La Turquie fait parler d’elle, alors parlons de la Turquie (I)

Mise à jour du mardi 16 octobre 2019 : Alors qu’Erdogan se retourne contre les Kurdes – ce qui était très prévisible compte tenu de ses objectifs et de ses déboires électoraux qui l’incitent à chercher un bouc-émissaire extérieur – je vous propose de relire ma « Trilogie d’Istanbul » (Premier article ci-dessous et liens pour la suite dans les articles) :

La Turquie fait beaucoup parler d’elle ces derniers jours. Pas vraiment en bien, car traiter l’Allemagne et les Pays-Bas de « vestiges du nazisme », leur promettre des « guerres de religion » et proclamer ouvertement « honte à l’Union européenne », n’est certainement pas une attitude susceptible d’amadouer les Européens, surtout quand ces propos d’une grande modération sont tenus par le ministre des Affaires étrangères et le Président Erdogan lui-même. 

Mais pour Erdogan, que les Européens s’agacent de la Turquie importe peu, finalement. Les vitupérations et les tensions entretenues par le pouvoir d’Ankara à propos de l’Europe qui opprime les musulmans en tant que personnes et la Turquie en tant que pays ont surtout pour objectif de jouer la victimisation afin de stimuler le rassemblement des Turcs autour de leur Président, lequel se présente comme le seul apte à les défendre dans le contexte chaotique de la guerre en Syrie, du coup d’Etat de l’été dernier (raté, mais 290 morts quand même) et du terrorisme kurde ou islamiste qui les environne.

Pour Erdogan, le modèle de sa présidence, c’est incontestablement l’homme fort façon Poutine. Comme pour son homologue russe, sa popularité élevée – passée de 50 % à 68 % depuis le coup d’Etat raté du 16 juillet 2016 – repose notamment sur le fait qu’il réveille la fierté nationale turque, qu’il impose la Turquie à l’international et qu’il apporte une promesse de protection et de sécurité (et contrairement à Poutine, il est à la tête d’un pays économiquement dynamique).

Le référendum programmé le 16 avril prochain revêt donc une importance considérable pour la consolidation du pouvoir d’Erdogan. Il s’agit en effet de modifier la Constitution afin de doter légalement le Président des pouvoirs qu’il s’est arrogés peu à peu, surtout depuis le coup d’Etat raté, prétexte à des arrestations et limogeages en masse dans l’armée, la police, la justice, les universités et la presse.

Si le projet de révision constitutionnelle a bien été adopté fin janvier à la majorité des trois cinquièmes par l’Assemblée (le parti d’extrême-droite nationaliste MHP venant à la rescousse de l’AKP d’Erdogan), si, du fait de la fermeture autoritaire de nombreux journaux, la campagne électorale se fait surtout en faveur du « oui », il semblerait que le pays soit profondément divisé sur la question.

Le Parti d’opposition CHP (Parti républicain du peuple, ancien parti d’Atatürk), dénonce une dérive autoritaire, alors que les quelques sondages disponibles (à prendre avec des pincettes) faisaient état en février d’une victoire du « non » à hauteur de 52 %. De plus, une rumeur se développe à Istanbul sur un possible report à la faveur d’un prétexte quelconque (le pays est en état d’urgence depuis le putsch raté) si Erdogan venait à penser qu’il pourrait échouer.

D’où l’importance pour le gouvernement d’aller démarcher les électeurs turcs de la diaspora, majoritairement plus favorables à Erdogan que l’ensemble du pays. D’où les meetings électoraux en Allemagne (3,4 millions de Turcs dont 1,3 millions de votants) et aux Pays-Bas (400 000 Turcs). D’où les tensions du week-end dernier. Les Pays-Bas étaient eux-mêmes en pleine bataille électorale et le gouvernement sortant ne comptait nullement prendre le risque de troubles à l’ordre public et apporter de l’eau au moulin de Geert Wilders, candidat d’extrême-droite anti-immigration, en acceptant la tenue de meetings électoraux turcs en présence de ministres turcs sur son sol à ce moment-là.

Si Erdogan réussissait sa manoeuvre constitutionnelle, la Turquie entrerait de façon officielle dans un régime très éloigné de tout ce qui s’est construit en Turquie en matière de démocratie, d’ouverture et d’occidentalisation depuis la fin de l’Empire ottoman, sous l’influence d’Atatürk notamment. Elle renouerait au contraire avec le rêve d’un empire turc nationaliste, conservateur et musulman. Pour Erdogan, l’un des éléments du rêve consiste à s’imposer comme le leader (calife ?) du monde musulman en 2023, date du centième anniversaire de la Turquie moderne.

La République de Turquie telle qu’on la connaît encore actuellement est née en 1923. Pendant la Première guerre mondiale, l’Empire ottoman était l’allié de l’Allemagne. Son principal fait d’armes contre les Anglais et les Français fut la bataille des Dardanelles (1915-1916) dans laquelle s’illustra Mustafa Kemal (1881-1938), dit par la suite Atatürk ou « Père des Turcs » (photo ci-dessous).

Suite à la défaite de l’Allemagne, l’Empire ottoman est démantelé et réduit au tiers de sa superficie. Atatürk en devient le premier Président en 1923 avec l’idée de fonder un pays unifié, laïc, moderne, orienté vers l’ouest et tournant le dos à l’Iran.

Parmi les mesures de modernisation et de laïcité, il abolit le califat afin de supprimer toute allégeance politique à l’Islam, suite à quoi il adapte à la Turquie le code commercial allemand, le code pénal italien, et le code civil suisse. Il unifie la langue et impose l’alphabet latin contre l’alphabet arabe ; de même il remplace le calendrier musulman par le calendrier grégorien. L’école primaire est rendue laïque et obligatoire sur le modèle français de Jules Ferry et la scolarisation des femmes est élevée au rang de priorité nationale.

Sur le plan vestimentaire, le port du costume européen est très fortement encouragé. Atatürk réglemente les couvre-chefs avec l’interdiction du fez pour les hommes et des incitations à ne pas porter le voile pour les femmes.

Ces dernières bénéficient d’une politique d’égalité avec les hommes très novatrice à l’époque. Elles obtiennent le droit de vote en 1934 (dix ans avant les Françaises), la polygamie et la répudiation prononcée par le mari sont interdites. Atatürk va jusqu’à autoriser le tango pour manifester son intention de normaliser complètement les relations hommes femmes (photo ci-dessus).

Il instaure un système politique comprenant une chambre des députés et un seul parti, le sien, le CHP ou Parti républicain du peuple. Ancien militaire, il confie à l’armée le rôle original et inédit de « quatrième pouvoir » destiné à protéger les acquis du régime c’est-à-dire laïcité, démocratie, stabilité politique, unité du pays et place de la femme dans la société. L’armée usera de cette prérogative à plusieurs reprises par la suite, à travers des coups d’Etat (1960, 1971, 1980) qui se solderont toujours par la restitution rapide du pouvoir aux institutions régulières une fois la crise passée (sauf putsch raté de juillet 2016 dernier).

Sur le plan économique, Atatürk se fait stratège. A travers les banques qu’il crée, les capitaux locaux et étrangers affluent, notamment d’Allemagne, l’ancien allié de la guerre, et de France dont les relations avec la Turquie sont anciennes : l’ambassade de France à Constantinople existe depuis 1535. Il en résulte une agriculture modernisée et mécanisée, une industrie très étatisée tournant autour du textile et des cimenteries et des milliers de kilomètres de routes, des ponts et des chemins de fer qui unifient le pays et désenclavent l’Anatolie (Est du pays). L’URSS apporte son aide pour la construction de centrales électriques. (Tout ceci sera privatisé après la seconde guerre mondiale).

Bien qu’il fut largement inspiré, au moins au début, par Lénine et Mussolini, on voit qu’Atatürk, qui a lu les philosophes des Lumières, agit plus en « despote éclairé » que comme un complet dictateur ou un dirigeant libéral. Voici comment il concevait sa présidence :

« Je ne mourrai pas en laissant l’exemple pernicieux d’un pouvoir personnel. J’aurai fondé auparavant une République libre, aussi éloignée du bolchevisme que du fascisme. » (1930)

« Que le peuple ne s’occupe pas de politique pour le moment. Qu’il se consacre à l’agriculture, au commerce et à l’industrie. Il faut que je gouverne ce pays pendant dix ou quinze ans encore. Après cela, nous verrons s’il est capable de se diriger lui-même. » (1932)

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Désireux de créer une grande nation unifiée et soucieux de ne pas laisser proliférer au sein du pays des nationalités différentes dont les Européens pourraient se servir pour diviser et affaiblir la Turquie, Atatürk ne tient pas compte du cas spécifique des Kurdes. Il s’agit d’une population de nomades et d’agriculteurs ou éleveurs du plateau d’Anatolie qui n’a jamais eu d’Etat. Atatürk considère qu’en tant que musulmans non arabes, ils sont Turcs à part entière et doivent s’intégrer au reste du pays. Ne disait-il pas :

« Quel bonheur que le tien de pouvoir te dire Turc ! »

Dans cette idée, le gouvernement vote en 1924 une loi interdisant la langue kurde dans les écoles et dans les publications écrites. Une révolte éclate immédiatement. Elle sera réprimée durement, tout comme celles qui suivront en 1930 et 1932. Des déplacements de populations sont organisés en vue d’accélérer l’assimilation kurde, mais les habitants s’y opposent et se soulèvent à nouveau en 1937. Atatürk qualifie alors la question kurde de plus grave problème de la Turquie.

Atatürk décède en 1938. La question kurde lui survivra jusqu’à aujourd’hui, d’abord avec l’émergence du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), d’inspiration marxiste-léniniste, à partir du début des années 1980, et ensuite à travers la gestion du conflit syrien par la Turquie qui ne souhaite pas voir se former un Etat kurde au nord de la Syrie.

Atatürk est considéré comme un héros national. Tous les hommes politiques turcs se réclament de lui, un peu comme nos politiciens français se réclament du Général De Gaulle. Dans une période où les tensions extrémistes et religieuses ressurgissent, sa mémoire forme une sorte de barrière morale et historique contre les tentations de ré-islamisation et dé-laïcisation de la société. Mais pour combien de temps ? 


La seconde partie de cette brève histoire de la Turquie a été publiée le dimanche 19 mars 2017.

En plus des sources données en lien, cet article a été enrichi grâce à des échanges téléphoniques avec un ancien diplomate français installé en Turquie depuis 25 ans.


Mise à jour du dimanche 16 avril 2017 : Le « oui » l’ayant emporté par 51,3 % des voix (sur 98 % des bulletins), Erdogan a gagné son pari et obtient officiellement, c’est-à-dire constitutionnellement, tous les pouvoirs qu’il s’était arrogés hors constitution depuis plusieurs mois, notamment depuis le coup d’Etat raté de juillet 2016. Il est à craindre que ce résultat n’accélère la dérive autoritaire du régime. (Voir, ou plutôt écouter, l’émission « Décryptage » du 25 avril 2017 sur Radio Notre Dame à laquelle j’ai participé).

Mise à jour du lundi 25 juin 2018 : Conscient que son étoile va en s’affadissant dans la population turque, Erdogan a provoqué des élections présidentielles et législatives anticipées hier dimanche 24 juin 2018 afin que les pleins pouvoirs présidentiels qui lui ont été octroyés par le référendum d’avril 2017 puissent bien s’appliquer. Malgré une montée en puissance de l’opposition (notamment d’un parti de centre gauche) qui laissait penser qu’un second tour serait peut-être nécessaire, Erdogan sort vainqueur de ces élections (environ 52 % pour la présidentielle et 53 % pour son parti l’AKP pour les législatives). Des fraudes ont été dénoncées par l’opposition.


Illustration de couverture : Drapeau turc avec ombres, lors d’une manifestation de soutien à Erdogan après le coup d’Etat militaire raté du 16 juillet 2016. Photo : Mahmoud Zayyat, AFP.

9 réflexions sur “La Turquie fait parler d’elle, alors parlons de la Turquie (I)

  1. Puisqu’on parle d’elle, qu’on se souvienne aussi, que les « étudiants de l’Afrique du Nord, faisant des « études » en France, ont, très majoritairement, voté pour élire dans leurs pays d’origines, tous les partis les plus intolérants possibles, en Tunisie, en Algérie et au Maroc. Alors, si moi, petit français, je sais cela, grâce aux statistiques des experts électoraux envoyés ou en poste à Paris, lors de ces élections législatives, alors monsieur le futur grand vizir de Turquie, le sait lui aussi. Et ceci explique qu’il vienne faire campagne pour son élection personnelle.
    Mais ce qu’il a oublié, le futur grand vizir, c’est qu’il est le successeur des 3 dirigeants turcs génocidaires de l’Arménie. Et que le dernier d’entre eux, Atatürk , son idole absolu, a pu « appliquer » son génocide grâce à l’aide technique et idéologique de l’Allemagne, qui lui avait « construit » un réseau ferré moderne, et suggéré la déportation des arméniens vers Deir ez-Zor en Syrie.
    Alors, c’est sans doute pour ne pas se mettre à dos les allemands nationalistes que madame Merkel a interdit en Allemagne, la campagne électorale du futur grand vizir de Turquie. Sans compter les 6 milliards d’euros que la chancelière devait « payer » au futur grand vizir pour « garder » les migrants syriens ou pas, sur son territoire.
    Et nous, pauvres français, comme on n’a pas les milliards d’euros pour s’acheter la paix avec un futur grand vizir, on lui permet de faire campagne pour faire comme les statistiques électorales des 3 pays du Maghreb nous l’ont appris, à savoir que 65% des turcs « français » voteront pour le projet du futur grand vizir turc.
    Et en plus du déshonneur vis à vis de nos partenaires européens, nous auront la guerre ourdie par le grand vizir chez nous en France, au nom de la primauté de l’islam éternelle.
    Et pour laver ce déshonneur de politique hollandiste, il faut comme Caton le vieux, dire: « il faut arrêter le socialisme,maintenant

  2. Erdogan est largement pire que Poutine. Ce dernier est certes un autocrate paranoïaque (ce ne sont pas des adjectifs pour faire joli, ce sont des jugements étayés sur des faits), il est certes à la tête d’une kleptocratie impérialiste dirigée par les services secrets et l’armée (ce qui doit être une combinaison inédite dans l’histoire), il est certes imprévisible et prompt à prendre des risques, mais enfin il a le sens du rapport de forces. Et il sait que son pays est faible.

    Erdogan, c’est différent. C’est un idéologue, un fanatique. Il a l’islam avec lui. Nous avons en ce moment la démonstration de ce à quoi ressemble un Hitler musulman. On comprend, en l’observant, pourquoi Hitler professait une telle admiration pour l’islam, pourquoi il s’est allié aux musulmans pendant la guerre, pourquoi les nazis se sont réfugiés en Egypte après leur défaite, et pourquoi leur descendance idéologique a produit Yasser Arafat et le mouvement « palestinien ».

    Les protestations occidentales contre les meetings électoraux européens d’Erdogan manquent leur cible. Elles se concentrent sur les penchants dictatoriaux d’Erdogan à domicile, sur sa répression impitoyable de la tentative de coup d’Etat dont il a été victime — bref c’est par gentillesse envers les Turcs qu’on l’empêche de venir chez nous.

    Mais c’est oublier la véritable raison qui rend ces meetings scandaleux : ce ne sont pas les premiers, c’est une vieille habitude d’Erdogan en Europe. Il était encore assez « démocrate » qu’il venait déjà haranguer des foules turques immenses en Allemagne, en France et ailleurs. Le scandale consiste en ce qu’il s’est servi depuis longtemps de ces meetings pour exhorter les Turcs émigrés à ne pas s’intégrer dans leur pays d’accueil. Il l’a dit tout à fait explicitement.

    Et maintenant que le ton monte, que la défroque « démocratique » est abandonnée, la stratégie turque devient de plus en plus évidente : Erdogan a implanté une cinquième colonne en Europe pour y prendre le pouvoir.

    C’est d’ailleurs la même stratégie qu’applique Poutine, et qu’a appliquée Hitler avant lui avec les Allemands des Sudètes : je distribue des passeports russes à des étrangers, résidant à l’étranger, j’utilise ces gens comme une armée irrégulière, et puis j’exprime des revendications territoriales ou souveraines au détriment du pays ainsi occupé.

    C’est ce qu’a fait Poutine en Géorgie, juste avant d’envahir l’Ossétie du Sud, c’est ce qu’il vient de faire en Ukraine dans le Donbass. La loi islamique veut que toute terre sur laquelle résident des musulmans soit musulmane. La loi russe, dans l’ignorance de tous, dit également la même chose : l’Etat russe a la responsabilité de défendre les Russes où qu’ils se trouvent… et cette « défense » s’entend au sens militaire, pas seulement consulaire, comme c’est le cas dans les pays normaux.

    Il suffit donc de rendre russes des gens qui ne le sont pas vraiment, ou de réactiver des émigrés qui n’avaient plus beaucoup d’attaches avec la mère-patrie… Il y a plusieurs années, Poutine a donné des passeports russes aux Géorgiens d’Ossétie du Sud. Il y a quelques jours, il a intégré les forces armées de cette région volée à la Géorgie… à l’armée russe. Mission accomplie.

    Et en face de ça, nous avons une oligarchie occidentale qui trouve très malin d’ériger l’immigration de masse en nouvelle religion. Et nous avons des idiots utiles (ou des malfaisants hypocrites) qui nous rejouent à l’infini le pipeau des « chars russes qui ne défilent pas sur les Champs-Elysées » (donc, vous pouvez dormir tranquilles). Comme si, de nos jours, les guerres se gagnaient encore en faisant défiler des chars sur les Champs-Elysées…

  3. Pingback: Réferendum en Turquie : Erdogan va-t-il pouvoir modifier la constitution ? | Contrepoints

  4. Et dire que pendant longtemps, on a crû en occident qu’Erdogan était un modéré. La vérité c’est qu’il n’y a pas d’islamisme modéré. l’islamisme est une idéologie totalitaire et sectaire. L’islamisme prône le racisme vis à vis des non musulmans. Entre l’EI et l’AKP ce qui les différencie c’est les moyens utilisés (le terrorisme pour l’un et la démocratie pour l’autre) mais le but est le même. Comme disait Erdogan, la démocratie n’est qu’un bus: une fois arrivé à destination on descends.
    Ce qui me fascine c’est tous ces gens très intelligents qui sont tombés dans le panneau d’Erdogan: croire qu’il n’était pas extrémiste.
    Ce genre d’extrémiste s’est les plus dangereux. Ils arrivent à dissimuler leur vrai visage. On peut relier cela à l’actualité francaise: Mélenchon. Mélenchon est comme Erdogan: un extrémiste arrivant à dissimuler son vrai visage. Mélenchon est un excellent tribun et un très communicateur. Sa communication est très moderne mais sur le fonds, c’est un extrémiste avec toujours les mêmes idées arriérés d’extrême gauche qui ont déjà été essayé et qui ont toujours échoué partout.

    Pendant longtemps, l’AKP a pratiqué une double communication. Une haine de l’occident et un antisémitisme devant le public turc et un discours moderne et tolérant devant l’occident. Aujourd’hui, c’est fini et tant mieux. Ils montrent leur vrai visage. Des extrémistes haissant l’occident.
    Cette stratégie du double discours est une particularité des Frères Musulmans qui est sans doute l’une des pires organisations islamistes qui existent. Ils veulent se faire passer pour des modérés alors que ce sont des extrémistes. Il ne faut jamais écouter un FM quand il parle devant les journalistes occidentaux, il faut les écouter quand ils parlent devant leur public musulman. C’est là que l’on voti ce qu’ils sont vraiment.

  5. Début 2016, Erdogan a cité en exemple, pour défendre sa politique… l’Allemagne nazie : « Dans un système unitaire (comme la Turquie) un système présidentiel peut parfaitement exister. Il y a actuellement des exemples dans le monde et aussi des exemples dans l’histoire. On peut prendre l’exemple de l’Allemagne de Hitler. »

    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/01/02/97001-20160102FILWWW00034-erdogan-cite-l-allemagne-nazie-en-exemple.php

    Naturellement, devant l’indignation prévisible du monde entier, ses services ont prétendu qu’il n’avait pas dit ce qu’il avait dit, ou que s’il l’avait dit, ça voulait dire le contraire : « Il est inacceptable que l’on présente comme une référence positive les remarques de notre président, qui a déclaré que l’Holocauste et l’antisémitisme étaient, avec l’islamophobie, des crimes contre l’Humanité. »

    On n’a pas assez remarqué que ce prétendu démenti est pratiquement pire que la première déclaration : Erdogan dit que « l’islamophobie » est aussi grave que l’Holocauste. Autrement dit, ne pas vraiment aimer les musulmans, c’est aussi grave que de génocider les Juifs.

    Un bel exemple du grand n’importe quoi qui préside désormais aux prises de positions des grands dictateurs du monde : Erdogan, Poutine et Xi Jinping. Le premier ne se gêne pas du tout pour, à la fois, se réclamer d’Hitler, et pour accuser les Européens de nazisme.

    Le sabotage de la raison, de la vérité et de la langue est en cours avec une intensité inouïe. C’est une menace aussi grave contre la liberté que les actions « kinétiques », comme disent les snobs américains maintenant, c’est à dire militaires, ou simplement violentes.

    C’est bien le libéralisme qui s’oppose à ce vrai crime contre l’humanité, du coup ; non pas que j’établisse à mon tour une équivalence avec l’Holocauste, mais j’entends humanité au sens de nature humaine, ce qui est le meilleur dans l’homme et doit à tout prix être préservé.

    • Puissiez-vous avoir raison. Il faut s’efforcer de préserver le meilleur de l’Homme.

      Je crains hélas qu’il soit trop tard. J’ai cette cruelle impression que nous sommes déjà assis sur un tonneau de poudre et à l’orée d’un conflit majeur.

      • L’intervention militaire turque au Kurdistan syrien est en effet lourde de menace. La Turquie fait toujours partie de l’OTAN, ce qui nous engage à ses coté, qu’on le veuille ou non. C’est l’origine du dilemme de l’administration américaine qui a autant besoin de conserver son « porte-avion » turque que de stabiliser la région pour rapatrier ses troupes. Par ailleurs, l’alliance (tactique…) entre les kurdes et le régime syrien allié de la Russie ne simplifie pas la donne.
        L’hésitation pour intervenir au profit de Kurdes est compréhensible : même si leur bravoure contre Daesh force le respect, il ne faut pas oublier leur histoire de grands massacreurs de Chrétien et qu’ils sont mouillés jusqu’au cou dans le génocide arménien.
        Les US (et accessoirement l’Europe, aux abonnés absents dans cette histoire) ont à mon sens deux objectifs : éviter un conflit armé avec la Russie et calmer le nationalisme turque tout en le conservant dans l’OTAN. Les kurdes pourraient faire les frais de cette logique.

  6. Les Syriens avec l’aide de l’Iran et de la Russie ont libérés 85 % du pays, mais les occidentaux ont cru malin de créer une enclave d’opposition tout azimut dans le nord est , en instrumentalisant les kurdes de Syrie du Yipg liés au Pkk : marxistes je rappelle…. et maintenant les kurdes réalisent qu’il va peut falloir discuter avec Téhéran Moscou Damas pour survivre.
    Erdogan est en liaison avec Moscou et Téhéran, même si ces derniers sont un peu critiques, ils ont un objectif commun, faire disparaître cette enclave et faire partir les occidentaux; les Turcs n’accepterons jamais le fait accompli et les occidentaux qui rêvaient d’une guerre Russie Turquie, se retrouvent face aux Turcs !
    Les Kurdes sont en réalité divisés, ceux d’irak et d’iran ne lèveront pas le petit doigt pour ceux de Syrie liés au Pkk et en Turquie pour le moment ils font le gros dos…
    Ce sont les faits !

    Et tout est en train de se remettre d’aplomb, enfin c’est-à-dire comme avant cette guerre inutile déclenchée par les occidentaux, Qatar et Arabie saoudite.

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