Difficile de ne pas parler de Penelope Fillon …

contrepoints-2En novembre dernier, il était « difficile de ne pas parler de François Fillon » qui venait de gagner spectaculairement la primaire de droite et se plaçait dans la foulée en favori de l’élection présidentielle, malgré un programme de transformation de nos structures, nécessaire et bienvenu – voire insuffisant d’après moi, mais plutôt ardu dans le contexte sur-étatisé que nous connaissons en France.

Aujourd’hui, « difficile de ne pas parler de Penelope Fillon », son épouse si discrète, qui, selon ses propres dires, ne s’était « jamais impliquée dans la vie politique de (son) mari » et qui a quand même trouvé moyen d’être coquettement rémunérée comme son assistante parlementaire pendant plusieurs années pour un travail que le Canard enchaîné, média à l’origine de la révélation, tient pour assez mince d’après les témoignages qu’il a reçus. 

• Voici les faits, le reproche portant sur la réalité du travail effectué en contrepartie. De 1998 à 2002, Penelope Fillon a été payée comme assistante parlementaire de son mari qui était alors député de la Sarthe. Son salaire aurait évolué de 3 900 euros bruts mensuels à 4 600. En 2002, François Fillon devient ministre, son suppléant prend donc logiquement sa place. Celui-ci embauche illico Mme Fillon qui obtient même des augmentations, avec un salaire d’abord fixé à 6 900  puis à 7 900 euros bruts mensuels. Le contrat prend fin en 2007 peu après l’arrivée de François Fillon à Matignon. En 2012, il est élu député de Paris et réembauche sa femme à raison de 4 600 euros bruts par mois jusqu’en 2013.

Tous les éléments précédents rentrent dans la catégorie « détournement de fonds publics ». S’y ajoute un volet « abus de biens sociaux » concernant un emploi (privé) à la Revue des deux mondes rétribué 5 000 euros par mois entre 2012 et 2013 pour deux notes littéraires microscopiques. Penelope Fillon aurait eu surtout pour rôle de réfléchir à l’avenir de la revue qui périclitait, explique maintenant son propriétaire Marc Ladreit de Lacharrière.

Sans vouloir préjuger de la véracité du travail de Mme Fillon et en attendant plus ample informé, notamment de la part du parquet financier qui s’est emparé de l’affaire avec une diligence vraiment remarquable en ouvrant une enquête préliminaire le soir même de la parution du Canard, je confesse être saisie d’une impression extrêmement désagréable. Les personnes qui auraient dû être au courant de ces emplois, de par leur position en politique ou à l’Assemblée, semblent en ignorer tout et la défense du clan Fillon s’est montrée franchement défaillante pour l’instant.

• Je garde certes à l’esprit que le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu dans trois mois exactement et qu’il est donc tout à fait exclu de voir dans ces révélations du Canard enchaîné un effort désintéressé en faveur de la moralisation de la vie publique. Comme je l’écrivais en septembre, il ne fallait surtout pas s’attendre à ce que la gauche, donnée perdante depuis longtemps, ne tente rien pour inverser la vapeur d’ici l’élection.

Il est donc surtout question de mettre le favori en difficulté, d’autant que ce favori, à l’inverse de tous les autres candidats, promet une révision jamais vue des politiques publiques, une réorganisation de notre modèle social et une suppression de 500 000 postes de fonctionnaires en cinq ans. De quoi faire bondir au plafond tous ceux qui apprécient l’immense sollicitude de l’Etat, les journalistes et leurs journaux n’étant pas les moins concernés.

Il est aussi question de redonner le monopole du coeur et de la morale à une gauche complètement déconsidérée et en berne. Entre affaire Cahuzac et « sans-dents », entre virées en scooter et cavalerie financière, entre hommages délirants à Fidel Castro et entourloupes et cacophonie de la primaire du Parti socialiste, le quinquennat Hollande a été particulièrement ravageur.

Comble de malchance, il a fallu que les chiffres du chômage à fin décembre 2016 annoncés cette semaine soient médiocres. Pour des politiciens qui n’ont que le bien-être social des travailleurs à la bouche, ça tombait mal et il devenait clairement urgent d’allumer un contre-feu. Opération réussie, on n’en parle plus.

Je garde également à l’esprit ce que René Dosière, député PS spécialiste du train de vie de l’Etat, déclarait jeudi dans Les Décodeurs du Monde. Les députés ont droit à un maximum de 5 assistants parlementaires qui sont rémunérés sur une enveloppe totale de 9 561 euros. Les emplois familiaux sont autorisés, ils concernent actuellement environ 90 députés sur 577. Dans ce cas particulier, le salaire ne peut dépasser 50 % de l’enveloppe.

Pour René Dosière, il est inutile d’aller vers une interdiction des emplois familiaux car c’est à ses risques et périls que le parlementaire s’entoure de bosseurs ou pas :

« Si c’est un emploi fictif, c’est l’élu qui en subit les conséquences, son activité parlementaire va s’en ressentir. »

Certes, si Mme Fillon a reçu jusqu’à 7 900 euros à ne rien faire sur une enveloppe de 9 000 environ, il ne restait pas grand chose pour un « vrai » assistant parlementaire. Comment faisait le suppléant de Fillon  à l’époque ?

Un député dans son cas finira par alerter ses collègues sur le thème « Avec 9 000, on n’y arrive pas » et l’enveloppe sera élargie. M. Dosière oublie juste qu’il s’agit de l’argent des contribuables, pas de celui du député.

Je garde enfin à l’esprit les propos de M. Fillon lui-même lorsqu’il est venu s’expliquer au 20 h de TF1 jeudi soir (vidéo, 10′ 28″) :

Je prends bonne note qu’il a cessé toute collaboration de ce type en 2013 car il aurait compris à travers d’autres cas que les Français souhaitaient une gouvernance moins familiale des affaires publiques.

J’observe qu’il se montre très combatif. C’est un point en sa faveur car sa personnalité dans l’ombre de Nicolas Sarkozy a toujours laissé planer un doute sur sa capacité à faire acte d’autorité. J’aurais juste préféré le voir manifester une telle pugnacité face à nos syndicats, CGT en tête, qui ont déjà menacé d’un troisième tour social en cas de victoire Fillon en mai, plutôt que dans cette misérable affaire où il joue plus son avenir personnel que celui de la France, même si in fine, c’est bien l’avenir de la France qui se trouve placé ainsi en suspens.

Enfin, à le voir défendre avec tant d’ardeur l’honneur et le travail de sa femme, à l’entendre déclarer qu’elle est remarquable, qu’il l’aime et qu’il la protégera envers et contre tout, je le trouve totalement merveilleux et je le prendrais volontiers pour un véritable héros romantique, … si seulement je pouvais croire, comme il l’assure en début d’émission, que « oui, absolument » sa femme a accompli un travail à temps complet en contrepartie des salaires reçus … C’est justement le point sensible.

• Je garde tout cela à l’esprit, mais il n’empêche. Quand on est devenu le candidat de la droite, non seulement par avantage programmatique, mais aussi parce qu’on s’est présenté comme parfaitement intègre parmi des candidats qui avaient quelques petits ennuis de ce côté-là, quand on ne s’est d’ailleurs pas privé de le leur faire remarquer, une telle affaire est très moche.

Et même si François Fillon était mon candidat préféré, au moins sur le plan économique, je ne compte nullement édulcorer ses manquements au motif que les autres font pareil voire pire. Je pense par exemple aux bons repas d’Emmanuel Macron, aux emplois fictifs du FN au Parlement européen, aux irrégularités budgétaires de Royal, Cazeneuve et Le Drian, pour citer quelques scoops de l’actualité récente.

En réalité, ces comportements négligents avec les deniers publics se répandent partout comme une lèpre à mesure que les budgets publics s’étendent dans tous les recoins de la société, financés à coup de dette caracolante et d’impôts au seuil du ras-le-bol. On parle parfois de fraude, on parle parfois d’incompétence, mais une chose est certaine, nos hommes politiques sont tellement habitués à patauger dans « l’argent des autres » qu’ils ont perdu tout sens des réalités.

Ils arrivent fort bien à se convaincre que tout le temps et tous les efforts qu’ils consacrent à l’intérêt général – un sacerdoce d’après eux, un engagement moral fabuleusement élevé qui devrait leur valoir la reconnaissance éternelle de leurs administrés, mais en fait un concept insaisissable – bref, que tous ces efforts leur donnent droit à des petits privilèges de pouvoir, à des petites compensations financières et, dans la foulée, à de petites approximations verbales quand ils viennent les défendre à la télévision. Ils ne discernent même plus à quel point il s’agit de comportements intrinsèquement vérolés, directement à l’origine des discours populistes qu’ils abhorrent par ailleurs bruyamment.

Il est donc très possible que François Fillon soit totalement sincère lorsqu’il se récrie face aux accusations du Canard enchaîné. Sincère, mais hors sol. J’en veux pour preuve un passage de son intervention sur TF1. Dans un renversement des termes particulièrement osé, il déclare en effet :

« Ces attaques me renforcent dans l’idée qu’il y a quelques chose de pourri dans notre démocratie. »

Car supposons maintenant, comme il nous en assure, que son épouse ait vraiment travaillé. Etait-il seulement convenable de la rémunérer à des tarifs qui sont allés jusqu’à 7 900 euros par mois ? Pas d’incertitude sur ce point, les fiches de paie existent. Avouez que c’est coquet. Selon René Dosière, le salaire moyen des assistants parlementaires serait plutôt de 2 500 euros.

Mais finalement, qu’en savons-nous ? L’Etat étant par construction hors marché et son poids étant si colossal dans notre économie, on ne peut pas vraiment savoir si ses achats se réalisent à un prix qui serait toujours valable en situation de concurrence. De plus, dans le cas précis des parlementaires, ce sont justement eux qui se votent les enveloppes, les plafonds, les frais de représentation et les règles censées assurer la probité et la transparence de la vie publique. Les prix sont faussés et le conflit d’intérêt est énorme. Catastrophe financière et morale garantie.

Il y a donc bien quelque chose de pourri. Mais au-delà des « boules puantes » de campagne électorales, c’est la présence tentaculaire de l’Etat qui est directement en cause. François Fillon semblait nous proposer d’en amorcer un recul, on le contemple en train de s’ébrouer dans les facilités de « l’argent des autres » et de s’offusquer qu’on le lui rappelle. Quelle ironie !

Si l’Etat, à travers les hommes politiques qui le servent, ne nous apparait pas assez vertueux dans ses pratiques, la seule solution efficace n’est pas d’en garantir ou d’en augmenter le rayon d’action, comme le proposent à peu près tous les candidats, mais bel et bien d’en limiter considérablement la portée. C’est un véritable appel à l’initiative et à responsabilité individuelle. 

Quelle que soit l’issue de cette affaire, j’espère que François Fillon sent passer le vent du boulet. Pour la bonne raison, pas la mauvaise.


penelope-et-francois-fillonIllustration de couverture : Penelope et François Fillon – Photo AFP.

47 réflexions sur “Difficile de ne pas parler de Penelope Fillon …

  1. Vous faites très bien la part des choses. Personnellement, j’aimerai bien savoir dans quelle catégorie Laurent Fabius range ses liftings (le 1er fut si spectaculaire que c’est depuis que cette pratique me saute aux yeux de temps en temps quand je vois les élus à la télé ou en photo, les derniers en date étant Ségolène Royal et Jean-Luc Mélenchon) : frais de représentations ? maladie de peau ?
    Alors qu’on se fiche de leur apparence s’ils sont compétents et corrects.

  2. Assez d’accord avec vous. En même temps il n’y a pas d’enrichissement personnel du couple Fillon, puisque aussi bien, s’il n’avait pas employé sa femme, il gardait l’intégralité de l’enveloppe budgétaire mise à disposition.
    Vous me direz qu’il aurait pu employer un(e) authentique assistant(e) a plein temps. S’il ne l’a pas fait c’est peut-être aussi que sa femme l’a réellement aidé. Du coup elle n’aurait pas dû clamer partout qu’elle ne s’occupait pas des affaires de son mari.

    Bon, de toute façon il faut le soutenir, car il n’y a pas d’alternative crédible, et c’est l’avenir de notre pays qui est en jeu. On sait très bien que les politiques Français sont hors sol et pas les moins corrompus. FF n’est sans doute pas le pire. Faisons preuve de maturité et d’une certaine indulgence, car en plus il a cessé ces pratiques depuis des années.

    Ce que je redoute par dessus tout, c’est un effet Fouquet’s qui le paralyse tout au long de son quinquennat s’il réussit à se faire élire.

    Croisons les doigts, et n’oublions jamais que ce ne sont pas des saints qu’on élit et que ce n’est certainement pas souhaitable d’ailleurs. Dans le monde actuel, tel qu’il évolue, je préfère même un filou efficace qu’un père la vertu incompétent.

    • Jean-Francois GRANGER, je partage votre point de vue, et Nathalie, je trouve un peu raide votre « Etait-il seulement convenable de la rémunérer à des tarifs qui sont allés jusqu’à 7 900 euros par mois ? » l’enveloppe est à la disposition du parlementaire, il rémunère ses collaborateurs comme il l’entend, point ! Ca me rappelle les débats sur la « juste rémunération » des patrons, présentés par nos journalistes TV …

      Je rappellerai par ailleurs que le regrettédéfunt sénateur communiste et pur stalinien de la Réunion, Paul Vergès, avait utilisé sa réserve parlementaire, pour renflouer sa feuille de chou le « journal » « témoignages » , il n’y a pas si longtemps, que personne ne s’en était offusqué, et que le parquet financier n’a diligenté aucune instruction … Là, il s’agissait vraiment d’un réel détournement. dans le cas Fillon, même si c’est maladroit, car il prêtait le flanc au attaques, il n’y a pas, et corrigez moi si je me trompe, d’abus, ou de détournement de « fonds publics » ! un parlementaire à un salaire + une enveloppe pour ses collaborateurs, et dès ce moment ce n’est plus de « l’argent public » !
      Après, c’est facile, et tellement français d’être jaloux …

      • Il va falloir se calmer sur le petites pointes ad hominem : pour certains commentateurs, sur FB, ici ou ailleurs, j’ai une fibre socialiste, pour d’autres, j’ai trop de frustration, et maintenant voilà que je me montre jalouse !
        Votre remarque sur les salaires des patrons est hors de propos : ils sont dans un marché et il y a de la concurrence pour attirer les bons. Rien à voir donc avec le cas de Penelope Fillon.
        Mais surtout le travail effectif de la dame reste à prouver. Le sujet est perpétuellement déplacé.
        Quant à l’argument : tout le monde le fait ….
        Je vois en tout cas que tout le monde a bien intégré les éléments de langage …
        Désolée, pas du tout d’accord, et déçue de voir que tous les travers de la gauche, tout ce que je moque à travers les Cambadelis, Hollande etc… a été parfaitement intégré par la droite sur ce coup-là : victimisation, c’est les méchants médias, c’est les autres ….

      • je me suis mal expliqué, quand je citais « les débats sur la juste rémunération des patrons », je signalais cette propension à juger « indécent », à montrer du doigt -attention, je caricature 😉 – « tous ces salauds de profiteurs qui s’engraissent sur le dos du petit peuple, politiciens, patrons, tous dans le même sac ». Et ma remarque sur la jalousie en était la conclusion.
        Je n’ai jamais dit  » tout le monde le fait … », ce n’est pas un argument. Je dis par contre, que le parlementaire choisit d’utiliser sa réserve comme bon lui semble, c’est son problème, tant qu’il ne puise pas dedans pour par exemple se payer des vacances. le choix de ses collaborateurs lui appartient, il le fait au risque de ne pas se faire ré-élire, s’ils ne sont pas efficaces.

  3. Bonjour,
    Selon Julien Aubert, à l’époque des faits, l’enveloppe destinée à la rémunération des attachés parlementaires était restituée au député si celui ci ne l’utilisait pas.
    Si tel était le cas, le soupçon d’enrichissement parait absurde.
    Reste l’autre cas de la Revue des Deux Mondes…
    Quoi qu’il en soit, la communication de Monsieur Fillon n’a pas été bonne.

    https://maximetandonnet.wordpress.com/2017/01/27/precisions-de-m-julien-aubert-depute/

    • Bonjour libresechanges,

      Grâce à vous, j’ai été sur le site de M.Tandonnet. Voici le commentaire que j’y ai laissé (l’article, je le précise pour les autres lecteurs, est de Julien Aubert, député du Vaucluse) :

      « A vous lire je constate que tout a l’air formidablement légal. Qui peut s’en étonner ? Ce sont les parlementaires qui votent les règles qui les concernent. Premier problème.
      Second problème : malgré vos distinguos subtils, tout cet argent n’a qu’une origine : nos impôts, et parfois même un peu de dette de-ci de-là, oublions, rien de bien important.
      Que l’enveloppe non utilisée reste acquise au parlementaire, tout comme l’apart acheté avec d’autres enveloppes, que les IRFM (indemnités représentatives des frais de mandat) restent à l’écart de tout contrôle, toutes ces habitudes sentencieusement abritées derrière le haut concept de liberté et d’autonomie politique du parlementaire ne montrent qu’une chose : nos hommes politiques, trop habitués à se prendre pour des sauveurs dévoués de l’humanité, ont perdu tout sens du réel. Et ensuite ils vitupèrent contre la montée des populismes.
      J’ai du mal.
      Je tiens un blog. Voici mon avis sur la question : plus l’Etat sera important, plus le pot de confiture sera grand et plus on trouvera des doigts, peut-être légaux mais certainement incompétents et immoraux, pour s’y servir. Réduisons le périmètre de l’Etat (c’est d’ailleurs ce que propose à juste titre Fillon, quelle ironie !)
      https://leblogdenathaliemp.com/2017/01/28/difficile-de-ne-pas-parler-de-penelope-fillon/ « 

      • Voilà. C’est exactement ça qui est scandaleux. Tous, qu’ils soient de droite ou de gauche, avancent la légalité de ces pratiques népotiques. Si j’ai bien compris, Fillon est juriste, Penelope aussi, ainsi que deux de leurs fils, « quasi-avocats » quand leur père les a rétribués. Les Allemands n’ont pas d’ENA et leur classe politique a fait des études de droit. Un seul doigt dans le pot de confiture ? Dehors !

        Il faut supprimer cette loi permettant d’embaucher à discrétion tonton et tata, mémé et pépé, cousin et cousine, mari et femme, fille et fils, frère et sœur. Avec mon argent de contribuable.
        Un seul manquement, et remboursement de la totalité perçue et fin du mandat.

    • Sur l’argument spécifique de Lucien Aubert que vous mentionnez, il me vient comme un doute : est-ce un si bon argument (outre le fait de révéler avec un aplomb candide que la réserve reste acquise ) comme il semble le penser ?
      Travailler donne des trimestres de retraite ….

      • Pour ma part, je ferai grâce à M.Fillon d’une intention délibérée d’augmenter la retraite de Madame à travers un travail d’attaché parlementaire , mais je suis d’accord avec vous pour dire que les petits cadeaux que les parlementaires font aux parlementaires doivent cesser.
        Reste que pour moralement contestables qu’ils soient, ces cadeaux concernent tous les parlementaires mais c’est bien le seul candidat Fillon qui est visé.
        En cherchant très peu, on découvre un article de 2014 paru dans Match qui n’avait pas ému grand monde à l’époque.

        http://www.parismatch.com/Actu/Politique/En-images/Ces-deputes-qui-emploient-leurs-proches-577202

  4. Oui, je suis 100% d’accord avec vous. Je m’étais engagée pour FF (avec un certain enthousiasme, malgré qqs réticences dues au flou du déjeuner Jouyet et au « Vous voyez de Gaulle mis en examen? » peu honorable à mes yeux), pour son programme de redressement et pour certaines valeurs qu’il semblait défendre. Cette nouvelle m’a abattue. Comment peut-il demander aux français des sacrifices? Comment justifier la diminution de postes de fonctionnaires? Soit il vit dans une bulle mais alors il ne comprendra jamais rien; soit il est assez cynique et franchement on en a assez des hommes politiques cyniques. Je me trouve complètement désemparée. Peut-être aurait-il dû dès lundi reconnaitre une erreur de jugement et s’engager à rembourser tout ou partie des sommes? Car ce n’est pas tant le principe de payer son épouse (bien que…) que le montant des sommes perçues qui choque. Affaire à suivre… Béatrice PS: le seul point positif est d’avoir porté cette question des emplois publics familiaux (contradiction) à l’ordre du jour et de rappeler la nécessité de plus de transparence et d’intégrité dans ce domaine.

    >

  5. Si le scandale Fillon existe, c’est parce l’Etat a trop de « moyens ». Là est le problème que tant de gens refusent de voir, et Maxime Tandonnet les représente très bien. Ce dernier passe son temps à mettre le débat sur le plan moral, à exiger des politiciens honnêtes, dévoués, bref des espèces de saints.

    En réalité, Tandonnet est un « insider », peut-être naïf dans le meilleur des cas, qui défend le système dont il profite. C’est très avantageux de prendre la position qu’il tient. Cela permet à la fois de se revendiquer plus moral que tout le monde, et de détourner l’attention des vraies causes de la corruption.

    Bien entendu, il est illusoire d’espérer qu’un jour, mon prince viendra, et que surgira de la route qui poudroie et de l’horizon qui merdoie un chevalier blanc, un new de Gaulle, une Jeanne d’Arc 2.0, qui auront miraculeusement toutes les vertus que les autres n’ont pas.

    Transparency International vient de publier son classement annuel des pays les plus corrompus. La Russie y figure à sa « bonne » place habituelle, au fond du classement. En commentant ces résultats, le représentant russe de l’association n’a pas dit : il nous faut des dirigeants intègres, dévoués au pays et blabla. Il a dit : il nous faut des institutions similaires à celles des pays les moins corrompus de la planète.

    C’est à dire qu’il nous faut une justice indépendante du pouvoir politique, un droit qui soit le même pour tout le monde, une presse libre, des élections non truquées, etc.

    De même, en France, pays qui ressemble hélas plus à la Russie qu’on ne le croit, la corruption illustrée par l’affaire Fillon ne vient pas du profil moral du personnage : c’est justement le contre-exemple, puisque tout le monde avait vanté la droiture du monsieur, son côté anti-bling-bling, etc.

    Oui, mais Fillon a passé sa vie au sein d’instutions dont l’essence même est corruptrice, et c’est pourquoi votre fille est muette. Pour mettre fin à la litanie des « affaires », il nous faut une diminution drastique de la dépense publique, la suppression du statut de la fonction publique, une diminution massive du périmètre d’intervention de l’Etat, l’instauration du référendum d’initiative populaire, la mise en concurrence de la Sécurité sociale, etc, etc, etc.

    C’est une question d’institutions, pas d’hommes.

    C’est aussi pourquoi je réfute par avance quiconque ferait mine de s’indigner des aventures à Pénélope, et qui ne serait pas simultanément en mesure de me présenter son certificat « d’ultra-libéralisme » militant. Si vous passez votre temps à réclamer, explicitement ou implicitement, que l’Etat vole l’argent de votre voisin pour le fourrer dans votre poche, ne vous étonnez pas de voir accourir d’innombrable candidats aux fonctions électives, qui s’empresseront, une fois parvenus au pouvoir avec votre aide, de se servir largement avant de vous lâcher quelques pépettes.

  6. @ libresechanges : c’était pour signaler combien l’argument de Aubert ne tient pas. Et également combien il ouvre la porte sur d’autres pratiques que seul un député trop sûr de lui peut juger recevables.
    Fillon est visé, oui, forcément, c’est lui le candidat de la droite.

    J’aurais préféré une défense de ce type : « J’ai en effet profité des dispositions assez lâches de l’AN concernant les emplois de collaborateurs, comme tous mes autres collègues. J’ai cessé tout emploi familial en 2013 car je voyais que ce genre de situation ne pouvait plus durer et ne correspondait pas à la gouvernance qu’on est en droit d’exiger dans une grande démocratie. Je propose d’ailleurs dans mon programme / Je compte intégrer à mon programme tout un volet sur la réduction du nombre de parlementaires, une révision complète de leurs indemnités et sur la suppression effective de plusieurs couches administratives, etc… bref diminution drastique de l’Etat. »

    @ Béatrice et Souris donc : en effet, cette affaire met sur la place publique pas mal de choses qui vont devoir évoluer.

    • Assez d’accord avec vous sur le défense que Fillon aurait du tenir. Bien plus qu’un méli-melo tristounet alternant « c’est légal / c’est pas prouvé / c’est prescrit / c’est plutot faux »

      On notera que notre classe médiatique habituellement si prompte à critiquer « la délation » et « Vichy » se jette sur l’affaire comme la vérole sur le bas clergé breton. J’espère malgré tout que la candidature Fillon survivra à ce croche-pattes.

  7. Paris-Match : « Nicolas Dupont-Aignan, député de Debout la République, fait travailler Valérie, sa femme, à l’Assemblée nationale. »

    Tous ces messieurs mains-propres, donc, en croquent aussi. Je me souviens de Dupont Gnan-Gnan tançant un chef d’entreprise avec une arrogance rare devant les caméras de télévision : il était devant lui, et il se permettait de la morigéner comme un petit garçon, sous prétexte qu’il avait « délocalisé » après avoir touché des subventions. Il faut bien que les gens qui travaillent vraiment mettent des sous de côté afin de pouvoir payer le « job » de Madame Gnan-Gnan…

    Ne parlons pas de Marine le Pen et de ses assistants baladeurs au parlement européen. Bien entendu elle n’est pas la seule, le parlement européen est une auge à cochons où la corruption se donne libre cours ; simplement, Marine le Pen a le culot de récuser le système européen lui-même, donc on ne va tout de même pas lui permettre de taper dans la caisse tranquillement comme les autres, qui ont le bon goût de se tenir tranquilles.

    • A Robert Marchenoir. Nicolas Dupont-Aignan emploie effectivement son épouse Valérie comme assistante parlementaire, mais à la différence de certain(e)s, elle effectue un travail, ELLE. Quant au fait que vous travestissiez le nom de ce député qui LUI défend les intérêts de la France et des français (ce qui n’est pas le cas de certains), c’est vraiment petit… Votre argumentation est au ras des paquerettes mon pauvre… « gnan-gnan » !

  8. Tous les députés et tous les sénateurs sont logés à la même enseigne avec cette indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) et la réserve parlementaire. Son emploi est tordu car utilisée ou pas, elle peut même servir à subventionner l’association, le syndicat ou les copains du territoire. Cela a été maintes fois dénoncé. Ils sont TOUS « égalitairement » coupables et pourquoi seulement Fillon ? Et maintenant ?
    Tout ça c’est regarder les choses par le petit bout de la lorgnette; en ce qui concerne nos élus, il faudrait peut-être s’intéresser aux questions de fond, d’abord se demander pourquoi ils sont si nombreux: 577 députés et 348 sénateurs. Rien de comparable dans d’autres pays.
    Il faudrait ensuite interdire les cumuls, surtout cumuls dans le temps : interdire plus de deux mandats et ainsi éviter d’avoir des professionnels de la politique, élargir ainsi la représentativité et réduire la personnalisation; Au fait savez-vous qui est président de la confédération suisse et qui sont les ministres, moi pas ! Voila pourquoi les citoyens suisses autrement plus matures, s’intéressent d’abord aux problèmes de fond et pas aux personnes….avec leurs votations que nous moquons.
    Puis alors envisager une rémunération correcte c’est à dire au niveau de celle d’autres pays avec frais professionnels sur justificatifs.
    Tout cela est très simple et en vigueur dans le privé et personne n’a jamais remis en cause l’efficacité.
    Pauvre République, tous ces anachronismes font rire tous nos voisins régulièrement.
    Réduire l’emprise de l’Etat certes mais il faut bien être gouvernés. Même avec un Etat réduit, ce problème de gouvernance restera toujours posé et donc à clarifier.

  9. Dans le genre, mentionnons aussi la célèbre « réserve parlementaire », qui est tout simplement un outil d’achat des voix aux mains des députés. J’ai entendu beaucoup moins de gens réclamer sa suppression que réclamer la baisse du nombre de parlementaires.

    Pour empêcher les autres de se gaver de l’argent de l’Etat, il y a du monde. Pour refuser les pitites subventions qui font les bons zamis, il y en a beaucoup moins.

    Je me souviens avoir simplement appris l’existence de ce dispositif il y a fort peu de temps. Il existe pourtant depuis belle lurette. Les médias ont été, très longtemps, remarquablement discrets sur ce sujet, comme sur d’autres. Il y a même des députés qui en ignoraient l’existence !

    Quand on y pense, l’existence d’un système par lequel l’Etat remet de l’argent aux députés, à charge pour eux de le distribuer à leurs électeurs sous forme de subventions, de façon parfaitement arbitraire et a priori sans aucun contrôle sérieux, est un scandale noir qui devrait agiter l’espace public du matin au soir.

    La mission attribuée aux députés par la constitution est de voter les lois. Elle n’est certainement pas de décider quelle « assoce » ou ami local aura le droit d’être arrosé de subventions ! Etonnez-vous, après ça, de la longévité de certains élus locaux à leur poste…

    Le principe est exactement le même que pour les frais d’assistant parlementaire, les indemnités de mandat ou l’argent auquel vous avez « droit » pour vous acheter un logement si vous êtes député : il y a une enveloppe, et puis vous faites ce que vous voulez avec. En gros.

  10. Tout n’est pas perdu pour la droite morale & gaulliste:ses facétieux leaders qui pensaient avoir déjà remporté l’élection de mai prochain pourront toujours faire appel à ………Nadine Morano ou Brice Hortefeux !!!En attendant sereinement les résultats des élections au soir du premier tour le mieux serait d’assister à une bonne représentation théâtrale.Revisiter les classiques pour de pareils férus de littérature sera un plaisir.Une pièce s’impose donc:Le Tartuffe du grand ….Molière!

  11. Sans vouloir abuser, quelques anecdotes qui me reviennent.
    Je crois qu’avant d’être élu à la primaire, Fillon avait déclaré de façon un peu désabusé : vous savez nous sommes dans une république un peu monarchique; c’est comme ça, c’est notre histoire.
    J’avais personnellement interrogé un député assez connu dont je tairai le nom, sur toutes ces aides et subventions, connivences et attributions préférentielles, en lui évoquant quelques pistes de changement. Il était assez négatif dans sa réponse en me signalant que tout le monde, les français dans leur ensemble, profitent du système.
    Eh oui Bastiat l’avait autrefois déclaré : « L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

    • Résultat des courses: 2148 milliards de dette. 76 milliards de déficit . Non seulement Fillon a mis le doigt dans la confiture mais tous les politiques ( gauche , droite réunies ) et aussi les Français dans leur immense majorité. Taper sur Fillon ( il n’a ce qu’il mérite ) mais que dire de tous ces socialistes qui se sont servis dans les caisses des Mutuelles étudiants. Ce pays est gangrené depuis belle lurette et tous ces débats et commentaires ne sont que faux-semblants. Il serait temps que les Français grandissent.

  12. annule et remplace mon précédent…

    7 raisons pour remplacer le soldat Fillon, et une candidate !
    Même si la déception est grande, il faut le remplacer car les faits sont têtus et, qu’on le veuille ou non, Fillon est désormais contreproductif pour ses électeurs pour 7 raisons (au moins) : 1) même non pénalement répréhensible, il a profité de l’opacité d’un système, de ficelles et d’avantages que les français ne supportent plus et qui procèdent de leur dégoût de la classe politique 2) il a été élu sans que ses électeurs connaissent les faits qui lui sont reprochés (et qui auraient probablement compromis leur choix) 3) il a été elu parce que son attitude austère, son discours, la perspective de son programme rigoureux lui donnaient une image de hauteur et d’intégrité (se recommandant même du gaullisme…) 4) il réduit considérablement ses chances d’être élu et donc l’espoir de victoire que portent en lui ses électeurs 5) en cas d’hypothétique victoire il amenuise cruellement la possibilité de conduire des réformes rigoureuses à leur terme tant les faits qui sont apparus décrédibilisent son futur discours et son action 6) l’enquête en cours promise à une longue série de requêtes judiciaires et médiatiques va pourrir la durée entière de la campagne au moment où le débat sur les réformes et leur pédagogie requièrent l’ensemble des efforts de chacun 7) les lecteurs « de droite et du centre » ont d’autres choses à faire que de défendre le cas Fillon en préambule de tous les débats difficiles que cette campagne va nourrir.
    Il faut changer de candidat impérativement, et changer utile, changer pour celui ou celle qui tranchera le plus avec cet « establisment » usé et décevant, face à Macron et Le Pen, l’un qui attire par sa jeunesse et le renouveau qu’il incarne, l’autre qui récupère tous les déçus et indécis du système. Il faut une candidature osée en rupture de la vieille politique, une candidature qui interpelle les français et donne d ela droite une image novatrice et salvatrice. Une femme ce serait bien car ce monde politique usé est détenu majoritairement par des hommes. Une jeune, car il est temps que cette génération prenne la main sur une classe politique cadenassée par des quinquas ou plus. Du dynamisme, de l’intelligence et un brin d’expérience politique pour ne pas arriver de nulle part… NKM ?

  13. NKM, la bobo si facile à désarçonner ? La CGT n’en fera qu’une bouchée.
    Non, Fillon était le candidat idéal, s’il ne s’était pas laissé aller à profiter des facilités du système avant de se proclamer Monsieur Propre. Son programme de redressement de la France m’avait convaincue, mais son système de défense fleur bleue (Penelope, je l’aime, les boules puantes me visent) me laisse dubitative. Comme l’écrit quelqu’un plus haut, on veut bien d’un filou pourvu qu’il soit efficace. Fillon saura-t-il être une Madame Thatcher ne se laissant intimider par rien ni par personne ?

  14. @ Geneviève : On aimerait qu’ils se rappellent qu’ils ne sont que nos représentants. Ca devrait leur donner de l’humilité et une énorme obligation de responsabilité.

    @ Jean-François : J’ai déjà commenté plus haut sur l’argument d ‘Aubert concernant les sommes collaborateurs non utilisées.
    Enrichissement personnel : pas de preuve pour l’instant, mais très mauvais pressentiment, compte tenu qu’il se défend (super mal) sur le mode « il n’est pas interdit d’employer sa femme, tout le monde le fait, et pour la mienne voici les fiches de paie. » A côté de la plaque donc. Je vois d’ici les communicants qui lui disent de répondre sans répondre, mais surtout avec un ton de vertu outragée et la main sur le coeur.
    Effet Fouquet’s ? C’est certain. Mais pour une raison un peu plus tangible que le Fouquet’s si l’emploi fictif est avéré.
    J’ajoute que Fillon n’a pas lésiné sur son côté père la vertu.

    @ Fillonesque : que vous pensiez à Tartuffe n’est donc guère étonnant.

    @ Béatrice : reconnaître une faute, une erreur de jugement, oui. C’est risqué en politique évidemment, mais voilà qui serait véritablement anti-système, et surtout voilà qui remettrait la morale individuelle au premier plan, au lieu de toutes les foutaises style la fin justifie ceci, cela et le pire.

    @ Tino @ libresechanges: Je vois qu’une confusion est en train de s’installer. Les emplois familiaux, les enveloppes qui restent acquises même non-utilisées etc… sont des comportements inadmissibles de la part de personnes qui ne sont jamais que nos représentants, mais elles sont hélas pour l’instant légales. Si le seul tort de Fillon était d’avoir employé sa femme, il serait non seulement un parmi beaucoup d’autres, mais également parfaitement en règle. De plus (et c’est un point qui joue en sa faveur, et il devrait plutôt insister là-dessus) il a arrêté ces pratiques en 2013. Il n’y aurait pas d’affaire Fillon.
    Non, ce qu’on se demande, c’est si sa femme a effectivement travaillé. Ca change tout. Or remarquons que la riposte est entièrement faite sur : j’ai les fiches de paie (le Canard aussi), il y a confusion ente brut et net (ça ne change rien), je suis une victime etc… pas terrible.

    @ Dixit : une seule solution : moins d’Etat financé par nos impôts !

    @ Robert : « Si le scandale Fillon existe, c’est parce l’Etat a trop de « moyens ». » : absolument. Et se croit détenteur d’une vérité particulière sur l’intérêt général.
    Quant à NDA, je vois très bien la vidéo à laquelle vous faites allusion. Quel cuistre, quel donneur de leçon que ce NDA. Un étatiste épouvantable qui n’a jamais dû se battre pour encaisser du chiffre d’affaires.

    @ Lameador : j’espère qu’il s’en sortira par le haut, pas par ajout du mensonge aux malversations (si malversations il y a).

    @ Bouju : Concernant NKM, même réponse que les autres, non. En ce qui me concerne c’est plutôt pour son côté dirigiste, mis en évidence par sa spécialité en écologie politique.

    @ Souris Donc : Cette affaire met en effet Fillon en position de faiblesse par rapport aux syndicats et par rapport à sa future opposition au lieu de lui donner les coudées franches. Ca va forcément peser sur ses capacités à transformer le pays.
    ———
    Dans l’isoloir, chacun fera ce qu’il veut et jugera si Fillon reste le « moins pire ». Compte tenu des candidats prévisibles, c’est très possible.
    Mais en ce qui me concerne, dans le cadre de ce blog, je ne pourrais plus me regarder en face si je faisais comme si de rien n’était, et me lançais comme tant d’autre dans la victimisation et la mise en accusation spécieuse de ceux qui annoncent les fautes plutôt que ceux qui commettent les fautes.
    D’autre part, quelle crédibilité, quelle faculté d’analyse et de discernement accorder à des gens qui passent leur temps à démonter les turpitudes de gauche et qui sont soudain très tolérants quand leur camp est pris dans la nasse ? Je constate que le 2P2M est fort bien partagé à gauche comme à droite.

    Je le répète ici, je ne tiens pas un blog militant pour la présidentielle. Je retourne toutes les pierres quand je vois des pierres à retourner. Je plaide pour un recul de l’Etat dans notre société, parce que toutes les expériences montrent que c’est la seule façon d’obtenir les meilleures garanties pour les libertés individuelles et la prospérité. Non pas que j’ai la science infuse, loin de là. Cette affaire (et tant d’autres) me conforte juste dans l’idée que l’Etat, en expansion permanente dans ses trois composantes train de vie des élus, Etat-stratège et Etat-providence, est une machine à créer de la catastrophe morale et financière.

    • A Nathalie MP.
      Ohhhhhhh, la catholique qui juge… « Un étatiste épouvantable qui n’a jamais dû se battre pour encaisser du chiffre d’affaires » écrivez-vous à propos de NDA. Il est sûr que dans votre vision des choses le « chiffre d’affaires » est plus important que l’humain et que l’intérêt supérieur du pays. L’économie doit être au service de l’homme et non l’inverse, dans une optique chrétienne, vous devriez plutôt penser cela mais force est de constater que vous préférez le « veau d’or »…

      • Je ne remets pas en cause une entreprise qui fait du chiffre d’affaires, je remets en cause ceux qui comme vous placent l’argent au dessus de l’homme, nuance. Défendre les délocalisations d’entreprises françaises à l’étranger est parfaitement scandaleux et contraire à l’intérêt de notre pays, n’en déplaise aux tenants de la pensée unique mondialiste qui ont fait suffisamment de mal comme ça. Une preuve de plus que vos idées n’ont pas grand chose à voir avec la doctrine sociale de l’Eglise.

      • La doctrine sociale de l’Eglise, c’est surtout la doctrine de l’église socialiste. Sinon, « placer l’argent au-dessus de l’homme », c’est un slogan imbécile qui ne veut strictement rien dire. Expliquez-nous donc concrètement en quoi consisterait le fait de « placer l’argent au-dessous de l’homme », un peu, pour voir…

        Enfin, vous avez le culot de reprocher à Nathalie d’être « une catholique qui juge », mais vous, bien sûr, vous ne jugez pas du tout… Eternelle hypocrisie des gauchistes, qui appliquent aux autres les règles dont ils se dispensent eux-mêmes.

      • ARobert Marchenoir. Vous êtes manifestement d’une ignorance TOTALE en ce qui concerne la Doctrine sociale de l’Eglise. Ainsi, dans votre vision ultra-libérale, Léon XIII et Jean-Paul II étaient des gauchistes ? Absurde, totalement absurde… On peut défendre le respect de la dignité humaine sans être « gauchiste ». On peut être patriote sans être d’extrême-droite. Ceux qui usent de qualificatifs tels que vous même, essaient de tuer le débat, mais fort heureusement, ce type de tactique ne fonctionne plus. Dans votre vision, l’homme, y pense-t-on ? Livré à l’argent d’un libéralisme sans limite, outil dont on se sert après l’avoir marchandé et qu’on jette quand il est usé, c’est cela l’avenir que vous proposez vous et vos amis ultra-libéraux (les défenseurs des délocalisations d’entreprises, de la pseudo mondialisation heureuse et du nivellement social par le bas). Oui, votre vision est bien peu… chrétienne.

    • Bonjour,

      Je ne cherche pas à défendre à tout prix Monsieur Fillon qui n’est pas mon candidat, mais les chevaliers blancs qui mettent en cause la réalité du travail fourni par Madame ont-ils fait une enquête sur le travail réel fourni par les membres de la famille de tous les parlementaires qui les ont employés …?
      Il ne semble pas.
      Et une certaine fébrilité semble parcourir les rangs de ces élus depuis que l’affaire est sortie.
      Le but n’est donc pas de moraliser une pratique contestable qui existe depuis des années mais de faire chuter un adversaire gênant.
      Cela ne rend pas plus « acceptables » d’éventuels abus de Monsieur Fillon si abus il y a, ce sont les pratiques elles-mêmes qui génèrent d’éventuels abus et ce sont ces pratiques qui doivent cesser.
      Reste que aujourd’hui, les sondages donnent Marine le Pen devant François Fillon et Emmanuel Macron au coude à coude.
      Quel magnifique coup de pouce à Monsieur Macron candidat sans programme mais tellement cool et souriant, lequel par ailleurs, a bénéficié de cette affaire comme pare-feu face à certaines accusations de dépenses sur le budget de son ministère au profit de son mouvement.
      Il faudra bien choisir entre les candidats en lice.
      Attention simplement de ne pas se tromper de priorité.

      PS : Je suis intimement persuadé que nous avons les représentants que nous méritons.
      Les Français aiment resquiller, voire frauder; c’est un sport quasi national.
      Entre un Lionel Jospin et un Jacques Chirac à qui va leur sympathie…? 🙂

  15. Le discours de la Villette de Fillon m’a paru excellent! Je suppose que nous aurons plus tard des explications sur le montant des salaires de mme Fillon, mais le souffle du discours d’aujourd’hui dépasse de toute manière toutes ces rumeurs. Autour de moi, nous sommes TOUS soulagés et prêts à défendre notre candidat Fillon pour une France gagnante et plus forte en mai 2017. Cordialement, Béatrice >

  16. Je trouve ce délicieux enfilage de mouches sous la plume de Julien Aubert, député Les Républicains, tentant d’excuser le Pénélope-Gate chez Maxime Tandonnet :

    « L’enveloppe collaborateur du député, qui lui sert pour fonctionner, a une origine publique mais cela n’est pas pour autant de « l’argent public ». Ce n’est pas l’origine des fonds qui lui donne son origine publique mais l’organe qui le distribue… Sinon le traitement d’un fonctionnaire ou la pension qu’on verse à un retraité seraient considérés comme de l’argent public, même après avoir été déposés sur leur compte en banque ! »

    https://maximetandonnet.wordpress.com/2017/01/27/precisions-de-m-julien-aubert-depute/

    Admirez l’infinie aptitude du représentant de l’étatisme français à finasser, à tortiller le concept et à enfumer son monde, tout cela pour défendre l’indéfendable et expliquer que blanc c’est noir et que la pluie socialiste ne mouille pas.

    « Ce n’est pas l’origine des fonds qui lui donne son origine publique mais l’organe qui le distribue »… Voilà qui tient du chef-d’oeuvre. Donc, sitôt que l’Etat te refile l’argent qu’il a volé aux Français, pouf-pouf-pouf, c’est plus de l’argent volé, c’est de l’argent qui t’appartient. Et il devient interdit de mettre en cause sa provenance !

    Je propose qu’on applique cet intéressant concept aux trafiquants de drogue, aux braqueurs de banque, aux voleurs de bijoux… « C’est plus ton argent, Monsieur, puisqu’il est dans mon coffre. »

    La suite du « raisonnement » est tout aussi révélatrice : essayer de faire passer pour une évidence que le traitement des fonctionnaires n’est pas de l’argent public, sous prétexte qu’il arrive sur leur compte en banque privé, c’est… comment le dire poliment ?… du foutage de gueule ?…

    Et pour finir dans les justifications à la noix :

    « Preuve en est : la Cour des comptes ne contrôle pas l’usage de ces sommes, alors qu’elle est compétente pour tout usage de deniers publics – Elysée compris. « 

    Puisque les hauts fonctionnaires se serrent les coudes avec les politiciens pour permettre aux uns et aux autres de taper impunément dans les caisses de l’Etat, alors ça prouve bien que ces messieurs sont d’une honnêteté sans faille !

    • Oui, Robert ! Je ne vais pas vous accuser de ne pas suivre, mais c’est ce qu’on commentait en haut de ce fil. Ce que vous appelez « délicieux enfilage de mouche » est devenu dans ma prose délicate « distinguos subtils. » Vous savez bien que ça tombe du ciel, tout cet argent !

      • J’avais bien remarqué que Julien Aubert s’était fait remonter les bretelles par d’autres volontaires ici, mais j’avais cru que c’était sur un autre point de son subtil « raisonnement »…

      • Et la « non affectation des ressources aux emplois » ? enfin, je dis ça comme ça , parce que en farfouillant un peu, le président de la république et les ministres sont rémunérés par de l’argent qui incorpore, entre autres joyeusetés, les saisies d’argent illégal, ergo, les ministres touchent de l’argent sale !
        Ou sinon, j’extrapolerait le raisonnement de Robert Marchenoir ci dessus , en disant que, quand un élu s’achète une voiture, le véhicule, comme il a « été payé avec de l’argent public », bin, « il est a nous » ! 😉

        Et pour changer, je suis de très mauvaise foi, je vous l’accorde 😉

  17. Il conviendrait aussi de citer le salariat de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires, sur compétence d’avocat (information donnée par M. FILLON lors de son intervention à TF1, qui s’est révélée fausse, suite à l’investigation d’un journaliste) et des chèques perçus de la questure, lorsque M. FILLON était sénateur, suite à « économie » d’embauche de collaborateurs (d’autres sénateurs ont accepté cette « ristourne »). En résumé, M. FILLON a été récompensé financièrement pour ne pas avoir embauché ! Jolie application ici du principe républicain de la répartition de l’argent public, venu donc directement de nos poches ! Dans un contexte de chômage aussi important, cela relativise bigrement toute déclaration politique ultérieure sur le retour à l’emploi. Désolé, je regarde toujours la pratique, pas uniquement les intentions.
    Oui, tout-e candidat-e à une élection doit aujourd’hui « souffrir » de la transparence démocratique que seuls des journalistes, malheureusement, peuvent nous garantir : les déclarations de revenus, de patrimoine et d’intérêt des parlementaires élus et des ministres sont accessibles uniquement par la presse, et non par chaque citoyen-ne. Donc aucune « boule puante »… les journalistes du Canard Enchaîné ont enquêté sur la base de ces déclarations.
    Oui, M. FILLON n’est pas un chevalier blanc. Et il n’est pas le seul : quelque soit le parti, en cherchant bien, nous trouvons trop souvent « des délicatesses ». Il est plus que temps que nous changions de République, que cessent les « carrières » politiques et leurs lots de disponibilités à des intérêts particuliers primant l’intérêt général.
    Oui, je connais plusieurs électeurs de droite qui ont décidé de s’abstenir maintenant, et ils ne sont pas prêts de réviser leur décision. M. FILLON aurait du comprendre que l’impunité, c’est fini !
    Car il est plus que temps que cessent toutes ces dérives. Regardons du côté des démocraties nordiques et apprenons ! Il y a longtemps, en France, que nous ne sommes plus des Lumières côté démocratie : c’est l’oligarchie qui s’est imposée ! La « morale républicaine  » s’impose à chacun-e, je pense à mes enfants qui découvrent des tableaux pareils !
    Enfin, pour faire écho à celles et ceux qui aspirent à moins d’État et de souveraineté, je leur propose, en responsabilité, cette courte lecture : http://www.iris-france.org/68169-corruption-fraude-et-evasion-fiscale-repenser-la-lutte-contre-limpunite/

    • Bonsoir,
      Repassant par ce blog, je lis et je m’étonne. Bon les assistants familiaux, j’espère qu’un jour nous pourrons dire que c’était hier. Simplement ce n’est pas vraiment la question du jour : l’épouse de M. FILLON a-t-elle fourni un « vrai » travail pour être rémunérée comme collaboratrice parlementaire ou comme correspondante littéraire de la Revue des Deux Mondes ? Je n’ai pas la réponse, je laisse travailler le PNF (Parquet national financier). Tout de même, pour une candidature à la fonction suprême (présidence), la transparence démocratique aurait du jouer avant candidature pour tout le monde, cela aurait été plus simple, voilà ce que je veux retenir de cette affaire. Maintenant, si M. MACRON a « bricolé », alors oui, je suis prêt à vous rejoindre, ce serait bien que cela soit aussi examiné. Quand au coup d’État, oui, cela prête à sourire, même si la « politique » peut favoriser un climat parfois délétère, je pense, par exemple, ‘au croc de boucher » ou aux « sans dents »…
      Je tiens dans cette affaire à rester positif et à retrouver « ma boussole » républicaine.

  18. Le Parquet national financier ne serait pas la juridiction appropriée pour instruire l’affaire (aux multiples facettes => multiples chefs d’inculpation :conflit d’intérêts,prise illégale d’intérêts,détournements de fonds publics,abus de biens sociaux,emploi fictif,violation du règlement des assemblées…etc)selon le clan Fillon.La presse ainsi que la justice ne seraient pas qualifiées pour savoir si les agissements de M. Fillon sont délictueux.Mieux:la presse et la justice seraient les ennemis jurés de M. Fillon et donc de la démocratie.Ces affirmations/assertions appellent deux réflexions.Tout d’abord on connaît peu de démocratie vivante et pérenne privée de presse libre et de justice indépendante.Dans les dictatures/régimes autoritaires la justice comme la presse sont aux ordres du pouvoir exécutif.On peut donc entrevoir la façon dont M. Fillon exercerait le pouvoir en considérant que la justice et la presse sont les ennemis de la démocratie…On peut légitimement s’en inquiéter.D’autre part,si la justice n’est pas habilitée à rendre la justice (y compris lorsqu’un député est impliqué)alors les institutions sont illégitimes,sont frappées d’illégitimité.Le clan Fillon a martelé :« la justice est nulle ».Dès lors,on peut penser,dans la mesure où M.Fillon entend prendre le pouvoir (briguant la magistrature suprême)qu’il cherche à se soustraire à la justice en se prévalant de sa qualité (député)et qu’il prépare un « coup d’état institutionnel ».

  19. Le maintien de la candidature Fillon,envers et contre tout,est une atteinte à l’ordre public,un trouble à l’ordre public.Ce scandale qui porte atteinte aux institutions de la France (reposant sur la loi)et à l’Etat de droit (la République ne saurait être dirigée par un délinquant)déshonore la France en la faisant passer pour une république bananière ce qu’elle n’est pas.Le député Fillon est soupçonné d’avoir détourné de l’argent public durant une longue période et sur une échelle qui n’est pas négligeable (plus d’1 million d’euros).Le député Fillon est soupçonné d’entretenir de façon calculée,préméditée et systématique des relations intéressées avec des groupes d’intérêts (« conflits d’intérêts »).Le député Fillon est soupçonné d’avoir érigé le népotisme en système.Dès lors manifester sa désapprobation devient une nécessité,un devoir,une obligation politique et morale.Il y va de l’honneur de la République française et de sa réputation à l’étranger.En aucun cas la République française ne doit devenir un régime politique corrompu,méprisé et comparable à celui des régimes autoritaires.M.Fillon incarne cette décomposition de la démocratie française :il doit quitter la scène publique dans l’intérêt de la France.C’est aux citoyens d’en décider car les citoyens ne sont pas les sujets du « roi » Fillon.

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