Hollande s’en va : le changement, c’est enfin maintenant !

contrepoints-2Si ce n’est le ton pitoyable sur lequel elle a été prononcée, c’est par une allocution qui aurait tout aussi bien convenu à une déclaration de candidature tant elle n’énumère que des réussites mirobolantes, que le Président sortant François Hollande a annoncé hier soir, premier jour d’inscription pour les primaires de gauche, qu’il ne se représenterait pas. 

Comme l’a dit le candidat écologiste Yannick Jadot dans la foulée de la déclaration du chef de l’État, « cette élection présidentielle est complètement dingue ! » Oh, que oui ! Quel sera le prochain coup de théâtre ? On peut légitimement se le demander tant rien ne se déroule comme prévu dans cette course à l’Elysée qui nous fait soudain courir de surprise en surprise ! Je me désolais bien à tort en pensant que le temps serait long et ennuyeux jusqu’à mai 2017 ! Car depuis quelque temps, on a comme l’impression que le changement, c’est enfin maintenant !

Il y a seulement quelques semaines, on voyait se profiler un second tour Juppé Le Pen, et sa variante éventuelle Sarkozy Le Pen. Mais on croyait aussi deviner en embuscade un Hollande calculateur et manipulateur, et on se laissait à imaginer pour lui toutes sortes de scénarios complexes qui lui permettraient finalement de rafler la mise dans la primaire de gauche, puis de s’imposer pour un second mandat face à une Marine Le Pen dûment encouragée.

Aujourd’hui, Sarkozy, Juppé et Hollande sont hors concours. Des « grands » candidats, il ne reste plus que Marine Le Pen, dont la position est loin d’être aussi solide qu’auparavant du fait de la disparition des trois précédents. Si les instituts de sondages sont souvent accusés de ne pas rendre compte correctement de l’état de l’opinion, reconnaissons qu’ils ont toujours averti sur le fait que les Français ne voulaient plus revivre le match Sarkozy Hollande. Eh bien, c’est chose acquise et la présidentielle s’annonce maintenant comme plus ouverte que jamais !

Sans considérer sérieusement une victoire ultime de François Hollande, dont la cote de popularité est au plus bas de façon constante depuis très longtemps, j’étais cependant convaincue qu’il se représenterait pour la simple raison que ne pas se représenter équivaudrait à signer son échec. La condition qu’il s’était imposée sur l’inversion de la courbe du chômage commençait du reste à prendre mathématiquement forme grâce aux mises en formation accélérées de ces derniers mois.

De son côté, le Parti socialiste avançait argumentaire sur argumentaire pour défendre le bilan du quinquennat. Hé oh, la gauche ! Ça va mieux et le bilan du Président est excellent, faites passer le message ! nous répétait inlassablement Jean-Christophe Cambadélis qui a manifestement décidé de ne pas se laisser voler les fruits de son intense travail d’imagination. Dans un tweet censé saluer la décision de François Hollande, il continue à soutenir la thèse du grand Président et accouche d’une explication proprement  extraordinaire : si le Président renonce, c’est pour « protéger son bon bilan » !

Écoutons le Président de la République et réalisons à quel point, selon ses propres dires, il mériterait de se représenter (vidéo, 09′ 54″) :

« Depuis mai 2012 (…) j’ai agi pour redresser la France et la rendre plus juste. Aujourd’hui, les comptes publics sont assainis, la sécurité sociale est à l’équilibre et la dette du pays a été préservée. (…) Modèle social conforté … lutte contre le réchauffement climatique … mariage pour tous … etc… »

La réalité, c’est que malgré tous ces merveilleux accomplissements, François Hollande ne se représente pas. La réalité, c’est que le merveilleux n’existe que dans l’esprit foncièrement créatif des derniers soutiens de Hollande.

Dans le détail, les comptes publics ne sont pas assainis, il sont maquillés. La sécurité sociale n’est pas à l’équilibre, elle a été renflouée par des fonds divers et variés, en provenance de la CSG notamment, et les améliorations existantes sont le résultat de la réforme Woerth de 2010, pas des folles élucubrations de Mme Touraine. Quant à la dette, que veut dire préservée ? Entre décembre 2012 et juin 2016, elle est passée de 1834 à 2171 milliards d’euros et de 90 à 98 % du PIB.

La réalité, c’est que même à gauche et à la gauche de la gauche existe un sentiment persistant d’échec et un désir acharné de changement de tête qui s’est matérialisé dans la demande et l’obtention d’une primaire. La réalité, c’est qu’un ministre de l’économie a démissionné pour se présenter contre Hollande en pointant les immobilismes de l’exécutif et qu’un Premier ministre a été récemment à deux doigts de le faire pour éviter de couler avec le Président.

Que se sont dit Hollande et Valls lors de ce fameux déjeuner qui s’est achevé sur le statu quo ministériel ? Quel marchandage y a-t-il eu entre eux ? Hollande avait-il déjà décidé de partir, conforté dans sa décision par sa popularité en berne, l’ampleur du rassemblement qui s’était formé autour de François Fillon et les incitations pressantes de ses « amis » ? Ou, plus prosaïquement, obligé par sa totale impuissance face à la déliquescence d’un pays qu’il a accentuée et ne sait plus endiguer ?

La réalité, constate amèrement François Hollande, c’est que j’ai agi sans redresser ni apaiser la France, à tel point que plus personne ne peut me voir en peinture, que ce soit les collectivistes, les socio-démocrates ou les libéraux :

« Aujourd’hui, je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle. Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle. »

.
Et c’est ainsi que François Hollande signe son échec et s’en va, peut-être en scooter, sur un dernier semblant de réussite débité sur un ton presque larmoyant qui pousse à se demander s’il est véritablement maître de sa décision. Et qui pousse ensuite à se demander qui pourrait bien être en train de tirer les ficelles.

À droite, les cartes ont été rebattues assez largement en faveur de François Fillon. L’extrême-droite a également ressenti la secousse car son succès devait beaucoup à l’horrible UMPS incarné par Hollande, Juppé et Sarkozy.

Comment va se rééquilibrer la gauche après la défection surprise du Président ? Qui va bénéficier de l’espace qui vient de se libérer ?

Dans la primaire de gauche, dont le vainqueur pourra compter sur le soutien, les finances et les parrainages du Parti socialiste, on pense d’abord à Valls (le côté « réformiste » du socialisme) qui apparaît maintenant comme le grand responsable de la révolution de palais qui s’est jouée hier. Hors de la primaire, on pense alors plutôt à Mélenchon (le côté archaïque du socialisme) qui pourrait récupérer les déçus frondeurs de la primaire.

Mais instruits par les surprises incroyables de cette présidentielle, on ne peut exclure les chances d’Emmanuel Macron d’apparaître comme un recours beaucoup plus cohérent que Valls du fait de sa démission préalable. On ne peut exclure non plus l’arrivée d’un Bayrou qui nous a déjà fait part de son insatisfaction vis-à-vis de François Fillon et dont on connaît la proximité avec le sortant auquel il a apporté ses suffrages en 2012.

Surtout, instruits par les surprises incroyables que nous a déjà réservées cette élection présidentielle qu’on pensait pliée, on attend avec impatience les prochains développements.

Valls mis à part, qui d’autre pourrait avoir soudain envie d’entrer dans la primaire de gauche ? Aubry, dépassée par Hollande en 2011 et qui pourrait s’imaginer retrouver un espace politique de gauche contre Valls l’ultra-libéral ? Ou Taubira, qui a expressément démissionné du gouvernement contre la politique sécuritaire de Valls l’ultra-autoritaire ? Ou Royal, qui du haut de ses 17 millions de voix de 2007, pourrait vouloir continuer à préserver les papillons et les abeilles ainsi que la dynastie Hollande au sein du pouvoir ?

Mes amis, plus que jamais, « le changement, c’est maintenant », alors à très bientôt pour de nouveaux rebondissements !


hollande-sen-vaIllustration de couverture : Hollande s’en va ! En scooter ? On ne sait pas, mais son départ rebat les cartes de l’élection présidentielle  de 2017 comme jamais !

25 réflexions sur “Hollande s’en va : le changement, c’est enfin maintenant !

  1. Merci à François Hollande !

    Je dois bien être le seul à avoir cette pensée émue à son encontre ! Jamais nous n’avons eu la chance d’avoir une figure de cet acabit qui ait le courage de démolir tout à la fois la peste et le choléra que représente la gauche … celle qui ne se souvient même plus qu’elle est fasciste dans son essence, marxiste dans ses illusions et hollandiste dans son suicide, RINP (requiem non in pace)

  2. « Boring », c’est nouveau ? Boring, non, il n’est pas ennuyeux, au contraire, les analyses sont fouillées et fines, intelligentes et cultivées, bravo ! Une restriction cependant, le rythme internet est très rapide, il y a une avalanche d’informations difficiles à digérer, et ça tous les jours. Or le rythme de publication de votre blog dénote un bel effort, mais en même temps, il est difficile à suivre, on a du mal à tout ouvrir et à tout lire, faute simplement de temps. La longueur des articles a le même effet. On en lirait plus, et ce serait plus efficace à mon sens, si les sorties étaient plus espacées et les articles plus courts. Mais bon, c’est juste un point de vue… 🙂

  3. Plus rien n’est plié d’avance…par nos me(r)dias !
    C’est le grand constat de 2016, occidental mais très prochainement mondial.
    Je suis souvent étonné d’entendre autour de moi non plus la récitation de ce qui est déversé par les me(r)dias mais par des informations et jugements venus d’ailleurs.
    Y compris pour la Syrie, la Russie et Poutine (ne vous en déplaise).
    L’information par internet s’est incroyablement développée et devenue efficiente.

  4. Cela me rappelle Boris Vian :

    Moi-je le président
    Je vous fais une lettre
    Que vous lirez peut-être
    Si vous avez le temps
    Je viens de recevoir
    Les derniers résultats
    Les sondages au plus bas
    me laissent peu d’espoir
    Moi-je le président
    je ne veux plus y-aller
    pour me faire humilier
    par tous les sans-dents
    C’est pas pour vous fâcher
    Il faut que je vous dise
    Ma décision est prise
    Je m’en vais déserter

  5. Pingback: Hollande : le changement, c'est (vraiment) maintenant ! | Contrepoints

  6. @ fm06 : Je m’accroche ! Pour un chroniqueur, tout ceci est prodigieusement intéressant !

    @ Zelectron : C’est vrai qu’il n’a rien de normal, ce Hollande !

    @ JB : Bonjour et merci pour ce commentaire. Ca m’aide à réfléchir. Bon, je déprime un peu, mais vous verriez le nombre habituel de lectures via FB et TW, et pire vous verriez les rares RT, il y a de quoi être découragée. J’ai l’impression d’être tombée dans un trou et ne plus pouvoir en sortir.
    En principe je publie tous les 3 jours, 2 plus rarement, ce qui fait entre 10 et 12 articles par mois. Aujourd’hui, c’est exceptionnel, l’actualité a pris le dessus ! Cet article sera obsolète demain.
    Tous les 3 jours, c’est un rythme assez exigeant pour moi, mais il me semble que ce n’est ni trop ni pas assez. J’ai compris qu’il fallait être régulière et fournir un niveau minimum de confort au lecteur (image, orthographe, présentation etc..)
    Par contre, la longueur … oui, on me le dit souvent. L’article d’aujourd’hui est d’ailleurs plus court, mais il est strictement d’opinion. Or en général, je donne beaucoup d’informations, de liens, de chiffres, pour justifier mes dires. C’est ça que je veux faire : présenter des sujets complets, donner les infos nécessaires et ensuite tirer mes conclusions. Mais je réfléchis à adopter une formule où j’aurais deux articles longs (environ 1700 / 1800 mots) et un article court (environ 1200).
    La pause de Noël sera bienvenue pour penser à tout ça !

    @ Tino : D’accord pour louer les apports positifs d’internet en terme d’information, mais ne pas se masquer le fait qu’il y a aussi bcp de trash et de propagande. Le seul aspect internet ne suffit pas à donner du crédit à toutes les publications, ne vous en déplaise sur la Russie🙂 Et un autre problème émerge : l’abondance de l’info a tendance à compliquer le tri qu’on peut faire entre l’important et l’anecdotique, l’intéressant et l’inutile.

    @ Royaumont : Bravo ! Excellent ! Bonne idée !

      • Oui, la petite PME familiale qui prospère sur le rejet de l’immigration sans frein et sans limite, problème que les autres balaient sous le tapis parce qu’ils sont dépassés ou au nom des théories les plus fumeuses, du vivre-ensemble ( = communautarisme qui ne dit pas son nom) à la culpabilisation post coloniale en passant par la sacralisation de l’Autre, cette PME familiale est, curieusement, étiquetée une fois pour toute extrême-droite, ce qui arrange à peu près tout le monde, à commencer par elle-même avec son folklore patriotique.
        Or quand on regarde son programme économique, il est, à la virgule près, celui de Mélenchon : bien étatique.
        Il faudrait le répéter inlassablement. Mais les libéraux sont fautifs eux-aussi, qui ne savent pas faire la différence entre libre circulation (abusive) des personnes et (bénéfique) des biens. On lit que c’est un tout indivisible. Je veux bien, mais d’ici 10 ans, on n’aura plus de biens à faire circuler librement si le déferlement continue. Et la PME prospérera de plus belle. Etatique comme Mélenchon.

  7. @ JB : « Boring et sans intérêt », c’est un commentaire que j’ai lu il y a deux trois jours sous un de mes articles. J’étais assez dépitée, et par bravache je me suis défoulée en enlaidissant mon blog au maximum : j’ai tenté quelques couleurs criardes, des polices énormes, des fonds horribles, etc… et finalement je suis arrivée à ces deux phrases d’en-tête. Le « garanti sans intérêt » m’a amusée, ça fait penser à « garanti sans huile de palme. » Mais je vais revenir à la raison !

    @ Souris donc : Les tenants de la libre circulation « abusive » des personnes sont aussi les anti-TAFTA, les anti-libre-échange, les altermondialistes avides de subventions partout. Je crois que les libéraux tiennent la libre circulation des personnes pour un bien à partir du moment où c’est lié à la libre circulation des marchandises et à une économie concurrentielle.
    Si le second point était respecté, notamment par suppression des subventions aux agricultures occidentales, les pays du tiers-monde auraient plus de chance d’intégrer le marché mondial, leurs économies pourraient se développer et leurs populations rester sur place.
    En lieu de cela, nos bobo-gauchos font des manifs à Seattle, applaudissent tous les milliards de dollars déversés dans les pays pauvres (ce qui accentue la corruption, la démotivation, la faiblesse économique et donc la pauvreté, voir Dead Aid de Dambisa Moyo) et veulent ensuite se montrer encore plus généreux en accueillant tout le monde en occident. C’est le cercle vicieux.
    Pour moi, on pourrait facilement avoir une libre circulation des personnes si les conditions économiques pouvaient se mettre dans la bonne direction partout. Car à ce moment-là, les nombres et les motivations ne seraient plus du tout les mêmes (cercle vertueux).

    @ Arnaud : merci, et rassurez-vous, « Ca va mieux » !🙂

    @ jlduret : Merci beaucoup !

    • L’Aide Fatale : devrait être le livre de chevet de tous les politiques. Aussi : Haïti. L’Invasion des ONG. De Sauveur Pierre Etienne. 1997. Edition locale, impossible à se procurer. Sur une île grande comme la Bretagne, une soixantaine d’ONG oeuvrent sans la moindre coordination et avec des objectifs douteux (sectes religieuses, USAID = CIA, Soros,…). Les villas les plus luxueuses, les 4×4 les plus rutilants. Mais Jean-Christophe Rufin en parle mieux que moi, dans son Check-point.

      • « Les villas les plus luxueuses, les 4×4 les plus rutilants » : C’est exactement ce que m’a dit le Dr Fifi (dont j’ai parlé à l’occasion dans des articles). Plus jeune, il a fait un peu d’humanitaire en Afrique et en est revenu dégoûté par le train de vie de petits nababs que s’offraient sans honte les membres des ONG les plus « engagées » avec l’argent des subventions et des dons.

  8. Certes beaucoup de trash et de propagande mais internet c’est aussi l’avantage de la rapidité à mettre hors jeu les infos fantaisistes ou carrément mensongères. La notoriété et l’honnêteté se payent cher à force d’opiniatreté et tout de même de travail.
    Voyez BHL le devin qui se trompe toujours pourtant encore écouté mais de moins en moins. Il se trompe aussi sur la Russie comme pour le reste.
    Rassurez-vous, vous faites partie de ceux que je lis avec intérêt.
    Bravo et courage pour la suite.

  9. Retenons quelques déclarations récentes dans le festival d’étatolâtrie ambiant.

    François Hollande, après avoir annoncé sa non-candidature, se permet d’attaquer Fillon à l’étranger, se lâche complètement et exprime le fond de sa pensée :

    « Quand il n’y a plus de fonctionnaires, il n’y a plus d’Etat. Quand il n’y a plus d’Etat, il n’y a plus de France. Il faut en prendre conscience si l’on veut savoir vers quoi on veut aller ensemble. »

    Je crois que tout commentaire de ma part serait superflu devant cette proclamation quasi-fasciste.

    Mais Marine le Pen n’est pas en reste :

    « La petite touche ultra-libérale qui semble être très à la mode à l’UMP et au PS ne va pas changer grand chose. Au contraire : elle renforce mon positionnement qui est celui de la solidarité nationale. »

    La solidarité nationale ? Autrement dit, le même slogan éculé ressassé par la gauche et par le « Système » depuis quarante ans. La même arnaque : prendre aux Français pour donner aux fonctionnaires et aux amis du système. Le socialisme, quoi. Comme on ne peut pas conclure, de ses positions passées, que Marine le Pen reproche à Fillon de ne pas mettre une grosse touche ultra-libérale, on est bien obligé de comprendre que si peu libéral qu’on soit, ce sera encore trop pour le FN.

    Voyons maintenant les mesures concrètes proposées par Marine le Pen :

    « Marine le Pen a récolté les 21 propositions du collectif Nouvelle écologie et présenté quatre mesures de son programme: un «prêt isolation» pour les particuliers à taux zéro, financé par la Banque de France; un appui de l’Etat pour le «développement de la voiture à hydrogène»; un «prêt public massif à EDF et aux entreprises privées» associées pour le développement des énergies renouvelables, avec l’objectif de pouvoir se passer, dans vingt ans, de 50% de la consommation d’énergie fossile. »

    Cela fait trente ans que j’entends ce genre de chose de la part de tous les hommes politiques qui se sont succédé au pouvoir. Un prêt isolation pour les particuliers à taux zéro… waouh, quelle initiative révolutionnaire, quel programme anti-système, quel courage dans la démolition du politiquement correct ! Subventionner EDF ? Quelle idée novatrice, en effet : on n’avait jamais fait ça depuis 1945 ! Quant à la religion écolo, où est la différence avec les gens en place ?

    Hostilité de principe à toute réduction du périmètre de l’Etat : check. Mesures clientélistes ciblant à la fois une population et un secteur d’activité : check. Ingérence de l’Etat dans la recherche et le choix des innovations technologiques : check. Grands programmes visant à suppléer les entreprises dans le développement industriel : check. Passage appuyé de main dans le dos aux bastions communistes qui tiennent l’Etat : check. Soutien et financement des mythes gauchistes du moment : check.

    Quelle est la différence avec les socialistes ? L’opposition à l’immigration, peut-être. Je dis peut-être, parce que ça a l’air de moins en moins sûr. L’opposition à l’UE, sans doute. L’asservissement à la Russie, certainement. Même Fillon, pourtant censé être un ami de Poutine, n’a pas annoncé qu’il reconnaîtrait l’annexion de la Crimée à peine élu ! Même Donald Trump ne l’a pas dit ! Marine le Pen, si, et elle a même eu l’indécence de l’annoncer sur RT, la chaîne de désinformation russe à destination des Français : tu me finances mon parti, je te soutiens tes guerres d’agression et de conquête, normal.

    • Je trouve que Marine Le Pen est en train de rendre de fiers services aux libéraux, en sortant ainsi du bois contre Fillon avec ses projets tous plus collectivistes les uns que les autres et en promouvant ouvertement des politiques typiques des socialistes !
      Et je me demande ce que mes amis socialistes bon teint peuvent bien penser en découvrant soudain leur intimité idéologique avec l’horrible FN ! C’est un sujet d’article auquel je pense depuis que Fillon est devenu le candidat de la droite.

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