Elections régionales : 2017 au banc d’essai ?

—> Cet article a également été publié le mercredi 30 septembre 2015 sur   

Mise à jour du vendredi 9 octobre 2015 : Une étude sur le vote FN relatée par Le Point le 8 octobre 2015 tend à confirmer, cartes à l’appui, ce que je disais moi-même ci-dessous : le vote FN reflète la fragilité économique des votants, certainement pas leur proximité effective avec des populations immigrées. On observe du reste une stabilité géographique très forte du vote FN depuis le milieu des années 1960, époque où les problèmes du « vivrensemble » n’étaient pas à l’ordre du jour.


Les élections régionales des 6 et 13 décembre prochain approchent à grands pas, dans un contexte de forte impopularité du gouvernement, de poussée du Front national, d’une opposition de droite tout en égos et sans véritable programme, et de probable abstention record, fréquente pour ce type d’élection. Que faire, mon Dieu que faire, se lamentent nos hommes politiques sur tous les tons. Vote obligatoire, front républicain, souverainisme anti européen et fermeture des frontières, voici les thèmes agités en vrac devant des Français hagards, sur fond de dégringolade des comptes publics, de croissance en berne et de  montée ininterrompue du chômage.

Pourtant, le sondage Odoxa publié par Le Parisien dimanche 27 septembre dernier, en plus de fournir un premier aperçu des forces politiques en présence, donne la marche à suivre : loin des thèmes anti-immigration sur les racines blanches ou judéo-chrétiennes de la France, la solution à nos déprimes de cinquième puissance mondiale fatiguée est avant tout économique.

Le mois finalement arrêté pour le prochain scrutin régional, généralement consacré aux courses et préparatifs des fêtes de Noël, est inédit(*) pour des élections et laisse craindre une forte abstention dans un contexte de forte abstention, surtout pour des élections qui, contrairement à la présidentielle ou aux municipales, mobilisent peu les Français en général : 54 % d’abstention au premier tour des régionales de 2010, 57 % lors des européennes de mai 2014 et enfin 50 % pour les départementales de mars 2015.

Ce choix curieux résulte des différentes réformes apportées récemment à notre découpage territorial ainsi qu’au calendrier général des élections, mais n’a pas vraiment de sens si l’on veut ramener les Français vers les urnes autrement que par l’absurde idée de la coercition.

Il y a du reste fort à parier qu’au soir du premier tour, tous les hommes politiques se lamenteront à tour de rôle de la forte abstention et réaffirmeront avec force qu’il importe de redonner aux Français le goût de la chose politique. Ce sera d’autant plus ridicule, qu’ils auront eu toute la campagne antérieure, voire même toute leur carrière politique, pour le faire, mais c’est devenu une sorte de marronnier des soirées électorales : c’est promis juré, à partir de maintenant, vous allez voir comme nous allons oeuvrer pour vous et uniquement pour vous et comment nous allons être proches de vos préoccupations.

Cependant, même peu attractives, même mal placées, ces élections méritent toute notre attention car ce sont les dernières avant la grande échéance qui est dans toutes les pensées et arrière-pensées de nos hommes politiques, l’élection présidentielle de mai 2017. Elles risquent en effet de fixer durablement les rapports de force et les thèmes dominants des débats politiques à venir d’ici 2017. Et c’est là qu’il ne faudrait pas se tromper d’enjeu, bien que, de mon point de vue, ça n’en prenne pas vraiment le chemin.

En décembre donc, nous sommes appelés à élire les conseils de nos nouvelles régions. D’un découpage de 26 régions en 2010, dont 22 en Métropole, nous passons à 17 régions, dont 13 en Métropole. Et d’un panorama politique régional presque entièrement socialiste, où seules l’Alsace, la Guyane et la Réunion étaient restées à droite en 2010, il devient de plus en plus probable que nous allons aboutir à une carte de France nettement plus bleue. Le bleu carrément marine n’est pas exclu dans les régions Nord-Pas de Calais-Picardie et PACA, les duels ou triangulaires de seconds tours s’y annonçant particulièrement serrés. La débandade socialiste parait acquise, annoncée qu’elle est par toutes les élections intermédiaires depuis les présidentielles de 2012, par la faible popularité du président Hollande, du gouvernement et du parti socialiste, ainsi que par l’enquête Odoxa que je mentionnais plus haut.

Avant de parler des résultats de ce sondage, il convient de signaler qu’il porte sur un échantillon représentatif de 929 personnes et que dans ce cas, un pourcentage observé de 20 % donne lieu à une marge d’erreur de 2,5 %. Cela veut dire que le pourcentage réel se situerait dans un intervalle compris entre 17,5 % et 22,5 %. En conséquence, quand les pourcentages du sondage sont proches, l’ordre d’arrivée des partis n’est pas garanti.

Premier enseignement, 27 % des personnes interrogées n’ont pas exprimé d’intentions de vote. Si ce chiffre est censé représenter l’abstention possible, ce serait incontestablement un bon résultat. Pourtant, ce type d’élection nous a plutôt habitués à des 50 %, à tel point que compte tenu de la date insolite de ce scrutin, les listes électorales ont été ré-ouvertes jusqu’au 30 septembre afin de limiter la non participation.

Deuxième enseignement de ce premier sondage national, le rapport de force politique est extrêmement favorable à la droite parlementaire :

  • L’union de la droite LR, UDI, Modem émarge à 35 %.
  • Le Front national est crédité de 26 %.
  • Le Parti socialiste et ses alliés tombent à 23 %.
  • Les verts, le Front de Gauche et l’extrême gauche montent à 12 % (grâce au FDG car EELV s’effrite).
  • Divers droite : 4 %, dont 3 % pour le parti Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan.

Par rapport au résultat du premier tour des précédentes élections, à savoir les départementales de mars 2015, le Front national et la droite parlementaire confortent leurs positions, le PS perd du terrain au profit de l’extrême gauche, et Nicolas Dupont-Aignan devient significatif. L’union de la gauche que Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, aimerait imposer par référendum n’emballe ni les Français ni les socialistes et ne résoudra pas forcément les problèmes du PS qui ne peut espérer atteindre plus de 35 % en additionnant tout ce qui se trouve à sa gauche, d’autant que les reports de voix des petits partis d’extrême-gauche ne se font pas toujours au bénéfice du PS.

En conséquence, les résultats en terme de régions s’annoncent sous forme d’une grande vague bleue qui a une haute probabilité de finir marine dans le Nord-Pas de Calais-Picardie et dans la région Paca où se présentent respectivement Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen. Au premier tour, la première recueillerait 36 à 37 % des suffrages exprimés contre 26 % pour Xavier Bertrand (LR) et de 19 % à 21 % pour Pierre de Saintignon (PS et alliés), environ 30 % des personnes interrogées ne se prononçant pas.  Elle l’emporterait facilement dans une triangulaire au second tour. Dans la région du sud, selon un sondage Ifop de juillet, le Front national arriverait en tête au premier tour, mais le résultat final reste indécis entre l’union de la droite (35 %), le FN (33 %) et l’union de la gauche (32 %).

Le troisième et dernier enseignement que je vois pour l’instant, le plus important, découle directement de l’analyse du vote Front national. Le parti de Marine Le Pen a un programme souverainiste et collectiviste qui prône la force de l’Etat contre les « puissances d’argent » en tous points similaire à ce qu’on trouve à la gauche de la gauche, la question de l’immigration constituant la seule grande différence. A vrai dire, la confiance dans les capacités de l’Etat à assurer la prospérité et le bonheur éternel d’un pays et de ses habitants est largement partagée par la plupart des grands partis politiques français, quelques faibles degrés de libéralisme apparaissant épisodiquement à droite, et même parfois au Parti socialiste, mais surtout dans la bouche d’Emmanuel Macron et assez peu dans les faits, sauf cas folklorique des lignes d’autocars.

On pourrait ainsi s’imaginer que le vote FN est particulièrement important dans les territoires sujets à une forte immigration, où la confrontation quotidienne de cultures différentes rend la vie et les rapports humains difficiles. Or le sondage Odoxa nous apprend que que loin d’être l’apanage de Roubaix, Tourcoing ou Lille Sud, pour parler de ce que je connais, il est surtout le fait des zones rurales, telles que celles du département du Pas-de-Calais, qui ne sont pas véritablement confrontées aux problèmes posés par l’intégration des immigrés. Il est le fait de populations plus pauvres que la moyenne, appartenant plus au monde ouvrier que la moyenne et étant plus au chômage que la moyenne. Derrière les intentions de vote élevées des jeunes pour le FN, il serait illusoire de ne voir que le vote de jeunes parce qu’ils sont jeunes et plein d’avenir. C’est avant tout le vote de jeunes parce qu’ils sont jeunes et sans avenir. Dans l’ensemble, c’est un vote de protestation contre les partis qui sont ou qui furent au pouvoir et qui ne s’intéressent pas assez aux difficultés économiques des gens modestes. Economiques.

Le refus de l’immigration, avec ses corollaires souverainistes que sont la fermeture des frontières et la sortie de l’Europe et de l’euro, est moins le résultat d’une expérience directe que le dernier espoir d’une protection contre la déchéance économique. La question de l’immigration n’est pas forcément vécue au quotidien comme une menace. Mais à travers les grands événements de l’actualité, attentats de janvier, guerre de Daesh, afflux de réfugiés et de migrants en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient, elle prend une importance vitale, instrumentalisée qu’elle est, autant par Marine Le Pen qui s’en sert comme bouc-émissaire dont la disparition réglera tout, que par ses opposants les plus farouches qui n’ont de cesse de mépriser quiconque s’inquiète des transformations sociales de la France. Instrumentalisée aussi par une partie de la droite qui pense, à tort, mieux combattre le Front national, ou plus exactement mieux capter ses voix, en lui courant après sur ce terrain.

On a eu droit à un calamiteux exemple de ces deux pôles politiques dans la vidéo ci-dessous (3′ 01″). Nadine Morano, invitée samedi 26 septembre dernier de l’émission (tout aussi calamiteuse) « On n’est pas couché », explique que la France est un pays de race blanche qu’elle ne souhaite pas voir devenir musulman. En face, Ruquier, Salamé et Moix font de leur mieux pour lui faire comprendre qu’elle est raciste et fasciste.

Selon moi, ces débats sont sans intérêt car intégralement destructeurs. Ils n’apportent rien à la cohésion sociale, et ils ne règlent certainement pas les problèmes quotidiens des Français qui sont avant tout économiques. Le chômage est une plaie immense qui fait douter de tout. Je pense sincèrement, je l’ai déjà dit plusieurs fois, que si l’on voulait bien accepter de régler la question économique, on règlerait dans la foulée pas mal de problèmes politiques et sociaux. Une personne en mauvaise santé a plus de mal qu’une autre à encaisser ou simplement gérer les transformations extérieures qui viennent s’immiscer dans sa vie. Il en va de même pour la France.

Au lieu de changer radicalement de politique, le gouvernement compte lutter contre le chômage en renforçant le contrôle des chômeurs et en faisant la promotion d’un dispositif complètement inopérant, le contrat de génération, prouvant une fois de plus qu’il ne connait que le petit bout de la lorgnette pour faire de la politique. En ce domaine, le grand bout consisterait à libéraliser le marché de l’emploi pour redonner aux entreprises des facilités d’embauche. Il consisterait aussi à adopter une politique de baisse effective des dépenses publiques afin de pouvoir opérer une baisse effective des charges sociales des entreprises. On en est tellement loin que Michel Sapin a annoncé la semaine dernière que la phase II du Pacte de responsabilité (plan de baisse de charges contre emplois) serait décalée de plusieurs mois.

D’ici 2017, si l’on parle en terme d’élections, immédiatement si l’on parle sans langue de bois, nos hommes politiques auraient tout intérêt à se rappeler la formule de Bill Clinton : « It’s the economy, stupid ! » Et quand on dit économie en voulant des résultats, on dit libéralisme, what else ?


(*) Inédit depuis cinquante ans, ainsi que me le signale un commentateur ci-dessous. Les élections présidentielles de 1965 ont en effet eu lieu les 5 et 19 décembre 1965, et la participation avait frôlé les 85 %. Il faut préciser que c’était la première élection présidentielle au suffrage universel direct depuis 1848 (époque où universel n’était pas complètement universel).


les élections
Illustration de couverture
: Isoloirs – Photo magazine L’Etudiant.

9 réflexions sur “Elections régionales : 2017 au banc d’essai ?

  1. Verbatim: « Selon moi, ces débats sont sans intérêt car intégralement destructeurs. Ils n’apportent rien à la cohésion sociale, et ils ne règlent certainement pas les problèmes quotidiens des Français qui sont avant tout économiques. »

    Et pourtant, ils sont bien là. Je vais développer, en y ajoutant un peu, votre excellente synthèse sur ce point: il s’agit de l’affrontement de deux forces, quasiment mécaniques.

    I- Vous définissez la première comme une force du repli, dans une construction en poupée russe:

    – D’abord sur le plan du quotidien: l’immigration n’est pas nécessairement vécue comme une menace.
    – Mais, sur un plan psychique, elle prend, à travers les grands événements de l’actualité, une importance vitale (si on n’aime pas le mot « psychique », on peut lui préférer le mot « symbolique », qui ne mord pas mais dit la même chose).
    – Sur un plan politique, cette composante psychique de nature anxiogène fournit un magnifique levier d’Archimède à la classe politique en vue d’une instrumentalisation de l’immigration à des fins électorales dans le plus pur style démagogue du FN et autres.
    – Et enfin, sur le plan idéologique, l’instrumentalisation politique permet à de vieilles questions de ressurgir: les questions de la race, de la religion et de la nation, avec le présupposé d’une nation française à la fois homogène et essentialisée selon des critères ethnico-religieux, sans pour autant ériger en principe une quelconque primauté de la race blanche ou une quelconque nécessité d’une préservation de la pureté de la race « française ».

    Ce dernier point est important: le discours raciste actuel n’est pas racial, au sens strict, mais identitaire, ce qui ne le rend pas plus sympathique.

    On part donc de l’immigration et on en arrive à une proposition identitaire selon laquelle la France est une nation blanche et catholique et qu’elle doit conserver au moins une certaine homogénéité, ne serait-ce que pour permettre l’accueil dans de bonnes conditions d’intégration d’une quantité raisonnable d’étrangers, c’est-à-dire la plus réduite possible, compte tenu de la crise économique (la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, blabla…)

    C’est un énoncé complètement politiquement correct et c’est avec ça qu’on fonctionne, l’air de rien, du moins du côté force du repli.

    II- De l’autre côté, vous définissez une seconde force qui, elle aussi, instrumentalise la question identitaire, soit pour en profiter sur un terrain purement électoral, comme la droite, qui braconne sur les terres du FN, comme Nadine Morano lors de cette émission, soit pour s’autorenforcer dans le déni du réel. Et là vous visez plus, il me semble, l’intelligentsia de gauche incarnée dans votre post par Ruquier, Salamé et Moix.

    Cette composante-là se caractérise alors par sa bienpensance un peu niaise: « En face, Ruquier, Salamé et Moix font de leur mieux pour lui faire comprendre qu’elle est raciste et fasciste. », en dessous de l’attente.

    Donc, dans cette force d’opposition au repli, il y a deux composantes: une composante cynique, de droite, qui va chasser l’électeur sur les terres du FN (Morano) et une composante niaise, qui s’oppose maladroitement aux énoncés les plus contestables par sa seule bienpensance (Ruquier, etc).

    En gros, c’est effectivement ça le tableau: dans cette seconde force, il y a les niais et les cyniques. Un drôle d’attelage qui ne passerait certainement pas le contrôle technique.

    III- Si je fais la conclusion du I et du II j’obtiens d’un côté une force de repli qui est dans le politiquement correct du discours identitaire, et de l’autre un attelage improbable de niais et de cyniques. Leur opposition est effectivement destructrice ou en tout cas, peu féconde. Rien de grand ne sortira de cette cuisine.

    Face à cela vous dites: occupons nous de l’économie et hop, tout sera réglé.

    Et je vous réponds: pas du tout. La question du périmètre de la nation (qui en fait partie, qui n’en fait pas partie: hier c’était les Juifs, aujourd’hui on se pose la question pour les musulmans) et la question de la souveraineté (le peuple, les élites, le supranational, etc) sont des vieilles lunes de dimensions historiques. Si elle ressurgissent effectivement au gré des crises économiques, on sait que la solution aux problèmes qu’elles posent sont de nature politique.

    Si j’ai très envie de croire la même chose que vous (tout ça c’est des vieilles lunes, concentrons nous sur l’économie) je sais malgré tout que l’économie ne règlera rien: une fois que ces problèmes sont sur la tables des discussions, ils n’en sortent que par le politique.

    Regardez les Suisses: ils sont prospères, pourtant eux aussi nagent dans cette mouise identitaire. Ils y nagent en tenue de bain en soie brodée de fils d’or, et pas en synthétique bas de gamme produit en Chine, mais ils y nagent quand même.

      • J’ignore si je pourrai être concret sur un sujet pareil, mais je peux tenter d’être synthétique.

        Il y a donc deux axes: le périmètre de la nation et la question de la souveraineté.

        En matière d’immigration, il y avait deux discours bien distincts:

        – Un discours de la droite traditionnelle qui disait en gros ceci: on ferme les frontières le plus possible, mais on ne touche pas aux immigrés qui sont devenus français. Ils le sont, ils le restent.

        – Un discours de l’extrême droite qui dit en gros ceci: l’immigration a déjà perverti l’identité nationale française, fermer les frontières relève du minimum vital, mais pour que la France éternelle conserve son identité et survive dans ce monde cosmopolite de l’acculturation, où elle ne peut que se dissoudre en perdant son âme (sa race), il faut expurger la nation de ses éléments exogènes, à savoir les Noirs, les Arabes et les musulmans en général. C’est la théorie du grand remplacement de Renaud Camus et le projet de « remigration » du Bloc identitaire.

        Soyons clair, il s’agit ni plus ni moins de faire du nettoyage ethnique, sans se l’avouer, ce qui renseigne sur la dimension complètement délirante de cette doctrine.

        Ces deux discours étaient bien distincts, mais ils ne le sont plus: il y a une porosité entre les discours de droite et d’extrême droite à propos de l’immigration.

        L’extrême droite française a réussi le tour de force de banaliser son discours et de le rendre socialement acceptable bien au-delà de son propre périmètre idéologique, la preuve en étant qu’il est repris par quelqu’un d’aussi insignifiant que Nadine Morano dans un talk show nocturne, alors qu’elle s’exprime en qualité de membre d’un parti politique français de la droite non extrême, du moins en principe.

        Nadine Morano, chargée de racoler l’électeur frontiste à la droite de l’ex-UMP devenue Les Républicains, a tenté la porosité des discours et c’est ça qu’on lui reproche aujourd’hui, comme Sarkozy l’avait fait en fin de mandat.

        Comment cette question du périmètre de la nation sera tranchée en France dans les années qui viennent? Je l’ignore, raison pour laquelle je n’ai rien de « concret » à vous dire.

        Sur la souveraineté, je serai plus bref. La question, bien plus importante et complexe que la première, se sépare au moins en deux branches:

        – La souveraineté renvoie à la question de la forme du régime: est-ce qu’on se dirige vers une démocratie décentralisée, participative, et transparente, ou bien veut-on réhabiliter un Etat fort et stratège? Le problème étant qu’on a besoin des deux et qu’il va donc falloir trouver le bon « mix ». Idée de stratégie: essayer de glisser dans la confection du bon « mix » un peu plus de libéralisme, la liberté d’entreprendre n’étant pas incompatible avec la notion d’Etat fort.

        – La souveraineté renvoie aussi à la question de la supranationalité, dans notre cas, l’Europe: est-ce qu’on approfondit la construction européenne, ou est-ce qu’on s’arrête là, voire, est-ce qu’on se désengage en sortant de l’Euro, de Schengen et – pourquoi pas? – de l’Union?

        Là encore, je ne suis pas Madame Irma, donc je n’ai rien de « concret » à vous dire.

        PS: j’espère que, dans l’exégèse, je n’ai pas trop ajouté à votre pensée. Ou du moins que je ne l’ai pas trop déformée.

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  4. Jean-Charles Marchiani a marqué l’histoire de la cinquième République française par son talent inné de négociateur hors pair vu qu’il a fait un succès de plusieurs institutions francaises. Il est donc indéniablement le pilier de cette république. Cet homme politique Français, anciennement haut-fonctionnaire est présent dans la majorité des affaires jugées sensibles et délicates que l’Hexagone a eu à démêler aux alentours des années 80 et 90. Le préfet Marchiani est sans aucun doute une figure politique dont tout le monde se souviendra même des décennies après ses prouesses. . En effet, Jean-Charles Marchiani fut un négociateur hors paires, ayant permis de venir à bout de situations qui semblaient parfois devenir des causes perdues et de plusieurs libérations d’otages français détenus dans le monde.
    Bref, son portrait est celui d’un personnage dont le profil est assez connu dans le monde des informations.

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