La Turquie fait parler d’elle, alors parlons de la Turquie (II)

Cet article fait suite à La Turquie fait parler d’elle, alors parlons de la Turquie (I) publié le samedi 18 mars 2017.

La Turquie fait beaucoup parler d’elle. Pas toujours en bien, car sa propension à l’invective envers les Européens a pris des proportions inégalées ces derniers temps suite au refus de l’Allemagne et des Pays-bas d’accepter la tenue de meetings électoraux turcs sur leur sol. Le Président turc Erdogan a en effet organisé pour le 16 avril prochain un référendum sur un projet de modification constitutionnelle en sa faveur. Les résultats s’annoncent serrés et le poussent à faire bruyamment campagne jusque dans la diaspora turque d’Europe de l’ouest.

Si le « oui » devait l’emporter, il est à craindre que ce projet n’accélère la dérive autoritaire du régime. Les Turcs doivent en effet se prononcer sur un élargissement des pouvoirs présidentiels, au détriment d’autres institutions qui avaient vu la Turquie post Empire ottoman s’ouvrir au monde, se moderniser et se développer selon des principes démocratiques et laïques.

• Atatürk meurt en 1938. Son bras droit lui succède et gère l’acquis. Pendant la seconde guerre mondiale, la Turquie reste neutre car elle ne veut pas revivre ce qu’elle a connu en 1914-1918. Elle entre finalement dans la guerre en 1945 aux côtés des alliés contre l’Allemagne. De ce fait, elle est membre fondateur de l’ONU et elle bénéficie d’une petite portion du plan Marshall pour la reconstruction de l’Europe.

Pendant la guerre froide, elle devient membre de l’OTAN en 1952 face aux pays du pacte de Varsovie qui sont situés géographiquement juste au-delà du Bosphore. Elle entretient aussi depuis longtemps une forte inimitié avec l’URSS qui la voit comme un obstacle pour son accès à la Méditerranée.

En 1957, soit l’année du Traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE), le Premier ministre turc de l’époque annonce que son pays envisage de rejoindre cette initiative. Cela aboutit en 1963 à la signature d’un accord d’association dit Accord d’Ankara entre la CEE et la Turquie. Il est précisé que lorsque les conditions s’y prêteront, « les parties contractantes examineront l’éventuelle possibilité d’une adhésion de la Turquie à la Communauté. »

• Toute la période qui suit est marquée par un fond de crise économique et de pauvreté entrecoupé de résurgences religieuses et de retour aux valeurs du conservatisme de l’Islam. L’héritage de Mustafa Kemal Atatürk est régulièrement remis en cause. L’armée, « quatrième pouvoir » institué par Atatürk, va jouer son rôle de protecteur de la démocratie et de la laïcité par des coups d’Etat en 1960, 1971 et 1980.

A l’époque du coup d’Etat de 1980, la situation est particulièrement chaotique et violente. Des groupuscules d’extrême-droite comme d’extrême-gauche s’affrontent dans les rues à la Kalachnikov et une grève générale contre les violences (qui font environ 5 000 morts entre 1977 et 1980) paralyse complètement le pays. La situation est proche de la guerre civile et précipite la troisième intervention de l’armée.

• Après arrestation des leaders et remise en ordre du pays, des élections libres sont organisées en 1983. Turgut Özal (1927 – 1993) gagne les élections législatives avec le parti qu’il vient de créer, l’ANAP ou Parti de la mère patrie, et il devient Premier ministre (sur le mode allemand, la fonction présidentielle se réduisant dorénavant à garantir les institutions) puis Président jusqu’à sa mort en 1993.

Sur le plan politique, le parti ANAP comprend en son sein toute une sensibilité religieuse conservatrice. De ce fait, les stricts principes de laïcité d’Atatürk sont affaiblis et les revendications des partis islamistes sont accueillies avec une certaine bienveillance. Mais suite à des recompositions politiques, cette tendance sera sortie de l’ANAP (et resurgira dans l’AKP d’Erdogan 20 ans plus tard).

Sur le plan économique, cette période est marquée par une politique libérale de désengagement de l’Etat et de développement du secteur privé. Turgut Özal, ingénieur en mécanique ayant vécu et travaillé aux Etats-Unis, avait une vision pro-occidentale de la Turquie. Il a considérablement ouvert le pays et donné confiance aux milieux d’affaires locaux et étrangers. La Turquie d’aujourd’hui résulte pour une grande part de ce qu’il a réalisé pendant ses mandats. En 1986, elle comptait sur son sol 7 filiales de sociétés françaises. Aujourd’hui elle en compte environ 450.

Turgut Özal est également celui qui exprime officiellement la demande d’adhésion de la Turquie à la CEE en 1987. Dans son courrier, il rappelle combien la Turquie souhaite s’amarrer aux valeurs de l’Occident :

« Je voudrais insister sur la vocation européenne de la Turquie et son attachement à l’unité européenne ainsi qu’aux idéaux qui ont donné naissance aux traités instituant les Communautés Européennes. »

Mais la CEE rend un avis négatif sur cette adhésion. Elle estime que les conditions politiques et économiques ne sont pas réunies pour aboutir. La fragilité monétaire et l’inflation galopante (60 % en 1988) sont pointées du doigt, ainsi que les entorses aux droits de l’homme, les mauvais rapports avec la Grèce, l’affaire de Chypre (occupation de la partie nord de l’ile en 1974) et la situation des Kurdes. En bref, la CEE demande à la Turquie de mettre de l’ordre chez elle.

Concernant plus particulièrement la situation des Kurdes, elle est envenimée par les actions de déstabilisation du pays menées par le mouvement terroriste marxiste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978). Visant principalement les forces de l’ordre, le PKK entraîne la Turquie et les Kurdes dans une guerre qui dure encore aujourd’hui et qui aurait fait au total 45 000 morts depuis 1983. Le PKK est cependant très loin de représenter les Kurdes dont beaucoup se sont intégrés à la société turque.

En 1995, la Turquie se rappelle au bon souvenir de la désormais Union européenne et se voit accorder le bénéfice, unique en son genre pour un pays candidat, de l’union douanière, grâce aux bons offices de Jacques Chirac. Sa position stratégique au Moyen-Orient, son potentiel économique et le fait que le bassin très dynamique d’Istanbul (partie occidentale de la Turquie) représente 45 % du PIB turc et compte 18 millions d’habitants alors que la Grèce, membre depuis 1981, n’en compte que 11 millions, ont joué en sa faveur. Actuellement, la Turquie réalise 45 % de ses échanges commerciaux avec l’Union européenne.

• Recep Tayyip Erdogan (né en 1954) est d’abord joueur de foot semi-professionnel. Il accède à la notoriété politique en devenant maire d’Istanbul en 1994. Il gère très bien la ville (dans le style grands travaux) mais il s’oppose fréquemment au pouvoir central, prône un certain expansionnisme religieux et donne des inquiétudes à l’armée.

Il doit abandonner son mandat municipal en 1998 car il est arrêté, jugé et emprisonné quelques mois pour avoir cité dans un discours des vers ambigus du poète Ziya Gökalp (ci-dessous). Ce n’était pas très bien vu à l’époque, mais cela nous donne un petit indice précoce du rapprochement qu’Erdogan va mener par la suite entre la société et l’Islam :

« Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats. »

A sa sortie de prison, Erdogan est attendu par des dizaines de partisans. Il se relance en politique avec beaucoup de succès. En 2001, il fonde l’AKP (Parti de la justice et du développement) qui récupère, via plusieurs formations intermédiaires, la sensibilité islamo-conservatrice que Turgut Özal avait évacuée de son propre parti.

L’AKP remporte les élections législatives de 2002 et Erdogan devient Premier ministre en 2003. Il se montre favorable au monde des affaires et s’active beaucoup pour développer l’Anatolie. La procédure d’adhésion à l’UE commence officiellement en 2005.

Cependant, tout au long de ses mandats successifs, Erdogan fait de la levée de l’interdiction du voile islamique le symbole de la Turquie qu’il souhaite promouvoir. Autorisé d’abord pour les étudiantes des universités, le voile fut ensuite réintroduit dans la fonction publique (professeurs et policières notamment) et vient d’être autorisé également dans le haut lieu de la laïcité d’Atatürk, c’est-à-dire l’armée (février 2017).

Politique volontariste ou concessions en vue de récolter le plus de voix possible pour faire aboutir sa réforme constitutionnelle du 16 avril prochain ? C’est difficile à dire. Il n’en demeure pas moins qu’on observe une lente mais effective dérive de la Turquie vers l’autoritarisme et la ré-islamisation de la société. Ceci ne peut que mettre les Européens sur leurs gardes, d’autant qu’Erdogan a réaffirmé hier son intention de rétablir la peine de mort une fois ses pouvoirs présidentiels étendus suite au référendum et qu’il se répand en déclarations tonitruantes incitant les Turcs de la diaspora à repeupler l’Europe.

Actuellement, Erdogan est Président de la République, élu au suffrage universel, depuis 2014. Mais ses pouvoirs constitutionnels sont limités, à l’exemple de ceux du Président allemand. Cependant, au fil du temps, notamment suite au coup d’Etat raté de juillet 2016 qui lui a donné un bon prétexte pour procéder à de multiples limogeages et arrestations dans l’armée, la presse, la justice et les universités, il s’est arrogé de facto l’ensemble des pouvoirs sur toutes les institutions cruciales du pays.

Si le référendum est accepté, il récupèrera tous les pouvoirs du Premier ministre dont le poste disparaît, l’indépendance de la justice volera en éclat en lui donnant le contrôle complet de la nomination des juges et des procureurs, il pourra nommer et révoquer les ministres à sa convenance et il pourra éventuellement rester au pouvoir jusqu’en 2029. Il s’était déjà assuré préalablement la haute-main sur la nomination des recteurs des universités. Comme je le disais dans l’article (I), tout ceci est justifié par le Président et son parti AKP par la nécessité de renforcer la Turquie face aux menaces conjuguées du terrorisme de Daesh, de la rébellion kurde et de la guerre en Syrie.

Le 24 novembre 2016, le Parlement européen a demandé le gel provisoire des négociations d’adhésion avec la Turquie en s’appuyant sur la riposte disproportionnée apportée au coup d’Etat raté de juillet 2016 et sur le non respect de l’accord d’avril 2016 sur les migrants (qui confirmait en point n° 8 la volonté des parties de relancer l’adhésion). Aujourd’hui, cet accord de contention des migrants dans les frontières turques est remis en cause par Erdogan qui en joue pour exercer un chantage sur l’Europe. Mais la promesse de 6 milliards d’euros de compensation prévus dans l’accord et encore non versés pourrait le ramener à de meilleures dispositions.

Le rapport d’adhésion entre la Turquie et l’UE est extrêmement difficile à appréhender. C’est un processus ancien qui est amplement justifié par le dynamisme économique du pays, et principalement de sa région occidentale de Marmara-Istanbul (18 millions d’habitants et 45 % du PIB turc). Tous les Européens qui ont eu l’occasion de s’y rendre pour leurs affaires savent que les élites turques sont très bien éduquées et qu’on travaille à Istanbul avec la même modernité et la même efficacité qu’à Paris ou Francfort.

Cependant, compte tenu des évolutions et déclarations récentes du régime, on pourrait s’attendre à ce que l’UE trouve à son avantage de mette un coup d’arrêt complet au processus. En réalité, la Turquie d’Erdogan (qui n’est pas la Turquie d’Atatürk ni la Turquie de Turgut Özal) a besoin de l’adhésion à l’UE, non pour adhérer car elle a l’Union douanière, mais pour affirmer à ses ressortissants que l’UE refuse la Turquie et renforcer ainsi le sentiment nationaliste et religieux. Ce qui mettrait vraiment la Turquie en difficulté serait la remise en cause de son appartenance à l’Union douanière.

Le nouveau Président américain Donald Trump ne s’est guère exprimé sur la Turquie jusqu’à présent. Il se trouve que son Secrétaire d’Etat (équivalent du ministre des Affaires étrangères) Rex Tillerson doit se rendre à Ankara le 30 mars prochain. Il est probable que les opérations militaires en Syrie formeront la part la plus importante des discussions, mais il sera intéressant de voir comment les Etats-Unis se positionnent par rapport à la problématique que la Turquie représente aujourd’hui dans le monde.

TURQUIE – Chiffres clefs

Superficie (milliers de km2)                                  784             (France : 550)

Population (millions d’habitants, 2016)                 80             (France : 66,6)
(Kurdes : 12 à 17 millions selon estimations, i.e. 15 à 20 % de la population. Religion : Islam à 99,5 %)

Mortalité infantile (< 1 an, 2015)                        10,8  ‰         (France : 3,7 ‰)
IDH (santé/éducation/niveau de vie, 2014)       0,76            (France : 0,89)
Espérance de vie (2015)                                      78 ans          (France : 82 ans)

PIB courant (milliards d’US$, 2015)                      718              (France : 2 422)
(Rang mondial : 18)                                                                       (France : rg 6)
PIB / habitant (US$, 2015)                                   9 100            (France : 36 250)
Taux de croissance   2015 :                                   4,0 %
                               Est. 2016 :                                     3,8 %

Dette publique/PIB (2015)                                   32 %             (France : 96 %)
(Tensions pour se financer depuis le putsch raté du 16 juillet 2016)

Taux de chômage (sept 2016)                             11,8 %           (France : 9,5 %)
Chômage Jeunes (de 15 à 24 ans)                      21,2 %           (France : 25,8 %)

Taux d’alphabétisation (2013)                              99 %

Liberté économique (rang 2016 sur 180 pays)   60                 (France : 72)
Liberté Presse (rang 2016 sur 180 pays)             151                  (France : 45)

Sources
Données éco, dette publiqueliberté éco, liberté pressechômage.


La première partie de cette brève histoire de la Turquie a été publiée le samedi 18 mars 2017. Des compléments d’information sont donnés dans l’article Quand je « décrypte » la Turquie sur Radio Notre Dame.

En plus des sources données en lien, cet article a été enrichi grâce à des échanges téléphoniques avec un ancien diplomate français installé en Turquie depuis 25 ans.


Mise à jour du dimanche 16 avril 2017 : Le « oui » l’ayant emporté par 51,3 % des voix (sur 98 % des bulletins), Erdogan a gagné son pari et obtient officiellement, c’est-à-dire constitutionnellement, tous les pouvoirs qu’il s’était arrogés hors constitution depuis plusieurs mois, notamment depuis le coup d’Etat raté de juillet 2016. Il est à craindre que ce résultat n’accélère la dérive autoritaire du régime. (Voir, ou plutôt écouter, l’émission « Décryptage » du 25 avril 2017 sur Radio Notre Dame à laquelle j’ai participé).

Mise à jour du lundi 25 juin 2018 : Conscient que son étoile va en s’affadissant dans la population turque, Erdogan a provoqué des élections présidentielles et législatives anticipées hier dimanche 24 juin 2018 afin que les pleins pouvoirs présidentiels qui lui ont été octroyés par le référendum d’avril 2017 ne lui échappent pas. Malgré une montée en puissance de l’opposition (notamment d’un parti de centre gauche) qui laissait penser qu’un second tour serait peut-être nécessaire, Erdogan sort vainqueur de ces élections (environ 52 % pour la présidentielle et 53 % pour son parti l’AKP pour les législatives). Des fraudes ont été dénoncées par l’opposition.


Illustration de couverture : Drapeau turc avec ombres, lors d’une manifestation de soutien à Erdogan après le coup d’Etat militaire raté du 16 juillet 2016. Photo : Mahmoud Zayyat, AFP.

17 réflexions sur “La Turquie fait parler d’elle, alors parlons de la Turquie (II)

  1. Merci, Nathalie pour cette analyse historique exhaustive. Le Grand Mamamouchi de la Sublime Porte sait à la perfection manier le chantage, la pauvre Angèle n’est pas à la hauteur. Mon voyage en Turquie dans les années 80 m’avait épatée, la modernité des Turcs, par exemple simplement, les prix affichés, aucun marchandage comme au Maghreb. Je pense qu’Erdogan s’appuie sur les populations les plus reculées d’Anatolie. D’où les rodomontades islamiques.

  2. Ingénieur en mécanique, Turgut Ozal ? En mécanique non euclidienne, alors. En dehors de se livrer à un djihad politique à l’encontre de l’Europe, la Turquie tente de nous exterminer en exportant chez nous son électro-ménager mortel.

    Beko, industriel turc vendeur de gros électro-ménager à des prix très bas, est probablement le premier fabricant au monde à avoir réussi à concevoir des réfrigérateurs qui prennent feu. Ces frigos de l’enfer ont détruit tellement de maisons et tué tellement de personnes, en Grande-Bretagne, que les pompiers anglais ont pris l’affaire en main et ont diffusé eux-mêmes des mises en garde contre ces modèles (ce qui n’est pourtant pas leur travail).

    Ah, et Beko a aussi réussi à nous vendre la gazinière qui asphyxie. Là encore, des Britanniques sont morts parce qu’ils avaient fait confiance à cette marque, sans aucune erreur de manipulation de leur part. Le four avait un défaut de conception, qui, dans certaines circonstances, diffusait tranquillement du gaz dans le logement. Quant aux frigos incendiaires, il s’agissait d’un défaut de conception du thermostat.

    • Pourriez vous mettre les liens sur les défaillances de cette marque car je ne trouve rien de ce que vous dites sur le net, aucun article sur d éventuels incendies, au contraire je ne vois que des éloges sur la marque BEKO…je m apprête a acheter un lave vaisselle de cette marque.

      • Bonjour Christelle,

        J’espère que Nathalie me pardonnera de donner carrément dans le Que Choisir, vu qu’il s’agit de sauver à la fois du pognon et des vies humaines.

        Parmi les appareils qui ont provoqué des incendies graves, on note les réfrigérateurs, les sèche-linge et les machines à laver le linge.

        La réfrigérateurs, parce qu’ils fonctionnent désormais à l’isobutane, un gaz explosif (pour cause d’écologie…). Et parce que leurs parois isolantes sont désormais composées d’une substance qui dégage d’épaisses fumées asphyxiantes et empoisonnées en cas d’incendie (toujours pour cause d’écologie… les anciens frigos qui « trouaient la couche d’ozone » était parfaitement inoffensifs).

        Les sèche-linge, parce que si on ne nettoie pas leur filtre, il accumule des poussières qui peuvent s’enflammer au moindre défaut électrique.

        Et les lave-linge, parce que des défauts électriques ont provoqué de graves incendies.

        Les lave-vaisselle sont impliqués dans 10 % des incendies dus à l’électroménager en Angleterre.

        C’est dans ce pays que les pompiers et les médias ont alerté le public sur ces problèmes. En France, c’est le silence radio. Mais il n’y a pas de raison de penser que les mêmes causes n’y produisent pas les mêmes effets. Beko n’est pas la seule marque en cause. Hotpoint, Indesit et Hoover sont également pointés du doigt. Voici quelques liens (en anglais) :

        https://www.dailymail.co.uk/news/article-4446798/Faulty-Beko-fridge-freezer-sparked-fire-killed-man.html

        https://www.bbc.com/news/uk-england-london-14025550

        https://www.bbc.com/news/business-40091191

        https://www.which.co.uk/news/2018/02/revealed-the-brands-linked-to-the-most-appliance-fires

    • Oui, en effet, dans l’article précédent, je signalais que la France a établi une ambassade à Constantinople dès 1535 !
      Et pour ce qui est du grand mamamouchi actuel, oui, j’ai bien cru comprendre que l’Anatolien, il aime beaucoup Erdogan !

  3. A écouter l’ambassadeur de Turquie en France, M. Ismail Hakki Musa, on comprend assez vite le problème turc…. déjà avec un éventuel rétablissement de la peine de mort, les geôles étant bondées une solution doit être trouvée… Extrait :  » Pour être franc avec vous…  »
    En français, le mot loukoum (repos du gosier) est attesté depuis 1853…

    http://www.rfi.fr/emission/20170319-hakki-musa-ambassadeur-turquie-france-erdogan-pays-bas-allemagne-syrie-migrants

  4. Erdogan exhorte la diaspora turque à ne pas s’intégrer. La diaspora turque n’a pas besoin des exhortations d’Erdogan, ni des caricatures d’Angèle en Hitler.
    Une étude montre que, même après plusieurs générations, les Turcs en Allemagne pratiquent l’entre-soi, ne profitent guère du système éducatif, et se contentent de végéter d’aides sociales ou d’emplois subalternes, souvent dans leur propre communauté, commerces et restauration.
    https://www.welt.de/politik/deutschland/article7222075/Tuerken-sind-die-Sorgenkinder-der-Integration.html

    • Merci beaucoup ! Je connais cet article de Philippe Fabry, j’ai échangé avec lui à ce sujet hier.
      Il est en effet très intéressant et éclaire bien les relations Poutine Erdogan, qui se sont beaucoup réchauffées ces derniers temps (notamment parce que sur la Syrie, Erdogan ne fait plus du départ de Bachar El Assad un objectif premier)
      Mais j’ajoute que Philippe m’a précisé ceci : « billet que par ailleurs je renie partiellement dans mon dernier bouquin, parce que la comparaison Turquie Italie fasciste ne tient pas,
      nous assistons plutôt a une sorte de pacte germano soviétique. »
      Donc modulo cette petite mise au point de l’auteur lui-même, article à lire !

  5. Comme souvent, c’est Taki’s Magazine qui en parle le mieux :

    http://takimag.com/article/somebody_elses_babies_jim_goad/print

    Erdogan, s’adressant aux Turcs d’Europe :

    « Go live in better neighborhoods. Drive the best cars. Live in the best houses. Make not three, but five children. Because you are the future of Europe. That will be the best response to the injustices against you. »

    Taki’s observe :

    « Destroying the infidels through demographic replacement is a longstanding Islamic strategy. It’s known as “Hijrah”—migration for the sake of Allah. »

  6. @ Souris donc : j’ai plutôt l’impression qu’Erdogan prône plus une intégration conquérante qu’une non intégration (voir commentaire de Robert) mais :

    @ Robert : cette histoire de remplacement tient difficilement la route. C’est de la rodomontade politique. (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas se montrer méfiant vis-vis d’Erdogan) Aujourd’hui en Turquie, le taux de fécondité est de 2,14 enfants par femmes (2015). Il serait de combien chez les Turcs d’Europe ? Il y a quelque temps j’avais abordé ce sujet dans l’article :
    https://leblogdenathaliemp.com/2016/05/13/sadiq-khan-et-les-racines-chretiennes-de-leurope/
    « Rappelons que le « grand remplacement » est une théorie « démographique » véhiculée par l’extrême-droite sur la base du différentiel de fécondité entre les Françaises « de souche » et les immigrées d’Afrique du nord et d’Afrique noire. Sauf que l’on observe une baisse de la fécondité des femmes musulmanes qui, bien qu’avec un certain retard sur leurs congénères occidentales, sont en train de les suivre sur le chemin de la transition démographique, aussi bien dans les pays musulmans qu’en Occident. Les discours tonitruants sur la « conquête de l’Europe par le ventre des femmes musulmanes » alimentent régulièrement un discours de la peur qui correspond aujourd’hui plus à des fantasmes qu’à la réalité démographique. Yves Montenay de l’Institut Turgot explique que pour que la minorité musulmane actuelle devienne la majorité en Europe, il faudrait une fécondité de 8 enfants par femme pendant plus de 150 ans, ce qui est complètement exclu. Mine de rien, même sous un voile ou une burqa, les femmes musulmanes ont compris tout l’intérêt de la contraception. C’était une parenthèse, mais les termes employés par Ménard rendaient ce petit détour nécessaire. »
    Article de l’Institut Turgot : http://blog.turgot.org/index.php?post/Fantasmes-sur-la-f%C3%A9condit%C3%A9-musulmane

    • Les bras m’en tombent. A ce niveau de déni, ça devient incompréhensible. Erdogan vient d’ordonner aux Turcs immigrés en Europe de se livrer à la guerre des ventres, et vous nous dites que le grand remplacement n’existe pas, en nous présentant des spéculations statistiques sur l’avenir ?

      Erdogan vient de le dire, mais avant cela Kadhafi l’avait dit lui aussi, et avant lui Boumedienne.

      Des chefs d’Etat qui ne cachent pas qu’ils nous considèrent comme des ennemis annoncent, déclarent, hurlent à qui veut les entendre qu’ils veulent nous envahir et nous conquérir, par l’immigration et par la démographie, et vous nous dites : ça n’existe pas, regardez les chiffres que l’institut machin a sortis de son tiroir ? Quand il y a le feu chez vous, vous empêchez les pompiers de rentrer en disant : écoutez, je viens de consulter les statistiques prévisionnelles de l’universitaire Duchmurtz, et elles sont formelles : ça ne peut pas brûler, et d’ailleurs il n’y a pas le feu chez moi ?

      Au demeurant, il suffit de regarder autour de soi pour constater que ces « statistiques » sont fausses. En 1950, qui parlait de repas sans porc dans les cantines scolaires ? Qui se prenait la tête pendant des milliers d’heures pour savoir s’il fallait autoriser le voile islamique, où, quand, comment, par qui, et quel voile, et de quelle longueur, et est-ce que les croix chrétiennes ne seraient pas aussi un tout petit peu offensantes ?

      Qu’est-ce qui s’est passé entre les deux ? Les Français sont devenus musulmans, comme ça, parce qu’ils trouvent ça smart ? Erdogan nous traite de nazis parce que nous osons refuser l’entrée de son ministre des Affaires étrangères qui prétend qu’il « va où il veut », et menace littéralement de nous inonder de nouvelles fournées d’immigrants illégaux : le chef de l’Etat turc aurait-il osé dire le quart de la moitié de cela en 1950 ? Non ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé entre 1950 et 2017 ?

      Immigration de masse + différentiel démographique = grand remplacement. D’ailleurs, c’est dans les statistiques. Il suffit de consulter les vrais chiffres, et non les constructions pipologiques des préposés à l’imposition de l’idéologie immigrationniste : les statistiques ethniques des naissances, par exemple. Vous pouvez aussi consulter les statistiques ethniques locales et régionales qui donnent la véritable image, au contraire des moyennes nationales qui retardent la mise en évidence des phénomènes.

      Voyez les écoles britanniques presque 100 % peuplées d’élèves issus de l’immigration. Allez dans une caisse d’allocations familiales. Prenez le métro. Qu’est-ce que ça peut nous faire que les femmes algériennes adoptent la contraception, si les gens qui nous dirigent continuent d’ouvrir les vannes à de nouveaux immigrés qui, eux, font douze enfants à quatre femmes pour commencer ? Et qui peut être assez fou pour confier l’avenir de sa patrie à des pipologues qui jonglent avec les chiffres pour essayer de nous prouver que nous ne voyons pas ce que nous voyons ? Et qui ont un track record prouvé de décennies de mensonges et de dissimulation derrière eux ?

      En admettant même que les « savants » en question soient 100 % honnêtes et dépourvus de biais idéologique (une hypothèse hautement audacieuse au vu des faits), qu’est-ce qui se passerait s’ils se trompaient dans leurs calculs ? Depuis quand les économistes sont-ils réputés pour la fiabilité de leurs prévisions ?

      Vous avez devant vous un Hitler musulman qui vous annonce qu’il vous hait, et promet de vous détruire à l’aide de l’immigration (il ne lui manque même pas la moustache) ; et un intellectuel à lunettes dont le métier consiste à agiter des chiffres sous votre nez, et qui n’a jamais pris un fusil pour vous défendre : lequel allez-vous croire ?

      • Vous mêlez deux choses : 1. les flux migratoires et 2. la fécondité des populations immigrés. Le dernier discours de Erdogan fait référence au n ° 2, et il semblerait que la fécondité soit en baisse partout (même en France qui est passée en dessous de 2). Pour le 1, oui, on ne peut pas accueillir tout le monde.

  7. Le caractère pipologique de l’article que vous citez saute aux yeux dès le début :

    Yves Montenay à l’Institut Turgot :

    « Certains annoncent la prise de pouvoir « démocratique » d’une majorité musulmane avec imposition de la charia à la clé… Pour que 20 millions deviennent une majorité… »

    C’est un « homme de paille » scandaleux. Personne n’a parlé de majorité. Depuis quand les révolutions, les coups d’Etat, les invasions, les prises de pouvoir par des tyrans se font-elles à la majorité ?

    Dans le cas qui nous occupe, le djihad et la hijra musumales, mille quatre cents ans d’histoire ont montré que la prise de pouvoir par les musulmans ne s’est jamais faite à la majorité. A quel moment les musulmans ont-ils organisé un référendum pour emmener les Français en esclavage en Barbarie ? Quels sont les votes majoritaires par lesquels les musulmans ont pris le pouvoir dans les zones de non-droit européennes ?

    Les musulmans commencent par prendre le pouvoir par la force, puis ils s’invitent dans les urnes pour verrouiller leurs positions par la démocratie qu’ils détournent. La preuve à Londres et à Amsterdam, qui ne sont pas majoritairement musulmanes, que je sache, mais qui ont un maire musulman.

    Et puis ce répugnant argument, qu’un enfant de dix ans devrait être couvert de honte d’oser encore utiliser :

    « De plus ces musulmans sont profondément divisés, par exemple entre Turcs, Pakistanais et Arabes. »

    Tout à fait. Ainsi, les nazis étaient profondément divisés : Hitler a massacré les SA. Et donc, les nazis n’étaient pas dangereux. Euh… zut.

    De même, les communistes soviétiques étaient profondément divisés : leurs chefs étaient fusillés les uns après les autres. Et donc… Ah, ben flûte, ça ne marche pas non plus.

    « Certes encore, des excités proclament sur certaines télévisions arabes qu’ils vont « conquérir l’Europe avec le ventre de leur femme », proclamations qui sont soigneusement relayées par ceux qui vivent du commerce de la peur. Il faut renvoyer tous ces gens à un cours d’arithmétique élémentaire. »

    Voilà. On se défend des conquérants, des tyrans impérialistes, des envahisseurs qui veulent votre destruction en les « renvoyant à un cours d’arithmétique élémentaire ». C’est de la naïveté terminale, ou une façon de se payer notre tête dans les grandes largeurs ?

    Et puis le pompon :

    « D’où ma conviction, pour moi qui connais bien les pays musulmans… »

    Il les connaît tellement que la politique qu’il préconise, et que nous avons scrupuleusement suivie jusqu’ici, nous a conduits dans la terrible situation que nous connaissons.

    Au demeurant, je pensais qu’un véritable scientifique n’utilisait jamais l’argument d’autorité. Sachant que l’argument d’autorité consiste à dire : moi qui suis prix Nobel de physique nucléaire, je vous demande de me croire sur parole lorsque je vous explique pourquoi les bombes atomiques explosent.

    Ici, comme un peu partout dans l’espace public désormais, l’argument d’autorité consiste à dire : moi chsé, donc ta gueule. Et c’est un « Institut », hein… Qu’est-ce que ce serait si l’on était chez Closer….

    Il n’y a pas qu’en matière d’immigration que c’était mieux avant.

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