Quelques idées simples pour un Moyen-Orient compliqué

On s’intitule un beau jour blogueur, ou blogueuse, et on s’imagine, plein d’ardeur et de bonne volonté, qu’on va « décrypter » la France, le monde et tout l’univers grâce au seul pouvoir de quelques neurones en ordre de marche associés à un accès à internet et un téléphone portable. Mais un jour, alors qu’on croyait avoir bien clarifié ses idées, on est pris de vertige tant les informations précises sont difficiles à obtenir et tant les opinions alentours sont si nombreuses à être diamétralement différentes des vôtres. On, c’est moi, bien sûr. Et la question qui me plonge aujourd’hui dans la perplexité, c’est celle qui englobe Daesh et les réfugiés du Moyen-Orient. 

En tant qu’ancienne contrôleuse de gestion, ma grande spécialité a toujours été de savoir transformer un énorme sac de noeuds en jolies tresses. De tous les sujets traités ici jusqu’à présent, aucun ne m’a vraiment posé problème, pas même l’affaire grecque, pourtant assez compliquée. Concernant le terrorisme de Daesh et l’accueil en Europe des réfugiés, syriens notamment, mes idées sont à vrai dire tout aussi claires, mais l’abondance des rumeurs plus horribles et plus alarmistes les unes que les autres qui circulent un peu partout, ainsi que des creux ou des contradictions dans les informations disponibles me poussent à chercher des points de repères tangibles sur lesquels m’appuyer pour mieux cerner les enjeux.

QUAND je dis que mes idées sont claires, je signifie non pas que ce sont les meilleures du monde, mais qu’elles sont organisées dans ma tête, et je fais référence à tout ce que j’ai écrit dans trois articles successifs, sur Daesh et Boko Aram, sur les migrants de Méditerranée et sur les moyens de lutter contre le terrorisme islamiste au Moyen-Orient et chez nous. En voici un résumé, centré sur la guerre contre Daesh et les réfugiés syriens :

– Daesh, auquel de nombreux autres groupes ont fait allégeance, a fait ses preuves comme mouvement terroriste extrêmement riche, extrêmement organisé et extrêmement violent souhaitant établir un califat basé dans un premier temps sur les territoires de l’Irak et de la Syrie, puis étendu à terme au Nord de l’Afrique via la Libye. Le projet politique et social de Daesh repose entièrement sur un retour à l’islam des origines et une application littérale de la charia.
– Une coalition internationale de vingt-quatre pays, dont les Etats-Unis, la France et plusieurs pays arabes, s’est formée il y a un an pour contrer l’avancée militaire de Daesh. Ses opérations consistent à détruire les bases du groupe terroriste par des frappes aériennes, ce qui ne fut pas sans effet pendant les premiers mois. Mais en mai dernier, Daesh a pris les villes de Ramadi en Irak et de Palmyre en Syrie et sa progression territoriale semble irrésistible.
– La stratégie militaire de la coalition est donc à repenser. Elle s’articule autour de deux questions : Faut-il envoyer des troupes au sol ? Faut-il collaborer avec le régime autoritaire de Bachar El Assad pour les opérations anti-Daesh en Syrie ? Pour moi, la réponse est oui aux deux questions, tout en prenant le temps de réfléchir à l’après-guerre.
– La terreur répandue par Daesh ainsi que les combats menés par la coalition et les armées régulières locales ont contraints de nombreux irakiens et syriens à fuir leur pays pour demander l’asile en Europe. L’Union européenne s’est engagée à recevoir 120 000 réfugiés sur deux ans, le quota affecté à la France étant de 24 000.
– Concernant l’accueil des réfugiés, je pense que la France, qui compte 66 millions d’habitants, a les reins assez solides pour recevoir 24 000 personnes en deux ans. Mais je pense aussi que si notre pays était dans une phase économique de production qui génère des emplois, cet accueil serait d’autant plus facile et d’autant mieux perçu par les Français, qui craignent que ces réfugiés ne viennent chercher secours chez nous aux frais de notre Etat-providence, c’est-à-dire à nos frais. Je préconise donc un changement de politique dans une direction libérale. C’était nécessaire avant le problème des réfugiés, ça devient encore plus indispensable maintenant. En réalité, réfugiés ou pas réfugiés, la France est dans une situation économique et morale qui lui interdit tout projet d’avenir pas immédiatement utilitaire car elle n’en a plus les moyens.
– Il me semble également indispensable de mettre un terme ferme à toutes les compromissions communautaristes qu’on ne connait que trop depuis une quinzaine d’années et qui n’aboutissent finalement qu’à éveiller chez de nombreux français une terrible défiance à l’égard de tout ce qui vient de près ou de loin de l’islam.
– Le développement économique, qui donne des emplois, est aussi le moyen de lutter contre les sirènes du djihadisme, aussi bien en France que dans les pays d’Afrique et du Moyen-Orient, comme le rappelait la reine Rania de Jordanie il y a une dizaine de jours lors de l’université d’été du Medef.

CEPENDANT, ce que je viens de dire ci-dessus est très loin de représenter l’opinion des Français. Je laisse de côté le camp de ceux qui estiment qu’on peut ouvrir nos frontières sans se préoccuper le moins du monde de nos capacités économiques à le faire, dans la mesure où il pensent, selon l’adage bien connu maintenant, qu’en toute chose c’est l’Etat qui paie. Et je me tourne du côté de ceux qui veulent au contraire qu’on ferme nos frontières.

Toute entrée de réfugiés en France est vue comme un appel d’air qui provoquera d’autres arrivées jusqu’à prendre des allures d’invasion. C’est ce qui se répète sur tous les tons depuis que la part de la France dans les quotas européens est connue et acceptée par le chef de l’Etat. La décision allemande d’accueillir des milliers de réfugiés est vilipendée dans des terme très durs (*) :

L’Allemagne de Madame Merkel baigne dans l’hypocrisie : si l’Allemagne est si heureuse d’accueillir un million de demandeurs d’asile, pourquoi se contorsionne-t-elle pour obtenir l’adoption de quotas et d’un partage avec les autres Etats? Mme Merkel, que nous prenions pour un leader, un vrai leader européen, est en dessous de tout. (Le blog de Maxime Tandonnet, article publié dans le Figaro Vox)

Les réfugiés eux-mêmes sont uniformément décrits sous des dehors épouvantables. Tout d’abord, ils ne seraient que le faux-nez d’un envoi massif de combattants islamistes en Europe. Leur nombre précis, relayé récemment (au conditionnel) par Valeurs Actuelles, est même chiffré à 4 000. En fait, la rubrique désintox de Libération nous apprend qu’il s’agit d’une information datant de plus de huit mois qui semble très peu sérieuse. Il est du reste difficilement crédible d’imaginer qu’un mouvement terroriste aussi organisé et riche que Daesh prendrait la peine de faire parvenir en Europe des combattants par le moyen de traversées en bateau totalement aléatoires et périlleuses alors qu’il serait si facile de leur faire prendre l’avion, sans compter les diverses cellules déjà présentes en Europe dont les membres sont détenteurs de passeports français, anglais etc…

Par contre, il n’est pas interdit d’imaginer que certains des réfugiés, particulièrement démunis, trouvent asile et réconfort auprès de communautés religieuses islamistes qui pourraient éventuellement leur monter la tête. D’où, une fois de plus, la nécessité absolue de les accueillir dans une économie dynamique pourvoyeuse d’emplois, car il n’y a pas de meilleur vecteur d’intégration que le travail.

Ensuite, ces réfugiés sont tout aussi uniformément accusés de venir pomper les riches avantages de notre Etat-providence. Là encore, le jugement est hâtif. Beaucoup d’entre eux ne pensent nullement à rester en France et préfèrent de beaucoup aller au Royaume-Uni ou en Allemagne. C’est tellement vrai que l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) a installé un bureau à Munich afin de convaincre, oui, convaincre, les réfugiés syriens et irakiens de venir en France. Pour l’instant, sur les 1 000 qu’il est prévu d’accueillir en urgence, seuls 300 ont opté pour la France. Notons au passage que l’arrivée de djihadistes par ce canal semble hasardeuse étant donné que chaque arrivant est photographié et qu’il doit laisser ses empreintes.

Une vidéo (9′ 43″) qui circule beaucoup en ce moment, et dans laquelle on voit des files de réfugiés qui attendent, montre que des bouteilles contenant encore de l’eau ou des barquettes contenant encore de la nourriture sont jetées au sol. Idem pour des vêtements. Ce serait une autre preuve de l’invasion qui nous guette, car « ces gens » ne respectent rien et n’ont pas l’air épuisés :

Dessin trouvé sur site royalisteJ’avoue que j’ai du mal à voir en quoi ces quelques images sont représentatives d’une invasion. Les conditions d’accueil de l’Union européenne et des différents pays concernés se sont mises en place dans l’urgence, sans véritable préparation. Qu’il en résulte un peu de chaos ne me parait pas anormal. Un médecin du monde qui travaille actuellement auprès des migrants de Calais me faisait remarquer qu’il n’avait jamais vu une telle impréparation de la part des pouvoir publics et un tel laisser-aller sanitaire. Ce que je trouve très anormal, par contre, ce sont les images de djihadistes complètement hors contexte qui sont intégrées à cette vidéo par un amalgame douteux qui veut faire passer chaque réfugié pour un terroriste en puissance si ce n’est en fait. Le dessin ci-dessus relève du même fantasme.

POUR AVOIR LE COEUR NET sur tous ces sujets et compléter mes informations, j’ai téléphoné hier soir à une amie syrienne, chrétienne, avocate, vivant et travaillant à Paris depuis de nombreuses années. Je lui ai posé deux questions : Qui sont les réfugiés qui arrivent en Europe ? Que penses-tu de Bachar El Assad ? Avant de me répondre, elle a elle-même téléphoné à son père, très au fait de la politique intérieure syrienne et  proche des milieux syriens en exil.

Voici un bref résumé de notre conversation. Les chrétiens représentant à peu près 10 % de la population syrienne, il en résulte qu’ils sont minoritaires parmi les réfugiés qui arrivent aujourd’hui en Europe.  Musulmans ou chrétiens, les syriens qui ont de l’argent vont de préférence au Liban ou en Turquie, puis en Australie ou au Canada (**). Ceux qui arrivent sur des bateaux sont les moins bien lotis, ceux qui pensent qu’ils n’ont plus rien à perdre. Dans la plupart des cas, ils souhaitent en général rejoindre des membres de leur famille qui les ont précédés.

L’accusation mainte fois lue et entendue ces derniers jours selon laquelle les hommes syriens préfèrent l’exil au combat et laissent les femmes affronter seules les troupes de Daesh est un arrangement pratique avec la vérité. D’une part, s’il y a des enfants dans les bateaux, c’est que les mères ne sont pas loin. D’autre part, un tel voyage dont on ne connait pas vraiment le terme est souvent d’abord entrepris par les hommes. Une fois qu’ils ont pu rejoindre de la famille ou simplement trouver un lieu d’installation, ils font venir leur femme et leurs enfants. C’est ainsi que s’est passée l’arrivée en France de mon amie.

En tant que chrétienne, elle a toujours considéré que le régime de Bachar El Assad, aussi dur et fermé qu’il fut, avait néanmoins le point positif d’offrir une réelle protection aux chrétiens face aux poussées de l’islamisme radical. Dans les affrontements qui ont lieu en Syrie aujourd’hui, seuls comptent le clan gouvernemental et Daesh. Les autres factions rebelles n’ont plus d’importance car aucune n’est en mesure de tenir le pays. Donc s’il est effectivement question de venir à bout de Daesh, ça ne peut passer que par une collaboration avec Assad, quitte à négocier avec lui une transition en douceur et sa sortie, une fois Daesh éliminé.

Le journal Libération nous apprenait hier que Daesh se serait approprié des stocks d’armes chimiques du régime syrien et les utiliserait contre les populations locales. Est-il bien raisonnable de la part de François Hollande de continuer à refuser toute collaboration avec Bachar El Assad au prétexte qu’il a utilisé des armes chimiques, ce qu’il nie depuis le début, alors que Daesh n’hésite pas à utiliser des obus qui dégagent du gaz moutarde strictement interdit pas la convention de Genève ? Alors que la Turquie, qui a rejoint la coalition cet été, semble utiliser la lutte contre Daesh pour mieux régler ses comptes avec les kurdes, et tandis que la Russie, en difficulté économique chez elle et en difficulté en Ukraine, se livre maintenant à des manoeuvres de troupes en Syrie, sans doute dans le but de protéger son accès à la Mer Méditerranée, l’implication pleine et entière des pays de la coalition est plus que jamais indispensable.

UNE FOIS que j’ai dit tout ce qui précède, il reste une objection : le rétablissement de l’état de droit et le développement économique des pays d’Afrique et du Moyen-Orient, tout comme le rétablissement de la croissance chez nous à travers une politique libérale, ne vont pas se produire en un jour. Il est donc inutile de tabler là-dessus dans l’accueil des migrants et la lutte contre le djihadisme. Oui, sans doute. Est-ce une raison pour ne pas s’y mettre tout de suite ? En fait, c’était il y a quarante ans qu’il aurait fallu s’y mettre, et l’accueil des réfugiés syriens nous paraitrait aujourd’hui parfaitement naturel.

A l’inverse de cela, la France, pays des droits de l’homme, qui n’hésite jamais à faire la leçon à la terre entière, dont le Président Hollande, tant qu’il était en campagne, était censé « porter haut les valeurs », la France donc, a vite fait revenir au galop son naturel petit bourgeois et étriqué qui consiste seulement à proclamer au monde : ne touchez pas à mon Etat-Providence et à mes allocations.


(*) Je précise que je suis d’accord avec une autre partie de cet article concernant la riposte militaire .

(**) Cas de la famille du petit garçon mort dont la photo a fait le tour du monde : le père travaillait depuis deux ans en Turquie, sa famille étant restée en Syrie. Après le drame de Kobane, il a fait venir tout le monde en Turquie. L’objectif final était de rejoindre le Canada où habite une de ses soeurs.


MO + AfriqueIllustration de couverture : Carte du Moyen-Orient et du Nord de l’Afrique.

32 réflexions sur “Quelques idées simples pour un Moyen-Orient compliqué

  1. J’ai écouté hier, avec attention, dans C dans l’air, un militaire de haut rang expliquer que nous n’avions tout simplement pas les moyens militaires et financiers d’une intervention au sol et que le principal problème résultait d’une absence de leadership américain… La solution ne pouvant venir que des forces sunnites de la zone…

    • On n’a plus les moyens de quoi que ce soit, c’est ça la triste situation de la France.
      Absence de leadership américain : oui. Pour un gars qui a eu le prix Nobel de la paix avant même de prendre la moindre décision, Obama fait figure de grand absent (sauf accord avec l’Iran dont les conséquences sont encore à évaluer).

    • Il s’agissait de Vincent Desportes, qui est considéré comme un des meilleurs stratégistes français actuels. Il écrit souvent dans le magasine DSI et fait un constat très simple: le monde est dangereux, cynique et cruel et la France s’est désarmée. Et pas que la France d’ailleurs, puisque la déflation militaire touche la quasi-totalité des pays européens (la Belgique et la Hollande par exemple n’ont presque plus d’armée).

      Dans cette émission, Vincent Desportes décrivait l’effort militaire à consentir dans le cadre d’une opération militaire classique: reconquérir le terrain, ville par ville, avec des troupes au sol en nombre suffisant, vaincre l’ennemi en provoquant des affrontements décisifs ou d’attrition, puis assurer la stabilisation et le retour à la paix en maintenant une présence militaire sur place pendant deux ou trois ans. Son constat est en effet sans appel: compte tenu des données militaires, une telle opération est hors de notre portée, de celle de la France seule ou même en coalition européenne ou OTAN.

      Pour autant d’autres types d’actions sont possibles, mais se pose alors un autre problème: celui de la « panne » stratégique. Daesh nous pose un problème auquel nous n’avons pas souvent été confronté et nous avons donc un défaut de modèle stratégique pertinent.

      Quel est ce problème? En fait, il s’agit d’entraver et même plus radicalement encore d’empêcher la constitution d’un Etat, en l’espèce un Etat islamique de type révolutionnaire et sunnite renouant avec la mythologie des anciens empires assyriens ou babyloniens de la basse ou haute Mésopotamie. Cet Etat révolutionnaire serait ainsi le pendant sunnite de l’Etat islamique révolutionnaire chiite d’Iran.

      Il serait en quelque sorte une manifestation du phénomène révolutionnaire islamique, mais cette fois-ci, côté sunnite, et dans le cadre d’une guerre de religion interne à l’islam et opposant entre autres les chiites aux sunnites (mais également les progressistes aux conservateurs).

      Et pour ça, on n’a pas de modèle stratégique récent. On a des modèles de guerres civiles internes (type guerre du Liban), de guerres d’indépendance nationale (type guerre d’Algérie) de guerres entre puissances régionales (guerre Iran-Irak), de guerre d’invasion destructrice d’un Etat pré-existant (type guerre Etats-Unis-Irak en 2003) etc, mais pas de modèle stratégique d’empêchement à la constitution d’un Etat, sur les ruines de deux Etats en déliquescence.

      S’ajoute à cela une subtilité toute orientale: il est possible que Daesh soit une opération d’intoxication menée par ses propres créateurs qui n’auraient en réalité pas vraiment l’intention de créer un Etat islamique sunnite et qui se borneraient plus banalement à instrumentaliser la religion à des fins purement politiques et surtout économiques, en profitant de la déstabilisation de la Syrie et de l’Irak pour instaurer une baronnie et s’en mettre plein les poches aussi longtemps que faire se peut.

      De fait, dans le CV des créateurs de Daesh on retrouve des profils de purs malfrats, genre barons de la drogue mexicains. on serait ainsi en face d’une entité opportuniste et donc, non véritablement stratégique.

      Et puis il y a les habituelles complexités: que faire du régime syrien? Comment gérer les différentes oppositions à ce régime? A quel jeu joue la Russie et la Chine? Le pivot américain signifie-t-il un désengagement complet de la zone proche orientale? Etc.

      La question tactique du manque de moyens militaires est finalement assez relative: le premier obstacle à lever dans le cheminement de la réflexion, c’est la panne stratégique.

      La question stratégique est simple: comment empêche-t-on la constitution d’un Etat? Concrètement, on s’y prend comment?

  2. Effectivement, un billet qui dépassionne le débat et prend les choses comme elles devraient être prises.
    Malheureusement, comme pour moi lorsque je me prends à rêver de ce qui pourrait être fait, je dois dire que je ne vois pas de vraie solution pour dévier du chemin vers la conflagration générale que l’on s’est tracé.

  3. « Concernant l’accueil des réfugiés, je pense que la France, qui compte 66 millions d’habitants, a les reins assez solides pour recevoir 24 000 personnes en deux ans. »

    La phrase qui casse l’article. Il ne s’agit de rien d’autre que d’une déclaration mensongère à destination de la foule agitée (au sens de Gustave le Bon).

    ce n’est pas l’UE ou les gouvernement qui décident effectivement COMBIEN de gens viennent sur nos territoires, à moins d’utiliser des moyens extrême y compris militaires, ils n’ont AUCUN contrôle sur ce nombre, ni sur leurs agissement. Et il est clair que la plus part s’installeront pour vivre clandestinement. ce chiffre sera explosé 2 mois au plus après l’avoir donné

    Vous n’abordez l’immigration que sur l’angle économique, qui est nécessaire mais absolument pas suffisant. Et l’immigré que sous l’angle individuel, ce qui est un manquement grave, Plusieurs peuples voulant vivre sous des lois différentes ne peuvent pas vivre sous une même loi unique. Le comportement de tel ou tel est anecdotique.

    Chaque immigré aussi aimable soit il voudra vivre selon ses valeurs, et l’effet de masse accrois chaque fois le risque de déstabilisation politique et de guerre civile, ça n’arrive pas qu’aux AUTRES. Quand on importe des population, elles ne laissent pas à la frontière leurs préjugés, leurs haines, leurs maladies civilisationnelles.

    « Ceux qui arrivent sur des bateaux sont les moins bien lotis, ceux qui pensent qu’ils n’ont plus rien à perdre. Dans la plupart des cas, ils souhaitent en général rejoindre des membres de leur famille qui les ont précédés. »

    Non, ceux qui arrivent en bateaux, ou qui plus généralement se déplacent loin sont très majoritairement ceux qui n’ont pas une famille a garder et à faire vivre. Donc une ÉCRASANTE majorité d’hommes jeunes et seuls, les femmes seules voyageant peu, et celà est d’autant plus vrais que l’on s’éloigne du conflit. Les familles restent ailleurs en syrie ou dans les pays limitrophes.

    Ceux qui viennent jusqu’ici sont justement les refugiés les moins en danger, les plus autonomes, capable de choisir leur destination et d’y ajouter le critére economique.

    • Bonjour,

      L’Ofpra vérifie le statut de réfugié. Ceux qui ne correspondent pas sont reconduits aux frontières.

      « Quand on importe des populations, elles ne laissent pas à la frontière leurs préjugés, leurs haines, leurs maladies civilisationnelles. »
      C’est raide, et vous avez habilement évité le mot qui fâche.
      Pensez à la période 1975 (chute Saigon) – 1979 : beaucoup de réfugiés vietnamiens partout, beaucoup de naufrages, beaucoup de débats en France, Sartre et Aron sur le perron de l’Elysée.
      Une guerre civile ?

      Mais oui, une différence de taille, la différence économique : à l’époque la France ne savait pas encore qu’elle commençait sa dégringolade dans la dette, les impôts et les réglementations paralysantes.
      —> D’où mon souhait de voir la France enclencher aussi rapidement que possible une autre politique plus libérale, pas que dans l’optique des réfugiés, pour nous tous, pour qu’on puisse avoir des ambitions et des projets d’avenir (celui d’être hospitaliers par exemple).

      Et une deuxième différence de taille : un coupable laxisme à l’égard de l’islamisme selon les élucubrations de Terra Nova reçues 5/5 par les besoins électoralistes du PS.
      —> D’où mon exigence absolue pour la fin de telles compromissions et le respect des lois de la République.

      S’il vous plaît, si vous avez 5 minutes, lisez mon article :
      http://leblogdenathaliemp.com/2015/08/28/sauver-palmyre/
      dans lequel vous verrez que la reine Rania de Jordanie exhorte les musulmans modérés de par le monde à rejeter catégoriquement l’idéologie mortifère de Daesh.
      Et où vous verrez également que des Français d’origine musulmane dont par exemple Zohra Bitan ont lancé cet été un appel qui commence en ces termes : »Nous sommes des citoyens de culture, de tradition ou de confession musulmane (…) Nous sommes surtout – et avant tout – des démocrates attachés à la laïcité et aux principes de la République. »

      • —-« Pensez à la période 1975 (chute Saigon) – 1979 : beaucoup de réfugiés vietnamiens partout, beaucoup de naufrages, beaucoup de débats en France, Sartre et Aron sur le perron de l’Elysée.
        Une guerre civile ? »

        Ma mère est marraine d’un petit vietnamien dont les parents étaient boat-people. Ils ont quitté la France pour le Canada … après l’élection de 81… par peur…
        Combien y avait il en France de millions d’indochinois avant la victoire des troupes communistes à Saigon ? Pas 15 millions, ni 10, ni 5, Zéro !
        On aurait pu en accueillir 10 fois plus, parce que 0 + 120 000 mille n’a jamais été porteur d’un risque de déstabilisation politique.
        Ça n’arrive pas qu’aux autres.

        (Ils sont aujourd’hui 300 000, dynamiques, studieux et ont de délicieux restaurants.)

        —-« D’où mon souhait de voir la France enclencher aussi rapidement que possible une autre politique plus libérale, pas que dans l’optique des réfugiés, pour nous tous, pour qu’on puisse avoir des ambitions et des projets d’avenir (celui d’être hospitaliers par exemple). »

        Je partage sincèrement votre souhait (vous ne m’auriez pas lu si le blogueur H16 n’avais pas relayé votre post), mais vous ne le verrez jamais en acceptant des populations qui quand elles votent, le font à 95% à gauche (bien que sociologiquement « de droite » et traditionalistes … pour manger…il faut bien aller à la soupe…), qui apprécient certes les fruits de notre liberté (relative et matinée de redistribution), mais non l’idée… qui quand elles ne sont pas très religieuses sont partisanes de régimes socialistes et nationalistes autoritaires.

        Par ailleurs ce sont des populations qui resteront toujours pauvres, pour DEUX raisons, la première ils refusent le prêt à intérêt, secondement, leur impôt religieux la zakât, qu’ils payent à leurs représentants/mosquée, est essentiellement égalitariste. Un impôt sur le capital, l’épargne, et les revenus du capital. DEUX idées brillantes dont l’on souffre déjà assez ici et qu’ils ne manqueront pas de d’appuyer sur notre paysage politique…

        Faites un test avec votre propre patrimoine, vous m’en direz des nouvelles…
        https://570easi.com/simulateurs/570-zakateo/
        j’ai manqué m’étrangler, toute mes économies (significatives) annuelles y passeraient.

        Cette religion est anti-économique, c’est aussi la raison pour laquelle leurs pays sont sous développés presque tous structurés autour d’un pouvoir très riche et puissant (gardiens de la révolution iraniens, pétromonarchies, armée égyptienne, « gazoSocialisme » algérien, etc.), les projet économiques d’envergure n’émergeant pour ainsi dire jamais de la société civile). Réfléchissez-y, vous comprendrez pourquoi ils hésitent uniquement entre l’islam et le socialisme si proche de ce point de vue.

        —-« D’où mon exigence absolue pour la fin de telles compromissions et le respect des lois de la République. »

        Ce qui intéresse un politicien, ce n’est pas la majorité qui ne sert qu’a la tonte fiscales, MAIS les 1-2% de voix capables de faire basculer l’élection, et ils feront TOUT pour avoir cette clientèle là comme Juppé par exemple à Bordeaux.
        Vos espoirs seront nécessairement déçus. Faites comme moi, militez pour la démocratie directe façon Suisse, cet effet de bord y est sensiblement réduit par l’initiative populaire.

        —-« j’ai lu cet été la tribune publiée dans marianne.net par des personnalités « de culture, de tradition ou de confession » musulmane, dont Mohamed Sifaoui et Zohra Bitan.

        Nous sommes des citoyens de culture, de tradition ou de confession musulmane (…) Nous sommes surtout – et avant tout – des démocrates attachés à la laïcité et aux principes de la République. »

        C’est touchant, mais qui représentent ces personnes ? Personne !
        Voyez par vous même ce qu’ils en pensent
        https://www.google.fr/search?q=Zohra+Bitan&oq=Zohra+Bitan&ie=UTF-8#safe=off&q=site:oumma.com+Mohamed+Sifaoui

        J’ai demandé à 2 collègues musulmans ordinaires avec un bon job d’informaticiens, ce qu’ils pensent de l’amputation de la main pour vol, et sans fart, il m’ont déclaré être POUR, les DEUX. En général il ne connaissent pas le montant prescrit et je me suis bien gardé de le leur dire…

        La plus part des musulmans croyant choisirons la loi d’Allah conte la loi des hommes. La seule « bonne démocratie » est celle ou ils sont majoritaire et font appliquer la loi d’Allah.

        La loi d’Allah est écrite notamment dans le coran, Daesh l’applique à la perfection, ils ont même rétabli la monnaie coranique, le Dinar or, car les Hadith rapportent que Allah demande l’amputation à 1/4 de Dinard or soit +- 30 EUROS. De même pour l’esclavage pratiqué en Saoudie.

        Ouvrez les yeux, le monde est horrible, pas bisounours et la raison nous dicte parfois des nécessités qui ne vont pas avec le cœur. Il faut les refouler, c’est aux pays limitrophe de gérer ces réfugiés, c’est de plus une excellente incitation pour eux à maintenir la paix au moyen orient.

        « C’est raide »
        Oui, mais juste.
        Bien à vous.

      • 1) « Il faut les refouler » : Ca se dit beaucoup en ce moment, par contre je n’ai lu nulle part le scénario subséquent de ce refoulement. A mon avis, il n’est guère plus plaisant que celui que vous nous promettez.
        2) Je n’aurais pas eu la chance de naître en France (ce qui m’a demandé un effort considérable !), je viendrais d’une de ces zones déshéritées (pour mille raisons) je serais révoltée au plus haut point de ne pouvoir accéder aux régions du monde les plus prospères.
        3) Je pense aussi que quand on fuit Daesh on n’est pas un fondamentaliste islamiste, ou alors il y a une contradiction à résoudre.
        4) Je peux penser à d’autres populations que la musulmane à avoir eu ou à avoir des penchants totalitaires.

      • « 1) « Il faut les refouler » : Ca se dit beaucoup en ce moment, par contre je n’ai lu nulle part le scénario subséquent de ce refoulement. A mon avis, il n’est guère plus plaisant que celui que vous nous promettez. »

        Demandez à un militaire Hongrois, c’est leur job pas le mien, dans quels que jours, la frontière grillagée posé, ils seront à leur frontière et leur job sera de la faire respecter. Bien évidement les moyens seront proportionnés aux flux migratoires. Voyez à la frontière de Melilla, 12km, 15 fois plus courte, il y a quelques morts chaque année, par accidents en principe.

        « 2) Je n’aurais pas eu la chance de naître en France (ce qui m’a demandé un effort considérable !), je viendrais d’une de ces zones déshéritées (pour mille raisons) je serais révoltée au plus haut point de ne pouvoir accéder aux régions du monde les plus prospères. »

        Je le comprends, moi aussi sans doute. Dans la situation inverse, ils seraient eux même probablement plus dur, n’en doutez pas, l’état de Droit n’est pas la chose la plus rependue au moyen orient.

        C’est à la Turquie et aux …. pays du golf…. de gérer ces flux, c’est une très bonne incitation à long terme pour eux à maintenir la paix dans le coin.

        « 3) Je pense aussi que quand on fuit Daesh on n’est pas un fondamentaliste islamiste, ou alors il y a une contradiction à résoudre. »

        Oubliez la propagande d’extrême droite qui voit autant de terroriste que de migrants.

        Ce n’est absolument pas un problème de fondamentalisme, je n’ais jamais dit celà. C’est un problème de taille d’une population ayant certaines valeurs, VOULANT vivre avec (parce que c’est « le bien »), et de l’influence politico-culturelle que ça a sur le pays d’accueil, ainsi que les risques de déstabilisation politique (pour être soft). Une population encore une fois, ne laisse pas ses préjugés, ses haines, et ses maladies de civilisation à la frontière.

        « 4) Je peux penser à d’autres populations que la musulmane à avoir eu ou à avoir des penchants totalitaires. »

        L’homme est le même partout. Seule les maladies de civilisation changent … inutile de toutes les importer.

      • Bien d’accord sur la scandaleuse indifférence des pays limitrophes (ce n’est pas la première fois : s’il y a des « palestiniens », c’est aussi parce que les pays arabes n’en ont pas voulu). Y a-t-il un travail diplomatique en ce sens ? On n’en entend jamais parler.

      • Je vous joins un excellent article de Charles Gave.
        http://institutdeslibertes.org/ode-a-un-proche-orient-defunt/

        « Et je suis prêt à parier que tous ceux qui se sauvent de Syrie aujourd’hui font partie de ces minorités et savent fort bien qu’ils seront massacrés par les Sunnites au cas où la famille Assad perdrait le pouvoir. »

        Ceci est le type d’argument qui pèse à mes yeux.

        Pour être complet j’hésite entre :
        – accepter tout le monde, SAUF les hommes jeunes sans enfants, FORTEMENT majoritaires, mois en détresse que les familles, et très susceptibles de causer des troubles.
        – fermer les portes de l’Europe et obliger les pays limitrophes à les prendre.

        Tout dépend du volume.

      • @ Bebert2
        Dans Les Echos aujourd’hui (22/09/2015) :
        http://www.lesechos.fr/monde/europe/021342563715-demande-dasile-le-casse-tete-europeen-1157933.php
        « Beaucoup de refus
        Dans les faits, les demandes d’asile ne sont pas toutes acceptées. Loin s’en faut. En Europe, par exemple, seuls 25% d’entre elles sont avalisées. Les réfugiés sont autorisés à rester tant que leur dossier est en cours de traitement, mais en cas de refus, ils deviennent de simples migrants et doivent quitter le pays. »

  4. En fait le probleme est très simple et pourrait être d’une grande opportunité pour l’occident CHRETIEN. L’Eglise et tous les Etats chrétiens européens (mais la France a-t-elle encore la mémoire de se dire chrétienne ?) devraient dire ceci aux migrants :
    « chers amis, vous avez traversé de grands dangers pour échapper à l’incurie de vos dirigeants et au nihilisme des radicaux de l’Islam. Vous venez vous refugier sur nos terres prospères, tolérantes et pacifiées et nous vous accueillons après vous avoir sauvé la vie. C’est l’Europe de tradition chrétienne qui vous accueille et vous a sauvé. Comme nous voulons que l’Europe reste chrétienne et unie par le christianisme et ses valeurs, nous vous demandons en échange de notre secours et de notre hospitalité que vous CHANGIEZ DE RELIGION ET DEVENIEZ CHRETIENS A VOTRE TOUR. »
    C’est la chance de l’Europe chrétienne : le renouveau démographique à condition d’être surs de ses valeurs, de sa tradition, de son identité. Angela Merkel commence à le comprendre. Le christianisme européen survivra et grandira si et seulement si il se passe un METISSAGE chrétien en Europe. Seulement voilà, il faut commencer par être et agir en chrétien sans fausse humilité et avec le sens de la responsabilité. Le Pape doit parler en ce sens et pas seulement jouer sur le registre de la compassion.

    • Merci pour votre commentaire.
      « Seulement voilà, il faut commencer par être et agir en chrétien … »
      C’est la seule chose à faire. Dire « nous vous demandons de changer de religion » n’est pas possible. Dieu nous laisse libres, ce n’est pas à nous les hommes d’obliger les autres.

    • Comme c’est beau.

      La bonne façon d’agir en chrétien, c’est de cesser de les bombarder chez eux, d’apporter de l’aide humanitaire, et éventuellement de PROTÉGER militairement les zones pacifiées.

      Votre appel à la conversion 99% s’en moquent éperdument je vous le dit tout cru, et comme nos gouvernement les bombardent, c’est nous qu’ils considèrent comme étant leurs obligés.

  5. Je ne suis pas d’accord. Ces réfugiés sont nos obligés car nous leur sauvons la vie. Nous vivons dans un monde de rapports de force, pas dans un monde philosohique (les Musulmans le savent mieux que nous). Il y a belle lurette que le christianisme aurait disparu si des peuples entiers ne s’étaient pas convertis au christianisme sans qu’on leur demande leur avis. Aucune origine n’est belle.

  6. Joli papier ! Je me demande si vous n’omettez pas de préciser que les boat peoples provenant de Syrie ne sont PAS syriens. Ils sont africains et fort nombreux. On cache leur réalité sous le couvert de Daesh et ses exactions. Or, tout le monde a déjà vu des images de ces bateaux au large de l’Italie : les passagers sont sacrément bronzés pour des syriens ! Le fait que tous ces réfugiés arrivent soudainement en même temps, de pays si éloignés est interpellant, et fait irrésistiblement penser à une organisation qui met ces vagues migratoires vers l’Europe sciemment sur pied. Il semble, par exemple, de notoriété publique, que les turcs ont une fâcheuse tendance à « aider » les réfugiés à venir chez nous.

    Ceci étant, je vais vous demander une précision : pouvez-vous m’éclairer sur cette phrase : « Il me semble également indispensable de mettre un terme ferme à toutes les compromissions communautaristes qu’on ne connait que trop depuis une quinzaine d’années…. ». Pouvez-vous donner quelques exemples de compromissions, et que suggérez-vous de faire, concrètement ?

    • 1) Si j’en crois le Figaro, l’Ofpra qui tente de convaincre les réfugiés de venir en France, vérifie les passeports et seules les personnes ayant des passeports syriens ou irakiens sont considérées comme réfugiés. Il doit donc bien y en avoir quelques uns.
      Je ne dis pas que les migrants de Méditerranée, ne viennent que de ces deux pays, voir article :
      http://leblogdenathaliemp.com/2015/04/23/migrants-nous-y-sommes-oui-et-maintenant-que-fait-on/
      Ils viennent effectivement aussi d’Afrique, Erythrée par exemple.
      2) Ces vagues migratoires ont commencé il y a largement plus de deux ans, ce n’est donc pas tout à fait nouveau. Il y a effectivement une situation de guerre, de terrorisme et de misère dans plusieurs zones de l’Afrique et du MO. Il n’est guère étonnant qu’on constate que des habitants veulent partir et s’installer ailleurs. Je ne suis pas prête à y voir un complot organisé pour nous « envahir ».
      3) Compromissions : Je parle de la thèse du Think-tank Terra Nova consistant à flatter les populations musulmanes à des fins électorales pour le PS. Je parle de tous les « accommodements raisonnables » en faveur des musulmans qui, mis bout à bout, donnent l’impression que la loi n’est plus respectée par tout le monde de la même façon. Par exemple : les heures qui étaient réservées aux femmes dans une piscine de Lille (ce n’est plus le cas), le problème des menus halal dans les écoles, certaines attributions de logements sociaux au mépris des listes d’attente, à des fins électoralistes, et aussi un grand laxisme judiciaire avec moult petits délinquants récidivistes etc… Retour à la loi, la même pour tous dans un Etat laïc. et pas de vote des étrangers hors UE aux élections locales.

      • @ Nathalie,

        C’est une parenthèse dans ce fil de dial, qui traite plutôt de l’accueil des réfugiés proche-orientaux, mais s’agissant des « accommodements raisonnables », il y a souvent un grand écart entre les faits réels et la façon dont tel événement est perçu ou monté en épingle.

        Les horaires de piscine réservés au femmes à Lille en sont un bon exemple. A la base, la municipalité n’avait aucune considération d’ordre religieux: elle désirait simplement affecter une plage horaire spéciale et exclusive à des exercices de gymnastique nautique réservés aux femmes en surpoids.

        Sur un plan juridique, cette affectation spéciale et exclusive d’une plage horaire à un groupe humain spécifique (les femmes en surpoids) pose en soi un problème au regard des principes d’égalité d’accès aux services publics. Un problème intéressant, mais qui n’a rien de renversant.

        Par exemple, on peut admettre une affectation spéciale et exclusive lorsque cette mesure est justement l’unique moyen d’assurer un accès aux services publics à un groupe humain qui, sans cela, n’y aurait pas accès du tout; On songe par exemple aux personnes handicapées.

        On peut également admettre des affectations spéciales et exclusives pour des raisons de sécurité: on peut ici songer aux enfants qui vont à la piscine dans le cadre de leur scolarité.

        Et puis l’affectation spéciale et exclusive peut évidemment résulter de l’usage même de l’équipement: quand 2 équipes de foot jouent sur un terrain, une troisième ou une quatrième équipes ne peuvent pas jouer sur ce terrain en même temps.

        Finalement on était dans la routine du droit administratif.

        Mais, assez mystérieusement, l’affaire a dérivé vers quelque chose de complètement différent: l’accès réservé aux seules femmes musulmanes.

        Il est évident que le fait de réserver un accès spécial et exclusif à un service public à un groupe humain en raison de l’appartenance de ses membres, ou de leur non appartenance, réelle ou supposée, à une religion tombe sous le coup de la loi. La mesure, si elle était prise telle que, serait déclarée illégale. Cela pourrait même être un délit pénal. Ou alors il faudrait un motif légitime pour la justifier. .

        Eh bien qu’on se le dise: le fait qu’une religion interdise aux femmes de paraître dans des tenues légères qui les exposeraient aux regards des hommes n’est pas considéré, en droit français, comme un motif légitime.

        Pour le droit français, ce type de motif relève de la convenance personnelle. Dès lors que l’équipement public a des horaires d’ouverture normaux et qu’il permet l’accueil d’un public composé de personnes des deux sexes, il satisfait aux exigences d’égalité d’accès aux services publics. Point.

        Il y a beaucoup de légendes urbaines dans ces affaires qui défraient la chronique et qui sont le plus souvent soit inventées de toute pièce, soit volontairement déformées pour les rendre scandaleuses et mobiliser ainsi une opinion publique toujours prompte à s’emporter contre les musulmans, sans trop se demander si ce qu’on lui raconte est vrai ou pas.

        Dans ce type d’affaire, le fact checking est la règle absolue, ce d’autant qu’il y a effectivement des accommodements raisonnables problématiques qu’il faut savoir détecter et traiter.

      • @Tschok
        Je regrette de ne pouvoir être d’accord avec vous sur l’histoire des horaires de piscine à Lille. Il n’a jamais été question à l’origine de créer des créneaux horaires pour les femmes en surpoids, même si c’est peut-être l’alibi pratique qui a été trouvé. Ces nouvelles dispositions n’ont concerné que des femmes musulmanes et ça n’a concerné qu’une piscine, celle du quartier Lille-Sud. Le personnel masculin de la piscine ainsi que les maîtres-nageurs hommes ont été priés de disparaître à ce moment-là. S’il s’agissait de surpoids, les maîtres-nageurs seraient considérés à l’égal de médecins, et justement les médecins hommes posent aussi problème. Nombreux sont les maris musulmans qui ne veulent pas que leur femme soit examinée par un médecin homme. Pour défendre ses horaires de piscine, Martine Aubry a dit en conseil municipal que ça permettait à ces femmes musulmanes de s’émanciper. On est donc très loin du surpoids. Elle a ajouté « faisons un petit détour » (de nos principes républicains).
        http://www.maire-info.com/article.asp?param=3234

  7. « l’Allemagne, débordée par l’afflux de réfugiés ce week-end, a donc décidé de réintroduire « provisoirement » des contrôles à ses frontières, dimanche 13 septembre. Une décision prise la veille d’une réunion des ministres de l’intérieur et de la justice des Vingt-Huit à Bruxelles pour tenter de résorber la crise migratoire qui touche l’Union européenne (UE). » la suite ici Nathalie : http://contre-regard.com/crise-migratoire-leurope-au-pied-du-mur/

    • Merci Michel, je viens de lire votre article et je partage absolument votre opinion selon laquelle c’est l’Europe unie qui pourra trouver des solutions. Certainement pas les émiettements nationaux.
      Quant à la décision de l’Allemagne, pour l’instant je la vois plus comme une décision technique face à un afflux de réfugiés en très peu de temps que l’Europe n’a pas du tout anticipé ni préparé. Si on peut reprocher quelque chose à l’UE et aux pays membres, c’est bien d’avoir pris des décisions d’accueil d’urgence avant d’être en capacité de le faire. Mais je me trompe peut-être. Je vous avoue que tout ce débat me perturbe profondément.

      • Je suis dans le même état d’esprit que vous Nathalie… C’est une des raisons pour lesquelles je me suis abstenu de réagir à chaud dans ce débat. Nos consciences sont à l’épreuve… Comment ne seraient elles pas troublées! Tourmentées…

  8. @ Nathalie,

    Je vous réponds ici, à propos des horaires de piscine à Lille.

    Tout d’abord, ne regrettez rien, les désaccords sont stimulants pour l’esprit.

    Ensuite il conviendrait sans doute de distinguer la communication de Mme Martine Aubry, qui n’a pas été très bonne (encore que…), des faits et du problème qu’ils posent.

    Les faits: un centre d’actions sociales s’occupant de femmes en surpoids et comptant parmi ses membres des magrébines a demandé à bénéficier d’horaires spéciaux et exclusifs. En clair, être les seules à pouvoir utiliser des équipements publics de telle heure à telle heure. Les grosses sont timides. Bon, soit.

    La mairie de Lille, croyant sans doute bien faire, a fait droit à cette demande, sans trop se demander si cette requête ne comportait pas une atteinte au principe de l’égalité d’accès aux services publics, qui interdit en principe, ou limite fortement, toute affectation particulière d’un bien public à la satisfaction d’un groupe spécifique au détriment des autres. Et même sans qu’il y ait « détriment » d’ailleurs, tant le principe d’égalité d’accès est ferme.

    Le problème que les faits posent: à la base c’est une banale question d’affectation d’usage comme on peut très bien vous en raconter pour un robinet d’eau potable: par exemple, dans un village de France, le conseil municipal, composé majoritairement d’agriculteurs, a décidé – très informellement d’ailleurs – d’affecter l’usage d’un robinet d’eau public aux seuls activités agricoles. En conséquence, ce robinet, jadis d’accès public, a été ceint d’une clôture percée d’une porte, elle-même verrouillée par un cadenas dont la clé est détenue par un Cerbère municipal qui n’accepte de la remettre qu’aux agriculteurs du crû, non pas sur présentation d’un titre, mais sur leur seule bonne mine, puisque tout le monde se connait dans ce village.

    Et c’est ainsi. Il n’est pas question de savoir si les agriculteurs sont musulmans, juifs ou chrétiens, tout le monde s’en fiche. Cette affaire clochemerlesque, qui m’a été racontée par une connaissance, est simplement banale et décrit la façon dont des groupes sociaux s’approprient des bien publics et les privatisent, avec la bénédiction des autorités municipales qui, normalement, doivent justement veiller à éviter ces appropriations qui deviennent des accaparements.

    Pour cette histoire de piscine et de femmes musulmanes, c’est la même chose.

    Et après on se retrouve embarqué dans les croisades des uns, pour la laïcité, et les croisades des autres, pour l’intégration, alors que le principe de laïcité n’a rien à voir avec l’intégration. L’intégration se fait avec les outils classiques (le travail, le diplôme et l’éducation, le logement, la famille, les droits sociaux, enfin bref tout ce qui permet de gagner sa croûte) alors que la laïcité est une règle de conflit qui sépare le spirituel du temporel ou, pour parler autrement, le religieux du civil ou du politique.

    Comment a-t-on pu s’emmêler les pinceaux à ce point-là, en mélangeant les carottes avec les torchons?

    C’est là qu’il faut en venir à la communication de Mme Aubry, qui a été nulle: plutôt que d’admettre qu’elle avait fait droit à une requête qui fleurait bon le clientélisme municipale, dont elle est tout de même l’un des piliers en France, maintenant que Jacques Medecin est décédé, elle s’est lancée dans des explications laborieuses sur l’épanouissement de la grosse femme magrébine en milieu aqueux.

    Son problème n’était pas de prendre position pour ou contre la laïcité, mais de dissimuler son mode de fonctionnement clientéliste.

    Sur ce point, il faut rendre à César ce qui lui appartient: elle a été très bonne. Excellente même.

    Mais sur le point qui nous intéresse, nous les démocrates, elle a été nulle: elle a perverti une question qui méritait quand même un certain intérêt, en la présentant autrement, tout cela pour masquer ses turpitudes habituelles: le clientélisme municipal ch’ti, apparemment bon enfant, mais invariablement terrible dans ses effets déstructurants (le FN gagne du terrain dans le Nord).

    Cette histoire de piscine est révélatrice de cela. Les accommodements raisonnables, qui est aussi un vrai sujet – là dessus je suis sur la même longueur d’onde que vous – c’est différent.

  9. @ Patrick,

    Verbatim: « l’état de Droit n’est pas la chose la plus rependue au moyen orient. »

    Il y a peut être des choses qui pourraient vous surprendre.

    Au lendemain du 11/09, les services de renseignement US ont rapidement mis un nom sur les attentats: Ben Laden. Et ils ont rapidement déterminé sa position: en Afghanistan, parmi les Talibans.

    Les Talibans ont alors été rendus destinataires d’une déclaration de guerre en bonne et due forme, enfin plus exactement d’un ultimatum: « livrez nous cet homme, sinon, on vous fait la peau ». je vous la fait brève, mais cela ressortissait à la logique classique de l’ultimatum telle que nous l’avons connue, en 1914, lorsque l’Autriche a adressé un ultimatum à la Serbie, celui-là même qui allait déclencher la guerre dont nous fêtons le centenaire en ce moment.

    Quelle a été la réaction des Talibans?

    Confrontés à cette question kantienne – livrer celui à qui on a offert l’hospitalité ou répondre de ses fautes – les Talibans ont réuni une assemblée de docteurs de la foi pour trancher la question et elle a pris sa décision: ne pas livrer Ben Laden.

    La suite vous la connaissez: la guerre fut déclarée et les forces américaines envahirent l’Afghanistan, ouvrant alors un nouvel épisode dans une guerre cruelle qui n’est encore terminée. Les Talibans ont pris la poudre d’escampette en mobylette, poursuivis par les forces spéciales américaines, elles-mêmes montées sur des mulets ou les descendants de ces petits chevaux nerveux que, très lointainement, les Mongols de Gengis Khan chevauchaient. Et, finalement, Ben Laden fut tué, comme le mollah Omar.

    Ils étaient les deux points qui reliaient un segment de droite appartenant à une figure géométrique formant une étoile qu’on a appelée Al Qaida, et qui a dispersé dans le monde ses franchises terroristes comme autant de métastases. Aujourd’hui la tumeur a grossi, elle s’appelle Daesh.

    Mais l’important n’est pas là: ils ont convoqué une assemblée de docteurs de la foi pour savoir à quoi il fallait subordonner leur action. Et ce geste, génial et perfide, relevait de la transcendance.

    Or l’état de droit est une transcendance.

    Bien sûr du côté musulman cette transcendance n’est pas faite de la même matière que la nôtre: il s’agit bien de Dieu et pas de la loi et, dans le cas de ces terroristes, il s’agit d’Allah le plus grand, dépouillé de ses mystères, immédiatement accessibles à des paysans afghans armés de kalachnikov et mal dégrossis dans des madrassas financées par les services secrets pakistanais ou autre. Des fanatiques misogynes, frustres, bornés et très efficaces dans l’égorgement et le sacrifice, mais, il faut le dire, totalement cons et aussi, pour notre malheur, assez habiles au combat, comme l’armée française en a fait l’amère expérience à Uzbin.

    Il n’est pas question d’attribuer aux musulmans cette pensée douce et dure, progressive et méthodique, qui admet et même exige de l’homme un parcours, une quête, avec des étapes obligées, entre lui et son créateur et qui fait l’apanage de notre pensée. Bref cette méthode dont l’Occident chrétien croit détenir le monopole et qu’elle affiche au plafond de la chapelle Sixtine, où l’on voit le cul de Dieu (si, si, je vous assure et il l’a beau)

    Le musulman était, est et reste présumé con et notre meilleur auteur vivant, en France, nous le confirme: l’islam, nous dit Houellebecq, est la religion la plus con du monde. fermez le ban, la messe est dites et vos coms sont à l’avenant. C’est un fait.

    Mais en définitive nous sommes confrontés au réel: ils sont plus complexes qu’on ne le pense. Par exemple, ils ont eux aussi inventé un droit économique qui vaut bien le nôtre et qui est fondé sur une question que nous redoutons d’avoir à trancher: la prohibition de l’intérêt non pas seulement au sens de l’usure (elle est prohibée par le droit de la consommation), mais de l’argent qui fait de l’argent, en soi, pour lui-même et la classe sociale qui maitrise la monnaie et sa création (le banquier, quoi).

    Et, en vous lisant, je me rends compte que vous ne suffisez pas à décrire leur complexité, alors que, en revanche, tout ce que vous dites décrit fort bien votre simplisme. Vous les affublez de maladies civilisationelles, sans comprendre leur esprit de transcendance.

    Vous n’êtes simplement pas à la hauteur du défi qu’ils posent.

    Si les musulmans secouent ce monde, ce n’est pas parce qu’ils sont cons. Les cons, on sait faire: on leur envoie les CRS et ils se prennent des coups de matraques dans la gueule et c’est réglé.

    Non, ils posent des questions beaucoup plus complexes que ce que vous dites.

    Vous êtes en dessous de l’exigence.

  10. bonjour : il est intéressant de lire le bouquin  » LA FRANCE SOUS INFLUENCE  » : voir la fiche résumée dans :https://deslivresetdesarts.wordpress.com/2016/09/09/une-france-sous-influence-quand-le-quatar-fait-de-notre-pays-son-terrain-de-jeu-vanessa-ratigner-et-pierre-pean-2015/
    on apprend que le groupe TOTAL est au quatar depuis 1935 et que leS QUATARIS ont tissé des relations étroites avec SARKOZY et ses proches à partir de 2007 , relations qui ont perduré sous HOLLANDE .il est d ‘ ailleurs a noter que le plus fervent soutien des AL THANI ( famille qui règne sur le QUATAR ) en FRANCE n’ est autre que l ‘ avionneur DASSAULT qui lui chante des louanges dans son magazine VALEURS ACTUELLES : que pèse les centaines de morts français face aux contrats d ‘ armement conclus avec les pétromonarchies ?
    jean salmon

Répondre à Denis MATTONAnnuler la réponse.