2017 : Les vœux du Président … et Bonne Année !

Année d’élection présidentielle, année d’alternance possible, et même peut-être (rêvons un peu) année zéro d’une transformation graduelle mais impérieusement nécessaire de nos structures afin de retrouver liberté, légèreté et agilité dans un monde qui s’annonce mouvementé sur le plan géopolitique comme sur le plan économique, 2017 est plus que d’habitude l’occasion pour nos nombreux hommes politiques, dirigeants ou pas, candidats ou pas, de nous adresser des vœux pleins de sollicitude non dénués de sollicitation électorale. 

Comme le remarquait Kant en 1784 dans Qu’est-ce que les Lumières ? ou Bastiat en 1850 dans La Loi, l’humanité ne manque ni de « tuteurs qui très aimablement (par bonté) ont pris sur eux d’exercer une haute direction sur l’humanité » (Kant), ni d’hommes politiques tout disposés à se placer « au dessus de l’humanité pour la régenter, trop de gens (faisant) métier de s’occuper d’elle » (Bastiat)En cette année qui débute, nous sommes particulièrement bien servis en ce domaine.

Bien qu’ayant annoncé ne pas se présenter pour un second mandat présidentiel, François Hollande ne fait pas exception. Du reste, n’aurait-il pas quelques petites arrière-pensées ? Il dit bel et bien qu’il présente ses vœux de Président pour la dernière fois, mais il a certainement remarqué que sa popularité se requinque et que parallèlement son vrai-faux dauphin, Manuel Valls, est à la peine. D’ici à se forger quelques idées de sauver la gauche et la France par la même occasion… D’où peut-être sa présentation extrêmement optimiste de son bilan et de la situation de la France, d’où les petites allusions du style : « c’est bien, mais il faut aller encore plus loin », sous-entendu : qui mieux que moi pour le faire en vous rassurant et en vous protégeant ?

Après une première partie consacrée à la menace terroriste, à la magnifique résilience des Français et au travail admirable des forces policières et militaires pour nous protéger, après une seconde partie où il est question des valeurs de la France, pays admiré et attendu partout dans le monde selon lui, le Président aborde la question économique pour laquelle il revendique son action qui serait en train de porter ses fruits, comme il l’avait déjà affirmé dans son allocution de renonciation.

Il conclut sur le choix que les Français vont devoir faire d’ici 5 mois, non sans quelques mises en garde contre tous ceux et tout ce qui pourraient constituer une « brutalité » à l’encontre de ce fameux modèle social que le monde entier nous envie, seul garant possible selon lui, de liberté, fraternité, égalité et prospérité dans notre beau pays.

Dans cet article, je reprends le texte complet des Vœux 2017 de François Hollande dans les encadrés gris ci-dessous, et j’y intercale mes commentaires personnels en bleu. Mais tout d’abord, voici  la vidéo de son allocution (09′ 29″) :

Mes chers compatriotes,

Ce soir, c’est la dernière fois que je vous présente mes vœux comme Président de la République.

Il se murmure que François Hollande regrette d’avoir annoncé qu’il ne se représentait pas. Comme il le dit plus bas, « agir pour la France, se battre pour la justice et le progrès, c’est l’engagement de toute ma vie. Je n’y renoncerai jamais. »

Face aux difficultés de Valls, face à l’éparpillement des candidatures de gauche hors de la primaire, il ne perdrait pas espoir de représenter une solution d’union. A suivre donc, tant rien ne se passe « comme d’habitude » dans cette élection …

Notons également que depuis l’arrêt officiel des 7 candidats de la primaire de gauche, on ne dispose d’aucun sondage permettant de les classer. S’agirait-il de masquer la situation de l’ex-Premier ministre ? Un sondage de début décembre montrait Valls en tête au premier tour mais au coude à coude avec Montebourg au second, tandis qu’Emmanuel Macron, hors primaire, atteint des sommets de popularité. D’après les sondeurs, c’est juste que les médias, prudents, ne commandent plus de sondages …

C’est pour moi un moment d’émotion et de gravité. Je veux le partager avec vous, Françaises et Français de toutes origines, de toutes convictions, de toutes confessions, de métropole et d’outre-mer.

Stature présidentielle : gravité, union, bras protecteurs du Président sur tous les enfants de France, quels qu’ils soient.

Je veux d’abord vous parler de ce que vous avez enduré cette dernière année lorsque notre pays a été frappé par de terribles attentats : celui de Nice le 14 juillet dernier mais aussi de Magnanville, de Saint-Etienne-du-Rouvray. Je pense en cet instant aux victimes, à leur famille, aux blessés qui souffrent dans leur cœur et dans leur chair.

Je sais aussi l’inquiétude qui est toujours la vôtre face à cette menace terroriste qui ne faiblit pas, comme hélas en témoigne ce qui s’est produit à Berlin ces derniers jours. Il me revient donc avec le gouvernement de Bernard Cazeneuve d’assurer votre protection. J’y consacre tous les moyens nécessaires et je veux rendre hommage à nos policiers, à nos gendarmes, à nos militaires qui se dévouent jusqu’au sacrifice pour assurer notre sécurité.

François Hollande a raison, la menace terroriste ne faiblit pas. On l’a vu non seulement à Berlin, mais aussi en Turquie pendant le week-end du Nouvel An. Si Daesh perd du terrain lorsqu’il s’agit de faire face à des ripostes militaires classiques, comme on le constate depuis environ deux ans, ce groupe reste hautement opérationnel dans une version « low cost » du terrorisme, celle qui demande peu de moyens matériels et humains, mais qui sème efficacement la terreur.

Se pose dès lors la question de nos alliances. Daesh est l’ennemi du monde entier, y compris de pays qu’on peut difficilement considérer comme nos amis et/ou qu’on peut difficilement soutenir dans leur forme politique actuelle. Il devient donc compliqué de savoir avec qui s’allier sans renier nos valeurs de « patrie des Droits de l’Homme. »

Se pose également la question de notre protection face au terrorisme. Si François Hollande considère à juste titre qu’il lui revient d’assurer notre protection, il ne dit rien du « comment », se contentant de rendre un hommage sympathique, mais assez formel et passe-partout, aux forces de police et de gendarmerie.

Or la façon dont cette protection s’est matérialisée a surtout pris la forme de l’Etat d’urgence qui vient d’être prolongé malgré sa faible incidence sur la maîtrise des événements terroristes, ainsi que celle de la loi Renseignement qui fait de nous tous des terroristes potentiels dont les télécommunications sont surveillées par décision administrative, tandis que les terroristes effectifs se gardent bien de recourir à ce mode de communication dans leurs opérations.

La seule façon un tant soit peu efficace de lutter contre le terrorisme consiste à faire du renseignement de terrain, remonter des filières, suivre des individus repérés etc… C’est bien sûr extrêmement difficile, et ça l’est d’autant plus que les moyens financiers et humains ne sont pas alloués vers ce type de travail, mais vers les dispositions générales citées plus haut. S’ajoute à cela bon nombre de « dysfonctionnements » et « bricolages » au sein des services de police, ainsi que le déplorait peu avant l’attentat de Nice un rapport parlementaire sur les attentats de Paris qui fut hélas peu commenté.

Face aux attaques, vous avez tenu bon. Les terroristes voulaient vous diviser, vous séparer, vous effrayer, vous avez montré que vous étiez plus forts, rassemblés, solidaires et unis. Vous n’avez pas céder aux amalgames, aux stigmatisations, aux vaines querelles. Vous avez continué à vivre, à travailler, à sortir, à circuler, à chérir la liberté. Vous pouvez être fiers de vous.

Selon moi, François Hollande se montre beaucoup trop lénifiant lorsqu’il pense que les terroristes n’ont pas réussi à nous diviser. Que ce soit à travers les attentats ou à travers les flots de réfugiés que la violence de Daesh et les guerres moyen-orientales ont amené vers nos pays européens, on sent, je crois, une profonde interrogation se faire jour sur le sens de nos frontières et sur le sens de la libre circulation des personnes. C’est précisément un sujet qui se trouve au coeur de la campagne électorale en cours et qui déborde sur la préservation de nos valeurs chrétiennes avec son corolaire médiatique des crèches dans les services publics.

Il a cependant raison lorsqu’il constate que nous avons continué à vivre et travailler comme si de rien n’était. Est-ce l’effet d’un courage particulier, d’une volonté d’affirmer nos choix de vie ouverts, ou simplement l’effet naturel de la résilience, de la prise d’habitude et de l’oubli, d’autant que finalement le nombre de victimes est très faible par rapport à la population ? Certainement un peu des deux, mais politiquement, il est certes préférable de vanter le courage de ses compatriotes.

Mais nous n’en avons pas terminé avec le fléau du terrorisme. Il nous faudra continuer à le combattre -à l’extérieur, c’est le sens de nos opérations militaires au Mali, en Syrie, en Irak- Irak où je me rendrai après-demain pour saluer nos soldats. Le combattre aussi à l’intérieur pour déjouer des attentats, mettre hors d’état de nuire les individus dangereux et prévenir la radicalisation djihadiste.

Soyez certains d’une chose : que de cette lutte contre la barbarie, notre démocratie sortira victorieuse.

Nous n’en avons pas terminé avec le terrorisme : en effet, comme je le disais plus haut, c’est un travail de fourmi et de longue haleine.

Il faut continuer à le combattre : oui, en veillant à nos alliances et aux moyens employés. Notre démocratie n’en sortira victorieuse – et méritera encore le nom de démocratie – que si elle renonce à adopter des mesures liberticides pour lutter contre ceux qui veulent nous priver de liberté.

Mes chers compatriotes, cinq années de présidence m’ont forgé une expérience que je veux vous livrer ce soir : la France est un pays admiré, attendu et même espéré partout dans le monde. C’est sans doute l’héritage de notre Histoire, de notre langue, de notre culture mais c’est surtout le respect qu’inspirent nos valeurs, notre mode de vie, notre attachement pour la liberté. C’est ce qui explique que lorsque nous sommes attaqués, le monde entier est à nos côtés. C’est ce qui donne du crédit à la parole de la France pour porter de grandes causes -je pense à la lutte contre le réchauffement climatique, rappelez-vous, c’est à Paris qu’un accord historique a été conclu ; vous en voyez avec les pics de pollution l’impérieuse nécessité surtout de le mettre en œuvre. Alors je vous l’affirme : la France ne laissera personne ni aucun Etat, fût-il le plus grand, remettre en cause cet acquis majeur de la communauté internationale.

Il est terriblement décevant de lire ce paragraphe sur la grandeur de la France dans le monde, sur ses apports véritables à la culture mondiale, à la notion de liberté et aux droits de l’homme pour tomber en conclusion sur l’accord de Paris sur le climat signé il y a un an lors de la COP21. François Hollande a certes le futur Président américain dans son collimateur, lequel a souvent exprimé son scepticisme vis-à-vis des craintes onéreuses entretenues par les partisans du réchauffement climatique anthropique.

Mais les doutes concernant l’accord de Paris dépassent largement les sceptiques. Même en supposant que les craintes réchauffistes soient fondées, l’accord en question est en fait particulièrement vague sur les objectifs à atteindre et très peu contraignant pour les pays signataires. Si l’Inde, la Chine et les Etats-Unis s’y sont ralliés, c’est précisément parce qu’ils savaient pouvoir s’en affranchir facilement. Beaucoup d’effet d’annonce, beaucoup de barouf médiatique, donc, et fort peu de réalisme.

Face aux puissances, les anciennes comme les nouvelles, la France doit réaffirmer son indépendance. Dans un environnement international plein d’incertitudes, avec un climat de guerre froide, peu de pays ont par leur défense, c’est-à-dire leur armée et la politique étrangère, la capacité de décider souverainement. Nous l’avons. Et nous devons tout faire pour préserver cette liberté stratégique parce que la France a un rang et un message à défendre. Elle n’accepte pas les violations des droits humains les plus élémentaires -l’utilisation des armes chimiques, les massacres de populations civiles comme à Alep, les persécutions des minorités religieuses, la soumission de la femme. La France n’admet jamais le fait accompli, la mise en cause des frontières. Elle cherche partout par le dialogue, des solutions, y compris au Proche et au Moyen-Orient. La France se bat pour le développement de l’Afrique et la réduction des inégalités car elle sait que là se situe le règlement des migrations. Voilà ce que signifie être Français aujourd’hui et je voudrais que vous puissiez, là-encore, en être fiers.

Voilà un paragraphe d’une grande beauté hypocrite ! On se demande si François Hollande se rappelle qu’il est l’ami de l’Arabie saoudite, du Qatar et de Fidel Castro. C’est merveilleux de se faire le chantre des droits de l’homme, de rappeler que Bachar El Assad est un tyran de la pire espèce et de mentionner en deux mots les persécutions religieuses et la soumission des femmes !

Mais on aimerait l’entendre dire explicitement qu’il s’agit avant tout de la persécution des chrétiens d’Orient ; on aimerait l’entendre condamner haut et fort les exécutions au sabre et les flagellations en place publique pratiquées quotidiennement en Arabie saoudite par le roi Salmane ; on aimerait que les ventes de Rafales ne le poussent pas à accorder la Légion d’honneur au prince héritier de ce pays.

Quant au développement de l’Afrique, c’est en effet une des solutions à nos problèmes d’immigration. Mais de quel développement parle-t-on ? De celui qui consiste à déverser des milliards de subventions et d’aides en tout genre comme on le fait depuis des années, alimentant ainsi la corruption et par voie de conséquence les guerres ethniques, et empêchant les populations locales de se prendre en charge, se réformer et d’innover, ainsi que l’expliquait très clairement Dambisa Moyo en 2009 dans  son livre Dead Aid ?

Mes chers compatriotes, tout au long de mon mandat, je n’ai qu’une priorité : redresser notre économie pour faire baisser le chômage. Je revendique les choix que j’ai fait -les résultats arrivent, plus tard que je ne les avais prévus, j’en conviens mais ils sont là- les comptes publics ont été rétablis, la Sécurité sociale est à l’équilibre, la compétitivité de nos entreprises a été retrouvée, la construction de logements atteint un niveau record, l’investissement repart et, surtout le nombre de demandeurs d’emploi baisse enfin depuis un an. Parallèlement, je l’ai voulu ainsi, le progrès social n’a pas arrêté sa course ; de nouveaux droits ont été ouverts pour les salariés, pour la formation tout au long de leur vie, pour l’insertion des jeunes, pour l’accès de tous à la santé. Il reste encore à faire mais le socle est là, les bases sont solides.

François Hollande s’était engagé à ne se représenter que si la courbe du chômage connaissait une inversion significative d’ici la fin de son mandat. Il considère maintenant que ce critère est réalisé, mais trop tard, ce « trop tard » seul expliquant sa renonciation.

Là encore, les mots ont un sens. Qu’appelle-t-on « inversion » de la courbe du chômage ? La baisse du nombre de demandeurs d’emploi via la martingale habituelle des grands travaux, des emplois aidés et des mises en formation, stages et emplois précaires subventionnés qui ne déboucheront pas forcément sur des emplois, comme c’est en effet le cas depuis un an, ou bien via un environnement économique dynamique créateur d’emplois par lui-même ?

Sur les comptes publics, la dette et l’équilibre de la sécurité sociale, j’ai déjà signalé combien ces satisfecit que Hollande s’adresse étaient incongrus et immérités. Les nouveaux droits ouverts dont il se vante ne sont jamais que plus de dépense publique à relents clientélistes en direction des jeunes (la garantie jeunes), ou des usines à gaz impraticables en direction des salariés (compte pénibilité, formation à vie), ou des mesures de fonctionnarisation de la médecine comme le tiers-payant.

Là où François Hollande voit des bases solides, je vois au contraire une cavalerie dangereuse, illustrée par les contorsions dont Michel Sapin a dû faire preuve pour boucler le budget 2017.

Ces succès, ce sont les vôtres. Vous devez vous en emparer, non pour nier les difficultés -elles demeurent- occulter les souffrances -elles sont là- ou repousser les choix -il y en aura à faire- mais pour prendre conscience de vos atouts, de vos talents, de vos capacités, de vos réussites. Notre principal adversaire, c’est le doute. Vous devez avoir confiance en vous, surtout face aux défis qui nous attendent. En cette fin d’année, ce que nous croyions acquis parfois pour toujours -la démocratie, la liberté, les droits sociaux, l’Europe et même la paix- tout cela devient vulnérable, réversible. On l’a vu au Royaume-Uni avec le Brexit et aux Etats-Unis lors de l’élection du mois de novembre, on le voit sur notre continent à travers la montée des extrémismes. Il y a dans l’Histoire des périodes où tout peut basculer. Nous en vivons une.

Il est comique de voir François Hollande s’effrayer de la montée des populismes sur notre continent, alors que Marine Le Pen, clairement visée dans son discours, a tenu dans ses propres vœux des propos qui sont pratiquement une copie conforme de ce que lui-même disait pendant sa campagne de 2012.

A l’époque, il n’aimait ni les riches ni la finance. Aujourd’hui, Marine Le Pen nous explique, dans une allocution pleine de bons sentiments et totalement vide de mesures concrètes, qu’elle se présente contre les candidats des banques et de la finance ! Qui dit mieux ?

Dans à peine cinq mois, vous aurez, mes chers compatriotes, à faire un choix. Il sera décisif pour la France, il y va de son modèle social auquel vous êtes attachés car il garantit l’égalité de tous face aux aléas de la vie et notamment la santé. Il y va de ses services publics, essentiels, et notamment l’école de la République, là où beaucoup se joue et notamment pour la jeunesse qui est notre espérance. Il y va aussi de la capacité de notre pays à saisir les grandes mutations que sont la révolution numérique et la transition énergétique pour en faire des facteurs de croissance, de bien-être, d’emplois et non des éléments supplémentaires de précarité et d’instabilité. Il y va enfin de nos valeurs. La France est ouverte au monde, elle est européenne, elle est fraternelle. Comment imaginer notre pays recroquevillé derrière des murs, réduit à son seul marché intérieur, revenant à sa monnaie nationale et en plus en discriminant ses enfants selon leurs origines ! Mais ce ne serait plus la France !

François Hollande ne pouvait adresser ses derniers vœux aux Français sans les exhorter à conserver leur modèle social, lequel plane au-dessus de nos têtes comme un dogme indépassable qu’on n’évalue jamais, alors qu’il génère chômage et déficit au fil des mois ; ni sans pointer les cas particuliers de la santé ou de l’école, pierres dans le jardin du candidat François Fillon. Tout ceci marche tellement bien actuellement qu’on ne voit pas du tout pourquoi il faudrait changer quoi que ce soit. Ce n’est pas comme si nos résultats à tous les tests PISA ou autres mesurant le degré d’éducation de nos enfants étaient catastrophiques !

Il est vrai que la « capacité de notre pays à saisir les grandes mutations que sont la révolution numérique et la transition énergétique » est en jeu. Mais si l’on considère le mandat de François Hollande sur ces points, on constate qu’ils auront été une source inépuisable de taxations et de réglementations, à défaut d’être parfaitement compris par les ministres qui en ont la charge, de Ségolène Royal à Axelle Lemaire.

Voilà les enjeux majeurs. Les débats qui s’ouvrent les éclaireront mais dans ces circonstances, le rôle des forces et des personnalités politiques est immense. Elles doivent être à la hauteur de la situation, faire preuve de lucidité, éviter de brutaliser la société et puis aussi écarter la dispersion pour certaines de nos forces politiques qui entraînerait d’ailleurs leur élimination. Mais c’est vous quoi qu’il arrive, qui aurez le dernier mot. C’est pourquoi votre responsabilité est aussi grande et la France compte sur vous.

Pour 2017, François Hollande souhaite aux Français de se doter d’un Président « à la hauteur de la situation » (donc pas Marine Le Pen qui est en-dessous de tout), « lucide » (donc pas François Fillon qui est aveugle sur Poutine), « qui ne brutalise pas la société » (donc pas Marine Le Pen qui veut arrêter l’immigration et pas François Fillon qui veut revoir l’état providence).

Il s’agit aussi « d’écarter la dispersion pour certaines de nos forces politiques » : nous voilà au coeur du problème du PS dont la primaire, où s’affronteront principalement Valls le vrai-faux dauphin, Peillon qui revendique le bilan tout en critiquant Valls, Montebourg et Hamon qui représentent la fronde, est prise en tenaille entre Mélenchon (à gauche toute) et Macron (ni droite ni gauche, mais moi Macron en sauveur). Et nous revenons à cette hypothèse, à ce fol espoir possible de Hollande de réaliser la synthèse de la gauche par sa candidature de dernier recours…

« C’est vous quoi qu’il arrive, qui aurez le dernier mot » : bien vu ! Encore faudrait-il éviter de raconter aux Français trop de n’importe quoi enrobé dans des beaux sentiments.

Pour ma part, jusqu’au dernier jour de mon mandat, je serai pleinement à ma tâche pour servir notre pays ; agir pour la France, se battre pour la justice et le progrès, c’est l’engagement de toute ma vie. Je n’y renoncerai jamais. J’ai partagé avec vous des épreuves et des souffrances mais aussi des joies et des bonheurs.

François Hollande ne serait-il pas en train de nous dire : « Merci pour ce moment » tout en voyant se profiler une façon de revenir pour ce qu’il qualifie d’engagement de toute sa vie ?

J’ai eu l’immense fierté d’avoir été à la tête d’un peuple debout, fidèle à lui-même et à sa vocation universelle. C’est un lien indéfectible qui nous unit et que rien n’altèrera. C’est fort de cette conviction que je vous adresse du fond du cœur mes vœux les plus chaleureux pour cette nouvelle année.

Français, lecteurs, vous sentez-vous en lien indéfectible et inaltérable avec François Hollande ? On a envie de rire, mais son insistance à se montrer lié indéfectiblement et à vie au destin de la France finit par donner de la consistance à cette idée qu’il envisage malgré tout de se poser en recours.

Vive la République ! Vive la France !

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A lire l’allocution de François Hollande, il est frappant de constater à quel point il est facile de faire un discours d’apparence parfaitement acceptable par tout le monde tant qu’on reste dans les vœux pieux. Qui ne veut pas faire baisser le chômage ? Qui ne veut pas préserver la paix, la prospérité, notre culture, nos valeurs ? 

Ce qui crée la différence, c’est le « comment. »

Or force est de constater que François Hollande veut le bien des Français tout en voulant continuer à pratiquer ce qui n’a débouché que sur une forme de faillite en puissance du pays (dépenses publiques, déficits, dette, chômage) alors que des pays voisins et comparables sont parvenus à se relever de la crise de 2008 et à se réformer afin d’être prêts pour la suite qui s’annonce complexe tant sur le plan économique que géopolitique.

En ce début d’année 2017, je forme le vœu que le débat public soit suffisamment riche et approfondi pour ne pas se contenter de propos lénifiants ambigus, afin d’aller sans tabou jusqu’au « comment » des choses.

Et à vous, très chers lecteurs, je souhaite une année 2017 riche en bonheurs personnels, en plaisirs intellectuels et en découvertes originales. Que la concorde cimente vos affections avec ceux qui vous tiennent à coeur !


bonne-annee-2017Illustration de couverture : Année possible d’alternance, et, encore mieux, de véritable transformation, 2017 nous promet déjà de beaux feux d’artifice pour la suite !

4 réflexions sur “2017 : Les vœux du Président … et Bonne Année !

  1. Bonne année également Nathalie, ainsi qu’à vos proches. Bon, maintenant qu’on en a fini avec les politesses, je peux râler 😉 oh ce n’est pas grand chose, c’est un détail : Hollande est (encore) le président en titre, mais n’a jamais été à la hauteur, et a même entre ses tergiversations, et ses pantalonnades, abaissé cette haute fonction. Il voulait être un « président normal », il n’a été& que normal ! c’est pourquoi, je proteste avec une courtoise véhémence sur l’emploi de la majuscule pour « président » quand on parle de lui ! 😉

  2. Moi aussi, tout comme le Président, je vous souhaite une belle Bananée.

    Petite remarque qui ne contredit pas l’essentiel de vos propos : non, la seule façon de faire de l’espionnage n’est pas le renseignement humain. Il s’agit là d’un cliché dépourvu de fondement. C’est exactement le contraire : depuis un siècle, les plus grands succès de l’espionnage mondial proviennent pour une part importante du renseignement électronique. La radio d’abord (et pendant longtemps), hier le téléphone, Internet, les satellites, aujourd’hui la cyber-guerre.

    La classification la plus secrète, au sein des services de renseignement américain, est réservée aux informations obtenues par voie électronique : ce sont les plus précieuses, et celles dont la révélation risquerait de causer le plus de dommages.

    Le cliché du « renseignement humain » qui serait éternellement « négligé » provient d’une part d’un romantisme mal placé (il serait courageux de risquer sa vie en infiltrant l’ennemi, alors qu’il serait lâche et pas fair-play de l’espionner à distance par des moyens techniques), d’autre part du cinéma et des romans d’espionnage (James Bond ne peut évidemment pas passer son temps devant un écran à écrire des lignes de programme).

    Il y a des cas, beaucoup de cas, où il est tout simplement impossible de faire du renseignement humain. Quant au terrorisme islamiste, les attentats déjoués le sont massivement grâce à l’espionnage électronique. Remarquez le nombre de fois où les médias annoncent qu’un attentat a été empêché (ou un coupable retrouvé) grâce aux informations fournies par un pays étranger.

    Dans la plupart des cas (voire dans tous), il s’agit des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne, et de leurs moyens très puissants d’espionnage électronique. (La France n’est pas trop mauvaise en la matière non plus.)

  3. Désolé, l’année qui va venir, sera celle des grands vents, des tempêtes, des tonnerres et des éclairs. Quand on a été aussi mal barré par un capitaine de pédalo pendant 5 ans, on ne doit pas s’attendre que pour affronter Scylla, on puise s’enorgueillir de s’en être bien tirer avec Charybde.
    Un quinquennat commencé sous la pluie, nous annonce sa fin sous le feu et sans doute la mitraille.
    Désolé, prenez vos précautions, morales, familiales, physiques, financières, énergétiques, mécaniques, et plus car j’en oublie, et embrassez vos proches vos enfants, vos petits enfants, vos parents, vos grands parents, vos voisins, vos amis et tous ceux qui ne vous veulent pas du mal.
    Faites la Paix avec vous-même et votre famille, car le monde des bisounours mal élus va disparaitre et il le sait, et il ne veut pas s’en aller « bon joueur ». Le fair play, il ne connait pas. Le mur (de Berlin) est tombé depuis bien longtemps la bas, mais chez nous, en France, c’est un abime, un gap, une faille qu’il faudra franchir. Et impossible est « socialiste », donc, comme en 14, avec Nivelle comme général fusilleur de soldats chair à canon, montrons au monde entier, comment « mourir ensemble » puisque nos chefs ne pensent qu’à vivre entre eux et pour eux et sans nous.
    Je ne prétend pas connaitre l’avenir, mais parfois, ce que l’on pense, se révèle plus exact que la réalité que l’on nous a cachée depuis 5 ans. Et la vérité socialiste est compliquée. Donc « fausse ».
    La vérité, ce n’est point ce qui se démontre, c’est ce qui simplifie. Et moi, je simplifie, il y a les bons et les méchants, il y a le blanc et le noir, et au milieu il y a l’amalgame, celui qu’on ne veut pas qu’on fasse, comme les « écoliers » avec les crayons de couleurs. D’ou cette campagne incessante sur le « Pas d’amalgame » venue des instances dirigeantes hollandistes du politiquement correcte.
    Alors, français, provinciaux, je suis désolé que les vœux présidentiels ne vous aient pas prévenus que ceux qui n’ont pas connus les effluves de mai 1968, vont connaitre celles de mai 2017 et ce sera pire qu’avant, mais moins pire que demain.
    « C’est le rêve français que je veux réenchanter », disait il. Mais nous, nous avons vécu un cauchemar de 5 ans.

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