Le SÉRIEUX BUDGÉTAIRE selon Michel Sapin !

Les mises à jour sont en fin d’article.

contrepoints-2On imagine sans peine l’ambiance de plomb qui doit régner au Parti socialiste depuis que les résultats des « primaires citoyennes » ont officialisé la déchirure sanglante entre son pôle frondeur triomphant avec Hamon et son pôle social-démocrate recalé avec Valls. Par bonheur, ce parti multi-facettes a la chance de compter dans ses rangs quelques amuseurs de haut vol. Sur ce point, ma partialité à l’égard de Jean-Christophe Cambadélis est connue, mais j’admets bien volontiers que le jovial Michel Sapin n’est pas sans talent comique non plus ! Quand il se met à vous débiter les chiffres des comptes publics en plissant ses petits yeux et en vous balançant goguenard : « Et il n’y a pas d’astuce ! », il est simplement irrésistible !

• A propos des comptes 2015, il vantait déjà « le sérieux budgétaire » qui avait présidé à l’obtention des « bons résultats » sur les dépenses publiques. Disons que sans l’aide assez efficace de la baisse des taux d’intérêt et des prix du pétrole et du gaz, éléments qui d’après moi ne sont pas gérés à Bercy, il fallait plutôt parler de hausse des dépenses. Une fois qu’on faisait abstraction de ces éléments exogènes, il était difficile de voir en quoi « la France se reprenait en main », selon les termes que lui et son compère Eckert employaient avec satisfaction à l’époque.

A nouveau, la préparation du budget 2016 avait donné lieu à pas mal de critiques, notamment à propos des taux de croissance et d’inflation retenus, jugés trop élevés par la plupart des spécialistes. Alors que la croissance envisagée dans le budget 2015 était de 1,5 %, elle se situa finalement à 1,2 %. Pour 2016, le gouvernement persista à vouloir la fixer à 1,5 % malgré les mises en garde de la plupart des institutions économiques type OCDE ou FMI. De même, l’inflation observée à 0 % en 2015, prévue très faible par les observateurs, fut fixée à 1 % par le gouvernement, puis ramenée à 0,1 % en cours d’exécution.

Le budget 2016 souffrait aussi des déséquilibres inhérents à toutes les promesses financières lâchées par Hollande et Valls en début d’année, aux étudiants, aux agriculteurs, aux fonctionnaires etc… Dès février 2016, il fallut se mettre à chercher huit milliards d’économie à raboter un peu partout pour essayer de rester dans les clous d’un déficit public limité à 3,3 %.

Cet automne, l’élaboration du budget 2017 s’avéra encore plus acrobatique et provoqua rapidement des remarques acerbes de la part de Didier Migaud (PS), Président du Haut Conseil des Finances publiques. Selon cette instance censée veiller au réalisme budgétaire du gouvernement, le retour à un déficit public de 2,7 % était jugé « improbable », les prévisions de croissance à 1,5 % étaient « trop optimistes », les économies envisagées dans certaines dépenses de l’Etat étaient « irréalistes » et la petite magouille consistant à décaler les décaissements sur 2018, « fragilisaient la trajectoire des finances publiques à compter de 2018. »

Et Bim ! Voilà qui était joliment balancé dans les gencives de Sapin, et sans circonlocutions adoucissantes inutiles ! Et probablement avec quelques bonnes raisons, car quelques semaines plus tard, les sénateurs refusaient d’examiner le budget 2017 tant ils le trouvaient « insincère », confirmant ainsi les premières impressions peu amènes de Didier Migaud et ses collègues :

« Nous allons marquer solennellement notre refus de nous livrer à cet exercice qui nous semble être une mascarade. »

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• Les comptes des années 2016 et 2017 semblaient donc plutôt mal partis. Et voilà qu’il y a quinze jours de cela, nos deux comiques de Bercy (photo) ont eu le plaisir de revenir sur le devant de la scène pour annoncer un déficit de l’Etat pour 2016 en amélioration par rapport à 2015. Il s’établirait à 69 milliards d’euros au lieu des 70 milliards prévus et serait en baisse de 1,5 milliards par rapport à 2015.

[Petite précision technique : le déficit de l’Etat (ou déficit budgétaire) n’est pas le déficit public, il ne concerne que la (plus grosse) part « État central et ses agences » dans un ensemble à trois pattes qui comprend en outre les collectivités territoriales et les administrations de sécurité sociale. Les données concernant la globalité des comptes publics 2016 seront divulguées fin mars 2017.]

Comme d’habitude, la formule de satisfaction sur le « sérieux de la gestion budgétaire » du gouvernement nous est resservie par Sapin et Eckert au top de leur forme.

« Et il n’y a pas d’astuces ! »

s’est cru obligé de fanfaronner Michel Sapin pour bien montrer combien les remarques du Haut conseil des finances publiques témoignaient d’une inquiétude hors de propos. Notons quand même que chez nos voisins allemands, il n’est nullement question de déficit, mais d’un excédent budgétaire atteignant le magnifique montant de 6 milliards d’euros pour 2016 après 12 milliards en 2015.

Et remarquons surtout que même ce petit mieux apparent dans nos comptes n’a pas eu l’heur de détendre Didier Migaud. Quelques jours après, le jeudi 19 janvier 2017, à l’occasion de la rentrée solennelle de la Cour des Comptes, l’intraitable magistrat (photo ci-dessous) décernait quelques coups de baguette bien sentis sur les doigts de nos deux vrais-faux bons élèves de Bercy.

didier-migaud-president-cour-des-comptesLe déficit est un petit peu plus faible que prévu, certainement, mais comme 40 % de l’amélioration est due à la baisse des taux d’intérêt, il n’y a pas vraiment de quoi pavoiser. Comme en plus, on va plutôt vers une hausse, c’est un coup de pouce sur lequel il ne faudra plus compter à l’avenir. Un autre élément de baisse vient de l’allègement de la contribution de la France à l’Union européenne. Avec le Brexit, ce poste pourrait remonter également. Là encore, le « sérieux budgétaire » de la France n’est guère opérationnel. Conclusion de Messieurs les magistrats :

« Aux présentations flatteuses, (les magistrats de la Cour des comptes) préfèrent les évolutions effectives. Aux annonces improbables ou incertaines, ils préfèrent les engagements prudents et réalistes. Aux élixirs d’alchimiste, ils recommandent et continueront de recommander de substituer de vrais remèdes. »

De quel remède s’agirait-il ? Oh, comme c’est curieux ! Si l’on comprend bien, cette idée que tout doit pouvoir se résoudre par des dépenses en plus, des moyens en plus, sans s’occuper le moins du monde de réfléchir d’abord à ce qu’on va faire et comment on va le faire correctement et efficacement, ne serait pas forcément la meilleure façon de manifester le « sérieux budgétaire » de notre vrai-faux vertueux gouvernement :

« Le premier levier doit être une meilleure utilisation des moyens déjà engagés, et non l’engagement systématique de moyens nouveaux. »

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• Tout ce qui précède était bien long et pas spécialement fun. Si l’on ajoute au tableau des désolations que l’augmentation du chômage à fin décembre 2016 (voir tableau dans la colonne latérale de ce blog) a brisé tous les espoirs d’un retournement durable de la courbe, on s’imaginerait volontiers que notre Sapin frôle la dépression nerveuse, se couvre la tête de cendres, pleure à chaudes larmes, se frappe la poitrine et se tort de désespoir aux pieds de Hollande en lui disant : « François, c’est ma faute, c’est ma très grande faute, j’ai vraiment tout raté ! Ce quinquennat qu’on t’a volé, cette réélection triomphale qui t’échappe, c’est moi qui en suis le vil responsable ! »

Eh bien, pas du tout ! Rassurez-vous, mes amis, Michel Sapin va très bien, il n’a même pas la grippe, il est inoxydable. Son « sérieux budgétaire » et son enthousiasme légendaire pour son travail bien fait sont au plus haut !

france-comptes-publics-2016Dans un petit communiqué diffusé hier 31 janvier 2017 par l’AFP, notre Ministre de l’économie et des finances, expert en haute voltige comptable, pardon en « sérieux budgétaire », nous a donné un aperçu supplémentaire de ses dons de très grand comique.

Avant d’arriver à la chute de cette aimable blague, rappelons-nous que le gouvernement avait prévu une croissance de 1,5 % pour 2016, rappelons-nous que tout le monde trouvait ce chiffre trop élevé, et rappelons-nous que c’est le niveau minimum de croissance à partir duquel notre économie peut espérer créer de vrais emplois marchands et donc faire baisser le chômage.

Annonce : Selon les chiffres de l’INSEE, la croissance française fut de 1,1 % en 2016.

Commentaire parfaitement adapté de M. Michel Sapin :

« L’année 2016 aura ainsi confirmé la reprise amorcée en 2015 (…) Pour la deuxième année consécutive, l’activité économique aura été dynamique, permettant enfin de faire reculer le chômage tout en continuant à réduire (le) déficit public. »

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Manifestement, la leçon de Didier Migaud n’a pas encore atteint les zones sensibles du cerveau de M. Sapin. « Mascarade », « élixirs d’alchimiste » et « annonces improbables » restent ses seules performances. Dans son esprit, le « sérieux budgétaire » est un concept essentiellement théâtral. Il n’existe que dans le discours des ministres lorsqu’ils présentent leurs résultats dans des communiqués ou à la télévision, mais jamais dans les actes gouvernementaux et donc jamais dans les chiffres qui rendent compte de ces actes. Il est temps que M. Sapin s’en aille.

Ce n’est cependant ni avec François Fillon, dont le « sérieux budgétaire » un peu spécial vient de se prendre un mur en béton, ni avec Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon qui prônent ouvertement la « débauche budgétaire », ni avec Emmanuel Macron qui a été formé par MM. Sapin et Hollande, ni avec Marine Le Pen qui doit absolument se montrer plus sociale et solidaire que Hamon et Mélenchon, que nous pourrons espérer trouver un chemin de rupture capable de mettre un terme à la lente descente aux enfers de nos comptes publics, symptôme ô combien révélateur du long déclassement de la France dans l’ordre de la prospérité, du dynamisme et de la croissance.


Mise à jour du mercredi 8 février 2017 : dans son rapport annuel rendu public aujourd’hui, la Cour des Comptes renouvelle ses mises en garde à l’encontre du budget 2017 de la France. Selon elle, le déficit public prévu à 2,7 %, soit en dessous des fameux 3 % du pacte de stabilité de l’Union européenne, ne sera pas tenable en raison de recettes surestimées et de dépenses sous-estimées.

Mise à jour du vendredi 24 mars 2017 : L’INSEE a rendu public certaines données des comptes publics 2016. Le déficit public s’établit à 3,4 % du PIB, contre les 3,3 % attendus et la dette publique se fixe à 2 147 milliards d’euros contre 2 096,9 fin 2015. Le poids des prélèvements obligatoires et la part des dépenses publiques dans le PIB se stabilisent à 44,3 % et 56,2 % respectivement. Le déficit budgétaire (État) n’est pas de 69 milliards comme annoncé en janvier, mais de 76 milliards. Michel Sapin, jamais à court de « sérieux budgétaire », a immédiatement vanté les performances exemplaires de la France.

Mise à jour du 30 juin 2017 : La Cour des Comptes a rendu son audit sur les comptes publics demandé par Macron et son gouvernement. Elle pointe les « insincérités » du dernier budget de Sapin / Hollande. Quelle surprise ! Après les avertissements de la Commission européenne sur les dérapages du déficit public il y a un mois, ça commence à faire beaucoup dans l’amateurisme hollandais.


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Illustration de couverture : Michel sapin – Photo : AFP / Kenzo Tribouillard.

12 réflexions sur “Le SÉRIEUX BUDGÉTAIRE selon Michel Sapin !

  1. Bonjour, je vis en Suisse et quand je vois la sérieux avec lequel est géré l’argent public en passant une simple frontière je suis dans un pays à des années lumière de la France.
    Régulièrement la presse alémanique se moque de nos mascarades politiques. La presse francophone bien que plus indulgente épingle également la gabegie financière française.
    Spectacle affligeant vu d’ici.

  2. Le grand problème en politique est que des gens peuvent mentir dans la durée tout en étant dénoncés par des organismes sérieux, patentés et a priori intègres, ce en toute impunité avec de plus un mépris affiché pour les administrés
    Mais après tout, comme rien ne bouge, peut-être on-t’ils raison?.

  3. Franchement, je ne sais pas si ça vaut bien la peine de s’occuper du clown de Bercy.
    La croissance du PIB est une mesure qu’on peut trafiquer à sa guise, c’est donc par définition, nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
    On pourrait s’intéresser plutôt au PIB marchand qui est plus significatif de notre bien-être à long terme. Il participe plus directement à la balance de notre commerce extérieur. Mais là mince, nous ne sommes pas sur une tendance qui nous place comme les champions de l’UE en la matière, voir le bilan de l’IFRAP :
    http://www.ifrap.org/budget-et-fiscalite/la-faiblesse-du-pib-marchand-en-france
    En revanche, nous sommes par exemple les champions du monde en ronds-points, 30 000, la moitié du parc planétaire. A 1 million le rond-point négocié entre l’élu et l’entrepreneur du coin, ça fait du PIB, pour un rond-point qui bien souvent ne débouche sur rien.
    Sauf que c’est nous qui payons et que ça ne participe en rien à notre richesse et ne constitue en presque rien à un avantage compétitif.
    Le déficit à 3%, encore une grosse blague. Pourquoi 3%, ça sonnait bien aurait dit Mitterrand qui exigeait de proposer quelque chose à l’UE. Bon coup marketing, l’UE l’a adopté !
    http://blogs.lesechos.fr/dominique-seux/l-histoire-du-critere-de-3-a15011.html
    La tendance du déficit n’est pas bonne depuis 1974, 1er choc pétrolier et elle ne s’est jamais retournée durablement, c’est un déficit structurel !
    En fait on peut tripoter le déficit autant qu’on veut en augmentant la dette. Attention la dette en % c’est encore une blague puisque le surcroît d’investissement public dans l’infrastructure (les ronds-points par exemple), donne au PIB une impulsion qui compense l’augmentation de la dette, de sorte que le ratio dette publique/PIB ne progresse pas, la magie des % ! Et encore la dette en général n’inclut pas les garanties de l’Etat pour SNCF, EDF et les autres, tous en déficit….
    A aucun moment le calcul ne prend en compte l’origine de l’accroissement de richesse et si cette croissance a été financée par de la dette ou par le réinvestissement de profits (hors augmentation d’impôts), pas plus qu’il ne prend en compte le stock total de dette accumulé depuis l’origine, ni son impact sur la croissance future. Personne donc ne regarde le « bilan » du pays et sa détérioration ou son amélioration éventuelle, aucun ajustement n’étant fait pour les variations de ce bilan, totalement absentes des discussions.
    Enfin nous empruntons à pas cher, ce qui ne devrait pas durer, l’inflexion vers la hausse est en cours semble-t-il.
    Les tentatives d’introduction d’une règle d’or budgétaire constitutionnelle, sont restées sans application.
    Oui c’est en 2001, que la Suisse a inscrit dans sa constitution un « frein à l’endettement ». Mais jugeant cela insuffisant, à travers la démocratie directe, la population exerce un contrôle relativement serré sur les budgets et les dépenses.
    http://www.unifr.ch/finpub/assets/files/IntoFinPub/Chapitre13.pdf
    http://www.libinst.ch/publications/IL-CurzonPrice-Frein-endettement.pdf
    Et ça marche !
    Didier Migaud peut toujours s’exciter et crier à la mascarade, nous approchons tragiquement du défaut !
    Désolé sur la longueur de mon commentaire.

    • J’ai expliqué dans les articles que je donne en lien que le PIB n’était pas une mesure idéale puisque l’embauche d’un fonctionnaire le fait augmenter, tout comme les constructions de rond-point. J’ai expliqué aussi que ramener les dépenses ou la dette au PIB pouvait montrer une baisse en % alors que la valeur absolue (déflatée) augmente.
      J’ai également expliqué que quand les homme politiques parlent de faire des économies sur les dépenses, il s’agit toujours d’économie « en tendance », c’est-à-dire en fait d’une hausse, mais moins rapide qu’avant :
      https://leblogdenathaliemp.com/2015/09/20/vous-avez-dit-50-milliards-deconomie-en-trois-ans/

      • Oui. Il y a eu « tout un dossier ». Mais le dossier que vous montrez ne confirme nullement cette assertion :

        « Nous sommes par exemple les champions du monde en ronds-points, 30 000, la moitié du parc planétaire. »

        J’ai repris cette phrase parce que ce n’est pas la première fois que je lis cela. Il s’agit très vraisemblablement d’une légende urbaine. Il y a toutes les chances qu’il soit absolument impossible de déterminer le « parc planétaire » de ronds-points, pour la bonne raison que pratiquement personne, sur la planète, je présume, ne s’amuse à compter le nombre de ses ronds points.

        Nous les comptons, en France, parce qu’effectivement c’est une bizarrerie et un délire national, ce qui n’est pas contestable. Peut-être, un jour, quelqu’un a-t-il écrit, en guise de plaisanterie, que le parc français de ronds-points devait bien représenter la moitié du parc mondial, et les gens se sont empressés de le répéter comme un fait acquis : « tout le monde sait bien que » la France possède la moitié du parc mondial de ronds-points.

        J’attends avec une sérénité à peu près inébranlable que quelqu’un me présente une statistique de l’OCDE, du FMI, de la Banque Mondiale, de l’ONU, de la CIA, voire du Syndicat mondial des constructeurs de ronds-points là où il n’en faut pas, donnant le nombre de ronds-points dans tous les pays du monde (ou même dans 100 pays, allez, je suis large).

  4. C’est bien cela, je ne suis pas à jour : 50 308 ronds-points au 3 août 2016 relevés en France.
    https://beyondthemaps.wordpress.com/2016/08/13/repartition-des-ronds-points-en-france/
    Au départ, nous avions copié les anglais précurseurs en la matière; leur parc reste évalué à 10000 max et les allemands à 5000.
    Les autres continents pratiquent plutôt le stop, les feux tricolores ou le flic, ce qui facilite d’ailleurs le travail de nos assureurs.
    L’OCDE ne publie pas de statistiques concernant cette plaisanterie qui nous coûte cher à nous les français.

  5. Pingback: Autolib’, le fiasco rigolo d’Anne Hidalgo | Hashtable

  6. Mais alors qui nous sortira de ce gouffre? FF représentait un espoir de sortir de ce socialisme aveugle mais l’acharnement médiatique et politique contre lui fait craindre un nouveau succès de la gauche (y inclus le FN, si proche par de multiples aspects, de l’extrême-gauche). Cordialement, Béatrice >

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