Le message de l’U. E. à la France : de la réforme avant toute chose

Pour réaliser pleinement combien le quinquennat de François Hollande a fait perdre cinq ans à la France, alors que de nombreux facteurs externes étaient favorables pour permettre un redressement structurel de notre économie (taux, pétrole et dollar bas), il suffit de s’intéresser à l’affaire des 3 % de déficit public. Il se trouve qu’elle est revenue récemment sur le tapis à travers les « Recommandations pays par pays » que la Commission européenne a livrées à tous ses membres lundi 22 mai dernier.

• On sait qu’Emmanuel Macron souhaite engager une « refondation historique » de l’Europe qui pourrait passer par des changements de traités et par la création d’un budget de la zone euro susceptible de financer des projets d’investissement communs pour relancer la croissance. Angela Merkel, qu’il a rencontrée dès le lendemain de son investiture (15 mai 2017), n’a pas dit non, mais elle s’est montrée prudente.

On sait que Bruno Le Maire, ministre de l’économie du nouveau gouvernement Philippe, a fait lui aussi le voyage de Berlin (22 mai 2017) pour rencontrer son homologue allemand Wolfgang Schäuble, et que les deux ministres ont convenu de former un groupe de travail « qui aura vocation à présenter (…) des propositions très concrètes pour progresser dans l’intégration de la zone euro. » 

Mais l’on sait aussi que tous ces projets de réforme sont pour l’instant de l’ordre du vœu pieux car entièrement conditionnés au respect par la France de ses engagements vis-à-vis de l’Union européenne, notamment en matière de réduction des déficits. Ses partenaires ne pourront être convaincus de soutenir de telles réformes que si Emmanuel Macron commence par remettre la France au carré. Comme l’a expliqué la Chancelière pour caractériser sa première rencontre avec le nouveau Président français :

« Herman Hesse a dit que tous les débuts étaient magiques (… mais) la magie ne pourra durer que s’il y a des résultats. »

C’était d’ailleurs une des résolutions de campagne du candidat Macron, réitérée pendant le débat électoral d’entre-deux tours : la France doit d’abord réformer ses structures avant de songer à proposer à des partenaires beaucoup plus vertueux qu’elle de changer l’Europe.

Notons au passage que les changements envisagés, très « volontaristes » – entendre dirigistes, tout beaux sur le papier et tout doux à l’oreille des keynésiens, consistent comme d’habitude à injecter de l’argent dans les circuits économiques selon des décisions essentiellement politiques. Le terme « privé » n’est accolé au terme « public » que pour mieux masquer le fond de l’affaire, à savoir des dépenses publiques supplémentaires (*) :

« Ce dont la zone euro a besoin, c’est d’une politique volontariste en termes publics et privés et donc de réfléchir aux moyens d’injecter de l’argent neuf. » (Emmanuel Macron, Berlin, 15 mai 2017)

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• Mais on n’en est pas encore là car la France est loin d’avoir obtenu les « résultats » souhaitables en matière de comptes publics et de réforme de ses structures. C’est précisément ce que les recommandations de la Commission européenne sont venues rappeler à point nommé, alors qu’Emmanuel Macron consacrait sa journée d’hier (23 mai 2017) à recevoir les syndicats à tour de rôle pour mettre sur les rails sa réforme du code du travail.

En campagne électorale en 2012, François Hollande avait promis de ramener le déficit public à 3 % du PIB dès 2013, comme le pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne l’exige (voir graphique ci-contre tiré de capital.fr). Son concurrent Sarkozy n’envisageait cela qu’en 2014, ce qui donna à Hollande une apparence de rigueur qu’il était bien loin de posséder. Une fois confronté au réel, il lui fallut demander à Bruxelles un premier report à 2015, puis en 2015 il fallut à nouveau pleurnicher auprès de la Commission pour obtenir de ne passer à 3 % qu’en 2017. Eh bien, nous y sommes.

D’après le projet de loi de finances pour 2017, la France est censée revenir à un déficit public de 2,8 % cette année. Or d’après les prévisions publiées ce printemps par le Commissaire européen en charge de l’économie, qui n’est autre que Pierre Moscovici, ex-ministre de Hollande fort peu concerné par ces détails à l’époque, il devrait plutôt être de 3,1 % en 2017 et passer à 3,2 % en 2018 à situation inchangée. Si rien n’est fait d’ici là pour inverser la tendance, la France sera le seul pays de l’Union européenne, avec l’Espagne, en procédure de déficit excessif.

Interrogé dimanche dernier sur France Inter par une journaliste clairement dégoûtée à l’idée des mesures d’austérité qu’il va falloir mettre en oeuvre pour y arriver, notre Mosco va jusqu’à dire (vidéo ci-dessous, 02′ 04″) :

« La France n’est quand même pas le pays qui mène des politiques d’austérité les plus dures, pas du tout ! (…) Si le déficit public signifiait croissance et emploi, ça se saurait. Sans vouloir être caricatural, vous avez un pays qui s’appelle l’Allemagne, elle a des excédents budgétaires (…) Eh bien l’Allemagne a un taux de chômage qui est deux fois inférieur au nôtre. »

À apprendre par cœur et à copier cent fois !

• La Commission est loin de s’en tenir à cette remarque sur le déficit « excessif ». Comme le dit Mosco, notre niveau de chômage est le double de celui de nos voisins. C’est même pire que cela. Selon les données de mars 2017, nous sommes à 10,1 % tandis que le Royaume-Uni est à 4,5 % et l’Allemagne à 3,9 % (voir graphique ci-dessous). Commentaire de la publication de l’UE sur les taux de chômage :

« Le taux de chômage dans l’Union européenne atteint 8% en mars 2017, et 9,5% dans la zone euro. Un chiffre qui ne cesse de décroître depuis 2013. La France, elle, affiche un taux de chômage de 10,1%, soit l’un des taux les plus élevés de l’Union européenne. » (Toute l’Europe, 3 mai 2017)

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Le document de recommandations de l’UE pointe également le niveau extrêmement élevé de nos dépenses publiques, qui devraient atteindre 56,2 % du PIB en 2017. Il note de plus que la stratégie d’assainissement par les dépenses choisie par la France a surtout bénéficié de la baisse des taux d’intérêt. Or c’est un facteur parfaitement hors de contrôle des autorités publiques, et l’on s’attend à ce qu’ils remontent à moyen terme.

Par contre, la Commission explique s’être livrée à une revue des dépenses qui a mis en évidence :

« un certain nombre de gains d’efficience possibles qui n’ont pas été mis en œuvre. »

Comme ces choses-là sont bien dites ! Exprimons-nous sans fard : il existe des milliers de pistes d’économies qui n’ont surtout pas été explorées, bien au contraire, et c’est pure chance que les taux bas aient permis de montrer une apparence de maîtrise des dépenses ! Mais tout est encore possible : un peu de bonne volonté, un peu de rigueur et l’abandon total de la culture keynésienne qui imprègne le « volontarisme » de nos politiciens permettraient à coup sûr de traduire les pistes d’économies identifiées en mesures budgétaires concrètes !

La Commission passe ensuite à notre système fiscal mal goupillé et au niveau élevé des charges sociales et des impôts des entreprises (dont le taux moyen de 38,4 % était le plus élevé de l’UE en 2016). Elle recommande de baisser les impôts de ces dernières afin de ne pas décourager l’investissement, et d’augmenter la TVA, impôt qui se caractérise par un taux général de niveau moyen et par l’existence de taux réduits, le tout étant applicable à une large assiette.

Dans l’ensemble notre système fiscal exerce une pression trop importante sur un nombre trop réduit de personnes assujetties. Il est complexe et entraîne l’existence d’une administration pléthorique. Le coût de la collecte fiscale française se situe au-dessus de la moyenne de l’UE.

Autre sujet qui fâche, celui de la réglementation débridée qui sévit en France. Malgré quelques efforts en ce domaine, le niveau de la France en Europe est moyen et les entreprises « restent confrontées à de lourdes contraintes réglementaires et à une législation qui change rapidement. » La Commission dénonce également les effets de seuil qui « peuvent avoir un effet négatif sur la productivité, la compétitivité et l’internationalisation des entreprises ». Elle observe que les entreprises ayant plus de 10 ou 50 salariés sont peu nombreuses, ce qui tend à prouver que ces seuils sont particulièrement décourageants.

Les professions réglementées, les barrières en tout genre mises en travers de la concurrence dans les domaines des transports en taxi, de l’hébergement etc… sont également perçues comme des freins ne permettant pas de saisir tout le potentiel des développements technologiques possibles dans le numérique.

Enfin, le niveau d’innovation qu’on pourrait attendre d’un pays comme la France est largement insuffisant et décevant par rapport « aux champions européens. » La complexité et le manque de coordination du système sont épinglés, mais la plus vive critique porte sur le décalage criant entre les aides publiques massives à l’innovation et les résultats très moyens obtenus. Comme c’est étrange ! Pourquoi se décarcasser quand on est assuré d’une gentille petite rente à l’innovation ?

Suite à cette ravissante description de la sixième puissance économique mondiale, la Commission y va de ses quatre recommandations. C’est simple, finalement. Et ce n’est pas vraiment une grosse surprise. Même au  plan national, nous avons des organismes, la Cour des Comptes et ses chambres régionales par exemple, qui font ce genre de constats assortis des mêmes conseils :

1. Faire des efforts budgétaires en 2018 et se conformer ensuite au pacte de stabilité en avançant sur une voie étroite qui permettra à la fois de conforter la reprise actuelle et garantir la viabilité des finances publiques.
2. Diminuer le coût du travail, afin de faire baisser le chômage ; élargir l’assiette de l’impôt et baisser l’impôt sur les sociétés.
3. Améliorer l’accès au marché du travail.
4. Poursuivre le choc de simplification et la levée des barrières concurrentielles ; revoir les  politiques d’aides publiques à l’innovation pour les rendre efficientes.

Il est très dommage que la commission européenne n’aille pas jusqu’à considérer qu’une aide publique efficiente est une aide qui disparaît. Mais il ressort clairement de tout ceci que les réformes structurelles que nous avons soi-disant (Hollande-disant) entreprises sont loin d’avoir abouti à un début de mini évolution positive.

Cinq ans après 2012, nous parlons encore de passer peut-être, bientôt, si on a de la chance, sous les 3 % de déficit public. Cinq ans après 2012, notre chômage a grimpé jusqu’à 10 % et y reste accroché comme jamais. Cinq ans après 2012, nos simplifications administratives ont toutes les apparences de la pelote la plus embrouillée, et cinq ans après 2012, les dépenses publiques compensées par des prélèvements obligatoires toujours en hausse restent la parade facile à toutes les contestations politiques et la meilleure façon d’atténuer un peu les déficits publics encombrants.

Là se situe la crédibilité d’Emmanuel Macron : saura-t-il redresser la France en transformant vraiment, profondément et durablement ses structures, ou se contentera-t-il de quelques badigeons superficiels comme son prédécesseur ? La réforme du code du travail qu’il a promise et qu’il commence à développer sera le test. Si son contenu est réel et si elle passe – mais passera-t-elle, et avec le contenu nécessaire ? – alors beaucoup sera possible. 


(*) On ne parle plus de mutualiser les dettes des pays de la zone euro, ce que l’Allemagne a toujours refusé, mais Macron a certainement en tête de mettre la main sur les excédents budgétaires que l’Allemagne a l’audace d’accumuler année après année. Dans la vidéo ci-dessus, après avoir pris l’Allemagne en exemple pour sa rigueur budgétaire, Moscovici précise le fin fond keynésien de sa pensée : « Je crois que l’Allemagne a tort d’avoir des excédents budgétaires, il faudrait qu’elle investisse plus pour la croissance collective. »


Illustration de couverture : Le siège de la Commission européenne à Bruxelles (2014). Photo : Lex Van Lieshout / ANP MAG / AFP.

17 réflexions sur “Le message de l’U. E. à la France : de la réforme avant toute chose

  1. Ah que les propos pleins de bon sens de Pierrot auraient gagné à être prononcés par le même quand il était à la tête du Ministère de l’Économie….

    Une correction dans les premiers mots de cet excellent article : Hollande ne nous a pas fait perdre 5 ans… mais bien 7 ou 8 ans !

    • Ah oui !
      « Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez-vous une heure auprès d’une jolie fille et ça vous semble durer une minute. C’est ça la relativité. » Albert Einstein.
      Hollande n’a rien d’une jolie fille !

  2. Quant à « voler » aux allemands, leurs « excédents budgétaires », alors là, moi je ne m’y risquerais pas. Mais c’est vrai, que notre jeune président était aussi « banquier » dans sa vie d’avant. Alors, pour  » gruger » les allemands, je parie qu’il mettra « tous les lingots d’or » de la Banque de France, en dépôt dans les coffres de la Deutch Bank. Et qu’il « jouera » sur le magot comme on « trade » sur les marchés financiers. Et dans cette partie, les seuls qui perdront, seront encore les français.
    Mais notre « trader président banquier » sait-il quel est le « déficit » de leur principale banque ayant des tas d’affaires louches sur les bras?.
    Et il ne s’agira pas d’être un « mozart » de la finance, car c’est comme au foot, à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne. Quitte à « tricher », comme avec l’agression sur Battiston par le gardien de but allemand.

  3. « La réforme du code du travail qu’il a promise et qu’il commence à développer sera le test. Si son contenu est réel et si elle passe, alors beaucoup sera possible. »
    Oui cette réforme n’est qu’un test… Elle n’aura des effets qu’à la marge sur le chômage.
    Nous sommes dans le « nice to have ». Espérons qu’il ne s’agisse par que d’un leurre pour éviter le vrai sujet qui est celui de la dépense publique excessive.
    Le travail doit supporter le coût prohibitif des dépenses publiques, d’une fonction publique obèse, bourrée de privilèges exorbitants.
    Mais sur ce point, Macron n’a pas de projet de loi et encore moins de réforme… Comme c’est bizarre!

  4. Effectivement la loi travail est un test politique qui a son importance mais qui n’est pas un facteur déterminant sur nos déficits et le chômage.
    Ce sont notre compétitivité et notre offre industrielle qui sont en jeux.
    Nous avons le double de fonctionnaires que chez les allemands. La dépense publique est à 46% du PIB pour l’Allemagne alors que 57% chez nous. Nous sommes champions européen de la dépense sociale et de l’impôt sur les entreprises, etc…
    A partir de là c’est assez simple, la priorité, c’est soit virer 30 à 40% des fonctionnaires ou baisser leur rémunération et baisser les charges sur les entreprises. Ce que Macron a indiqué mais à dose cosmétique. Or c’est un remède de cheval qui est nécessaire.
    Plus facilement on peut aussi arrêter d’urgence toutes les aides à l’innovation, le numérique, la robotisation, l’éolien, le solaire etc… dont l’inefficacité n’est plus à prouver !
    Mais il faut bien garder à l’esprit qu’il est inenvisageable que les allemands nous transfèrent leurs excédents même en arguant que ce soit une contribution à la Défense ou pour la belle gueule sympathique de notre président tout neuf qui a le culot de vouloir réformer l’Europe.

    • La quasi totalite de difference de depenses publiques entre Allemagne et France tient aux depenses de retraite et de soins des retraites.

      Ou faut t il baisser les depenses d’apres vous pour s’alligner ?

      De plus quasiment 100% du deficit commercial francais est avec l’Allemagne.

      La solution au probleme du rapport cout/competitivite est la devaluation, elle equitable, elle touche tout le monde et pas que le secteur des travailleurs du prive.La monte en gamme, souhaitable est tres peu realiste a court terme (et il y a peu de marge de progression).

      • « Ou faut t il baisser les depenses d’apres vous pour s’alligner ? »

        On se tue à vous le répéter : dans les salaires de la fonction publique. Au ministère des Finances, tiens, par exemple. Dans les effectifs monstrueux et pléthoriques du ministère des Finances. Les étatistes dans votre genre nous sortent toujours les retraites et les infirmières, mais pourquoi ne parlent-ils jamais de porter le sabre au ministère des Finances ? Ou dans les innombrables « bureaux des temps » qui fleurissent dans les municipalités françaises ? (Je ne sais même pas ce que c’est !) Ou à la Poste, tiens ?

        En fait de simplification administrative, je vien de retirer une lettre recommandée à la poste. Maintenant, il faut donner deux signatures au lieu d’une. La première sur le bordereau papier, comme d’habitude, et la seconde sur la tablette électronique qui… est censée remplacer le papier ! Il faut imaginer les palanquées de fonctionnaires et de « moyens », derrière, qui continuent de gérer les deux procédés… Et vous multipliez ça par dix mille, cent mille. Etc, etc.

        A la Sécurité sociale. A l’Education nationale. Foutez-moi l’une et l’autre en concurrence totale avec le privé, et vous verrez si les dépenses ne vont pas baisser…

        Les étatistes dans votre genre se font une spécialité de ne jamais entendre ce qui ne rentre pas dans leur doctrine. Ils s’obstinent à faire mine de poser des questions, alors que cela fait cinquante ans qu’on leur fournit la réponse.

      • Robert vous etes cullote de me sortir « une spécialité de ne jamais entendre ce qui ne rentre pas dans leur doctrine » alors que vous ne voulez pas entendre que « La quasi totalite de difference de depenses publiques entre Allemagne et France tient aux depenses de retraite et de soins des retraites ».

        Ils faut donc baisser les retraites et baisser les remboursement de soins de vieux (prendre sur leur patrimoine?)

      • @ Q

        1. Je n’accorde aucune crédibilité à votre assertion sur les retraites. C’est à vous d’en apporter la preuve. Ce que nous savons, c’est que l’Allemagne a beaucoup moins de fonctionnaires que la France au regard de sa population. Et vous essayez de m’expliquer que ça n’a rien à voir avec le gouffre entre la dépense publique des deux pays ?

        2. Je me fous des différences avec l’Allemagne. Comme tous les gauchistes, vous pinaillez. Ce que nous savons, c’est que la France est le quasi-champion mondial de la dépense publique. Mondial. Vous comprenez ce que ça veut dire ? Il est bien question de l’Allemagne ! Ce que nous savons, c’est que la France n’a jamais jugé utile d’avoir un budget à l’équilibre depuis 1974. JAMAIS. Pas une seule année. Et vous avez le culot de me dire qu’il ne faut PAS baisser massivement la dépense publique ?

        3. Si la France n’avait pas de chômage, si elle était capable de verser des salaires corrects à ceux qui ont un emploi, si elle était capable d’apprendre à lire et à écrire à ses enfants, si on pouvait y trouver un médecin partout sur le territoire sans patienter un mois pour un rendez-vous, si les délinquants y étaient punis comme ils le méritent au lieu de jouir d’une quasi-impunité ET que la France ait 56 % de son PIB consacré à la dépense publique, ALORS les étatistes enragés et obtus dans votre genre pourraient nous expliquer que, oui, il est bel et bon d’avoir de la dépense publique, et que c’est même une bonne chose que nous soyons les recordmen dans ce domaine.

        Il se trouve que c’est exactement le contraire, et vous avez encore le culot de pinailler sur je ne sais quel obscur chiffroïde concernant l’Allemagne, pour justifier vos vues aberrantes ? Pourquoi est-ce que vous ne nous parlez pas du taux de chômage en Allemagne, plutôt ? Pourquoi est-ce que vous ne nous parlez pas de tous ces pays qui dépensent beaucoup moins que la France pour leur administration, et qui pourtant se portent beaucoup mieux ? Pourquoi est-ce que vous ne nous parlez pas de ces pays qui ont un budget en excédent (eh oui, ça existe, tous les peuples ne sont pas des voleurs comme les Français), et dont l’économie se porte, bizarrement, bien mieux que la nôtre ?

        4. Vous êtes étatiste, et vous avez le culot de me parler des retraites ? Mais parlons-en, des retraites : c’est quoi, votre solution, pour la retraite ? Ne toucher à rien et continuer en croisant les doigts ? J’espère que vous êtes pour l’abolition des scandaleux privilèges des fonctionnaires en matière de retraites, pour le recul de l’âge de départ à la retraite, pour la retraite par capitalisation et la création de fonds de pension pour tout le monde (pas seulement pour les fonctionnaires, comme actuellement) ? N’est-ce pas ? Nous sommes bien d’accord ? Ou vous allez encore me sortir je ne sais quel chiffre bidon pour pinailler à n’en plus finir, au lieu de prendre en compte les milliers de travaux scientifiques qui ont établi unanimement, depuis des décennies et sans le moindre doute possible, que la dépense publique française était excessive, nocive et absolument pas viable ?

        Ce sont vos solutions qui prévalent depuis un demi-siècle, la dépense publique ne cesse de monter depuis, quoi ? trente ans ? quarante ans ?, parallèlement le chômage ne cesse de monter, la croissance de baisser, les Français qui le peuvent ont maintenant commencé à s’exiler massivement à l’étranger, comme si nous étions une vulgaire Algérie, et vous avez encore le culot de me dire qu’il faut toujours plus de dépense publique ? Mais quand allez-vous acquérir un tout petit peu le sens de la honte ? Quand allez-vous arrêter de mentir et de voler ?

      • La différence entre la France et l’Allemagne ne tient pas qu’aux retraites loin de là. Les structures administratives jouent pour beaucoup (nombre de fonctionnaires par hab, millefeuille territorial etc…)
        Voir : From beatiful France with love

        Dans un autre article j’écrivais :

        « Si l’on excepte les pics liés aux circonstances militaires spécifiques des deux guerres mondiales, les dépenses publiques rapportées au PIB sont passées de 13 % en 1914 à 35 % en 1960 et 57 % aujourd’hui. Depuis 40 ans, cette croissance s’explique par l’augmentation du nombre de fonctionnaires et surtout par l’explosion des dépenses sociales. La France a ainsi l’honneur douteux d’avoir trouvé un critère lui permettant d’occuper le second rang après la Finlande dans l’Union européenne et, plus largement, parmi les pays de l’OCDE.

        La comparaison avec l’Allemagne (44 % en 2015) et le Royaume-Uni (43 %) n’est guère flatteuse, mais on trouve toujours des personnes bien intentionnées pour vous expliquer que cette comparaison ne vaut pas. Par exemple, j’ai lu dans le Nouvel Obs que les moindres dépenses de l’Allemagne venaient de ce qu’elle payait moins de prestations sociales, notamment pour le chômage. Sans doute, et pour cause : le taux de chômage allemand est moitié moindre que le nôtre !

        Autre différence soulignée par le journaliste de l’Obs, la France a des dépenses d’éducation beaucoup plus élevées que l’Allemagne, et il faudrait s’en réjouir ! Quand on examine ensuite les classements internationaux qui donnent régulièrement une idée de la décomposition de notre Education nationale, on aimerait vivement avoir moins de dépenses pour plus de résultats que plus de dépenses pour moins de résultats. »

  5. Pingback: Réforme : ce que l’Union Européenne attend de la France de Macron | Contrepoints

  6. « Réfléchir aux moyens d’injecter de l’argent neuf. »

    Oh, que c’est mignon !… Macron va réfléchir, et il va nous trouver une source d’argent tout neuf, qui va venir remplacer notre vieil argent tout pourri que nous n’avons plus. Et il suffira de l’injecter. Moi aussi, je ferai banquier quand je serai grand. Et peut-être même président de la République.

  7. En l’absence d’une remise en cause de l’Etat providence, l’échec d’Emmanuel Macron sera certain. Mais la situation est piégée. Les revenus de trop de personnes – allocataires sociaux, élus, fonctionnaires – dépendent de l’Etat providence pour qu’il soit liquidé, ou au moins réformé, sans troubles.
    Enfin, chère Nathalie, continuez votre blog. Vos analyses sont intelligentes et votre style toujours excellent.

    • Oui la situation est complètement pîégée et bien au-delà des allocataires sociaux, élus et fonctionnaires, il y a tous ceux qui dépendent largement de la commande publique : architectes, urbanistes, aménageurs, sous-traitants des grandes entreprises nationales, culture, santé etc…

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