins déçu qu’avec sputnik !
        Nouvelles de France n’est pas un site que je fréquente, trop politique politicien polémique à mon goût et sans intérêt, donc je n’ai pas d’avis.

  9. Bon voila quand je vous dit qu’il est « joueur » : l’AFP s’est fait jeter du Sommet des agences de presses à St-Pétersbourg. Voila la réponse différée, de Poutine à Macron.
    On ne gagne rien avec du mépris et de l’arrogance.
    Moi je conclu que Macron commence pas très bien sur le plan diplomatique !

    • C’est bien ce que je pensais, Tino : vous appartenez au camp de ceux pour qui la vérité n’a pas la moindre importance. Vous appartenez au camp des sectaires et des menteurs.

      On vous met sous le nez la preuve que vous répercutez des arguments diffusés par des gens qui mentent délibérément, et tout ce que vous trouvez à dire, c’est pinailler et nier l’évidence.

      Vous êtes du pain bénit pour les politiciens — qu’ils soient de gauche ou de droite, d’ailleurs, poutinistes ou anti-poutinistes, cela n’a aucune importance : des gens comme vous, on les manipule avec une facilité dérisoire. Vous vous croyez très malin, mais vous vous ferez toujours mener par le bout du nez.

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