Le revenu universel de base : THE solution ?

Mise à jour du dimanche 18 décembre 2016 : L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a fait une étude sur l’application du revenu universel à la France. Pour que la situation actuelle des bénéficiaires de minima sociaux ne soit pas dégradée, il faudrait que le montant mensuel par personne soit de 315 euros de 0 à 18 ans, 785 euros jusqu’à 65 ans et 1100 euros au-delà. Le coût net d’une telle mesure serait de 480 milliards d’euros par an, soit 22 % du PIB, auquel il faudrait ajouter l’ensemble des prestations retraite, chômage et maladie. Pour l’OFCE, c’est extrêmement coûteux et « irréaliste en pratique. » Il préconise cependant d’autres mesures (politique de relance économique, réduction de la durée du travail) qui sont typiquement keynésiennes et ont déjà montré leur inefficacité.


Les Suisses, grands adeptes des votations sur des initiatives populaires contraignantes pour les pouvoirs publics, étaient appelés hier 5 juin 2016 à voter pour ou contre l’instauration d’un « Revenu de base inconditionnel. » Comme prévu par les sondages, et, dirais-je, mais je m’avance un peu, dans un déferlement de bon sens, cette proposition a été rejetée par les électeurs avec un score massif d’environ 77 %. Il est cependant intéressant de regarder de près de quoi il s’agit, car c’est un thème qui, pour n’être pas nouveau, fait un retour en force dans le débat public occidental. Tentative pour y voir plus clair.

Il existe différentes variantes de revenu universel, mais prenons l’exemple de la proposition suisse, car c’est un cas concret qui aurait été inscrit dans la Constitution et qui aurait donné lieu à une loi d’application si la votation en avait décidé ainsi. Dans la vidéo ci-dessous (5′ 53″), les initiants expliquent les termes de leur proposition :

Selon le libellé du nouvel article de la Constitution mis au vote, il s’agirait d’instaurer un Revenu de base inconditionnel (ou RBI) qui doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique. En cas d’adoption, la loi devra régler les modalités de financement ainsi que le montant mensuel de ce RBI.

Si le montant n’a pas été fixé à ce stade, les initiants ont néanmoins en tête la somme de 2500 francs suisses mensuels pour les adultes et 625 francs suisses mensuels pour les mineurs. Ce revenu serait en effet versé chaque mois de la naissance à la mort à toutes les personnes légalement présentes sur le territoire suisse, quels que soient par ailleurs leurs autres revenus ou leur fortune. Ainsi, si quelqu’un perçoit aujourd’hui un salaire de 4000 CHF par mois, il recevrait les 2500 CHF du RBI et 1500 CHF de salaire en plus. Idem avec les prestations sociales. Si ses revenus actuels sont inférieurs à 2500 CHF, il est assuré d’obtenir une rente mensuelle de 2500 CHF tout compris.

Dans ces conditions, selon les soutiens du projet, il n’y aurait pratiquement rien de plus à financer que dans la situation actuelle, sauf par transferts des revenus existants (salaires et prestations sociales) sur le RBI, puisque « aujourd’hui, pratiquement tout le monde dispose déjà au minimum d’un tel revenu. » Remarquons au passage combien cet argument est bizarre : si tout le monde dispose déjà d’un tel revenu, pourquoi donc instaurer un revenu universel de ce même montant ? Bref, pour le financement, il manquerait seulement un « solde modique » correspondant aux mineurs et aux adultes qui gagnent moins de 2500 CHF.

Ce « solde modique » représenterait quand même 18 milliards de CHF par an, soit 3 % du PIB de la Suisse, soit le montant du déficit public à ne pas dépasser si on est un pays membre de la zone euro. La proposition de financement des initiants s’appuie naturellement sur l’impôt dont on comprend assez vite que c’est un domaine créatif sans limitation :

« Ce solde pourrait aisément être couvert de multiples façons, comme un ajustement de la TVA, de la fiscalité directe, une taxe sur la production automatisée, sur l’empreinte écologique, etc. »

« D’autres méthodes de financement du RBI entrent dans le débat aujourd’hui, comme le financement par l’introduction d’une micro taxe sur toutes les transactions. »

Le Conseil fédéral suisse, qui appelait les électeurs à s’opposer au projet, considère pour sa part qu’il faudrait trouver au moins 25 milliards de CHF par an, d’autant que cette idée soulève la crainte que la garantie d’un revenu à vie ne pousse les gens à moins chercher à travailler, ce qui génèrerait une baisse de la production et donc une baisse des rentrées fiscales, comparativement à la situation actuelle.

Parmi les arguments mis en avant par l’initiative suisse sur le RBI, figure le fait que le train est en marche, que de nombreux pays expérimentent ou réfléchissent à de telles approches, que ce serait donc le sens de l’histoire. En réalité, si le débat existe, y compris en France où l’idée a été émise dans un rapport du Conseil national du numérique remis en janvier au gouvernement, et, plus récemment, dans le rapport du député PS Christophe Sirugue qui propose une refonte des minima sociaux par la création d’une « couverture socle commune » de 400 € comme première étape avant une possible universalisation, les expérimentations concrètes en Finlande, aux Etats-Unis ou aux Pays-Bas restent minimes.

Plus fondamentalement, les promoteurs de cette idée d’un revenu universel, ou revenu de base, pensent résoudre deux grands problèmes, l’un d’équité et de sécurité économique générale, l’autre d’adaptation conjoncturelle à la quatrième révolution industrielle qui se profile, constituée par le poids toujours plus important du numérique, des robots et de l’intelligence artificielle dans l’économie.

Il est d’abord question de libérer l’être humain du souci d’avoir à pourvoir à ses besoins dits fondamentaux : se nourrir, se vêtir, se loger. Il s’agit de supprimer le risque de précarité. Ainsi assuré d’un minimum vital, chacun serait à même de s’engager dans le travail avec plus d’enthousiasme et de productivité. On a cependant du mal à imaginer qu’un tel système puisse perdurer sans que les bénéficiaires « pauvres » ne viennent remettre en cause le même bénéfice accordé aux bénéficiaires « riches ».

Les entreprises elle-mêmes seraient incitées à améliorer les conditions de travail pour encourager les gens à travailler afin de gagner plus que le RBI. De plus, n’ayant plus à payer pour le minimum vital, elles seraient encouragées à s’automatiser et à ne financer que les tâches humaines les plus qualifiées, toujours selon l’argumentaire de l’initiative suisse.

Nous touchons là au second avantage perçu dans l’idée du revenu universel. Les progrès réalisés dans le numérique, les développements inévitables des robots qui sont déjà à l’oeuvre dans nombre d’industries, ainsi que les plateformes collaboratives qui se développent dans de multiples domaines, notamment ceux des transports et de l’hébergement, mettent les emplois en péril, poussent au chômage et pèsent à la baisse sur les salaires. La mise en place d’un revenu de base universel permettrait de redistribuer vers tout le monde la richesse produite par une fraction toujours plus petite de la population, surtout et y compris vers ceux qui ne pourraient plus accéder au marché de l’emploi compte tenu de son évolution hautement technologique. La justice et la paix sociales seraient ainsi garanties.

Parmi les autres avantages accordés au revenu universel, citons également son côté simplificateur : plutôt que de verser de multiples aides sociales suivant des critères compliqués à des personnes ciblées, on gagnerait une simplification administrative qui permettrait de dégager des financements pour le RBI ou autres. Observons tout de suite que la simplification des prestations sociales pourrait fort bien se réaliser, et serait fortement souhaitable, sans qu’on en arrive à la distribution d’un revenu universel de la naissance à la mort.

Autre point, très prisé de certains libéraux qui défendent ce système : à partir du moment où le revenu est universel et identique pour tout le monde, l’Etat est privé de toute tentation de procéder à des politiques sociales afin de favoriser telle ou telle catégorie de personnes. S’y ajoute l’idée que l’individu disposant d’un revenu minimum devient libre d’effectuer ses propres choix et d’agir dans la société en toute responsabilité personnelle.

Le think tank libéral Génération libre de Gaspard Koenig propose par exemple l’instauration d’un revenu universel baptisé Liber qui serait financé par une Libertaxe proportionnelle à tous les revenus. Dès lors que le Liber est inférieur à la Libertaxe, la personne va percevoir en cash un impôt négatif du montant de la différence, tandis qu’à l’inverse ceux dont l’impôt dépasse le Liber seront contributeurs nets à la collectivité. Le think tank a évalué que si l’on fixait le revenu universel mensuel à 450 euros par adulte et 225 euros par enfant, il faudrait instituer une Libertaxe de 23% sur l’ensemble des revenus.

Il est amusant de lire que le Liber « représenterait une rupture majeure dans l’histoire des sociétés » juste après avoir lu que « les grandes masses de redistribution ne seraient pas fondamentalement modifiées. » Comment mieux montrer qu’il s’agit seulement de graver dans le marbre nos systèmes ultra-redistributifs sous les apparences de la liberté et de la dignité retrouvées ?

De fait, l’Etat reste au coeur d’un système de redistribution qui pourrait prendre des proportions financières nettement plus importantes que ce que les partisans du revenu universel veulent bien admettre. Dans son numéro du 4 au 10 juin 2016, The Economist a calculé qu’une économie aussi riche que celle des Etats-Unis pourrait envisager de payer un RBI de 10 000 $ annuel à tous ses habitants à condition de prélever des impôts à hauteur de 35 % de son PIB contre 26 % aujourd’hui, et à conditions de supprimer toutes les autres aides, sauf la branche santé. Et tout ceci sans prendre en compte les incitations, positives ou plus sûrement négatives, que ces mesures auraient sur l’offre de travail et la création de richesse. On ne peut que s’inquiéter d’une mesure qui produirait un tel accroissement du poids de l’Etat dans l’économie, en donnant à l’Etat la haute main sur tous les revenus jusqu’à un certain seuil.

En plus du coût faramineux que les Suisses ont vu poindre au bout de la votation d’hier, la déconsidération de la valeur travail dans les caractéristiques d’une société et dans ce qui constitue une part de l’identité d’une personne est un second point qui les a poussés en nombre à s’y opposer. Dans leur grande majorité, il y ont décelé une aimable utopie d’inspiration marxiste (seuls les Verts et l’extrême-gauche soutenaient l’initiative) qui aurait surtout pour conséquence d’inciter à l’oisiveté, d’officialiser l’assistanat comme mode initial de subsistance et donc de provoquer à terme un affaiblissement de l’économie suisse.

Enfin, il me semble qu’il faut également prendre avec quelque recul l’argument de la baisse inéluctable des emplois liée à l’émergence de l’économie numérique et robotisée. Le monde a déjà connu des transitions technologiques qui n’ont pas débouché durablement sur une spirale du chômage. Les emplois agricoles, pratiquement les seuls emplois à une époque, ont été remplacés par des emplois industriels qui sont eux-mêmes progressivement remplacés par des emplois dans les services. Les productions agricoles et industrielles sont malgré tout plus importantes qu’auparavant et le nombre de personnes dans l’emploi à l’échelle mondiale reste très élevé.

La peur de type malthusien sur la disparition des emplois n’est donc pas forcément plus justifiée aujourd’hui qu’hier. On peut même dire, à regarder comment évolue la production industrielle robotisée actuellement, que les pays les plus avancés dans ce domaine, l’Allemagne par exemple, ne sont pas ceux qui enregistrent les plus forts taux de chômage, bien au contraire.

Pour ma part, je suis a priori assez peu favorable au revenu universel. Outre le fait qu’il cherche à régler des problèmes d’emplois qui ne se sont pas encore posés et qui ne se poseront peut-être jamais, malgré une peur quasi-ancestrale mais jamais justifiée sur la question, il représente une tentative supplémentaire d’accroître la dépendance des individus vis-à-vis de l’Etat. Il est encore une façon de fausser le jeu de la concurrence en obscurcissant la réalité des prix et en décourageant l’envie de travailler plutôt qu’en la renforçant.

Il est enfin promis à un gouffre financier certain, comme ces projets immobiliers qui ne coûtent jamais rien au départ parce qu’on veut absolument pouvoir les entreprendre et dont le budget finit par être multiplié par deux ou trois une fois confronté à la réalité. Je prédis à ces systèmes un avenir à peu près aussi glorieux que celui de la PAC, Politique agricole commune de l’UE basée sur des prix garantis ayant abouti à un flop certifié.

Si les questions à résoudre sont celles de la pauvreté et du chômage, il existe une façon beaucoup plus efficace et beaucoup plus en ligne avec la liberté et la responsabilité individuelle pour y parvenir : libérer le marché du travail, arrêter de taxer le capital dans des proportions qui font fuir tout le monde, laisser les individus se former, travailler, créer et entreprendre, et finalement laisser aux individus la fierté de leurs entreprises et de leurs accomplissements.


RBI Suisse NonIllustration de couverture : Le 5 juin 2016, les Suisses ont rejeté à une très forte majorité (77 %) l’instauration du Revenu de base inconditionnel – Photo : archives AFP.

33 réflexions sur “Le revenu universel de base : THE solution ?

  1. Etant moi-même « à priori plutôt favorable » au revenu universel, j’apprécie votre article qui aborde ce sujet polémique en présentant des arguments solides plutôt que des anathèmes.
    J’adhère assez facilement à ceux concernant son incertitude budgétaire et la non-disparition des emplois avec le robotisation.
    Mais celui de la dépendance à l’Etat ne me convainc pas du tout, le financement se réalisant par la Nation et non par l’Etat, deux concepts généralement considérés par les libéraux comme très différents et à ne surtout pas confondre.
    D’autre part, il me paraît être le seul moyen de mettre fin au financement actuel d’une grosse partie de la redistribution par les entreprises et le capital, ce qui permettrait de rétablir un vrai marché du travail soumis seulement aux lois de l’offre et de la demande, plutôt que d’être entravé par une fiscalité, des normes, des protections, et des minima handicapants pour notre compétitivité.

    • Bonjour et merci pour votre commentaire
      Je pense qu’il y a moyen de ne plus faire peser certains aspects des prestations sociales sur les entreprises sans en passer par un revenu pour tous de la naissance à la mort qui va de toute façon demander des financements colossaux.
      De plus, une fois qu’on entre dans le système, comment imaginer qu’on puisse baisser la mensualité, comment même imaginer qu’on puisse un jour en sortir puisque tout le monde est éligible par construction? C’est un point que je n’ai pas complètement évoqué dans l’article car je ne voulais pas trop le rallonger, mais autant on est éligible au RSA avec possibilité d’en sortir, autant le revenu universel fige tout.

      • Pour répondre à votre question : par l’absence de seuils justement, avec le consensus de l’ensemble d’une nation (dans le cadre d’un équilibre budgétaire), qui peut indiquer en 2 chiffres (montant de l’allocation et taux de participation) les valeurs qu’elle veut donner au travail et à la redistribution.
        C’est une des différences avec le RSA (et le SMIC pour ceux qui travaillent), avec des effets de seuil, et qui de plus qui sont considérés comme des droits individuels, basés sur des critères de besoins et non de valeur, et financés aux dépens des autres.

    • Le financement se réalisant par la Nation et non par l’Etat, deux concepts généralement considérés par les libéraux comme très différents et à ne surtout pas confondre.

      Gnééééé ?

  2. > Les suisses ont décidément la tête sur les épaules. Favoriser ainsi l’assistanat en rendant les citoyens plus dépendants encore de l’Etat serait une étape de plus vers la toute-puissance du Big Brother. Non merci. Béatrice

    >

  3. Bonjour, Nathalie MP
    Pourquoi parlez-vous de « votations contraignantes » ? Etant moi-même suisse et vivant à Genève, je puis vous affirmer qu’il n’y a chez nous rien de contraignant dans l’exercice librement consenti du vote citoyen.
    Selon le rythme des opportunités nous sommes appelés à voter sur des sujets extrêmement variés, les uns étant proposés par le gouvernement fédéral et les autres émanant d’initiatives citoyennes les plus diverses. Une documentation ad hoc est ensuite envoyée au domicile de chaque électeur afin qu’il puisse se faire une opinion en toute connaissance de cause. Le vote pourra se faire au local de vote, par courrier ou par internet à la date officielle fixée pour la votation.
    Mais la liberté de vote elle-même demeure un principe intangible, celui qui ne désire pas voter n’y est nullement tenu !

    • Bonjour Bonsaï et merci beaucoup pour votre commentaire.
      « Contraignantes » au sens où si la proposition est acceptée par la majorité des votants, elle doit obligatoirement être intégrée à la loi. Contraignantes pour le pouvoir politique (conseil fédéral, canton, commune), pas pour les Suisses en tant qu’électeurs bien sûr !
      Cordialement, Nathalie MP.
      PS : je fais une petite modif dans le texte pour que ce soit plus clair.

  4. Nathalie,

    j’étais (a priori) favorable au Revenu Minimum.
    Les chiffres donnés pour la Suisse sont plutôt à même de décourager les électeurs. Imaginons une dotation équivalente à un « petit SMIC » (1000€) par adulte et la moitié pour chaque enfant jusqu’à sa majorité : en considérant une population adulte de 40 M et 20 M d’enfants : cela exigerait un débours de 50 MM€ par mois (soit 600 MM€/an) ce qui est 25% du PNB de la France
    (à peu près le double des diverses prestations).

    Pourquoi, suis-je contre ?
    Pas pour la difficulté de financement;
    ni pour l’incitation à la paresse (qui n’est pas la pire des faiblesses);
    mais pour le fait que cette mesure accélérerait le Grand Remplacement !
    Et ne me dites surtout pas que …. je suis un facho.
    Je suis un socialiste chrétien … à la Péguy, … pour éviter toute confusion !

    • Le revenu universel soulève aussi une question de frontières par l’attraction universelle qu’il exercera sur des populations moins bien dotées, c’est parfaitement exact.
      Dans la votation suisse, aucun délai n’était prévu, mais l’idée était d’allouer le RBI aux étrangers résidant depuis au moins 5 ans en Suisse.

    • … à moins de ne l’attribuer qu’aux résidents de nationalité française.
      Ce qui permettrait aux travailleurs français de supporter la concurence de la main d’oeuvre étrangère, plutôt que d’interdire aux étrangers de venir travailler en France …

      • Ah oui. Brillant.

        1. On maintient l’immigration de masse, et même on la pérennise, en la justifiant par la suppression de l’une des principales critiques qui lui sont faites (la concurrence qui nous est faite par la main-d’oeuvre étrangère).

        2. Non seulement on maintient la désincitation actuelle vis-à-vis du travail, mais on la perpétue et on la radicalise, en « offrant » aux indigènes (nous) de quoi vivre sans travailler (soi disant).

        3. On va jusqu’au bout de la logique folle de l’imigration de masse actuelle, en officialisant l’importation d’esclaves de fait pour faire à notre place la totalité du travail dont nous avons besoin.

        Comme disent les Américains : what could go wrong ?

        Même en Arabie Saoudite et dans les Emirats, où ce système est, en pratique, appliqué, les autorités en reviennent. Dans ces pays, en gros, tout le monde est royalement payé à ne rien faire, tandis que des esclaves sont importés en masse d’Inde, du Pakistan et des Philippines pour faire le vrai boulot dans des conditions abominables.

        La différence est qu’eux flottent sur une baignoire de pétrole géante, et que leur population est minuscule. Et même dans ces conditions, ils sont en train de se rendre compte que ça va pas le faire.

        Nous, on n’a pas la baignoire de pétrole, on est bien davantage, on est déjà dans le déficit et la dette depuis perpète, et on s’imagine que ça pourrait marcher ?

        En fait, ce truc, c’est : on prend le programme économique du Front national, qui est déjà un exercice de foutage de gueule dans les grandes largeurs, et on essaye de fourguer aux gens un plan encore plus clownesque en pariant que personne ne va éclater de rire.

        Le progamme du Front national, c’est : le socialisme ne marche pas ? Pas grave, on va faire le socialisme dans un seul pays. On arrête l’immigration (mesure indispensable au demeurant), on supprime la « fraude » (?), et du coup on va pouvoir continuer à faire du socialisme comme avant (voire plus), en se gavant « d’emplois » de fonctionnaires, d’allocations et de subventions et en « arrêtant la casse du service public ».

        C’est déjà suffisamment branquignol comme ça, mais votre idée va encore plus loin : on n’arrête pas l’immigration, mais on instaure le socialisme intégral pour nous autres les Français autochtones, et, mieux que ça, le socialisme sans travail : tous payés à ne rien foutre par l’Etat ! (Oui, parce que, faut-il le rappeler, dans le socialisme authentique made in URSS, ne pas travailler, c’était un crime contre le peuple soviétique, donc goulag pour les plus chanceux et peloton d’exécution pour les autres.)

        Encore une fois : what could go wrong ?

  5. Le RBI à la Suisse est très différent de ce que proposent certains libéraux en matière de Revenu Universelle ou revenu de base.

    Le fait de remplacer toutes les allocations et aides diverses (chômage, retraite, APL, allocation familiales etc…) par un revenu unique et universel me semble tout à fait justifié et réalisable en France (je parle pour la France et uniquement pour la France).

    Je vais reprendre les arguments contre que l’on peut retrouver dans les commentaires et y répondre :

    -« […]qui va de toute façon demander des financements colossaux. »
    Le financement de toutes les allocations et aides diverses et de toutes façons déjà colossale. Le financement d’un revenu de base, même s’il est superieur, induira tellement de simplification qu’il sera, je crois au final moins cher. Imaginez les économies induit par la disparition de pan entier de l’administration :

    -« […]mais pour le fait que cette mesure accélérerait le Grand Remplacement ! »
    Il suffit de réserver cela aux Français et de rendre plus difficile l’accession à la nationalité française.

    -Dés-incitation au travail
    Comme ci le système actuel incitait au travail… Dans notre systéme actuel, il est relativement facile de gagner plus en ne faisant rien qu’en travaillant. Avec le RU (revenu universel) c’est impossible puisqu’il remplace toutes les aides/allocations et vient en complément du salaire.

    La simplification qui en découlerait entraînerai de monstrueuses économies qui pourrait effectivement être réinvestit dans le RU. Si au final, cela ne changerai pas grand chose comptablement, cela changerai absolument tout socialement et particulièrement deux choses :

    le clientélisme de la « redistribution ».
    l’escroquerie qu’est le système de retraire français par répartition.

    rien que pour cela, le RU vaut le coup. Et je ne parle même pas de la responsabilisation des individus, de la fin des régimes spéciaux (intermittents, fonctionnaires etc…), du retour de l’égalité à la place de l’égalitarisme etc…

    • « Le fait de remplacer toutes les allocations et aides diverses (chômage, retraite, APL, allocation familiales etc…) par un revenu unique et universel  » : ambiguïté.
      – « revenu universel » veut dire versé à tout le monde
      – « remplacer les aides diverses par un revenu unique » veut dire versé seulement aux bénéficiaires actuels des aides.
      Les simplifications sont bien sûr nécessaires, mais n’impliquent nullement d’universaliser. De plus, et je l’ai signalé, on voit mal ce revenu universel versé aussi bien à M. Tartampion qu’à M. Bernard Arnault ne pas provoquer assez rapidement des remises en cause.
      C’est tout l’inverse qu’il faudrait faire, libérer le marché du travail et laisser la liberté sur le choix des assurances sociales comme certains le font déjà.
      Quant au coût, The Economist a fait certains calculs et je suis bien tranquille que ce sera un puits sans fond. Car tout le monde raisonne ceteris paribus, or ce nouveau mode de revenu va induire forcément des adaptations de comportements. C’est de toute façon un accroissement de l’impôt et de la dépense publique.
      Quant à l’article que vous donnez en lien, je pense que je dois être bête, mais je le trouve tout sauf limpide, les bisbilles Lefèbvre, Basquiat etc… je n’y comprends rien.

      • « remplacer les aides diverses par un revenu unique » veut dire versé seulement aux bénéficiaires actuels des aides.

        Non. Mais je vais préciser : vous additionner toutes les aides et allocations diverse qui existent et vous les divisez par le nombre de français. Terminer les APL, terminer les allocations familiales etc… Car au final tout le monde touche des aides/allocations sous une forme ou sous une autre.

        « De plus, et je l’ai signalé, on voit mal ce revenu universel versé aussi bien à M. Tartampion qu’à M. Bernard Arnault ne pas provoquer assez rapidement des remises en cause. »

        Cela s’appelle l’égalité… Ceux qui seront contre (et il y en aura) seront contre l’égalité et l’universalité.

        On peut néanmoins parfaitement imaginer qu’à partir d’un certain revenu annuel, ce RU soit amputé ou même ne soit plus versé.
        Finalement que représente 750 euros par mois pour un type qui en gagne 100.000 ? 0.75% Je ne pense pas réduire de 0.75% le revenu mensuel d’un type qui gagne 100.000 par mois soit scandaleux…

        « C’est tout l’inverse qu’il faudrait faire, libérer le marché du travail et laisser la liberté sur le choix des assurances sociales comme certains le font déjà. »

        En quoi est ce que le revenu universel va contre cela ? Au contraire. Le revenu universel implique la disparition de l’assurance chômage étatique donc le choix de s’assurer ailleurs. De la même façon, la fin de la sécurité sociale étatique est parfaitement envisageable. On pourrait en garder qu’une partie pour certaine maladies graves.

        « C’est de toute façon un accroissement de l’impôt et de la dépense publique. »

        Non, pas du tout. Il existe moult études sur le sujet. Une flat taxe de 15% à 18% sur tous les revenus suffiraient à couvrir un RU d’environs 500 à 600 euros par moi (en incluant la disparition de l’assurance chômage, de la sécu, des autres aides/allocations et des fonctionnaires qui vont avec).

        Je vous rappelle qu’aujourd’hui le taux de prélèvement obligatoire sur les revenus est d’environs 50% à 60% (super brut / brut / net / net après IR).

  6. Je suis d’accord avec les commentaires qui précèdent….une considération supplémentaire néanmoins :

    Le problème est complexe, il est intéressant de se reporter au débat contradictoire Alain Madelin et Gaspar Koenig sur le « Revenu minimum » du 24 mars dernier :
    http://blog.turgot.org/index.php?post/Revenu-universel

    Il y a plusieurs notions différentes, déjà les assurances constituant une souscription individuelle qui ne devrait pas passer par l’état et la compensation aux personnes nécessiteuse qui constitue un acte de solidarité passant par l’état. Or en France les deux sont imbriquées donc problème.
    Ensuite pour inciter à travailler, il y a la barrière du SMIC assortie éventuellement d’exonération de charges sociales.Il faudrait faire sauter la barrière !
    Enfin la fiscalité, la proposition est de faire sauter la progressivité pour instituer la flat-tax. Cela consisterait à supprimer toutes les taxes pour les remplacer par un impôt unique à taux réduit et sans exonération, exception, incitant, « cadeau » ou déduction d’aucune sorte. Ce système, qui laisserait aux gens une bonne part de leurs revenus, aurait pour effet de redonner à chacun une marge de manœuvre tout en maintenant, en le dégraissant, le système actuel de sécurité sociale. Concrètement, les gens recevraient une somme sans doute supérieure au RU et pourraient légitimement la consacrer à ce qu’ils désirent.
    Enfin l’alternative authentiquement libérale au RU, c’est l’impôt négatif. Certains confondent d’ailleurs les deux. Concrètement, il s’agit d’une somme d’argent versée à tous ceux qui gagnent moins que le minimum imposable et qui correspond à la différence entre leur revenu et ce minimum imposable. Si vous gagnez plus que le minimum imposable, vous êtes taxés sur le surplus. Si vous gagnez moins, vous n’êtes pas taxés et vous recevez la différence en cash.
    Exposé par Milton Friedman, l’impôt négatif diffère du RU sur trois points fondamentaux : il n’est pas universel contrairement au RU.
    Enfin et surtout, il s’opère a posteriori une fois que l’on déclare les revenus, l’impôt négatif vise à soulager et à responsabiliser. Lui seul contribue à l’émancipation et à l’autonomisation de la personne. A contrario, le RU maintient chacun dans le giron de l’État. Le RU ne rompt en rien avec la logique de l’État-Providence. En dépit de ses séduisants autours, le RU n’est pas une idée libérale mais une fuite en avant, un énième avatar de l’idéologie sociale-démocrate aujourd’hui en faillite.
    La notion d’à postériori est très importante et l’inverse du RSA actuel donné à priori sur déclaration car si la situation de l’individu change, par exemple il trouve un emploi, le RSA continue à être versé…
    D’où ensuite régularisation voir fraude, puis admission en non valeur pour l’état qui perdra le trop versé pour toujours !
    Outre la simplification de gestion de l’impôt négatif, coût moindre pour l’état, il est constaté sur une situation à postériori.
    Ce système fonctionne aux US et en GB et n’a rien à voir avec le RU. La flat-tax fonctionne dans une quarantaine de pays. La flat-tax rapporte plus que l’IR et l’ISF etc !!!
    La France avec sa complexité fiscale et ses régimes d’allocations diverses, SMIC et exonérations ne fait ni dans la simplicité, ni dans l’indépendance individuelle…
    La mise en oeuvre sera difficile pour sortir de cette perversité !

    • « Je suis d’accord avec les commentaires qui précèdent » : Bravo, car ils ne sont guère alignés.

      Entièrement d’accord sur la flat tax et sur le distingo à faire dans la situation actuelle entre :
      – les assurances constituant une souscription individuelle (qui ne devrait pas passer par l’état)
      – et la compensation aux personnes nécessiteuses qui constitue un acte de solidarité passant (ou pas) par l’état.

    • Personne ne dit que c’est simple. Ce serait même très compliqué à mettre en place ne serait-ce que parce que cela implique la disparition de milliers de fonctionnaires devenus inutiles et une réforme fiscale qu’aucun politicien ne fera jamais.

      Mais c’est théoriquement largement faisable.

  7. Cette histoire de revenu universel est bien la preuve que les Occidentaux sont devenus fous.

    Le seul fait qu’on la trouve à l’extrême-gauche comme chez les libéraux devrait faire soupçonner dès le départ une couillonnade de première.

    La gourmandise avec laquelle tout le monde se précipite vers cette « idée », la jubilation que l’on sent, de la part de ses adeptes, à promouvoir une théorie iconoclaste, me rappelle beaucoup la « révolution » de la libération sexuelle et de l’amour libre.

    Tout le monde a très envie de faire l’amour, n’est-ce pas ? Les hommes, les femmes et les fox à poil dur ? Alors, pourquoi ne pas se débarrasser de ces préjugés d’un autre âge, et ne pas se lancer dans une partouze géante et sans fin ?

    C’est ce qui a été décidé il y a un bon demi-siècle maintenant, et j’espère ne pas avoir à démontrer en quoi c’était une idée à la con — nous sommes ici entre gens intelligents.

    Une fois ce « tabou » démoli, pourquoi ne pas en faire sauter un autre, aussi fort et aussi ancien ? Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front.

    Wouah, l’autre… quel préjugé nauséabond digne d’une époque moisie… Tout le monde a envie de gagner de l’argent sans travailler, non ? Alors, pourquoi ne pas le faire ?

    Bon, là, c’est un peu plus compliqué, il ne suffit pas de défaire sa braguette : il va falloir impliquer l’Etat. Mais ce n’est pas comme si cette vieille prostituée ne pouvait pas se prêter à tous les tripatouillages : vu ce qu’on lui a mis depuis un siècle et demi de socialisme, ce n’est pas ça qui va beaucoup la changer, n’est-ce pas ?

    Et hop, voici nos théoriciens de comptoir partis à tracer, sur un coin de nappe, des usines à gaz sans fin censées justifier l’injustifiable.

    Puis-je d’abord faire remarquer que d’un point de vue libéral, cela contredit directement les Tables de la loi, à savoir la responsabilité individuelle et le droit de propriété ? Ne parlons même pas de la théorie économique, que les libéraux sont censés connaître et respecter, et qui enseigne que toute richesse vient du travail.

    Par conséquent, tout système partant du principe qu’il serait possible de vivre sans travailler, et propre à enraciner cette idée au sein de la population, est voué d’avance à l’échec. Ce n’est même pas une question d’opinion ou de valeurs : ça ne peut tout simplement pas fonctionner.

    Je remarque ensuite que les différents défenseurs du revenu universel parlent, en réalité, de choses très différentes.

    Les uns proposent ce qu’en anglais on appellerait un « living wage », c’est à dire un revenu suffisant à assurer les besoins de base de l’homme. Les autres réclament l’équivalent du RSA, c’est à dire une allocation minimale, permettant peut-être de ne pas mourir de faim, mais certainement insuffisante à assurer les besoins de base même d’une personne pauvre.

    Au niveau des principes, c’est déjà fort différent. Observons que ceux qui veulent la première option se contraignent à confier à l’Etat le soin de déterminer le revenu minimum nécessaire à une vie normale, ce qui instantanément nous mettrait en régime communiste. Comment des libéraux peuvent-ils réclamer une chose pareille ?

    D’autres, comme Eric Verhaeghe mentionné ici, parlent de revenu universel mais proposent en réalité tout autre chose. Lui revendique un chèque-santé versé par l’Etat à valoir sur l’achat d’une assurance-maladie privée, ce qui n’a rien à voir. Sans rentrer dans les détails, sa proposition, comme à son habitude, part d’une bonne idée mais se termine en usine à gaz effroyable qui mélange tout sans rien régler.

    Je suppose que l’origine libérale du soutien au revenu universel se trouve dans le chèque-éducation, proposition authentiquement libérale. Du chèque-éducation, on est passé au chèque-vie, et voilà tout.

    C’est oublier qu’à force de prolonger les lignes, on peut finir par faire demi-tour. Le chèque-éducation n’est une réforme libérale que dans le cadre de l’épouvantable blocage que nous constatons dans l’Education nationale française : un système entièrement nationalisé, extraordinairement coûteux, verrouillé par l’idéologie et les intérêts corporatistes, et qu’on n’a jamais réussi à changer malgré un demi-siècle d’efforts.

    Etant donné ce point de départ, ce serait effectivement une gigantesque libéralisation que l’Etat remette à chaque parent un chèque correspondant à la part des impôts consacrée à l’école, à charge pour lui de le dépenser auprès d’écoles privées qui seraient, du coup, totalement libres ou peu s’en faut. Ce serait un moindre mal.

    Mais le chèque-vie ou revenu universel, ce n’est pas ça. Ses défenseurs, y compris libéraux, nous disent : l’Etat paye déjà d’innombrables allocations, donc autant les supprimer, et les remplacer par une allocation unique pour tous.

    Eh bien, justement : cela ne changerait rien. L’Etat paye aujourd’hui, il payerait toujours demain. Pire : cela aggraverait la situation, puisque l’idée consiste à supprimer toutes les conditions pour donner la même chose à tout le monde, y compris à des gens qui ne reçoivent rien aujourd’hui. Expliquez-moi en quoi une augmentation de la dépense publique, une aggravation de l’assistanat et une suppression des contrôles attachés à ces dépenses irait dans le sens d’une libéralisation !

    Un tel raisonnement relève de la fausse « simplification » dont l’Etat obèse nous rebat les oreilles : obligeons tout le monde à déclarer ses revenus sur Internet, ce sera plus « simple ». Petit détail : c’est plus compliqué pour bien des gens qui n’ont pas Internet ou ne comprennent rien à l’informatique, mais c’est certainement plus « simple » pour les agents des impôts qui n’ont plus à saisir des déclarations papier… et qui pourtant ont tous gardé leur « emploi » !

    Et puis surtout, c’est une idée profondément anti-libérale et même anti-économique.

    Pour un libéral, l’Etat n’est là que pour remplir quelques tâches essentielles qu’il est seul à pouvoir assurer, c’est pourquoi on lui verse une part limitée et minime de nos revenus. Geste qui s’appelle l’impôt et qui est mauvais dans le principe, mais qui est un mal nécessaire.

    Les richesses (et les biens nécessaires à la survie) sont produits par les individus dans les entreprises privées, et c’est ce qui leur procure des revenus. Processus qui est vertueux dans son principe.

    Les partisans du revenu universel veulent mettre tout cela cul par-dessus tête, et ériger l’Etat en pourvoyeur principal et primaire de revenus ! Comment serait-ce libéral, ou même possible ?

    Et d’où viendraient ces revenus ? De l’impôt, pardi ! Donc, il faudrait le même montant d’impôts pour assurer les « tâches » fournies par l’Etat (beaucoup trop nombreuses actuellement, comme aucun libéral ne l’ignore), plus un montant d’impôts supplémentaire pour financer les millions de gens supplémentaires qui, sans aucun doute, accepteraient la proposition mirifique d’être payés à ne rien faire ! Qui va financer tout ça ?

    Tout cela est basé sur l’hypothèse parfaitement invraisemblable que, dans un pays où les gens ont déjà un poil dans la main, un nombre de plus en plus réduit de gens qualifiés, travailleurs et ayant la chance de disposer d’un emploi bien payé pourraient entretenir, pour leurs beaux yeux, une population grandissante de non qualifiés, de paresseux, de découragés, d’exclus, de « décroissants » et de gauchistes.

    Non seulement il est manifeste que cela n’est pas possible économiquement parlant, mais le serait-ce sur un plan strictement comptable que bien évidemment cette élite se révolterait assez rapidement, n’acceptant plus de se crever au travail pour financer des bataillons de paresseux.

    En réalité, il peut exister des sociétés où une classe entière est payée à ne rien faire ; mais pas du tout sous la forme où l’imaginent les partisans du revenu universel…

    La condition d’une telle société, c’est le rétablissement de l’esclavage. A travers l’histoire, il a existé d’innombrable sociétés de ce type. Mais c’est alors la classe dominante qui vit sans travailler (ou en travaillant fort peu), et ce sont les esclaves qui les font vivre sans être payés, ou avec une rémunération dérisoire.

    C’était le cas dans la Rome et la Grèce antique, dans les sociétés musulmanes où les esclaves étaient les Noirs (et les Blancs dans une moindre mesure), etc.

    Comme je l’ai déjà dit, l’immigration de masse en Occident ressemble de plus en plus au rétablissement de l’esclavage, à ceci près que le système n’est pas viable. Pour qu’il le soit, il faudrait que les Blancs acceptent de faire explicitement des immigrés une classe de sous-hommes, disciplinée par la violence et la mort si nécessaire.

    C’est possible sur le papier, mais personne ne le souhaite et c’est dans la direction contraire qu’on se dirige.

    Et il faudrait aussi que l’on vive dans une société stagnante, non technologique, sans innovation, où la plupart des tâches puissent être accomplies par des animaux humains à faible qualification et faible motivation. Même si certains le souhaitaient (et c’est le cas des « décroissants » et des anticapitalistes radicaux), nous prenons au contraire la voie opposée — et c’est plutôt heureux.

    La preuve de ce que j’avance, c’est que les initiatives se multiplient pour exiger, des chômeurs de longue durée à travers l’Occident, des travaux d’intérêt général en échange de leurs indemnités. Autrement dit, il s’agit d’une forme d’esclavage.

    Ceux qui réclament un revenu universel et envisagent d’en vivre sont-ils prêts à résider dans des quartiers réservés, surveillés par la police, de type ghettos juifs (ceci afin d’éviter toute velléité de soulèvement) ? Sont-ils prêts, le cas échéant, à creuser des tranchées sur ordre de l’Etat et sous le contrôle de surveillants armés, autorisés à tirer ?

    Si oui, alors peut-être que ça peut marcher. Discutons-en. Si les universalistes s’imaginent qu’ils vont pouvoir habiter dans les quartiers bobos de Paris, faire leur marché bio le mardi à onze heures, passer place de la République jeudi à seize heures pour préparer la révolution et toucher leur « revenu » en fin de mois, ils peuvent tout de suite oublier.

    La dernière façon, pour une société, de vivre sans travailler, c’est le pillage. Je mentionne cette possibilité pour mémoire, car, pour l’instant, personne ne se propose pour risquer sa vie dans la conquête de l’Allemagne ou de l’Angleterre à la pointe du fusil, dans le but de s’emparer de leurs BMW et de leurs usines. D’ailleurs, pour l’instant, c’est plutôt nous qui sommes pillés par les étrangers (délinquance d’habitude des immigrés, réseaux de cambriolage organisé pilotés par la mafia gitane ou russe, etc).

    Alors, revenons sur terre, s’il vous plaît. Il y a suffisamment de mesures difficiles à prendre pour ne pas perdre de temps dans des pistes qui relèvent du fantasme.

    • Merci de nous montrer ici l’existence, contre toute attente, d’une xénophobie à la sauce libérale, qui s’avère par ailleurs tout aussi répugnante que la xénophobie à la sauce étatiste.
      Vous devriez cependant vous réorienter vers cette dernière, dans un souci de cohérence lors de l’étalement de vos logorrhées.

      • Mais la xéonophobie est une excellente chose, mon cher Monsieur Chris, si vous entendez par là, comme vous le faites fort malhonnêtement, l’opposition à l’immigration de masse.

        Donnez-moi une seule bonne raison de ne pas être résolument, absolument et intégralement opposé à l’immigration de masse.

        D’ailleurs, vous êtes fort malvenu de vous prétendre surpris de l’existence de libéraux opposés à l’immigration. La grande majorité des Français et des Européens y sont opposés. Le Front national est le premier parti de France, et, il y a peu, il était libéral. De nombreux sympathisants et électeurs du Front national le sont d’abord en raison de l’immigration, et réclament un retour à ses positions libérales. C’est bien la raison du rassemblement de Béziers. Je suis libéral et je vote Front national.

        Peut-être avez-vous remarqué le formidable essor, aux Etats-Unis, du Tea Party puis de Donald Trump. L’un et l’autre sont représentatifs d’une nouvelle droite qui revient à ses positions naturelles, c’est à dire libérales-conservatrices : opposées à l’envahissement de l’Etat et opposées à l’immigration de masse.

        C’est bien normal, puisque l’immigration de masse, aux Etats-Unis comme chez nous, ne peut exister que grâce à l’oppression étatique : c’est l’Etat qui l’impose contre la volonté des citoyens, avec des méthodes dictatoriales — et, aux Etats-Unis en particulier, le soutien des très grandes entreprises (Facebook, Microsoft…), dans une éclatante démonstration des méfaits du capitalisme de connivence.

        Les pays européens sont en train d’élire les uns après les autres des partis opposés à l’immigration, et vous ne semblez pas vous demander pourquoi. Ces partis sont, le plus souvent, libéraux. C’est le cas du FPÖ autrichien, qui vient de rater d’un cheveu l’élection à la présidence du pays. Le ministre des Affaires étrangères de ce pays, qui appartient à un gouvernement centriste, vient de déclarer qu’aucun immigré illégal ne devait être admis à demander l’asile en Europe, et qu’ils devaient tous être renvoyés chez eux.

        Je note que vous êtes très fort sur les adjectifs, les invectives et la calomnie : « répugnant », « loghorrée », « étalement » — et d’une discrétion de violette sur les faits et les arguments.

        En revanche, nous attendons toujours vos explications sur la différence entre un revenu universel « financé par la Nation et un revenu universel « financé par l’Etat » [6 juin 2016 à 8 h 29 min]. De même que vous ne nous avez toujours pas expliqué la « cohérence » de la politique consistant à ouvrir grand les portes à l’immigration, tout en taxant les Français pour leur donner des allocations de survie, afin de compenser la perte de leurs emplois occupés par les immigrés [cbouju, 6 juin 2016 à 16 h 36 min].

        Comme quoi, les éternelles méthodes de « discussion » communistes se portent le mieux du monde chez certains libéraux auto-proclamés, en France.

    • – Des réorientations du débat quasi systématiques sur le sujet de l’immigration, sur cette page, sur d’autres pages de ce blog, et sur d’autres blogs.

      – L’oubli d’un des principes de base du libéralisme qui est la liberté de circuler, le libéralisme affiché n’étant qu’un costume permettant d’assumer la peur du « grand remplacement » en utilisant un autre de ses principes bien pratique pour cette justification, le droit de propriété inaliénable.

      – Un vote assumé pour le FN, par un soi-disant libéral, malgré « le foutage de gueule dans les grandes largeurs » de leur programme économique qui semble donc moins important que les autres aspects liés à l’immigration, comme indiqué d’ailleurs un peu plus loin.

      – Des éléments de langage judicieusement choisis, pour permettre de bons mots bien remplis de double sens, à la manière du Fondateur du Parti dont l’éviction semble susciter une certaine nostalgie.

      – Des déformations de citations, transformant une volonté de rétablissement d’un vrai marché du travail en une promotion de l’immigration (« de masse » tant qu’à faire, avec la complicité du grand Kapital, « de connivence » pour faire libéral).

      Tout ceci ne fait aucun doute, que vous faut-il de plus ?
      Soit.
      C’est votre blog, vous êtes chez vous, et pouvez y interpréter tout ce que vous voulez comme vous le souhaitez, mais alors au moins supprimez dans la présentation de votre blog les mots « Non au FN », ça évitera des erreurs d’aiguillage à vos lecteurs.

      • – Vous vous mélangez dans vos 50 pseudos/avatars,
        – vous interprétez de travers un commentaire (certes fleuri) qui voulait simplement dire qu’un autre commentaire était certainement coincé dans les indésirables,
        – Vous devenez complètement parano en m’accusant d’avoir communiqué vos coordonnées à un autre commentateur et en exigeant que j’éclaircisse mes « relations » avec le-dit commentateur (!!!) (tout ça par mail)
        – Et à 4 heures du mat (commentaire ci-dessus), au sommet de votre lucidité et de votre honneur bafoué, vous vous vengez en donnant une lecture de mon blog à l’inverse de ce que je cherche à faire, à l’inverse de ce qu’il est (il suffit de lire et le « Non au Fn » est toujours d’actualité en ce qui me concerne).
        – Quelle classe !

        PS : les commentaires sont libres, je n’en suis pas responsable (voir mon « A propos »), je demande juste qu’on évite les invectives « facho, xéno etc… » à l’emporte-pièce.

  8. Personne ne doute de l’actualité ni de la sincérité de votre « Non au FN » en ce qui vous concerne, je me bornais simplement à vous faire remarquer qu’après avoir affirmé une position aussi tranchée ce sujet, il serait préférable d’agir.
    Vous auriez pu tout aussi bien ne rien affirmer et laisser passer de la même manière ces propos, ça n’aurait pas modifié mon jugement sur la nature de votre blog, car il n’y a rien de choquant à ce que l’on puisse s’exprimer dans un blog libéral … à condition de ne pas chercher à atténuer ces propos, et de laisser passer aussi les réactions éventuelles. En supprimant une partie de votre post précédent, vous nous montrez d’ailleurs que vous avez bien senti qu’il y avait un problème dans votre manière de gérer la modération.
    Passons sur exagérations du reste de votre dernière intervention (le terme « parano » ne fait pas partie de votre liste d’invectives ?), nous les mettrons sur le compte d’un énervement en face d’une situation qui vous a un moment échappé.

  9. Le FN libéral, je m’étrangle!
    Marine Le Pen déclare tout de go que non !, on n’a pas tout essayé contre le chômage de masse, à cause de l’ultralibéralisme, bien sûr.
    L’ultralibéralisme : une sorte de dragon qui fait florès en France et qu’on peut mettre à toutes les sauces, ce dont Mme Le Pen ne se prive pas, tant les Français sont maintenus dans l’ignorance crasse des lois de l’économie…
    De fait l’ultralibéralisme n’existe pas, en particulier dans les pays soumis à l’État de droit où son évocation, vidée de toute réalité tangible, est seulement destinée à servir de repoussoir au libéralisme, vecteur privilégié de liberté individuelle.
    En France, le temps est venu de briser net avec quarante années d’État-providence dont la fuite en avant, d’ordre ultra-étatiste s’il en est, parvient aujourd’hui à son terme : les socialistes pris à leur propre piège en sont les fossoyeurs.
    En foi de quoi Marine Le Pen propose aux Français un retour à marche forcée à l’étatisme le plus tyrannique ainsi qu’à l’isolement le plus cynique sans aucun égard pour le monde tel qu’il est.
    Le FN c’est le nationalisme + le socialisme = L’Etat omniprésent, c’est l’opposé du libéralisme !
    C’est une évidence historique et politique, qu’on se le souvienne.

    • Je confirme, le FN n’est pas du tout libéral, c’est un parti qui joue sur les faiblesses des autres partis et qui se présente comme un recours à « l’homme fort » (ou la femme) selon ce que Hayek décrivait dans « La route de la servitude » comme la « sélection par en-bas » : discours pas très futé, permettant de rallier le maximum de monde dans une illusion de sécurité organisée.

      Mon article contre le FN : https://leblogdenathaliemp.com/2015/03/06/front-national-etatisme-protectionnisme-et-miroir-aux-alouettes/

      Sur Hayek : https://leblogdenathaliemp.com/2015/10/26/la-route-de-la-servitude-ii/

    • Ne vous étranglez pas, contentez-vous d’étudier l’histoire. Le Front national de Jean-Marie le Pen était libéral, lisez les programmes de l’époque. Beaucoup de sympathisants du Front national sont libéraux, lisez leurs déclarations et celles de leurs représentants.

      Pour ma part, je suis libéral, mais je ne suis pas dogmatique. Les assertions du type « le libéralisme c’est… », « les libéraux pensent que… », « le libéralisme veut que… » me laissent de marbre, précisément parce que je suis libéral et que le libéralisme, c’est le contraire du dogmatisme.

      D’ailleurs, on serait bien en peine de me donner le numéro de téléphone de Monsieur Leulibéralisme ou de Monsieur Lélibéraux, car il se trouve que des libéraux, il y en a eu des tripotées, il y en a toujours des tripotées, et ils ont des points de vue assez notablement différents, ce qui est heureux.

      Ces points de vue peuvent et doivent donner lieu à des discussions, mais l’exercice consistant en un « shouting match » d’adversaires se réclamant chacun du seul et vrai libéralisme, pur et parfait, est futile. Il n’a pas de sens.

      Le sens du vote libéral en faveur du Front national est très simple et très facile à comprendre : tous les partis sont étatistes en France, Front national compris. Tous les partis sont favorables à l’immigration de masse et à l’islamisation, sauf le Front national (et encore).

      L’immigration de masse et l’islamisation menacent la survie de la France et des Français. L’étatisme ne menace que le bien-être des Français. Il n’y a pas photo.

      D’ailleurs, si l’immigration de masse se poursuivait, conduisant à l’islamisation définitive du pays, les libéraux pourraient faire une croix définitive sur leur régime politique souhaité : l’islam est rigoureusement, impitoyablement et explicitement anti-libéral. Les responsables musulmans passent leur temps à l’expliquer, c’est écrit dans le Coran, il n’y a pas à en sortir.

      On peut toujours passer de l’étatisme au libéralisme. En tous cas, si ce n’était pas le cas, il n’y aurait aucun sens à être libéral en France aujourd’hui, puisque nous sommes déjà dans l’étatisme jusqu’au cou.

      Une fois l’islam établi dans un pays, il est pratiquement impossible de revenir en arrière. Donc, à plus forte raison, d’y établir le libéralisme.

      Les choix politiques sont une question de stratégie. Il faut distinguer les priorités. La survie du peuple et de la nation passe avant le choix de la couleur politique au pouvoir.

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