Mme Pernelle s’étrangle : Elmire compte se baigner en burkini !

MAJ ce vendredi 26 août 2016 à 15 h : le Conseil d’État ordonne la suspension de l’arrêté anti-burkini de Villeneuve-Loubet. Il y a encore un peu de raison dans ce pays.


contrepoints-2Dans Le Tartuffe (1669) de Molière, la Scène 1 de l’Acte I est particulièrement apte à rendre compte des petites crises que nous avons vécues cet été. Dans un précédent article, on a vu que Madame Pernelle, aveuglée par les dehors pleins de piété de Tartuffe, soutenait sans réserve la tyrannie qu’il exerçait dans sa famille en voulant en bannir toute activité (Pokémon Go, par exemple) non exclusivement consacrée à la religion (celle du « vivrensemble » ou celle de l’intellectualisme forcené, selon les cas).

Au passage, elle n’oublie pas de dire son fait à sa bru Elmire, lui reprochant entre autres choses de se vêtir d’une façon qui ferait volontiers douter de sa fidélité conjugale :

Elmire tartuffe 2
« Vous êtes dépensière, et cet état me blesse, 

Que vous alliez vêtue ainsi qu’une princesse.
Quiconque à son mari veut plaire seulement,
Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement. »

.
Nous y voilà. Sans même parler du fameux sein que M. Tartuffe priait la servante Dorine de couvrir entièrement tant la vue de quelques cm2 bien innocents dudit sein risquait de l’éloigner de sa constante adoration de Dieu (Acte III Scène 2), la tenue vestimentaire des femmes pose depuis toujours un petit problème social dans les sociétés que je qualifierais de « victoriennes. »

Pour les bigots névrosés, une femme « convenable » aura à cœur de s’enlaidir au maximum si son intention est bien de plaire à son mari « seulement ». Au besoin, elle se vêtira d’un sac informe de la tête aux pieds. Toute attitude contraire serait la preuve d’un esprit aguicheur intolérable. Et toute attitude concupiscente des hommes sera bien sûr entièrement de la faute de la femme qui a un grand tort, celui d’exister tout en étant indispensable à la reproduction de l’espèce.

Le petit problème social n’est donc pas seulement une affaire de chiffon ou de mode. C’est une question beaucoup plus complexe, celle du rapport entre les hommes et les femmes. Comme je n’ai jamais entendu dire que les hommes fussent soumis à des normes vestimentaires spécifiques afin de stopper le regard des femmes sur leurs charmes, j’en conclus que le rapport s’établit systématiquement et uniquement en défaveur des femmes. Elles seules doivent obéir à des règles strictes visant à garantir « mécaniquement » ou « formellement » leur fidélité et assurer la tranquillité d’esprit de leur conjoint.

La raison en est sans doute que si les femmes ont toute certitude sur le fait qu’elles sont bien la mère de leur enfant, il n’en va pas de même pour les hommes. Sont-ils bien le père de leur enfant ? Il y a deux façons de s’en assurer :

· établir des rapports de confiance entre homme et femme, des rapports de respect réciproque entre deux personnes considérées à égalité : c’est la méthode qui s’est imposée en Occident au fil du temps ;
· ou alors exercer un contrôle constant sur les femmes depuis leur plus jeune âge dans tout ce qui concerne leur exposition à l’univers masculin : c’est la méthode que le fondamentalisme islamiste a remise au goût du jour depuis que l’Imam Khomeini a instauré la République islamique d’Iran en 1979.

L’Islam n’a pas toujours jugé cette coercition nécessaire. Dans les années 1950 et 1960, les femmes musulmanes s’habillaient à l’occidentale et suivaient des études sans encourir la malédiction des autorités religieuses. J’ai déjà abordé cette question dans un article écrit à l’occasion des agressions à caractère sexuel qui se sont déroulées à Cologne lors du dernier Nouvel An. En l’occurrence, le sujet était simple. À partir du moment où il y avait crime ou délit avéré, la ligne d’action s’imposait d’elle-même : enquête, arrestation, jugement, sanction.

Mais aujourd’hui, le sujet est beaucoup plus compliqué. Je parle, on l’aura compris, du burkini, lequel a pris rang de polémique n° 1 de l’été sans trouver d’issue satisfaisante car il se trouve que le port du burkini n’est ni un crime ni un délit. Seul le voile intégral, celui qui couvre entièrement le visage, est interdit en France. Le simple voile est par ailleurs exclu des établissements scolaires, qui acceptent par contre des signes discrets de religion tels que petites croix, étoiles de David ou mains de Fatma.

BurkiniLe burkini n’est pas non plus un précepte religieux direct de l’Islam. Il a été créé en 2004 par Aheda Zanetti, une australienne d’origine libanaise qui trouvait que sa nièce était empêtrée par son voile et son survêtement pour jouer au volley sur la plage.

Le nom même de burkini a été forgé par la créatrice qui a joué sur le mot burka (qui, pour elle, est un vêtement qui découvre le visage) et le mot kini qui fait référence aux loisirs de plage et de baignade. Selon cette genèse, le burkini constituerait donc plus une adaptation de l’Islam à un mode de vie occidental qu’un retour au fondamentalisme.

Après les attentats islamistes qui ont fait environ 240 morts en France depuis dix-huit mois, il n’est pas étonnant qu’on ait maintenant tendance à lire toute action en provenance de personnes musulmanes à l’aune de l’archaïsme sociétal prôné par Daesh. On pressent plus ou moins distinctement qu’on n’a pas exactement affaire à un innocent bout de tissu, que la place de la femme est en cause et on redoute qu’un tel vêtement puisse servir de vecteur à la visibilité de l’Islam dans la société française.

Mais chacun comprend aussi que les arrêtés d’interdiction pris par un certain nombre de municipalités balnéaires, parfois à titre « préventif » comme au Touquet, manquent de fondement, non seulement juridique, mais aussi moral : comment savoir si telle femme qui porte ce vêtement de bain agit de son propre chef selon des critères absolument personnels de pudeur ou de confort, ou si elle subit une domination masculine (éventuellement acceptée par elle), ou si elle se fait volontairement l’avocate d’une mode rigoriste conforme à sa religion, ou si elle a trouvé à travers le burkini une façon d’obtenir l’approbation de son environnement social tout en pratiquant ouvertement des activités de plage à l’instar de ses consœurs occidentales ?

Si le burkini n’est ni un crime ni un délit, il est par contre certain que c’est un joli piège, peut-être doublé d’un contresens sur sa signification réelle, certainement triplé d’arrière-pensées en vue de l’élection présidentielle (qui sera « identitaire », cf. déclaration de Sarkozy qui court une fois de plus derrière Marine Le Pen) et assurément quadruplé du résultat inverse de l’effet recherché : Daesh est ravi.

Et tout ça pour combien de burkinis ? Assez peu au total, compte-tenu du nombre (terriblement trop élevé d’après les partisans de l’immigration zéro qui redoutent le « grand remplacement ») de Français ou résidents de religion musulmane. À ce jour, on compte 32 verbalisations dans 4 communes.

Il est à noter que dans la rixe de la plage de Sisco, qui a en quelque sorte mis le feu aux poudres, les burkinis incriminés au départ par la « rumeur » seraient inexistants. L’altercation résulterait de la volonté d’une famille maghrébine de s’approprier une plage, selon les déclarations du procureur de Bastia.

Le contresens possible est celui qui consiste à voir dans le burkini, à l’instar de Manuel Valls et de beaucoup d’hommes politiques de droite « la traduction d’un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme » alors qu’il pourrait être au contraire un petit pas des femmes pour sortir progressivement de cet asservissement. Il est peut-être trop tôt pour se prononcer formellement sur cette question d’autant que comme je l’ai déjà dit les cas effectifs sont très peu nombreux. Mais il serait dommage, par intérêt électoral, par goût du conformisme, par laïcité exagérément pointilleuse, par amalgame temporel et géographique consécutif à l’attentat de Nice, d’étouffer dans l’œuf les efforts d’intégration des femmes musulmanes.

Dans cette affaire, personne n’exige que toutes les femmes se couvrent à la plage, personne n’exige que les hommes et les femmes soient séparés, personne n’exige que les surveillants de baignade soient des femmes. Si de telles demandes devaient être faites, elles relèveraient en effet d’une tentative d’intimidation politique de la part de l’Islam et devraient être clairement refusées. J’ajoute : comme aurait dû être refusée la demande d’horaires spécifiques pour les femmes musulmanes dans une piscine publique lilloise sous la surveillance exclusive d’un personnel féminin. Mais il me semble qu’avec les burkinis de cet été, on n’est pas exactement dans ce type de configuration.

Alors que les fondamentalistes islamistes réprouvent le burkini, invention maligne qui risque de donner beaucoup trop de liberté aux femmes, la France leur fournit elle-même son argumentaire sur l’intolérance de l’Occident envers les musulmans, et ils ne se privent pas de capitaliser sur ce brillant épisode de « lutte contre la radicalisation » qui ne manquera pas de susciter quelques candidats au Jihad de plus. Joli coup, vraiment !

À partir du moment où une attitude, qui n’est ni un crime ni un délit, qui ne porte atteinte ni aux biens ni aux personnes, qui ne constitue pas un trouble à l’ordre public (comme l’est par contre le voile intégral qui cache le visage), à partir du moment donc où cette attitude devient interdite dans le but de préserver la liberté, on peut être certain qu’on a quitté le terrain de l’État de droit pour tomber dans les prémices d’une crise de nerfs totalitaire.

Si la France est un pays de liberté, si elle est bien, comme elle le prétend, la « patrie des droits de l’homme », elle doit éviter le piège en s’en tenant à ses principes. Selon moi, l’interdiction est une erreur qui, comme beaucoup d’interdictions qui outrepassent la protection des biens et des personnes, va agir comme un puissant coup de projecteur sur quelque chose qui était anecdotique et fondu dans la masse, va créer une victimisation et donner raison à tous les collectifs musulmans qui se plaignent du racisme de la France.

La façon particulièrement musclée dont se sont passées certaines verbalisations, parfois simplement pour le port du voile et pas celui du burkini, confirme hélas que cette affaire est largement instrumentalisée par des maires trop zélés et par Manuel Valls (qui les soutient) dans le but de manifester leur totale dédication à la sécurité des Français, à la lutte contre le terrorisme et à la préservation du mode de vie à la française, quitte à se montrer ridiculement policiers.

La presse étrangère a beau jeu de se moquer de nos méthodes (voir ci-dessous tweet du Daily Mail (*), journal conservateur et populaire) d’autant qu’à Nice, Christian Estrosi a annoncé vouloir porter plainte contre ceux qui diffusent des photos(*) de la police en train de verbaliser – signe assez convaincant pour moi que quelques dizaines de burkinis nous ont fait tomber dans le grand n’importe quoi.

Voici le témoignage d’une personne qui était assise à proximité d’une scène de verbalisation :

Mathilde Cousin, une témoin de la scène, en a confirmé le déroulé : « Les policiers disaient « on ne fait qu’appliquer la loi ». Le plus triste, c’est que des gens criaient (à la mère) « rentre chez toi ! », certains applaudissaient la police. Pendant ce temps-là, sa fille pleurait », a-t-elle décrit. (LaDépêche.fr – 23 août 2016)

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Vous avez l’impression de lire le compte-rendu d’une lutte efficace contre le terrorisme islamiste et les prétentions politiques de Daesh, ou bien plutôt le navrant rapport d’un pays à bout de nerfs manipulé par des édiles calculateurs qui n’hésitent pas à confondre autorité envers les crimes et délits, et chasse impitoyable des personnes individuelles soupçonnées d’intentions islamistes malfaisantes alors qu’on attend toujours de savoir de quel crime elles sont coupables et de quels troubles à l’ordre public elles sont responsables ?

Le Conseil d’État rendra son avis sur la validité des arrêtés anti-burkinis aujourd’hui à 15 h.


(*) Précision utile : les photos publiées par le Daily Mail ne sont pas un coup monté comme ont tenté de le faire croire un certain nombre de fanatiques anti-burkini (tous les moyens sont bons quand les faits ne correspondent pas au scénario fantasmé…).


Illustration de couverture : Croquis par Zack Brown du costume d’Elmire, femme d’Orgon et bru de Madame Pernelle dans la pièce en cinq actes de Molière Le Tartuffe ou l’Imposteur (1664).

23 réflexions sur “Mme Pernelle s’étrangle : Elmire compte se baigner en burkini !

  1. Pas de problème en vue. Faut laisser faire. Sauf que, quand viendra une jeune « palestinienne ou autre religieuse jeunette ou très jeunette, vêtue  » de ce costume avec sa ceinture d’explosifs bien cachés dessous, dont le système sera télécommandé à distance, alors, alors, la France (la majorité des français) pourra encore se dire : « On vous l’avait bien dit ». Et quoiqu’en dise le Conseil d’Etat, on fera avec, mais pensons que cela s’est produit dans une « démocratie en guerre depuis 1967 », et cela se produit sur des marchés africains. Ce n’est pas des ponts qu’il faut fabriquer, c’est des murs qu’il faut « élever » juste pour justifier le: « chacun chez soi et les vaches seront bien gardées ». Mais le plus simple c’est quand même de leur dire : « PARTEZ ». Quand les « invités » veulent la place du maitre de maison, alors, il est du devoir de ce maitre de montrer son autorité.

    • Bonjour,

      Ne croyez vous pas qu’il existe déjà des vêtements assez amples permettant de cacher des ceintures d’explosifs ? De plus nous sommes en été ! Alors en hiver/automne avec la possibilité de porter des manteaux ! Vite interdisons le port de manteau 😉

      Le plus problème n’est pas le vêtement, et il n’est pas souhaitable que l’état se mêle de notre façon de nous habiller. Sinon, où sera la limite ?

  2. Pas mal les combinaisons de plongées. Merci pour ce « rêve » de petit garçon qui lisait les aventure de Bob Morane et de Bill Ballantine il y a bien longtemps. Mais pour en revenir au sujet du « jour », auquel vous contribuez à apporter une réponse technique incontestable, et maintenant que le Conseil d’État a donné son avis négatif sur la question du burkini, quel sera le prochain feu follet médiatique de nos « invités » dans le grand bazar de la socialie hollandaise?. Je pari que des « babouches fluos » fleuriront bientôt aux pieds de ces messieurs dames. Maintenant qu’il n’y a plus de gène, ne boudons pas notre plaisir (de les emmer….ces français ex colonisateurs et toujours donneurs de leçons). Ah! que la mondialisation a du bon. Permettre à certains de faire chez nous ce qu’ils ne pourraient pas faire chez eux de leur plein gré. Et même chez nous la « démocratie » est détournée. Vous verrez, pauvres « franchois », l’élection présidentielle de mai 2017, n’aura pas lieu.

    • Ce que j’aime, mes amis c’est votre manque d’informations.. Vue que le port obligatoire du voile des agents arabes mondialistes..!!!
      La petite histoire du port du voile dans les pays occidentaux date du fin fond des âges, certainement de plus de 8000 ans, voir peut-être plus.! Donc bien avant la religion Musulmane… Ensuite, il y eu le Coran qui imposa la voile à des fin religieuses. Or, depuis le début du 20 éme siècle les Nations Arabes non alignée, ont laissé le libre choix à chacun concernant cette pratique…
      Donc en Égypte, dans les années 50, les femmes n’étaient pas obligées de porter le voile.
      Moi-même étant allez en divers Pays musulman dans les années 70, comme en Iran, Afghanistan, Syrie, Liban, l’Irak, Jordanie, Égypte, Tunisie, Algérie, Libye, peut de femmes portaient le voile, a par le Qatar et l’Arabie-saoudite.. Alors les Femme étaient vraiment bâcher de la tête aux pieds..! Voile noir pour les femmes adultes et les jeunes filles avec un voile a fleur..! Donc aux bord de mer les femme se baignait avec leur voile,. Même en voiture elles portaient toujours leur voile, plusse des rideaux opaques était tirée à leur en-placement arrière du véhicule…
      Cela étant dit certaines femmes portaient le voile pour des raisons pratiques (cache soleil) ou pour mettre leur beauté en exergue (voir la mode), Tout comme en France beaucoup de femmes au début du siècle dernier portaient le foulard/voile…
      PAR qui le port du voile obligatoire a-t-il été réimposé..???
      Le porte du voile obligatoire a été exigé par les Frères Musulmans dans les années 50 sur des directives de la CIA et du MI 6 Britannique…! Et oui, le grand père de Tarik Ramadan était alors président fondateur des Frères Musulmans étaient pilotés par le MI6 et la CIA, de plus ils ont été subventionnés et formés par la CIA avec le concours du grand père de Tarik Ramadan.. Ce dernier est d’ailleurs un ami proche de Tony Blair et de Bush et compagnie….
      Ceci n’étant pas une histoire à dormir debout..! Hélas oui, la réalité dépassent la fiction.

  3. Pour plus précision : dans un discours de 1953, Camal Abdel Nasser, président de l’Égypte, explique que les Frère Musulmans lui ont demandé le porte du voile obligatoire en Égypte.
    Tout le public composé de hauts dignitaires égyptiens a pouffé de rire, cette proposition leur semblant totalement farfelue..!!
    Cette anecdote pourrait passer inaperçue, mais elle augure les futures orientations du Nouvel Ordre Mondial.. Le djihadisme internationaliste est une une branche mondialiste aidée financièrement et militairement pour détruire les Nations Arabes avec les pires exactions que nous connaissons…
    Cette demande de port du voile obligatoire qui fit rire aux éclats toute une assemblée de dignitaires Arabes, il y a 62, étonnera plus d’un.
    Mais les prémices du Nouvel Ordre Mondial, dont les Frère Musulmans sont les Pions dociles depuis un demi-siècle des Occidentaux Anglo-Saxons.

  4. « Le burkini n’est pas non plus un précepte religieux direct de l’Islam. » ah bon ?? pourtant le burkini est appelé aussi ‘maillot de bain islamique ».Il y a t-il un maillot de bain catholique ? Mais rien à voir avec l’islam ? Il faudrait regarder les sites musulmans qui vendent des burkinis ! Rien à voir avec la mode même si amazone et autres sites vendent des burkinis (business is business) Que le maire de sisko ait interdit la burka maillot de bain est légitime puisque les musulmans ont privatisé la plage pour que leur femmes se baignent sans le regard des non musulmans. Il y avait effectivement atteinte à l’ordre public. La machette n’est pas non plus une canne à pêche. Que les autres villes aient pris un arrêté anti burkini n’est pas justifié.
    Le problème n’est pas en soit le burkini mais une volonté des musulmans de provoquer pour se faire passer pour des victimes et faire appelle aux associations (avec un financement opaque) pour se victimiser. Quand vous voyez que 42 % des musulmans en france soutiennent les attaques terroristes (eh oui on n’est au pays des bisounours) on peut se demander comment sortir de ce bourbier identitaire. Selon le proverbe chinois,, le sage montre la lune et l’imbécile regarde le doigt. La presse ne montre que le doigt…..! Il va falloir prendre un peu de distance.

  5. « J’ajoute : comme aurait dû être refusée la demande d’horaires spécifiques… »
    Justement, on a toujours tendance à dire « Pour cette fois-ci, c’est pas si grave mais la prochaine fois, on dira non » et puis, la fois d’après, on ne dit rien non plus.
    Ce n’est pas une affaire de liberté individuelle, ni de vêtement. C’est un mode de vie qui veut s’implanter, petit à petit, et qui envoie un message de défiance : vous êtes des obsédés, vous ne devez pas voir mon corps (pour les hommes), vous êtes impudiques et vous méritez qu’on ne vous respecte pas si vous ne faites pas comme moi (pour les femmes).
    Ces femmes veulent aller à la plage mais sans se découvrir. Pourquoi aller à la plage alors ?
    Imaginons que quelqu’un dise : « J’ai peur de l’avion mais j’ai le droit de pouvoir voyager aussi vite que les autres. Donc je veux un avion qui roule à 800 km/h. » Tant qu’il est tout seul, on se moque de lui, mais s’il fait des émules, on va trouver des gens pour dire que le droit de voyager est inaliénable, et patati et patata.
    Les libertés individuelles, je suis pour mais ne tombons pas dans l’excès. Elles sont effectivement menacées, et pas par des députés incompétents.

      • « non, vous êtes pour celles qui vous conviennent et pas pour les autres »
        Euh, oui, comme tout le monde si on veut bien considérer les choses lucidement.
        On vit en société et les libertés souhaitées par les uns ne sont pas toujours compatibles avec celles que les autres veulent pour eux-mêmes.
        Par ailleurs, on ne peut pas toujours tout considérer sous l’angle judiciaire. Si quelqu’un me regarde en faisant une grimace de dégoût, il ne commet aucun délit (même pas l’insulte) et pourtant il me signifie clairement son mépris et je n’aurai aucune envie de tester le vivre-ensemble avec lui.
        On peut être un parfait salaud tout en respectant parfaitement la loi.

      • Dans un Etat de droit, les seules libertés qui sont incompatibles avec celles des autres sont celles qui portent atteinte aux biens et aux personnes. Le fait de vous trouver assis à côté d’une femme portant un burkini que vous réprouvez ne constitue pas pour elle une atteinte à votre personne ou à vos biens.
        Pour le reste cher Monsieur, il faut vous décontracter un petit peu. Vous ne considérez pas les choses lucidement, vous vous considérez comme personnellement offensé quand quelqu’un n’est pas comme vous et vous voulez imposer un mode de vie unique à tout le monde.
        Personnellement, je n’ai aucun problème avec le burkini tant que la femme qui le porte ne m’oblige pas à en porter un, n’exige pas qu’on sépare les hommes et les femmes sur la plage, ne réclame pas un surveillant de baignade féminin etc… (comme je l’ai dit dans mon article).
        Je suis par contre prête à soutenir toute initiative qui va dans le sens de l’émancipation des femmes musulmanes (comme celle des iraniennes qui enlèvent leur voile sur FB par exemple). Mais l’émancipation imposée, ce n’est plus de l’émancipation, c’est une autre coercition.

  6. « Personnellement, je n’ai aucun problème avec le burkini tant que la femme qui le porte ne m’oblige pas à en porter un, n’exige pas qu’on sépare les hommes et les femmes sur la plage, ne réclame pas un surveillant de baignade féminin etc… (comme je l’ai dit dans mon article). »
    Ben justement, c’est un peu le problème que beaucoup de gens (et pas que des bas du front) voient pointer à l’horizon. En faire abstraction, sous prétexte que pour l’instant, ce sont des comportements minoritaires, c’est un peu faire l’autruche. Quant à l’émancipation des femmes musulmanes, justement dans les quartiers où elles sont nombreuses voire majoritaires, on peut se demander pourquoi ça ne va pas dans ce sens-là.

    « Pour le reste cher Monsieur, il faut vous décontracter un petit peu. » Mais qui êtes-vous et qu’avez-vous fait à Nathalie MP dont les analyses lucides et perspicaces ont fait de moi un lecteur régulier de ce blog ?

    • Je réponds par exemple à : « Ces femmes veulent aller à la plage mais sans se découvrir. Pourquoi aller à la plage alors ? » Et je répète, qu’est-ce que ça peut vous faire ? J’ai été mille fois sur une plage en étant habillée, ça n’a jamais gêné personne. Si ça gêne aujourd’hui, c’est qu’on prête à ce burkini des intentions malignes. Attendons la malignité avérée pour entamer les poursuites judiciaires.
      Je suis désolée car ma formule était en effet cavalière, mais voir autant de gens prêts à verbaliser par procès d’intention me semble intolérable. Je considère du reste comme tout autant intolérable les verbalisations des personnes qui portaient le Tshirt de la Manif pour Tous, par exemple.

      • Vraiment, je n’avais aucunement l’intention de me disputer avec vous. Mais ne me prêtez pas des idées toutes faites. Non, je ne me sens pas offensé par ceux qui ne vivent pas comme moi et je ne pense pas non plus que c’est en verbalisant des femmes qu’on réglera le problème (car je persiste à penser qu’il y a un problème).
        Dans une interview il y a quelques années, une jeune femme des « quartiers » avait dit « Pour vivre tranquille ici, il faut soit être la copine du caïd local, ou être mère de famille, ou être voilée ». La volonté individuelle n’avait donc ici que peu de poids face à la pression de l’entourage (c’est tellement plus facile de se couvrir la tête et quels parents voudraient que leur fille soit victime d’une tournante parce qu’elle ne se conforme pas à ces préceptes non écrits ?)
        Je sais, je dérive du sujet initial mais ce n’est pas sans rapport non plus.

      • Il y a un problème, et notamment parce que les pouvoirs publics (à Lille, par exemple) ont fermé les yeux sur beaucoup d’actes qui tombent sous le coup de la loi (trafics en tout genre, chantage, harcèlement). Seulement s’en prendre maintenant à quelque chose qui ne cause aucune victime ni aucun trouble à l’ordre public (et qui était très limité en nombre) pour se racheter de tous les manquements précédents (dont une lutte anti terroriste complètement à côté de la plaque, voir rapport parlementaire sur la question qui a été publié qq jours avant l’attentat de Nice), c’est un pur effet de gesticulation, surtout dans la perspective des élections de 2017.

  7. Entièrement d’accord sur la gesticulation pré-électorale.
    En revanche, moins sur « quelque chose qui ne cause aucune victime ni aucun trouble à l’ordre public (et qui était très limité en nombre) » Cet argument était déjà présent lors du débat sur la burqa. Pensez-vous qu’il n’y avait pas lieu d’en discuter, voire de l’interdire ?

    • Bonjour et merci pour l’article.
      André Sénik dit à juste titre « Il est donc bien difficile de savoir comment réagir de façon adéquate », et moi-même j’ai qualifié le sujet de « compliqué. »
      Mais il dit ensuite : « Par peur de stigmatiser, ils (les maires) n’ont pas voulu nommer l’islamisme »
      Mais de quel islamisme pourra-t-on accuser une femme qui porte un burkini à la plage point ?
      J’ai lu sur FB des remarques du genre : « Faudra-t-il un jour que ma petite-fille porte une burqa ? »
      Est-il question de cela ? Non.
      Je préfère m’en tenir à la sanction des délits, et un délit serait que des femmes en burkini en viennent à pratiquer un harcèlement sur leurs voisines pour qu’elles se couvrent, par exemple.

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